pardon et confession. (gwen)

pardon et confession.

Dimanche soir. Comme bien souvent ces temps ci, tu te retrouvais dans ton lit à cogiter. Et des choses à cogiter, t'en avais pas mal. Pour l'instant, t'avais deux choses à l'esprit : Gwen et ce qui s'évertuait à grandir en toi sans que tu n'ai rien demandé. La première, tu ne lui avais pas adressé la parole depuis quelques jours. Ce qui était complétement horrible de ta part, au vu des évènements qu'il s'était produit cette semaine. Solweig s'était suicidée et Gwen avait fait une overdose. La mort rôdait, encore et toujours. Tu n'avais pas supporté l'idée que Gwen puisse vouloir s'ôter la vie elle aussi. Parce que tu n'arrivais pas à imaginer une vie à Harvard sans elle. Et que t'avais déjà un manque à combler, alors si elle aussi devait te quitter, tu ne savais pas vraiment de quoi tu serai capable. Du pire, certainement. Et puis, il y a trois jours, t'as appris un truc que jamais t'aurai voulu apprendre. Du moins, pas dans ces circonstances. T'étais enceinte. Enceinte de Diego. Enceinte d'un type qui était mort deux mois plus tôt. Si la vie voulait pas se venger, alors c'était quoi hein ? Bref. T'étais donc dans ce lit à réfléchir à ces deux sujets quand tu pris la décision que ça en était assez. Tu ne pouvais pas ignorer ta meilleure amie comme les Eliot House s’évertuaient à t'ignorer depuis que tu n'étais plus l'une des leurs. Tu sortais de ton lit, enfilait un peignoir avant de sortir et de te diriger assez vite dans la chambre de ta meilleure amie. Tu frappais doucement à sa porte et entrais sans qu'on ne t'y invites. Gwen était sous ses draps et tu venais la rejoindre. Elle ne dormait pas puisque à peine tu fus dans son lit, cette dernière se tourna vers toi. Tu la regardais quelques instants, alors que quelques larmes venaient déjà encombrer ton regard. Au bout de quelques secondes, tu brisais le silence de sa chambre, en murmurant. Je suis désolée.. Si tu savais à quel point Gwen.. Ce qui était vraiment le cas. T'étais désolée de ton comportement abject et du possible rejet qu'elle aurait pu ressentir. J'ai eu peur.. J'ai eu terriblement peur que tu me laisses toute seule.. poursuivais-tu alors que tes larmes ne cessaient de couler. Tu peux pas me laisser, Gwen.. Pas toi non plus.. Pas maintenant quand je vais avoir besoin le plus de toi.. que tu terminais, faisant allusion à la grossesse que tu venais d'apprendre.

Dimanche soir. Un dimanche différent des autres. Ce soir, je ne suis pas de la soirée que font les autres. Disons que j'évite un peu les gens depuis la soirée dans la crypte, mais surtout depuis cette overdose qui m'a presque ôté la vie si Jeno et Elysia n'étaient pas venus si vite, s'ils n'avaient pas appelé les secours. J'ai évité le pire, mais j'étais tout de même un peu morte intérieurement. Mai-Lan m'ignorait, sans que je sache vraiment la raison qui l'éloignait de moi. Je n'ai jamais dit qu'on avait malencontreusement couché ensemble, ce qui aurait pu être la plus grande raison d'ignorance de sa part. Mais je commençais à me douter que c'était à cause de mon overdose. Elle avait surement peur de me perdre, que je l'abandonne quand toute l'Eliot House l'abandonne, alors que Solweig n'est plus des nôtres. Je reste prostrée dans mon lit, je n'ai envie de rien, de voir personne. Cependant, on toque à ma porte. Je ne réponds pas, mais on entre quand même. Je regarde le mur, je ne sais pas qui est là. On se glisse dans mon lit, je me retourne et voit ma meilleure amie. Je la regardais, sans un mot, le visage sans aucune expression. Puis elle brisa ce silence pourtant pesant, alors que ses yeux s'humidifiaient. Je suis désolée.. Si tu savais à quel point Gwen.. Je continuais de la regarder, attendant la suite. J'ai eu peur.. J'ai eu terriblement peur que tu me laisses toute seule.. Je me pinçais les lèvres et fermais les yeux pour ne pas pleurer également. J'avais envie de pleurer et de me jeter dans ses bras, mais je restais à ma place, les yeux toujours fermés. Tu peux pas me laisser, Gwen.. Pas toi non plus.. Pas maintenant quand je vais avoir besoin le plus de toi.. Ces mots me touchaient au plus profond de mon être, j'ouvrais finalement les yeux pour libérer les larmes que je retenais et me rapprochais d'elle, pour la serrer fortement contre moi. "C'est pas à toi de t'excuser... J'ai tout foiré...j'fais toujours tout foirer... Et j'te laisserais pas tomber Mai... Mais j'voulais pas t'inquiéter en t'appelant à l'aide..." Je marquais un léger silence, pour éviter le maximum de sanglots dans ma voix. "Le plus important, c'est que j'sois encore là, grâce à Jeno et Ely... J'serai là, peu importe le problème que tu auras, j'serais là..." Je me détachais lentement d'elle, sentant bien qu'elle allait m'annoncer quelque chose qui prendrait une ampleur énorme, et que j'allais devoir l'aider.

