Je suis né à Ottawa, la capital du Canada, situé en Ontario. En plein cœur d’un été particulièrement chaud, je naquis au sein d’une jeune famille, mon père venait de terminer son BAC en Psychologie, avec spécialité approche Humaniste et ma mère était en voie de terminer son droit. À peine savais-je marcher que déjà on m’enfilait des patins, je grandis sur une glace, une crosse de hockey entre les mains et un seul objectif en vue, la victoire. J’ai appris dès mon plus jeune âge à jongler entre le sport et les études, plus je vieillissais plus le Hockey et l’école gagnaient en importance, moins j’avais de temps libre. Étant enfant unique, j’étais l’unique bénéficiaire de l’attention parental, une vrai chance, puisque les moments passés réunis en famille étaient réellement rare. Très vite, après seulement quinze ans de vie commune, j’avais alors treize ans, ma mère en eut assez des comportements analytiques et obsessionnels de mon père. Eut alors lieu une lutte interminable pour avoir ma garde, d’un coté ma mère, qui selon elle était la personne la plus équilibrée pouvant prendre soins de moi grâce à son instinct maternel et son gros salaire, de l’autre mon père, psychologue de renom, plein au as, pour qui l’éducation ne rimait pas avec sentiment, mais plutôt avec rigueur, analyse et discipline. Heureusement ou non pour moi, le juge trancha en faveur de mon père, laissant ma mère dévasté au palais de justice, les yeux rougis et le cœur broyé. Je passai ensuite mon adolescence à être préparé, à me faire manipuler par mon père pour devenir le parfait fils, celui dont on était fière lors des soirées caritative sans but. Je devins ainsi un très bon observateur, passant le peu de temps libre me restant après le sport et les études à analyser le comportement des gens m’entourant, j’appris à cacher mes émotions, à avoir un contrôle quasi parfait sur mon non-verbale, ainsi que les ficelles puissantes de la manipulation. J’abandonnai ma passion, mon sport favori, le hockey alors que j’avais dix-sept ans, en fait, il y a un peu plus d’un an précisément. Mon père était sombré dans l’alcoolisme peu de temps après le divorce et le poids de ce fardeau m’était rendu insupportable, le hockey demandait trop de pression, je dû choisir entre mon père, que j’avais toujours espoir d’aider, et ma passion, avec laquelle, avouons le, je n’aurais jamais pu faire carrière. Le choix me sembla tout désigné, je grandis avec les valeurs familials en prédominance, car après tout que nous reste-t-il à la fin si ce n’est la famille. Malgré les inconvénients que causait ma vie familiale et privée, je parvins à garder une bonne moyenne académique, en fait, une très bonne moyenne même. Si bien qu’après le lycée j’avais les plus grandes universités à porté de portefeuille, Cambridge, Stanford, McGill et compagnie. Après un entretien plus que satisfaisant à McGill, je reçu un appel du membre du conseil administratif d’Harvard, vous imaginez, un des membres dirigeant de la plus grande université du monde m’appelait, moi, un type de la banlieue d’Ottawa, un Canadien. Ils avaient eu vent de mes aptitudes sportives et de mes résultats académiques suite à un entretien à Princeton , ils voulaient me rencontrer pour discuter de mes perspectives d’avenir. Il était évident que lorsqu'une école comme Harvard voulait vous avoir il n'y avait pas un instant à perdre à réfléchir. Sans attendre je pris un billet d’avion pour le Massachussetts. Mon arrivé à Cambridge fut assez facile, j'allais à mes cours et je réussissais bien, j'avais même rencontré des gens bien, mais la vie étant ce qu'elle est j'ai dû retourner au Canada pour prendre soins d'affaire urgente, mon père était mort durant le six mois où je l'avais quitté. Quelque part au fond je me disais que c'était peut-être ma faute, que j'aurais dû être là quand il avait besoin de moi, mais au lieu de cela je l'avais abandonné et maintenant il était trop tard pour revenir en arrière. Ce qui est ironique c'est qu'en faisant le ménage de ses affaires j'ai trouvé un dépliant d'un centre de Désintoxe, il avait enfin décidé de se prendre en main et de changer, comme quoi l'adage qui dit Karma's a bitch est vrai... La cérémonie fut brève, la plupart des gens semblaient avoir oublié la plaie qu'il était ses dernières années pour ne se souvenir que du meilleur, mais bon c'était peut-être mieux ainsi, ça m'avait fait chaud au cœur de savoir que finalement je n'étais pas le seul pour qui il comptait, mais que les autres, comme moi, avait décidé de s'éloigner pour ne plus être blesser. J'ai hérité des maigres économies qui lui restait ainsi que de son assurance vie, choses qui sont en réalité une bien maigre consolation lorsqu'on perd un parent. Au départ tout le monde était très prévenant avec moi, certains membres de la famille restèrent même un moment avec moi chez lui, puis peu à peu tous retournèrent à leur petite vie, comme quoi la terre n'arrête pas de tourner et que je devrais moi aussi en faire de même, j'ai mis la maison en vente, et fait mes bagages, il était à présent temps de retourner affronter la vie, il était temps de retourner à Cambridge.