PÉROU + COLIANA

Tu avais décidé de prendre les choses en main, envoyer un message à Oriana mais en plus de ça, lui proposer de partir en weekend avec toi. C’était certainement grâce à Wilma que tu en étais là, c’était elle qui t’avait poussé à lui envoyer un message car elle avait bien remarqué que tu avais un petit faible pour elle. D’ailleurs, ça te faisait bien peur qu’elle te connaisse aussi bien. En même temps, elle n’était pas ta meilleure amie pour rien, elle était comme ta soeur. Message envoyé, elle avait accepté ta proposition et c’est vrai, que ce soir là tu avais été plutôt heureux. Tu devais trouver un endroit et tu l’avais trouvé, tu allais utiliser le jet de ton père pour arriver plus rapidement à ta destination. C’était déjà tout réservé, il ne restait plus qu’à aller la chercher en bas de chez elle. Un simple message pour lui donner l’heure où tu passais, et c’est deux heures après que tu montas dans ta voiture pour te rendre en bas de son adresse. Tu avais deux sacs rien que pour toi dans le coffre de ta voiture, ça serait certainement le même cas pour elle, voir pire. Tu attendais sagement dans ta voiture, jouant nerveusement avec l’un de tes bracelets que tu portais toujours autour de ton poignet. Un bracelet que ta mère t’avait offert peu de temps avant la fin de ta relation, et tu l’avais toujours gardé. Tu repensais à ta virée avec Wilma, où tu avais dépensé des milliers pour lui offrir quelques bijoux, chose qu’elle n’avait jamais eu la chance d’avoir comme cadeau. Tu avais l’argent, tu l’aimais tellement donc pour toi c’était naturel de lui offrir des cadeaux, peut-être pas à des milliers de dollars, mais tu ne comptais pas l’argent que tu dépensais quand tu appréciais. Un petit message pour lui préciser que tu étais là, que tu l’attendais, ce n’était pas si grave si elle avait du retard, le jet était à ta famille, donc il n’y avait pas d’heure de départ bien précis. Du moins, ça risquait d’être plus gênant pour la suite, au vu de l’hôtel, mais il y avait toujours solutions. Ton regard se posa directement sur la ruelle en face, plus précisément le bâtiment qu’elle t’avait indiqué. Il est vrai que tu ne fliquais pas tes salariés, tu ne savais pas où la plupart des personnes vivaient. Tu étais venu chez elle, durant cette soirée, mais avec l’alcool tu ne te souvenais pas réellement du chemin emprunté. Elle arriva, déposant ses affaires dans la voiture, le trajet fut tranquille, une discussion plutôt simple. Il est vrai qu’elle avait perdu son père et c’était une situation délicate, tu ne voulais pas lui rappeler cet événement, encore récent. Tu savais un peu ce que c’était, tu avais déjà perdu un membre de ta famille et c’était douloureux. Après avoir roulé quelques longues minutes, plus précisément trente minutes, tu avais enfin pris la direction du parking privé pour les propriétaires. Un chariot où tu déposas toutes les valises et tu marchais en sa compagnie en direction du jet « On va être plus tranquille, mon père m’a laissé son jet pour notre weekend. » un léger sourire se glissa sur tes lèvres, marchant tranquillement, faisant signe de tête à l’un des pilotes. « Oui, tu as bien entendu que mon père est au courant, j’ai eu le droit à un questionnaire pas possible en échange de son jet. » tu haussais doucement les épaules, poussant le chariot jusqu’au personnel qui reprenaient le relais. « Vas-y je monte derrière toi. » lui faisant signe de monter les escaliers du jet.