pardon et confession.

Ton comportement n'avait pas été digne de l'amitié que tu portais à Gwen. Tu t'étais comportée de manière tellement horrible que tu te dégoutais toi même, encore un petit peu plus. Depuis que tu savais que Gwen avait fait une overdose et frôlait la mort, tu l'avais juste ignoré. Tu t'étais comportée d'une manière qui ne te ressemblait pas. Et tu t'en voulais à mort pour ça. Tu t'en voulais de ne pas avoir été là alors qu'elle avait sûrement eu besoin de toi. Tu t'en voulais de t'avoir laissé aveugler par la haine, par la peur, par toutes ces choses qui te tombaient dessus et auquel tu n'arrivais pas à faire face. Mais tu ne pouvais pas continuer comme ça, tu pouvais pas l'ignorer alors qu'elle allait avoir de besoin de toi, que t'allais avoir besoin d'elle. C'est avec tout ça en tête que tu t'étais levée de ton lit pour aller rejoindre celui de Gwen. Après quelques secondes de silence, à vous regarder dans les yeux, tu commença à parler. A t'excuser, plutôt. Ou du moins essayer d'excuser ton comportement et lui dire que t'avais eu peur. Que tu t'en voulais, que t'avais besoin d'elle. Et puis une fois de plus, tu ne pus retenir tes larmes qui coulèrent d'elle même. Alors que tu ne t'y attendais pas, elle te prit dans ses bras pour te serrer contre elle. Pleurant aussi. Tu t'accrocha à elle, à cette étreinte comme si on pouvait s'accrocher à la vie, comme pour dire : Ne t'en vas pas, ne fais plus ça, ne me laisse pas. C'est pas à toi de t'excuser... J'ai tout foiré...j'fais toujours tout foirer... Et j'te laisserais pas tomber Mai... Mais j'voulais pas t'inquiéter en t'appelant à l'aide... Tu l'écoutais, pleurant toujours. Même si t'étais pas vraiment d'accord avec le début. Le plus important, c'est que j'sois encore là, grâce à Jeno et Ely... J'serai là, peu importe le problème que tu auras, j'serais là... Ces quelques mots te rassurèrent, sècherent quelques une de tes larmes. Elle se détachait de toi et tu l'as regardais, essayant de calmer tes larmes. Je.. T'étouffa un sanglot avant de reprendre. Ne dis pas que je dois pas m'excuser, je me sens horrible.. Et chut.. tu fais pas tout foirer, c'est pas notre faute si la vie semble si merdique.. Tu passais une main devant te yeux et appuyais ta tête contre l'oreiller. T'es là oui.. J'te promets que moi aussi je serai là et que je me défilerai plus comme je l'ai fais.. Tu fermais les yeux, prenant l'inspiration nécessaire à la confession qui allait suivre. Je.. je suis enceinte Gwen.. J'l'ai appris jeudi, je sais pas du tout quoi faire.. La nouvelle venait de tomber, nouvelle qui allait la surprendre, c'était certain. Comme elle t'avait surprise, toi aussi.

