Vendredi 21 Mai. 09:30 pm
Deux heures. Ça faisait un peu plus de deux heures que je me tenais installé sur ma chaise à cette table où Lukas m’avait conduit. Cette table où la tension se ressentait si fortement que je m’en étais tassé sur ma chaise. Deux heures. Ça faisait deux heures que je me comportais sagement cherchant à ne froisser personne. Je ne voulais pas faire de mal. Je ne voulais pas créer de problème. Alors, je restais là. Silencieux comme un enfant qui n’osait jamais ouvrir la bouche. Tellement immobile qu’on aurait pu me prendre pour une statue. Presque trop effacé comme pour éviter qu’on me prête de l’attention. Je me trouvais à ce bal sans être réellement là. Les yeux baissés, j’ignorais presque tout le monde me concentrant uniquement sur la voix de Lukas qui s’élevait parfois à côté de moi pour me questionner ou me rassurer. La tête baissée, je me contentais de lui répondre par des mots brefs ou des gestes qui m’empêchaient de me faire trop repérer. Deux heures. Ça faisait deux heures que je supportais le brouhaha incessant de tout le monde autour. Les discussions allaient bon train dans la salle. La musique cognait peut-être un peu trop fort pour mes oreilles. Les bruits de pas n’arrêtaient pas de résonner. Deux heures. Ça faisait deux heures que je subissais tous ces visages qui se mélangeaient. Connus. Inconnus. Peut-être connus et oubliés. Les gens n’arrêtaient pas de bouger depuis de longues minutes. Les mouvements me déplaisaient. Il y avait tellement à surveiller. Il y avait trop à faire attention. Et je ne savais même pas où se trouvait le danger. Au fil du temps qui s’écoulait, je sentais la panique s’insinuer de plus en plus dans mon être. Au fil des heures qui passaient, je me sentais de plus en plus mal. Je crevais de chaud dans ce costume que j’avais enfilé sans rien dire lorsque Lukas me l’avait montré. Nous l’avions choisi ensemble. C’était ce qu’il fallait mettre pour coller au thème du bal. C’était quoi le thème d’ailleurs ? Je ne saurais même pas vous dire. Je n’y prêtais tellement pas attention. Les yeux baissés presque tout le temps. L’enfant enfermé dans son silence. Le gamin enfermé dans sa bulle. Le dominé bien correctement à sa place.
Tapotant le bras de @Lukas O. Spritz, je me penchais à son oreille pour lui demander l’autorisation d’aller aux toilettes. Enfant qui n’osait pas se lever sans en avoir le droit. Gamin qui venait demander comme un élève demande au professeur. L’autorisation tombait comme si ça coulait de source et que j’en avais parfaitement le droit. Il me proposait de venir avec moi, mais je secouais négativement la tête. Je pouvais faire ça tout seul. Je voulais qu’il reste à la table pour profiter de la soirée avec ses proches. Je désirais prouver que j’étais capable de faire quelque chose encore. Pas totalement foutu en l’air. J’offrais un sourire rassurant à mon – plus ? – que meilleur ami et je bougeais ma chaise. Mouvements lents et calculés pour ne pas trop me faire repérer. Mouvements silencieux pour tenter de m’effacer au mieux. Les yeux baissés, cherchant à ne croiser aucun regard pour ne pas justifier mon départ, je me levais de la chaise pour la première fois depuis deux heures. Et je trottinais doucement en direction des toilettes. Yeux perdus au sol à observer les paires de pieds entrant dans mon champ de vision. Ouïe presque trop occultée pour ne pas me faire interpeller par X ou Y que j’aurai oublié. Je déambulais dans la salle et c’était un sans faute. Pas de bousculades. Pas d’appels. Je poussais la porte des toilettes me faufilant dans celles-ci. Et je me figeais aussitôt. Il y avait des personnes qui se lavaient les mains. Moi qui pensais être seul c’était foutu. Ma langue glissait sur mes lèvres sèches et je m’empressais de m’enfermer dans l’une des cabines gardant les yeux rivés au sol. La porte claquait derrière moi. Le verrou se tournait. Et, là, je venais tirer sur le haut de mon costume. Me sentir moins oppressé. Moins étouffé. Moins brûlant. Je m’appuyais contre la porte. Inspirer. Expirer. Lentement. Inspirer. Expirer. Encore. Mon cœur cognait beaucoup trop fort. Appuyant ma tête contre la porte, je fermais les yeux et je soufflais encore une fois. Lentement. Inspirer. Expirer. Les bruits de pas s’éloignaient dehors. La porte se fermait. Le silence se faisait. Brouhaha extérieur presque effacé ici. Musique presque oubliée. Ouvrant le verrou, je sortais de la cabine pour m’approcher des lavabos. J’allumais l’eau froide pour glisser mes mains dessous. Des mains que je portais lentement à ma nuque les yeux fermés. À me répéter de respirer. À oublier le monde extérieur et la porte qui claquait pour signaler que quelqu’un venait d’entrer.
