VENDREDI 30 AVRIL. Encore fatiguée par l’accouchement de la veille, celui-ci s’est toutefois très bien passé et particulièrement rapidement. Faut dire que t’avais commencé à perdre les eaux quelques heures plus tôt, avant de te rendre en cours, sans réellement t’en rendre compte car, d’après la sage-femme, la poche ne s’était pas totalement percée. Et plutôt que d’écouter Reda qui te demandait de ne pas aller à l’université, comme à ton habitude, t’en as fait qu’à ta tête pour finalement perdre réellement les eaux en plein milieu de l’un de tes cours. Assez embarrassant pour toi mais t’es bien heureuse que l’ambulance soit arrivée suffisamment vite pour te transporter jusqu’à l’hôpital où l’accouchement s’est fait en début d’après-midi, abandonnant Reda pour le déjeuner que vous aviez prévu sans avoir eu le temps de l’en prévenir. Allongée dans ton lit, Sohan endormi dans son berceau médical, tu te perds à le contempler sans arrêt depuis la veille. T’es amoureuse. Amoureuse de lui, de ton fils, de ton petit prince.
Tout sourire, tu venais de faire un saut rapide chez toi parce que tu voulais récupérer quelque chose d’important à donner à Carla. Tu lui as dit que tu revenais vite avec du chocolat etc. Avant que tu ne quittes la pièce, tu as bien vu qu’elle était tellement absorbée par sa contemplation de Sohan qu’elle oublierait bien vite que tu es parti quelques minutes. Tu ne pensais pas vivre une telle péripétie hier après-midi ; en effet tu devais rejoindre ta dulcinée pour le déjeuner mais au lieu de ça, tu as reçu un appel urgent de la maternité pour te prévenir que Carla allait accoucher d’une minute à l’autre. Tu n’as même pas eu le temps d’arriver sur les lieux que bébé Sohan a pointé le bout de son nez. Il est tellement mignon, tu sens que tu vas devenir gaga de cet enfant même s’il n’est pas le tien. Fin bref, tu toques doucement à la porte et tu entres de nouveau dans la chambre de Carla. « Me revoilà. » dis-tu d’une voix basse comme si tu avais peur de réveiller le bébé.
Mélange d’émotions sur lequel t’es incapable de mettre un mot, tu passes depuis la veille le plus clair de ton temps à admirer ton fils. Et au moment où Reda revient finalement dans la chambre, tu te forces à décoller tes billes de ton joyau après quelques secondes de lutte intérieure pour observer ton petit-ami à qui t’adresses un sourire ravi. Sohan s’est endormi depuis quelques dizaines de minutes à peine et il te tarde déjà de pouvoir le tenir à nouveau contre toi, à l’abri au creux de tes bras. « Ca allait ? » que tu chuchotes à l’attention du saoudien en te replaçant un peu mieux dans ton lit, tentant de voir ce qu’il a bien pu te ramener.
Même si tu n’es pas le père biologique de ce petit être, tu es presque aussi heureux que Carla. La naissance de Sohan marque un nouveau tournant dans votre vie commune parce que maintenant, tu ne veux plus être son simple petit ami. En effet tu comptes bien lui demander sa main, tu sais qu’elle est la femme que tu aimes et avec laquelle tu souhaites partager le reste de ton existence. Plus de fiançailles arrangées etc. Fin bref, tu as apporté des chocolats pour ta jolie Scorsese mais aussi la bague que tu comptes lui offrir. « Oui ça était. Je t’ai apportée ton chocolat favori. » dis-tu en t’approchant de la jeune femme et lui donner un baiser sur le front. « Félicitations, tu as fait du bon travail » tu murmures cela en jetant un coup d’œil attendri sur le bébé qui dort paisiblement
Évidemment que l’accouchement t’a épuisée ; et comme toute jeune maman, t’as pas encore eu beaucoup le temps de fermer l’œil. Mais le bonheur que tu ressens depuis la veille te suffit à te maintenir éveillée et à te faire oublier cette fatigue contre laquelle tu peux bien encore lutter. Ton sourire s’agrandit finalement quand Reda t’annonce avoir apporté ton chocolat préféré ; gourmande comme t’es, t’as déjà hâte de te jeter dessus. Tu viens d’ailleurs délicatement caresser ton ventre en haussant les sourcils à plusieurs reprises, excitée à l’idée de tout engloutir. « T’es le meilleur, tu le sais ? » que tu chuchotes à nouveau pour ne pas réveiller ton fils, jetant un coup d’œil vers lui quand ton petit-ami te dit que t’as fait du bon travail. « J’ai eu le meilleur des soutiens. » Sourire que tu lui adresses avant de tendre tes lèvres vers lui pour qu’il vienne y déposer un baiser.
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