(rosaden) one two three drink

Les "ami.e.s" se faisaient rares dans la vie de Hayes. Si bien que pour combler sa solitude, en plus de faire croire à tout le monde qu'elle s'en fiche royalement, elle invitait à sortir une personne à demi inconnue par impulsion. Premièrement, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas faire avec Veïa et elle sautait sur l'occasion par... manque, si l'on pouvait appeler ça ainsi. Et deuxièmement, parce que Veïa était sa nouvelle meilleure amie et qu'elle n'avait certainement pas envie qu'un couac enlaidisse la mélodie. Couac, toi, répondant au prénom de Kaiden ; jeune homme mélodramatique qui s'accrochait un peu trop à la blonde et venait s'incruster sur le chemin sinueux de Rosamund. Quand bien même cette dernière aurait pu se délester de ce poids, le tien, d'une façon ou d'une autre, cette fois-ci, la brune avait décidé de faire les choses autrement.

Le Royale. Ce soir. 21h.

Photographie mémorisée. Portable en main pour répondre aux mails dans le taxi, puis au bar, en t'attendant patiemment. " La place est prise... " qu'elle lâche dans un souffle, sans redresser le nez. Dernier mail envoyé et enfin, elle observe l'homme qui persiste à vouloir occuper la chaise. " ... par toi. " Les yeux se plissent tandis que les lèvres se pincent pendant l'observation. " Un truc a changé par rapport à la photo, non ? " La voilà qu'elle sort son téléphone pour commencer le jeu des sept différences. Une minute ou deux, avant de reprendre depuis le début : " Enchantée Kaiden ". Sourire faux sur le masque imperturbable, comme toujours.

@Kaiden Winston

@Rosamund Hayes | DIMANCHE 02 MAI, 21H | Je sais même pas pourquoi j'ai accepté ce rendez-vous. C'est pas comme si je t'aimais bien. Mais en réalité, c'était pas contre toi cette rancoeur et cette colère qui émanait de mon être à chaque mention de ton existence. C'était contre ce que tu représentais. La menace, l'abandon. Des peurs qui me tiraillaient de plus en plus quand il s'agissait de Veïa. Mais ça, je suis sûr que tu ne peux pas le comprendre. Donc je ne prends pas le temps de te l'expliquer. Tu avais proposé le Royale pour ce tête à tête, prendre un verre ensemble. J'avais accepté, ne cherchant pas à polémiquer. Mais l'envie n'était pas là, clairement. C'était presque à reculons que je me rendais là-bas, pour te rejoindre. Je te découvrais au bar et je m'approchais pour prendre place à tes côtés. Tu semblais résistante, soi-disant que la place était prise. Nez plongé dans ton téléphone, il fallut attendre que tu relèves ton regard pour lâcher prise. Soupir avant de m'installer. « Pas que je sache » J'ai pas mis ma photo de profil à jour depuis quelque temps, j'ai du prendre en âge, voilà tout. Peut-être aussi des cheveux et de la barbe. « Je sais pas encore si c'est réciproque, Rosa. » J'appelais le barman pour commander des verres. J'optais pour un whisky sec et je te laissais faire ton choix. Dans tous les cas, j'avais glissé le billet pour payer, t'épargnant ça.

À trop travailler, voilà ce qu'il lui arrivait à Rosamund ; Elle se retrouvait seule, avec peu d'amis, à se cacher derrière son air froid. Un peu plus, et elle te revoyait alors que d'une certaine manière, elle comptait essayer de te séduire ce soir. Quand bien même une part d'elle avait envie de t'éjecter hors du décor, elle ne pouvait pas faire cela à Veïa. Cette dernière, sa nouvelle amie, était rapidement devenue précieuse dans sa vie et Hayes avait bien compris que l'enjeu n'était pas de te faire fuir, mais bien de se faire accepter un minimum. À ta réaction, la tâche s'annonçait compliquée.