Tu ne sais pas où ça te mènera d’être ainsi avec cette jeune femme, mais tu en avais envie, l’envie de la connaitre un peu plus. Tu savais ce que c’était de perdre quelqu’un de proche, alors tu devais être présent pour elle. Tu n’avais pas forcément l’envie de la voir déprimer, même si elle devait être bien entourée. Tu ne te faisais pas de soucis sur ça, c’était une jeune femme solaire et très abordable, bien le contraire de toi. C’était peut-être pour ça que tu étais attiré par elle, les opposés s’attirent d’après ce dicton. Tu ne sais pas si tu pouvais faire confiance à ça, mais en tout ça pour le moment c’était bien réel. Tu l’appréciais pour ce qu’elle était mais également pour son petit visage, son regard quand elle le pose sur toi. Bref, elle avait accepté avec plaisir ta proposition de partir un weekend, et en plus de ça, elle avait décidé de te laisser le choix de la destination. Elle t’avait juste dit qu’elle voudrait bien partir à la montagne, donc tu avais écouté ce passage, pour le reste c’était encore une surprise. Tu étais allé en bas de chez elle pour la récupérer, pour une fois c’était toi qui conduisait, tu appréciais rouler, mais la plupart du temps, ton chauffeur personnel s’en occupait. Aujourd’hui, tu avais décidé de laisser Marc au repos, qu’il profite un peu de sa vie et de sa famille. Contrairement à toi, il avait deux enfants et une femme, qu’il connaissait depuis maintenant plus de vingt ans. C’était beau, magnifique même, ça ne risquait pas de t’arriver d’aussitôt. La bise pour se saluer, une discussion simple et fluide, que demander de plus ? De toute façon, il n’y avait pas le choix, il fallait bien parler, échanger pour occuper un peu le temps. Un Weekend, même si ça pouvait passer rapidement, ça pouvait être interminable également. Tu avais pris la direction du parking privé, celui des propriétaires des jets, il y en avait un paquet dans le coin. Après avoir mis toutes les affaires sur le chariot, tu marchais à ses côtés, lui avouant que tu avais du balancer absolument tout à ton père, enfin pas spécialement tout. Juste le fait que tu partais en weekend, avec une jeune femme, et qu’elle était la stagiaire, cette fameuse demoiselle qu’il appréciait tant. « Du genre, avec qui, jusqu’à quand, vous allez faire quoi ? Tu as réserve une chambre ou deux blabla. » finissais-tu en rigolant. Oui, il avait eu le culot de te poser ces questions, comme si finalement, il s’agissait de sa propre fille. « Ne t’inquiète pas, je n’ai pas répondu à toutes les questions, il sait juste la destination, la personne avec qui je pars et la durée. Bien suffisant déjà. » tu haussais les épaules, avec un léger sourire sur les lèvres. La situation te faisait rire, peut-être un peu moins la demoiselle, ce que tu pouvais comprendre également. Elle monta les marches et tu en fis de même, mais celle-ci s’arrêta et fit volte-face, te laissant à peine le temps de t’arrêter pour ne pas lui rentrer dedans. Tu n’avais jamais été aussi proche d’elle, seulement quelques centimètres, tu sentais son souffle chaud sur ton visage. Tu prenais sur toi, restant de marbre, ne montrant pas se désir d’embrasser ses lèves. « Tu veux vraiment le savoir ? » haussant un sourcil. « Ça serait gâcher la surprise. » il est vrai qu’elle pourrait attendre de le découvrir de ses propres yeux, mais la connaissant, si tu ne disais rien, elle ne bougerait pas. « Direction les montagnes du Pérou, Mademoiselle Versace. » soufflais-tu calmement, cherchant du regard sa réaction. Sans réfléchir plus, tu l’attrapas par la taille pour la faire reculer « Il est temps d’aller s’asseoir, on va finir par se faire disputer par le commandant de bord. » tu décidas de la lâcher une fois arrivé au niveau de l’espace détente.

Tu arriverais toujours à tes fins quand il s’agit de la négociation, c’était un peu ton job en plus d’être architecte. Quand on se trouvait à la tête d’une société, il fallait savoir gérer ces compétences. Accepter toujours tout sans même négocier, venait à perdre de l’argent et pour toi c’était impossible. L’argent c’était important surtout dans une société comme celle-ci, alors oui, tu te débrouillais très bien dans le domaine de la négociation. Tu ne lâchais jamais rien, même si ça devait durer plusieurs journées, tu t’en fichais, tu obtenais toujours ce que tu désirais. Certainement grâce à ton caractère, ça t’avait mené sur cette piste, et tu en étais fière tout comme ton père. Alors quand tu devais négocier avec ton paternel, ce n’était pas simple, mais ce n’était pas non plus une tâche bien difficile vu que tu menais toujours la danse, comme ce coup-ci. La preuve tu avais le jet et il en savait que très peu, suffisamment pour te charrier à ton retour, mais il ne saura rien de plus. « En effet, j’ai un petit talent pour ça. Mais de rien. » soufflais-tu doucement avec un léger sourire sur tes lèvres, marchant jusqu’au jet en question. Tu connaissais très bien l’équipe de bord puisque tu te rendais régulièrement en déplacement avec eux. Alors que tu lui faisais signe de monter les escaliers, elle décida de s’arrêter sur la dernière, faire volte-face. Te retrouver d’elle, aussi proche, était plutôt déstabilisant, ça n’était jamais arrivé. Ton regard s’était planté dans le sien, dévoilant alors l’endroit où tu comptais l’amener, un endroit plutôt atypique, comme tout le voyage que tu avais prévu. Elle s’en souviendra au moins, ça la marquera durant quelques temps, du moins c’est ce que tu espérais. Tu avais glissé ta main sur sa taille pour finalement la décaler et faire place au sein du jet, elle t’avait suivi pour prendre place sur l’un des fauteuils. Ton regard se promenait un peu partout, ouvrant le frigo ainsi que les placards. Toujours plein, au moins si tu avais envie de boire ou manger, tu étais servi. « C’est avec plaisir, je pense que tu en avais besoin, et moi aussi. » lançais-tu en venant te poser face à elle. Ça faisait longtemps que tu n’avais pas pris de temps pour toi, encore moins avec une jeune femme. L’équipe traversait le jet, préparant absolument tout pour décoller. C’est seulement quelques minutes après qu’ils annonçaient le départ et donc de bien vouloir s’attacher pour la durée de l’envol. Ce que tu fis sans trop rien dire, ton regard posé sur l’extérieur qui commençait à défiler petit à petit, de plus en plus vite. Tu sentais pratiquement plus le décolle, tu avais pris l’habitude avec tout tes voyages. « Tu as déjà été au Pérou dans ta vie ? » avec un peu de chance, ça serait sa première fois.

