ROMANE JALES RHODES ► Ashley Benson

Fille unique, j'ai toujours obtenu ce que je voulais quand je le voulais. Je n'avais qu'à demander à mes parents et ceux-ci se pliaient en quatre pour me faire plaisir. Pourtant même si l'argent de mes parents aurait pu combler n'importe qui, j'avais toujours une étrange sensation. Comme si on avait retiré quelque chose au fond de moi et qu'on l'avait emmené loin de moi. J'avais maintes et maintes fois demandé à ma mère pourquoi est-ce qu'il m'arrivait de ressentir comme un vide à l'intérieur de moi, jamais elle n'avait voulu répondre à ma question. Pour esquiver celle-ci, elle avait d'ailleurs pris l'habitude de me poser une question en retour à chaque fois. Pourquoi avais-je la sensation que maman me cachait quelque chose ? Enfin, peut-être que c'était moi en fait qui me faisait de fausses idées. Et si en réalité elle ne me cachait rien, mais que je montais la tête toute seule ? Oui, c'était sans doute le cas en fait, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai cessé d'embêter ma mère avec mes questions bizarre du jour au lendemain, jusqu'à mes vingt-et-un an. C'est lors de ma troisième année en théâtre que tout a basculé pour moi. Si mes deux premières années à l'université s'était super bien passé et avait fait de moi la personne que je suis encore aujourd'hui, ma troisième année, dans cette nouvelle université n'a fait que me conforter dans l'idée que ma mère m'avait toujours menti.

Auparavant, j'étudiais dans l'une des plus prestigieuses université d'Amérique, mais quand mon père a obtenu sa mutation dans le Massachusetts, c'est dans l'université d'Harvard, à Cambridge que maman et papa m'ont inscrits, ce sans même me demander mon avis auparavant. Si durant les premiers jours qui ont suivi mon arrivée dans le Massachusetts et dans cette nouvelle université j'ai eu un peu de mal à m'adapter, très vite j'ai su me faire des amis et aujourd'hui, je ne regrette plus du tout d'avoir quitté Los Angeles pour Cambridge, dans le Massachusetts. Par contre si à l'université tout se passe bien, ce n'est plus le cas du tout à la maison. A vrai dire, ça doit être un peu (beaucoup) de ma faute en fait. Qu'est-ce que j'ai fais ? J'ai osé insulter ma mère de menteuse après avoir aperçu, au détour d'un couloir de l'université, une jeune femme me ressemblant comme deux gouttes d'eau. « Cette fille qui est-elle ? Ma jumelle ? » « Mais qu'est-ce que tu vas chercher Romane, tu n'as pas de soeur jumelle, voyons ! » « Ah bon ? Alors comment se fait-il que cette fille me ressemble comme deux gouttes d'eau ? » « Je ne sais pas moi, tu as peut-être cru voir autre chose que ce qui se présentait réellement sous tes yeux à ce moment-là. » « Ah mais oui bien sûr, ça doit sûrement être ça, mes amis et moi, on voit des choses qui n'existent pas. Mais comment j'ai pu être aussi stupide pour ne pas le remarquer avant ? Arrête de me mentir maman et dis-moi la vérité ! » « Romane, ça suffit, arrête d'embêter ta mère avec ça. »

Et voilà, comme toujours papa était du côté de maman et moi je restais sans réponses. Cela ne pouvait plus durer. C'était limite si je ne me rendais pas malade à cause de ce secret que gardait ma mère et mon père. Énervée, par leur attitude et leur mensonge, moi qui d'habitude si calme et respectueuse envers eux, m'était emportée et avait prévenu ma mère que si elle ne me disait pas la vérité, j'irai moi-même trouver cette fille pour lui parler. Peut-être qu'elle, elle en saurait plus sur ce secret. Ils avaient beau me dire que je n'avais pas de soeur jumelle, je ne croyais pas en l'existence des sosies et elle et moi on se ressemblait tellement que cela ne pouvait pas en être autrement. Bien évidemment je bluffais, jamais je n'aurai été voir cette fille, même si c'était important. Et pour cause, elle faisait partie de la confrérie que je détestais le plus au campus et il était absolument hors de question que je n'aille la voir pour qu'elle me rende un service. Ça jamais de la vie ! Je préférais encore ne rien savoir que devoir quelque chose à cette fille. Assise face à mes parents, je ne laissais rien paraître et attendais patiemment que ceux-ci daigne enfin me dire toute la vérité me concernant.

Voyant que je ne lâcherai pas prise aussi facilement qu'auparavant, mes parents s'étaient alors résigné et m'avait raconté la vérité concernant mon histoire. Enfin la vérité, selon maman en tout cas. Pourquoi après m'avoir menti durant toutes ces années, me dirait-elle vraiment la vérité aujourd'hui ? Ce qu'elle m'avait raconté concernant cette fille et moi-même, j'avais du mal à y croire. Comment un père pouvait-il abandonner l'une de ses filles et partir avec l'autre, sans rien dire à sa femme ? Étrange tout cela. Néanmoins, n'ayant pas d'autres points de vue que le sien et ne parlant pas à Meadow, je pouvais pas vérifier si ce qu'elle disait était vrai ou non. Toujours est-il, que même si ma mère avait enfin daigner m'avouer que j'avais une soeur jumelle et que non, je n'avais pas halluciné, je lui en voulais toujours et j'en voulais toujours à mon père adoptif. Comment avaient-ils pu me cacher un truc aussi énorme et me mentir à ce point ? A croire que leur réputation importait plus que mon bien-être. Enfin bon, maintenant c'était dit et ma mère, ainsi que mon père adoptif allait s'en mordre les doigts. On ne me ment pas impunément. Que ce soit mes parents ou pas, je m'en moquais totalement, le mensonge c'est quelque chose que je ne supportais pas et il était hors de question que je ne laisse passer cela. C'est d'ailleurs pour leur faire comprendre que je n'étais pas prête à leur pardonner, que j'avais décidé de devenir interne à Harvard et que les week-end, à peine arrivé chez mes parents, je filais dans ma chambre, pour les éviter. Combien de temps cela durerait-il ? Je n'en sais rien, des mois, peut-être moins ou peut-être plus qui sait, seul le temps pourrait le dire en fait.