Les lèvres se pincent en t'observant. La brune avait certainement perdu l'habitude d'être ouverte et amicale avec des inconnus. Peut-être aussi aimait-elle trop jouer avec ses interlocuteurs, quitte à engendrer l'effet inverse que celui initialement espéré. « Je sais pas encore si c'est réciproque, Rosa. » Tiens, voilà de quoi on parle. Ton faux sourire et ta robe n'y pourront rien. La brune repose son téléphone, écran face au bois pour ne pas être dérangée par les notifications. " Tu le sauras d'ici la fin de la soirée. " Ca, ils pouvaient en être sûr. Tu prenais les rênes pour la suite des hostilités en commandant les boissons, quand bien même Mund avait le choix, elle détestait ces élans de galanterie. Pense à ton but. Elle retient ses expressions et passe à autre chose rapidement : " Tu la connais depuis combien de temps ? ".

@Rosamund Hayes | DIMANCHE 02 MAI, 21H | C’était un rendez-vous des plus étranges, mais je m’y rendais, juste pour voir ce que t’avais à dire. C’était pas forcément ma tasse de thé, de fraterniser avec l’ennemi. Enfin, tu n’étais pas réellement l’ennemi, mais tu le représentais. A mes yeux, t’en avais la forme, possiblement même le fond. Quelles pouvaient-être tes motivations envers ma meilleure amie ? C’était sûrement ce que je chercherai à savoir ce soir, autour de ce verre que tu m’as proposé. Un hochement de tête à tes mots, sans chercher à en savoir d’avantage. Ouais, je le saurai peut-être d’ici la fin de la soirée, si je suis enchanté de te connaître. Mais quelque part, le doute ne subsiste plus vraiment. Si ma réaction première était ainsi, ce serait vraiment étrange que ça change en si peu de temps. « Un peu plus d’un an. » Beaucoup plus longtemps que toi. Et on a vécu des épreuves que tu ne soupçonnerais même pas. Alors il est préférable pour toi de ne pas trop t’aventurer entre elle et moi. Tu risques d’en pâtir bien trop rapidement. « Qu’est-ce qui te pousse à être proche d’elle ? »

Elle allait devoir prendre les choses en main pour te faire parler Rosamund et ça tombait bien parce que c'était dans sa nature d'être ainsi. Quand bien même la tâche s'annonçait compliquée, elle ne comptait pas se dégonfler. Rosa n'était pas du genre à baisser les bras, elle arriverait coûte que coûte à semer le trouble dans ta tête.

Elle pose la question en espérant que Veïa soit un point d'encrage qui lui permette d'entamer la soirée. Si la blonde était encore une inconnue pour Hayes il y a quelques mois, elle doutait que ce soit ton cas. Les deux avaient l'air soudés, si attachés que ça en devenait malsain par moment, comme ces temps si. « Un peu plus d’un an. » Si son visage resta impassible face à la révélation, Mund fut surprise de la réponse, s'attendant à de nombreuses années de loyauté de la part des deux. « Qu’est-ce qui te pousse à être proche d’elle ? » Bien sûr, il allait falloir dévoiler un peu de sa personne pour ne pas ressembler à l'être froid qu'elle était habituellement. " En premier lieu, on travaille ensemble. Ensuite, on s'entend bien. C'est une personne que j'apprécie beaucoup. " Et elle comble la solitude dans la vie de la brune. " Et toi ? Qu'est-ce qui t'empêche de la partager ? ".

@Rosamund Hayes | DIMANCHE 02 MAI, 21H | C'était étrange de se dire que ça ne faisait qu'un an. Cependant, c'était bel et bien une réalité. L'amitié qui s'est renforcée dans l'adversité. Entre l'accident de métro, le départ de Katja. Les nombreux obstacles qu'on a du surmonter ensemble. On était plus unis que jamais. Sauf que toi, tu avais décidé de mettre ton grain de sel. Ici depuis quoi, deux heures, et tu foutais déjà la merde, accaparant cette femme qui était toute ma vie. « Je veux la protéger, pas l'empêcher de s'ouvrir aux gens. Elle est juste... naïve, quand ça concerne les relations. Que ce soit amoureux ou pas. Mais elle se fait bien trop facilement rouler dans la farine et je suis là pour l'en empêcher » Même si elle a admis vouloir plusieurs fois faire ses propres erreurs, je supportais de moins en moins devoir la ramasser à la cuillère. « Elle est la personne la plus chère à mes yeux. Je veux pas qu'on me la brise, d'une quelconque façon » Parce qu'elle ne serait plus mon ange gardien, elle ne serait plus mon roc, et tout risque de s'effondrer.

