Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityFLASHBACK ► Quand les grands esprits se rencontrent & CHIARA
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FLASHBACK ► Quand les grands esprits se rencontrent & CHIARA

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Chiara & Théa-Zenais

© Kaiji


À trois, tu y vas. Un. Deux. Trois. Elle restait figée sur place, incapable de bouger. Ses pieds étaient fermement ancrés au le sol et sa respiration était calme. Mais son coeur, lui, battait la chamade. Elle avait peur. Théa était même terrifiée à l'idée d'aller devoir parler à une personne qu'elle ne connaissait pas et qui allait très probablement l'envoyer balader. Oh, elle aurait pu oublier cette future possible rencontre et passer à autre chose. Mais elle ne pouvait pas. Elle avait besoin d'aide avec ses cours d'histoire et seule cette fille pouvait l'épauler.
Au fond, Théa savait que ce n'était pas sa camarade le problème. Elle savait que c'était elle qui avait un souci et donc que c'était à elle de se donner la peine d'aller lui parler. Mais depuis quelques années, elle ne faisait plus aucun effort sur le plan social. Elle ne ressentait plus le besoin de communiquer avec les autres et encore moins le besoin de se confier à autrui. Elle était comme invisible et elle aimait ça. Elle aimait le fait que personne ne la remarque. Elle aimait le fait de traverser le campus, pareille à une brise qui souffle dans les arbres. Elle aimait le fait de ne pas être remarquée. Le fait de n'être personne aux yeux de tous.
Assise sur les marches des escaliers de la Dunster House, elle jouait distraitement avec les pages d'un livre. Son regard était posé sur cette fille, Chiara. Elle ne savait pas comment démarrer la conversation. En fait, Théa ne savait même pas si cette fille savait qu'elle aussi, elle était une Dunster. Peut-être même qu'elle ne savait pas qu'elle existait. Mille questions se bousculaient dans son esprit et Théa était consciente que le seul moyen d'avoir des réponses était d'aller à la source. D'aller voir Chiara et de lui parler. Après tout, cela devait faire un bon quart d'heure qu'elle était assise là, à rien faire et les autres devaient très probablement commencer à se poser des questions. Qui était-elle ? Que faisait-elle ? Pourquoi restait-elle toute seule alors que les gens semblaient si accueillant ? Pourquoi se bornait-elle à refuser qu'on lui parle ? Pourquoi est-ce que ses amis pouvaient se compter sur le doigt d'une seule main ? Pourquoi cette fille était si bizarre ? Théa n'avait pas de réponse et elle n'en aurait probablement jamais d'ailleurs. Elle était faite ainsi et elle ne changerait jamais. Elle aimait sa solitude. Elle aimait son isolement. Mais aujourd'hui, elle devait le mettre de côté.
À trois, tu y vas. Un. Deux. Trois. Théa se leva lentement et descendit les quelques marches qui la séparaient du pallier. Au fur et à mesure qu'elle s'approchait de Chiara, son coeur battait plus fort. Elle était si concentrée qu'elle ne parvenait plus à attendre le monde qui l'entourait. Elle était comme hypnotisée par Chiara. Finalement, elle arriva à sa hauteur. L'idée de partir en courant lui traversa l'esprit, mais elle se ravisa. Théa se racla la gorge. C'était maintenant ou jamais. « Euh... Chiara ? »

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    Elle salua son professeur avec un grand sourire rempli d’une fausse humilité. Elle jouait la petite fille gênée, rougissante, ne méritant pas tant de compliments. Pour simuler son embarras, elle baissait les yeux au sol et entortillait nerveusement une mèche de ses cheveux. Son sourire était timide, presque pudique. Son professeur la noyait de compliments sur son dernier devoir, qu’il n’avait jamais vu une analyse aussi fine chez une étudiante d’à peine vingt ans, qu’elle avait l’étoffe d’une grande historienne et qu’il serait enchanté de la compter parmi les futurs undergraduate, voire les chercheurs du département histoire de l’université. Chiara le remerciait d’une voix qu’elle voulait timide, elle bafouillait, n’osait pas le regarder dans les yeux. Elle voulait lui donner l’impression de ne pas mériter tant d’éloges, elle n’était qu’une modeste étudiante qui ne fournissait que ce que l’on attendait d’elle. Son professeur lui assura qu’il était sincère et qu’elle faisait honneur non seulement à la Dunster House mais également à Harvard tout entier. C’est à ce moment là que Chiara faillit perdre le contrôle de son petit jeu. Tout ça, elle le savait. Elle était l’une des étudiantes les plus brillantes de l’université, elle était promise à un grand avenir et deviendrait sans doute un modèle pour les générations futures. Elle n’avait jamais douté de cela et elle faisait tout son possible pour y parvenir. Mais quand un professeur le lui faisait remarquer comme aujourd’hui elle jouait la fausse modeste, la petite étrangère surprise de ses capacités. Elle ne voulait pas donner à ses enseignants l’impression qu’elle avait pris la grosse tête car elle pensait qu’un comportement humble lui permettrait de se faire plus facilement respecter dans le monde de la recherche. En revanche pas de pitié pour les autres étudiants. Eux devaient connaître l’étendue des compétences de Chiara, la respecter, la craindre. Elle était supérieure à eux, elle appartenait à l’élite. Son professeur s’excusa, lui confiant qu’il devait la quitter mais qu’il aurait bien volontiers passé plus de temps à discuter avec une étudiante à la conversation aussi riche. Chiara tourna la tête en rougissant – elle se forçait à penser à des choses gênantes, tels que les baisers fougueux que pouvaient s’échanger les héros de ses films romantiques favoris – et minauda de nouveau, balbutiant qu’elle ne méritait pas tant d’attention. Son professeur la rassura et la quitta, lui promettant un rendez-vous pour continuer cette discussion. Une fois qu’il eut disparu de son champ de vision, Chiara soupira un grand coup et sourit d’un air suffisant. Son petit numéro avait eu l’effet escompté, elle comptait un nouvel enseignant sans sa poche. Il lui ne lui restait plus qu’à s’attirer les bonnes grâces du directeur du département d’histoire et elle était certaine d’obtenir sa recommandation pour entrer en maîtrise l’année suivante. De plus être la favorite des professeurs les plus émérites de Harvard pourrait bien lui être utile après son diplôme afin de faciliter son ascension dans le monde de la recherche. Ces derniers temps ses capacités intellectuelles se faisaient de plus en plus remarquer, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Mais ce n’était pas parce qu’elle était devenu la chouchoute d’un professeur de plus qu’elle allait relâcher ses efforts sur le plan scolaire, bien au contraire. Elle comptait mettre à profit cette journée sans cours pour avancer dans son travail et allait se mettre en route pour la bibliothèque universitaire, quand elle entendit soudain quelqu’un l’interpeler. Elle se retourna : c’était une jeune femme d’à peu près son âge, elle avait l’air un peu apeurée. Elle connaissait le nom de Chiara, ce qui l’étonnait car cette fille ne lui disait rien. Elle ne pouvait pas non plus connaître chaque étudiant de Harvard. « Oui, vous désirez ? » se contenta-t-elle de répondre. Elle ne s’enquit même pas de l’identité de son interlocutrice, et pour tout dire elle n’en avait strictement rien à faire. Si cette fille lui était inconnue c’est qu’elle n’appartenait pas au cercle des petits génies de l’université et donc qu’elle n’était pas digne d’intérêt.
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