innocence (roden)

TW: manipulation & abus de confiance

Une étape à franchir, dont la réalisation varie d'une personne à l'autre, implique un déclic, une rupture entre l'enfance et l'âge adulte, entre l'innocence et la maturité, entre l'insouciance et le pragmatisme. Certains franchissaient cette étape plus vite que d'autres, tandis que d'autres, comme Rosie, n'avaient guère conscience de ce qui pouvait les attendre au détour. À la manière d'une enfant, on aurait pu l'appâter avec une sucrerie, l'attirer dans un piège et lui faire du mal, sans qu'elle ne voit venir le mal. Et derrière la porte sur laquelle s'était abattu son poing, le monstre l'attendait, prêt à refermer ses griffes sur sa gorge, sans qu'elle ne se doute de rien. Sourire naïf aux lèvres, elle n'attendait plus que le garçon lui ouvre. La bête, cachée dans l'antre du loup, n'attendait plus que de la faire captive de son triste sort.

@Holden Bishop

@Roseanne Yun | Une invitation à me rejoindre chez moi, dans l'antre du loup. Bien sûr que c'était intéressé. Moi qui semblait être doux comme un agneau, c'était toi la bête fragile ici, pas moi. Je ne fais que te mener où je veux, par le bout du nez. Boire pour baisser sa garde. Boire pour pouvoir avoir ce que je veux : toi, ton corps, dans mon lit. Pour ensuite mieux te laisser repartir. Je ne voulais pas que ça dure cent ans non plus, alors je tentais, doucement mais sûrement, d'accélérer la chose. Bruit à la porte, quelqu'un qui frappe, et je me mis à sourire. C'était toi, forcément toi. Tu ne sais pas encore dans quoi tu t'es lancée, mais sache ma belle, que t'allais le regretter. J'ouvre la porte, arborant mon sourire le plus mignon. « Viens, entre, reste pas là » La porte qui se referme, et je rentrais de nouveau dans la peau de gentil Holden. « Passe ta veste, le salon est là-bas » Au bout du couloir, à gauche, que je pointe du doigt alors que je mettais ton vêtement sur le porte manteau. « Tu veux grignoter un truc pendant qu'on fait les cocktails ? »

Rosie, elle ne refusait jamais de se faire de nouveaux amis. Son coeur avait suffisamment de place pour y accueillir la terre entière. Quelques secondes à peine après s'être annoncée, la porte s'ouvrait sur le garçon dont les traits s'étaient dissipés dans l'esprit embué par les effluves d'un nectar que son corps frêle ne supportait pas. Les bras débordant de sacs remplis de victuailles, surprise improvisée que de le remercier pour le temps qu'il lui accordait en lui rendant la pareille pour lui apprendre sa meilleure recette de cupcakes. Poupée qui pénétrait en terres inconnues, à l'innocence encore pure, soulignée de ce sourire et de cet entrain qui caractérisaient tant sa douceur légendaire. Je peux mettre ça quelque part? Justement, je me suis dit que pour te remercier et pour complémenter les cocktails, on pourrait aussi faire des cupcakes! Ils sont à tomber par terre, et ça nous fera de quoi grignoter. Spécialité sucreries, parce qu'elle ne cuisinait désormais plus que ça, gâteaux par-dessus gâteaux, elle pourrait ne se nourrir que de ça qu'elle serait comblée. J'espère que tu as la dent sucrée, dit-elle joyeusement en gloussant.

@Holden Bishop

@Roseanne Yun | Un plan qui fonctionnait comme sur des roulettes. Tu étais là, avec des sacs aux mains, avec un sourire sur les lèvres et presque des étoiles dans les yeux. Tout ce qu’il me restait à faire, c’était de briser tout ça à base de coups de rein. J’voulais te faire crier dans mon lit, pour mieux t’abandonner par la suite. Le prince charmant n’existe pas et il allait bien falloir que tu le réalises. « Donne-moi ça » que j’dis en esquissant un sourire, attrapant la boite contenant les sucreries pour aller la mettre dans la cuisine ouverte. « Viens, j’ai déjà tout préparé sur la table basse » J’ouvre la boite pour choper un des cupcake et je me retourne vers toi tout en mâchant ce délice. « J’ai la dent tout court » que j’dis en rigolant avant de venir m’installer à côté de toi.

