Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility+ les cauchemars ne sont en fait que des rêves, en plus réalistes (chiara)
Le Deal du moment : -29%
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
Voir le deal
269.99 €


+ les cauchemars ne sont en fait que des rêves, en plus réalistes (chiara)

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


CHIARA&LUCINDA
LES CAUCHEMARS NE SONT EN FAIT QUE DES RÊVES, EN PLUS RÉALISTES.


Sa course était effrénée et saccadée, ses pieds se prenant dans des obstacles perdus dans la brume qu'elle ne cherchait même pas à déterminer. Tout comme ces autres détails atypiques, dérangeants et effrayant qui jonchaient le paysage et ce qui faisait partie de la scène. Comme ce silence si fort qu'il en était assourdissant. Le labyrinthe végétal dans lequel elle évoluait ne lui rapportait aucun bruissement. Ses pieds nus auraient pu voler tant leur pose sur le sol se voulait inaudible. Le seul son qui parvenait encore à se détacher de l'ambiance étouffante était son souffle heurté, spasmodique, qui résonnait au fond d'elle comme s'il n'avait pas été le sien. et dans ce paysage fantomatique résidait une simplicité émotionnelle inébranlable : la terreur. Et à part elle, aucune ne semblait pouvoir percer la carapace de l'esprit féminin de Lucinda qui aurait pu mourir d'effroi tant la pression s'accentuait chaque seconde un peu plus. Et elle courait, fuyait, quelque chose, quelqu'un dont elle ignorait l'existence et cela n'avait pas d'importance. Elle devait juste lui échapper, par tout les moyens, dans un mouvement instinctif, désespéré pour rester en vie. C'était avec la peur, la seule notion qu'elle avait. Et alors elle tomba. Une fois de trop. Sur le ventre, elle cherche à avancer mais son corps ne répond plus que par des mouvements lents, incontrôlés et incontrôlables et elle ne parvient plus à redémarrer. Alors elle plisse les yeux avec violence en sentant la présence arriver sur elle dans une frayeur à son apogée, se retourner pour y faire face étant bien au-dessus de ses forces et de sa conscience.

Et Lucinda se redressa sur son lit dans un cri terrifié, les larmes roulant sur ses joues, le cauchemar s'éloignant déjà de sa mémoires, lui laissant comme seule bride de souvenirs, cet inlassable sentiment d'épouvante et d'impuissance.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
    C’est au moment où son dos entra en contact avec le matelas froid et rigide de son lit harvadien que Chiara se rendit compte que le Spring Break était bel et bien terminé. Adieu chambre de luxe, king size, couverture polaire, courtepointe et oreillers de plumes. Le retour à Cambridge fut brusque et eut pour effet de rendre Chiara encore plus taciturne que de coutume. Elle qui avait participé au Spring Break par dépit après l’attentat, elle n’aurait jamais pensé pouvoir y vivre autant d’expériences et de rencontres extraordinaires. Et accessoirement d’être logée dans un des plus luxueux hôtels de la planète. Elle ne regrettait finalement pas d’avoir pris part à ce fantastique voyage, il lui avait permis de prendre du recul sur sa vie à Harvard et de clarifier ses volontés d’avenir. Si seulement elle avait pu emporter un lit InterContinantal en guise de souvenir… Voilà à quoi pensait Chiara en se tournant et se retournant dans le petit lit une place qu’elle occupait depuis tant d’années à la Dunster House. Alors que Lucinda, sa colocataire, dormait tranquillement dans le lit d’à côté l’italienne peinait à trouver le sommeil. Pas seulement à cause de l’inconfort du matelas mais aussi car – et cela l’angoissait autant que ça l’étonnait – elle appréhendait un peu le retour en cours du lendemain. Elle avait l’impression de se retrouver projetée plus de quatre ans en arrière, la première nuit qu’elle avait passé à Harvard. Elle était si nerveuse cette nuit-là qu’elle n’avait pas fermé l’œil et avait passé une journée de rentrée particulièrement éprouvante. Mais ce fut sa seule insomnie, elle trouva rapidement ses marques au sein de l’université et en vint bien vite à la considérer comme son foyer, un endroit où elle pouvait respirer paisiblement. Même lorsqu’elle revenait de Sicile à la fin des vacances elle ne se sentait jamais mélancolique. Alors pourquoi ne parvenait-elle pas à s’endormir ce soir là ? Au fond elle connaissait la réponse : le voyage en Thaïlande avait été pour elle un rêve éveillé où elle s’était profondément épanouie, et elle avait peur du retour à la réalité. Elle avait peur que les changements qui s’étaient opérés en elle durant le Spring Break ne bouleversent son petit quotidien, comme après l’attentat. Mais en Thaïlande elle avait aussi appris à faire face à ce genre d’angoisse, et elle savait que pour connaître ce que l’avenir lui réservait elle devait le vivre sans se poser de questions. Enfin apaisée, Chiara parvint enfin à s’assoupir. Malheureusement pas longtemps. Un cri la tira soudain de ses songes, le cri de Lucinda. Sur le moment la brune fut particulièrement irritée, elle alluma sa lampe de chevet en grognant : « C’est pas possible, qu’est-ce qui te prend de crier à une heure pareille ?! ». Elle se frotta les yeux, incommodée par la lumière, avant de se retourner vers sa compagne de chambre. Celle-ci avait le visage trempé de larmes et semblait terrorisée. Chiara ne percuta pas immédiatement et râla de nouveau : « Oh pitié, ne commence pas à pleurer parce que je t’ai un peu crié dessus ! ». Elle ne comprenait pas que les larmes de Lucinda n’avait rien à voir avec sa remarque, trop agacée d’avoir été dérangée dans un sommeil qu’elle avait eu tellement de mal à trouver.
(Invité)