Tu pourrais remercier Wilma, c’était grâce à elle que tu en étais à ce stade avec cette demoiselle.Même si tu avais eu une conversation avec elle dans un bureau tu n’avais jamais réellement pris le dessus sur ça. Prendre une décision, décider de t’ouvrir et d’avancer. Wilma t’avait poussé à le faire, certainement pour ton bien, mais également parce qu’elle crevait d’envie de te savoir avec une jeune femme, autre que pour une nuit. En même temps, elle ne t’avait que connu célibataire, jamais quelque chose de sérieuse et elle comptait bien jouer au cupidon. Tu avais donc écouté ses conseils et finalement, te voilà à partir quelques jours en compagnie d’Oriana. Cette demoiselle qui, depuis le premier jour dans ta société, avait attisé en toit, un sentiment différent des autres. Il est vrai qu’au départ, tu n’étais pas l’être le plus sociable et abordable et finalement, elle a réussit à conquérir quelque chose en toi. Pas forcément l’amour, pas encore, mais plutôt le côté calme, ouvert, l’ancien Colton. C’était peut-être ça qui te faisait peur, retomber dans tes retranchements, souffrir comme tu avais souffert précédemment. Tu avais construit cette muraille, pour te protéger et voilà, qu’en seulement quelques claquements de doigt, elle arrivait à te faire baisser la garde, à te faire redevenir l’homme que tu étais avant. Ton père avait certainement du le voir, ce n’était pas pour rien qu’il appréciait autant cette demoiselle, elle avait énormément de talent, c’étai certain. Mais si elle pouvait faire redevenir le réel Colton, il ne dirait pas non pour retrouver son fils. Cet homme avec qui, il avait eu un lien très fort, et non pas avec ce fantôme que tu étais devenu pour la famille Lowry. Tu ne supportais pas de te retrouver face à ton frère, tu n’acceptais toujours pas ce qu'il avait pu te faire. Alors, à cause d’une personne, tu t’éloignais de toute la famille, préférant rester dans l’ombre de celle-ci. Tu ne voulais pas bruler les étapes, tu voulais y aller doucement mais surement, voir avec le temps ce que ça pourrait donner. Tu avais déjà fait un grand pas en l’invitant pour passer un weekend entier avec toi, c’était bien la première qu’une personne autre que son père où l’assistante, t’accompagnait dans un voyage. Si ça se passait bien, ça ne serait peut-être pas le dernier. Tu pris place dans l’un des fauteuils, écoutant sagement le pilote en accrochant ta ceinture, ton regard perdu dans le paysage qui défilait. Une sensation de bien-être, de détente, tu te retrouvais bien calé dans ce fauteuil et surtout en bonne compagnie. « Même si ça sera court, tu pourras dire que tu y seras allé. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, un léger sourire s’installa au coin de tes lèvres. Ta respiration se faisait lente, très lente, tu l’écoutais parler, tu t’intéressais à chaque chose qu’elle pouvait te dire, où t’expliquer. Hochant la tête pour finalement poser le regard sur la jeune femme, ne remarquant pas qu’elle avait rangé son carnet, ni même qu’elle l’avait sorti. « Je vois, une fois les études terminées, tu pourras voyager un peu plus. Enfin après ça dépend de ton envie bien sûr. » il est vrai que dès que tu avais terminé les études, tu avais pu largement plus voyagé. La liberté de pouvoir partir quelques temps, s’éloigner de tout ce qui est connu, pour découvrir l’inconnu. « En effet je bouge un peu partout dans le monde, pour aller à des salons, découvrir des architectures des autres continents… » laissais-tu glisser entre tes lèvres. « Le Pérou, je suis déjà venu quelque jour, mais pas au même endroit où nous allons. » c’était une première pour toi aussi dans cet endroit. « Si tu acceptes de venir travailler pour la société à la fin de tes études, tu seras mené à m’accompagner ou accompagner mon père pour beaucoup de voyage d’affaires. » tu haussas les épaules, dévoilant une partie de ce que ton père voulait lui proposer. Tu essayais de jauger sa réaction, ce n’était pas une petite place qu’il comptait lui offrir, une place qui se trouvait juste en-dessous de toi dans la hiérarchie, au-dessus de tous les autres employés présents. « Je n’en dirais pas plus, il le fera un jour au l’autre. » un peu de mystère ne faisait jamais de mal.