Sourire ravi de le voir apprécier ses pâtisseries, même si elle doutait bien qu'on ne puisse leur résister. Les meilleurs en ville, lui avait-on scandé à chaque fois, davantage pour lui soutirer un gloussement de fierté que pour affirmer une vérité qui, aux yeux de Rosie, ne pourrait être démentie. Et si tu les aimes, tu pourras même les garder. Cadeau! À savoir que l'enfant n'offrait ses gâteaux qu'aux personnes qu'elle aimait bien, en qui elle percevait une étincelle. Mais son instinct lui jouait des tours, à la petite. Tourner le dos à la menace, c'était ne pas voir l'ombre menaçante qui suivait le garçon, annonciatrice d'un danger imminent, d'un mauvais présage. Ouah... tout ça? Pour faire un verre? Les bouteilles et les ingrédients s'alignaient, et si elle repérait le nom des alcools sur l'étiquette, c'est le goût du néant qui titillait ses papilles, n'ayant goûté à autre chose que de la bière infecte. Ça marche comme pour les gâteaux? Avec une liste d'ingrédients et une recette à suivre? Parce que je ne m'y retrouverai jamais, sinon... Qu'elle constatait en zieutant rapidement les bouteilles, regard qui alternait entre elles et le garçon. Oooooh, mais ça sent fort, grimaça-t-elle en portant le goulot d'une bouteille à son nez, pour en capter les effluves particuliers.

@Holden Bishop

@Roseanne Yun | « Wow, qu'ai-je fait pour mériter tant d'attention ? » Je riais doucement avant d'apprécier véritablement ces petites pâtisseries. Le temps que t'avais du passer dessus devait être monstrueux. Mais en vrai, qu'est-ce que j'en avais à faire ? J'veux dire, j'étais là pour te foutre dans mon lit, rien de plus. Le reste, c'était que du plus. « Faire des cocktails, c'est tout un art. Tu comprendras en goûtant mes chefs-d'oeuvre » Je m'installais sur le canapé, te regardant être presque émerveillée par ce qui se trouvait sous tes yeux. « On peut dire ça ouais, disons qu'il y a des mélanges que tu peux faire et d'autres non, comme dans les recettes » Je riais d'autant plus belle quand tu te mettais à sentir une des bouteilles. « Installe-toi, je vais te montrer » J'attrapais un des verres présents, y versant alors un peu de sirop de grenadine, du sucre de canne liquide, de la tequila en petite quantité avant de terminer le verre avec du jus d'orange. Une paille en complément, et voilà le verre que je te tends. « Tequila Sunrise. Goûte et dis moi si c'est encore trop fort. N'hésite pas à mélanger, sinon tu auras bu tout le sucre en premier et c'est pas dingue »

Le nez se plongeait dans le premier verre qui lui était tendu. L'odeur était âcre, suffisamment déstabilisante pour lui soutirer une grimace qu'elle regretta aussitôt, craignant la réaction du garçon. Il n'y a que les femmes, les vraies, qui aiment et tiennent l'alcool. La bouche rougie par le gloss, Rosie aspire, à l'aide de la paille, le nectar qui, aussitôt la barrière des lèvres franchies, lui brûle l'oesophage. Elle toussote aussitôt, surprise par le goût, ni agréable, ni désagréable. Noooon, c'est par-fait. Naïf mensonge, pour ne pas y lire la déception dans les yeux du garçon qui scrute ses moindres réactions. Et elle aspire, mélange, boit. Et répète, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une fine couche de sucre au fond du verre. Tu vois, Holden? Je sais tenir le coup, moi aussi! Oops, j'ai vidé mon verre.. Ça goûte le soleil, comme son nom, clame-t-elle en s'esclaffant.

@Holden Bishop

@Roseanne Bang | Le but c’était de t’enivrer oui, de faire en sorte que tu sois sous l’effet de l’alcool pour pouvoir mieux te conduire vers où je voulais aller. Tu serais plus apte à me laisser faire, à te laisser aller aussi. Alors ouais, je voulais que cette Tequila soit parfaite pour que tu en redemandes et que tu boives ça comme du petit lait. Mais j’avais toujours eu tendance à avoir la main lourde sur l’alcool, alors fallait que je fasse attention sur les doses. Tu semblais aimer ça et tu finissais par boire tout le verre. Presque cul sec. Je me mis à sourire puis à rire à tes mots. « Tu sais que t’es pas obligée de me faire plaisir si ça te plait pas… T’es sûre que c’était pas trop fort ? T’es un peu rouge… comme si ça t’est vite monté à la tête » Petite grimace agrémentée d’un sourire, tandis que je me servais un verre de whisky pur, dont je buvais la première gorgée sans grande difficulté.