déjà vu ? really ? (horace)

Ta mésaventure de la semaine dernière a encore tendance à flirter avec les échos de ta mémoire. Te rappelant qu'à chaque décision s'engendre d'une conséquence qu'elle soit bonne ou bien mauvaise. Un refrain qui te fait davantage réfléchir bien que l'on te reproche trop souvent de le faire, toi qui ne vibre que par l'intuition personnelle. La confiance étant un attrait que tu peines désormais à accorder, hormis à ceux qui t'entourent depuis une paire d'années. C'est donc sur cette pensée que tu bois la dernière gorgée de ton latte vanillé saupoudré de cannelle et que tu pousses les portes de la librairie où la pop culture est un trésor de surprises. La boutique est presque déserte en cette heure de la matinée, il faut dire que la plupart des gens sont au travail ou s'occupent des enfants mais tu sais surtout que ce coin du quartier est souvent fréquenté par les étudiants. Ces derniers passant leur ultime semaine d'examens avant la liberté. La tienne tu venais d'en ouvrir la porte la veille au soir. Une adrénaline jouissive que peine à comprendre tes camarades mais tu étais ainsi l'intello de service, ou le rat de bibliothèque la comparaison métaphorique étant à votre guise. Les minutes défilent doucement puis à grand pas sans que tu prennes la moindre mesure des aiguilles du temps, tu peux te permettre car ce midi c'est le père de Louise qui s'occupe de ta petite puce. Prend un peu de temps de pour toi, t'avait-il conseillé. Un conseil qu'il trouve toujours aussi ringard mais voilà bien longtemps que tu te passes des opinions de Elias. Légèrement appuyé contre l'une des étagères de la librairie, tu tournes la énième page d'un livre qui captive ton attention. Tu songeais uniquement à lire la quatrième de couverture lorsque ta curiosité de plongé dans cet univers à pris le dessus.  Soudain, tu sens que l'on te bouscule et tu te retournes lâchant le bouquin par la même occasion. « Je suis désolé ... ». Dis-tu tout en ramassant le livre avant de reposer ton regard sur une silhouette bien connue. « Horace ... ». appellation énoncé avec l'écho d'un sourire sincère aux coins des lèvres. »
@Horace Dawson

Les doigts tournent les pages, et semblent s’y effriter dans un même mouvement. Elles couperaient sa chair, si elles pouvaient. Pourtant, l’homme persiste. Qu’importe combien le papier se débat, se bat, s’enfonce dans la peau, et y laisse quelques regrets. Qu’importe combien le ventre se presse, quand les souvenirs se pointent à l’esprit pour y creuser un terrier douloureux. La vérité, c’est qu’il aime le calme de ces lieux de culture, tout en les craignant ; ces lignes et ces habitants. Tout ce qu’il n’est pas. Partout où les orbes se passent, un monde hostile. Alors, il se recroqueville dans un coin de la rangée, et arpente un livre d’Arsène Lupin. La lecture est plus aisée que l’écriture le concernant ; mais elle regorge encore de nombreux complexes. A croire que tu les entends, puisque quand le corps masculin se déploie pour sortir précipitamment de sa grotte, c’est ton épaule qui est percutée. Viens-tu encore me sauver ? Un bouquin puis l’autre, valsent. Des excuses des deux côtés, et les silhouettes qui se ploient pour récupérer les précieux. Quand ça se relève, que les billes se croisent et se reconnaissent, les sourires se répercutent sur les lèvres miroirs. « Edie ! » On notera quand même un écart de discrétion entre les prénoms ainsi prononcés. La voix exclamée se faisant d’ailleurs gronder par quelques claquements de langue contre des palais mécontents. Prunelles vertes roulées dans les orbites. « Toujours aussi marrants les rats de bibliothèque. »  Balancé avec humour, alors que les bras t’encerclent. Petit être expansif. Surtout, très heureux de te voir. « Tu m’expliques pourquoi j’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas vu ? »  Tu es celle qui a facilité ma présence ici, celle qui vient de mes racines ; probablement, celle qui connait le mieux mes ombres. Toi, tellement brillante. Toi, qui efface les dégradés de gris d’un ciel chargé. Les lèvres s’écartent dans un sourire encore davantage appuyé, alors que les corps s’éloignent. « J’aurais peut-être dû commencer par ici. » Pour te trouver. Ou, prendre mon téléphone.
@Edie Reuben

Tu entretiens l'idée que le hasard ne laisse jamais rien au hasard et à cet instar on peut penser que le monde est tout aussi petit. L'exclamation tonné par le jeune Dawson t'arrache un sourire amusé mais discret au contraire de quelques clients qui grondent des soupirs d'impatience quand ce n'est pas de la mauvaise foi mise sur le compte de la politesse. Il faut dire que Louise était une adepte des livres, des bandes dessinées anciennes pour être plus exacte, alors autant dire que l'euphorie s'exprime dans ces cas là quand bien même du haut de ses futurs quatre années, l'effort a fini par payer. Tu secoues la tête lorsque tu jettes une œillade circulaire autour de vous avant de reporter ton attention sur ton camarade. « Il paraît qu'on est toujours fidèle à nous même alors, pourquoi en changer. ». Lui dis-tu tout en haussant les sourcils avant de l'enlacer a ton tour puis de te reculer pour l'observer plus en détails. Cela faisait un sacré bout de temps que tu ne l'avais pas vu dans le coin. « Par manque de temps sans doute ? ». Ton intonation de voix est douce et naturellement d’honnêteté. Il faut dire que ces dernières semaines tu as l'impression qu'il n'y a pas assez d'heures dans une sainte fichue journée. Et les examens y étaient certainement pour un argument valable sans occulter les entraînements de tes petits protégés – les loutres – pour les représentations estivales au sein du parc aquatique. Un rictus malicieux éclaire tes lippes à sa dernière assertion surtout qu'elle ravive la manière dont vous vous êtes connus à l'époque du collège : dans une bibliothèque. « Mh, je crois pas que tu m'aurais davantage repérer ici, ça fait un bail que j'y ais pas mis les pieds … Bon et toi dis-moi comment ça va ? »
@Horace Dawson