La conversation est si fluide entre elle et toi, c’était comme si tu la connaissais depuis des années alors que finalement … A part échangé sur des projets en commun, et cette nuit-là. Il n’y avait jamais eu réellement d’échange autre que pour le travail, ni même un restaurant ou des sms. Cela remontait à si peu de temps, cette discussion dans son bureau et par la suite, tu avais décidé de franchir le cap et lui envoyer le premier message. Chose qui n’avait pas été simple pour toi et finalement, tu ne le regrettais pas du tout bien au contraire. Elle arrivait à te donner le sourire juste à travers un message et d’après Wilma, tu étais piqué. Piqué de cette jeune demoiselle, ayant dix années de moins que toi, n’étant qu’une petite étudiante parmi tant d’autre. Pourtant, elle, c’était différent, elle ne serait pas installée près de toi si ce n’était pas le cas. Les voyages, c’est quelque chose qui t’avait permis de te relever après ta déception amoureuse, et déception familiale. Partir loin de tout, couper les ponts avec ce que tu connaissais, le besoin de te ressourcer loin de tout. Tu avais rencontré du monde, tu avais fait la connaissance de plusieurs demoiselles, sans avoir l’envie de quoique ce soit. Tu avais arrêté de compter le nombre de vol et d’hôtels que tu avais pu avoir durant cette période transitoire, importante… Tu hoches doucement à ses paroles, tu comprends parfaitement son point de vue, c’était tellement plus facile de ton côté. Tu n’avais qu’à claquer des doigts pour avoir ce que tu voulais, juste envoyer un texto à ton père pour lui annoncer que tu étais en vacance où en déplacement. Une vie de rêve, tu n’étais pas à plaindre, bien au contraire. Le Pérou, tu avais déjà posé tes pieds dans ce pays, mais pas dans l’endroit que tu comptais faire visiter, c’était tout nouveau pour toi. « Je précise que je me décharge d’absolument tout si on vient à se perdre. » tu lèves les mains, en rigolant légèrement. Heureusement, tu avais décidé de prendre un guide jusqu’à l’hôtel, ce n’était pas le moment de se perdre au milieu de la montagne. Tu lui avouais quelques morceaux de ta conversation avec ton père, lui dévoilant quelques sujets concernant la fin de ses études. Tu hausses les épaules, un mince sourire sur tes lèvres, ton regard planté dans le sien. « Sincèrement, je ne connais pas une autre Oriana Versace, stagiaire chez les Lowry actuellement. » tu ne faisais pas erreur sur la personne, tu faisais simplement que de répéter ce qui avait été choisi avec ton père. Une bonne proposition, pour permettre de garder les meilleurs éléments au sein de la société. Elle s’installe à tes côtés, ça te plait davantage, sentir sa présence près de toi. Même si bien évidement, tu n’aurais aucun geste déplacé. Puis finalement, une question dont tu n’aurais jamais pensé entendre venant d’elle, tu tournas un instant la tête pour l’observer, mais finalement tu reposas ta tête contre le repose-tête, regardant droit devant toi. « Non même pas. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. « Tu me plais, tu n’as pas besoin de dire quelque chose ou faire, pour avoir eu l’envie de t’embrasser. » tu étais franc, au moins tu ne tournais pas autour du pot. « On était proche, on dansait et c’est venu comme ça, je t’ai embrassé et vu que tu n’avais pas l’air contre, j’ai continué. » tu tentais de la regarder du coin de l’oeil, même si finalement, c’était plus difficile de la regarder depuis qu’elle s’était posée à côté de toi et non plus en face.