« Je veux la protéger, pas l'empêcher de s'ouvrir aux gens. Elle est juste... naïve, quand ça concerne les relations. Que ce soit amoureux ou pas. Mais elle se fait bien trop facilement rouler dans la farine et je suis là pour l'en empêcher » Les sourcils parfaitement épilés de Rosamund se dressent de surprise. Tu n'étais qu'un homme de plus à ne voir que la fragilité du sexe opposé. Toi, le gaillard, tu tapais du poing avec toute ta masculinité pour prendre les rênes de sa vie, celle de Veïa, en lui disant ce qu'elle avait à faire. Et même si tu n'étais pas vraiment ce type de personne, c'est tout ce que tu donnais à voir aux yeux de la brune. « Elle est la personne la plus chère à mes yeux. Je veux pas qu'on me la brise, d'une quelconque façon » Le rictus s'échappe tandis que les yeux sont rivés sur le verre en face d'elle. Comment trouver les bons mots quand on ne connait rien de la personne en face de soi ? " Elle ne t'appartient pas. " Quand bien même tu souhaitais la voir heureuse et en bonne santé, ce qui était normal. " Tu as dit "qu'on me la", mais elle ne t'appartient pas. " Tout en douceur, mais avec un regard désormais plongé dans le tien. Les épaules se dressent finalement, avant que le reste de la pensée se déroule. " Tu la vois comme un bout fragile qu'il faut cajoler. Certes, elle a des faiblesses, mais pas plus que n'importe qui. Elle en a peut-être marre d'être prise pour... une... rose délicate alors que clairement, j'y vois du bambou bien enraciné. Peut-être qu'elle plie pendant les tempêtes, mais elle est toujours là, elle apprend. " Mund porte son verre à ses lèvres, scrutant ta réaction, observant tes moindres faits et gestes pour comprendre un peu mieux qui tu es.

@Rosamund Hayes | DIMANCHE 02 MAI, 21H | Mâchoire qui se serre à tes mots. Je sais, je sais qu’elle ne m’appartient pas. Mais j’ai cette foutue peur de la perdre, comme j’ai pu perdre toutes les personnes de ma vie dernièrement. Selena ne me parlait plus, Reyna était à l’autre bout du monde. Marla était sûrement en train de vivre le parfait amour de son côté. Et moi, j’étais toujours au point mort, blessé et incapable de faire quoi que ce soit pour changer ça. « Je sais qu’elle ne m’appartient pas » Encore heureux même. C’était quelque chose que je méprisais, cette façon dont les gens voulaient s’approprier les autres. Je n’étais pas comme ça… tout du moins, je l’espérais. « Tu ne sais rien de notre relation, de comment je la vois, de comment je la traite. Tu te fais tes propres conclusions sur des actes vus de l’extérieur » Parce que je ne la voyais pas comme ça, V’. Je la voyais comme ce diamant brut qu’on tentait de briser par tous les moyens. Certes, elle avait des fissures, des restes du charbon qu'elle a pu être autrefois. Mais elle reste ce diamant à mes yeux. « Elle est, à mes yeux, la femme la plus forte que je connaisse, vraiment. Elle est… un modèle pour moi même. Parce qu’elle a tellement vécu. Mais elle est fatiguée. Fatiguée de prendre les coups, fatiguée de devoir apprendre à se relever à chaque fois. C’est là que j’interviens. Je la laisse se reposer avant la prochaine grosse tempête, lui évitant de se fatiguer pour rien… » Un silence qui perdure, avant que je ne le rompe de nouveau. « Je fais pour elle ce qu’elle fait pour moi »