Et ça gronde autour, ça ne comprend pas. Ca ne saisit pas qu’ici, entre ces deux êtres, se joue une sorte de retrouvailles. Quelques semaines, peut-être des mois ? Ca ne compte guère, et ça ne les éloigne pas pour autant, mais.. l’empressement est là, néanmoins. Tu es toujours une bonne nouvelle. Alors, dans cet endroit feutré, la voix s’affirme et emplie l’espace. Le corps serré contre le sien, Dawson reprends un peu de force. Un sourire sincère qui s’affiche sur les lèvres. « Je t’interdis de changer quoi que ce soit sans m’en aviser avant, de toute façon. » Le ton léger trahi l’évidence. Nous nous suivrons au gré de nos évolutions. Nous nous sommes bien suivis jusqu’ici. Un rêve presque devenu réalité. Je fantasmais Harvard, j’ai eu le ménage de la clinique Raylon. C’est comme viser le sommet et se casser la gueule à la première marche. Mais qu’importe, je vois le sommet d’où je suis, et je commence à accepter que la montagne est trop haute pour moi. J’ai quitté ma ville, mon pays, ma famille. Je tâche d’en reconstruire une ici. Dans ce monde d’inconnus, tu es un visage familier. Le pilier contre lequel mon grand corps s’affaissait les premières semaines ici. Alors, se retrouver dans ces murs, comme à nos premiers moments dans des semblables, j’aime la symbolique. « Tu t’es mise à bouder les bibliothèques ? » Les sourcils se froncent, à peine. « N’as-tu pas peur de les vexer ? » La malice à la bouche. « J’ai trouvé un boulot dans une clinique pédiatrique. » Le sourire devient rieur. « Pas comme médecin, tu te doutes. » L’art d’être critique envers son propre esprit. De tout recouvrir d’un peu de sucre. « Et toi ? A deux doigts de diriger le monde ? » C’est comme ça que je te vois. Ce que je déteste chez moi, je l’admire chez toi.

@Edie Reuben

Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Un proverbe vieux comme le monde que tu apprécies notamment car les connotations sont sources de surprises mais également de retrouvailles dans le cas actuel. De l'eau a coulé sous les ponts depuis que tu n'as pas revue le jeune homme et le croiser par pur hasard dans cette librairie ravive d'excellents souvenirs. Tu esquisses un sourire gêné et amusé à la fois lorsqu'il t'interdit de changer. Un compliment qui te fait plaisir mais qui joue fort souvent contre toi. Une facette de ta personnalité qui s'est renforcé en méfiance depuis un peu plus de trois années désormais. « Bien, bien si jamais ça arrive tu en seras l'un des premiers informés. ». réponds-tu tout en ricanant de bon cœur alors que les autres clients ronchons tournent enfin leurs curiosités et regards respectifs ailleurs. « Elles ne m'en voudront pas trop va, après tout j'ai la bonne excuse d'un emploi du temps bien chargé. ». il faut dire qu'à l'époque, tu étais toujours fourré à la bibliothèque qu'elle soit municipale, privée ou encore des librairies de villes, à chaque fois tes rencontres avec le Dawson se faisaient dans un lieu où le bouquin, l'intellect et le silence sont des maîtres mots. Seulement aujourd'hui c'est plutôt une question de temps libre. Entre les études, ton travail de soigneuse animalière au centre aquatique, et ta petite fille de bientôt quatre ans, tu n'as plus beaucoup de temps à accorder – quand bien même tu as une organisatrice hors pair. Tu en profites pour prendre de ses nouvelles, savoir comment il va mais surtout ce que Horace devient. « C'est génial ça ! Mais si je constates que tu doutes encore de toi. ». Ton timbre de voix est honnête mais emplit de douceur car tu as toujours soutenu ton camarade quoi qu'il puisse entreprendre. A force de l'aider dans certaines matières et au fil des années depuis votre première rencontre, tu as décelé un véritable potentiel mais plus encore : un élan de volontariat unique et tenace à la fois. À son tour, il t'interroge et ces dernières répliques te fait quelque peu baisser la tête sur le coté. « Tu doutes trop de toi Horace et tu crois trop en moi. ». Tu es un petit génie, une excellente étudiante doté d'une sacré intelligence néanmoins, tu doutes fort souvent de toi et même si tu es ambitieuse, tu es loin de l'image de l'arrogance de bien d'autres personnes. « Je suis une super héroine selon ma fille de trois ans, c'est déjà pas mal tu crois pas ? ». Lui dis-tu en esquissant un rire amusé, car après tout au yeux de Louise, tu es une wonder maman.
@Horace Dawson