Deux heures. Ça faisait un peu plus de deux heures que je me tenais installé sur ma chaise à cette table où Lukas m’avait conduit. Cette table où la tension se ressentait si fortement que je m’en étais tassé sur ma chaise. Deux heures. Ça faisait deux heures que je me comportais sagement cherchant à ne froisser personne. Je ne voulais pas faire de mal. Je ne voulais pas créer de problème. Alors, je restais là. Silencieux comme un enfant qui n’osait jamais ouvrir la bouche. Tellement immobile qu’on aurait pu me prendre pour une statue. Presque trop effacé comme pour éviter qu’on me prête de l’attention. Je me trouvais à ce bal sans être réellement là. Les yeux baissés, j’ignorais presque tout le monde me concentrant uniquement sur la voix de Lukas qui s’élevait parfois à côté de moi pour me questionner ou me rassurer. La tête baissée, je me contentais de lui répondre par des mots brefs ou des gestes qui m’empêchaient de me faire trop repérer. Deux heures. Ça faisait deux heures que je supportais le brouhaha incessant de tout le monde autour. Les discussions allaient bon train dans la salle. La musique cognait peut-être un peu trop fort pour mes oreilles. Les bruits de pas n’arrêtaient pas de résonner. Deux heures. Ça faisait deux heures que je subissais tous ces visages qui se mélangeaient. Connus. Inconnus. Peut-être connus et oubliés. Les gens n’arrêtaient pas de bouger depuis de longues minutes. Les mouvements me déplaisaient. Il y avait tellement à surveiller. Il y avait trop à faire attention. Et je ne savais même pas où se trouvait le danger. Au fil du temps qui s’écoulait, je sentais la panique s’insinuer de plus en plus dans mon être. Au fil des heures qui passaient, je me sentais de plus en plus mal. Je crevais de chaud dans ce costume que j’avais enfilé sans rien dire lorsque Lukas me l’avait montré. Nous l’avions choisi ensemble. C’était ce qu’il fallait mettre pour coller au thème du bal. C’était quoi le thème d’ailleurs ? Je ne saurais même pas vous dire. Je n’y prêtais tellement pas attention. Les yeux baissés presque tout le temps. L’enfant enfermé dans son silence. Le gamin enfermé dans sa bulle. Le dominé bien correctement à sa place.
Tapotant le bras de @Lukas O. Spritz, je me penchais à son oreille pour lui demander l’autorisation d’aller aux toilettes. Enfant qui n’osait pas se lever sans en avoir le droit. Gamin qui venait demander comme un élève demande au professeur. L’autorisation tombait comme si ça coulait de source et que j’en avais parfaitement le droit. Il me proposait de venir avec moi, mais je secouais négativement la tête. Je pouvais faire ça tout seul. Je voulais qu’il reste à la table pour profiter de la soirée avec ses proches. Je désirais prouver que j’étais capable de faire quelque chose encore. Pas totalement foutu en l’air. J’offrais un sourire rassurant à mon – plus ? – que meilleur ami et je bougeais ma chaise. Mouvements lents et calculés pour ne pas trop me faire repérer. Mouvements silencieux pour tenter de m’effacer au mieux. Les yeux baissés, cherchant à ne croiser aucun regard pour ne pas justifier mon départ, je me levais de la chaise pour la première fois depuis deux heures. Et je trottinais doucement en direction des toilettes. Yeux perdus au sol à observer les paires de pieds entrant dans mon champ de vision. Ouïe presque trop occultée pour ne pas me faire interpeller par X ou Y que j’aurai oublié. Je déambulais dans la salle et c’était un sans faute. Pas de bousculades. Pas d’appels. Je poussais la porte des toilettes me faufilant dans celles-ci. Et je me figeais aussitôt. Il y avait des personnes qui se lavaient les mains. Moi qui pensais être seul c’était foutu. Ma langue glissait sur mes lèvres sèches et je m’empressais de m’enfermer dans l’une des cabines gardant les yeux rivés au sol. La porte claquait derrière moi. Le verrou se tournait. Et, là, je venais tirer sur le haut de mon costume. Me sentir moins oppressé. Moins étouffé. Moins brûlant. Je m’appuyais contre la porte. Inspirer. Expirer. Lentement. Inspirer. Expirer. Encore. Mon cœur cognait beaucoup trop fort. Appuyant ma tête contre la porte, je fermais les yeux et je soufflais encore une fois. Lentement. Inspirer. Expirer. Les bruits de pas s’éloignaient dehors. La porte se fermait. Le silence se faisait. Brouhaha extérieur presque effacé ici. Musique presque oubliée. Ouvrant le verrou, je sortais de la cabine pour m’approcher des lavabos. J’allumais l’eau froide pour glisser mes mains dessous. Des mains que je portais lentement à ma nuque les yeux fermés. À me répéter de respirer. À oublier le monde extérieur et la porte qui claquait pour signaler que quelqu’un venait d’entrer.
(Neal T. Hood-Spritz)