Je savais que ce que j'avais fait aurait pu me couter la vie. Mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Dépression post Spring Break, la perte d'une des nôtres, toujours sans nouvelles de Dylan, traumatisme post attentat, la perte d'Eireen, qui était surement un autre facteur de déprime, car j'ai aimé cette fille, la perte de Katarina, qui m'a marquée au plus profond de mon âme. Puis toutes les autres. Lullaby, Savannah, Sarah...ces filles qui ont marqué ma vie à leur façon. Un trop plein d'émotions qui m'ont poussée à abuser. Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas provoquer cette overdose, mais ca avait été le cas. Et être entre la vie et la mort, c'est une sensation spéciale. J'aurai presque pu parlé à ma mère, parler à Katarina une dernière fois, mais je n'ai pas eu le temps de franchir la barrière de l'inconscience totale. Voilà à quoi je pensais quand Mai-Lan franchissais ma porte, se glissant sous mes draps pour s'excuser. En la serrant dans mes bras, je remerciais intérieurement ceux qui m'ont aidée à ne pas franchir la barrière de la mort. Je.. Ne dis pas que je dois pas m'excuser, je me sens horrible.. Et chut.. tu fais pas tout foirer, c'est pas notre faute si la vie semble si merdique.. Je ne savais pas vraiment quoi dire, je respirais alors pour calmer les larmes qui coulaient de mes yeux, avant de répondre. "J'voulais pas crever...c'était pas prémédité tout ça. Je... J'ai voulu jouer avec le feu, en mélangeant mon traitement avec de l'alcool et d'la coke. C'est moi qui suis horrible d'vous faire subir tout ça, pas toi..." J'attrapais alors sa main, comme une promesse que je ne recommencerait plus cette erreur. T'es là oui.. J'te promets que moi aussi je serai là et que je me défilerai plus comme je l'ai fais.. J'esquissais un très léger sourire. "J'comprends que tu te sois défilée...J'pense que j'aurai fais la même chose à ta place... C'est un truc dur à vivre, de perdre tant de proches en si peu de temps..." Je la regardais fermer les yeux, avant de m'annoncer Je.. je suis enceinte Gwen.. J'l'ai appris jeudi, je sais pas du tout quoi faire.. Je la regardais, étonnée. Mon souffle se coupa un instant. "Tu... Je... Quoi ? De Diego ? Depuis combien de temps ?" J'avais l'impression de lui faire subir un interrogatoire. Je me calmais finalement pour la prendre à nouveau dans mes bras, encore un instant bisounours. "J'serai là, peu importe la décision que tu prendras..."

pardon et confession.

Tu voulais pas agir comme ça, en vrai. Mais ça avait été plus fort que toi. T'avais trop de choses qui faisaient de ton quotidien un cauchemar et tu t'étais mise à imaginer les conneries que t'auraient pu faire, si Gwen y avait laissé la vie. Si elle aussi, elle t'avait laissé. Tu l'aurai pas du tout supporter. Et ça t'avais fais peur, ça t'avais mise un peu en colère. Maintenant tu t'en voulais, parce que tu voyais bien à quel point elle culpabilisais. Et t'aimais pas du tout la voir dans cet état là. C'était ta meilleure amie merde. J'voulais pas crever...c'était pas prémédité tout ça. Je... J'ai voulu jouer avec le feu, en mélangeant mon traitement avec de l'alcool et d'la coke. C'est moi qui suis horrible d'vous faire subir tout ça, pas toi.. En disant ces mots, elle attrapait ta main et automatiquement, tu t'étais mise à la serrer. Tu te mordais la lèvre à sa confession. Et tu voyais vraiment qu'elle s'en voulait. Putain, c'était terrible quand même. Comment un seul mec avait mis la pagaille dans la vie de tout le monde en quelques heures. Ce con avait fait des dégâts terribles sur chacun d'entre vous. Des dégâts qui seraient difficiles à effacer, à estomper. J'comprends que tu te sois défilée...J'pense que j'aurai fais la même chose à ta place... C'est un truc dur à vivre, de perdre tant de proches en si peu de temps... Elle avait beau te trouver des excuses, toi, t'acceptais pas le comportement que t'avais eu. C'était terrible ce que t'avais fais. Alors tu secouais la tête, avant de lui répondre. C'est pas une raison.. T'avais besoin de moi et j'étais pas là.. Alors que j'suis censée être là, tout le temps. C'était ton rôle, tel que tu le percevais. Là dans les moments où ça allait bien comme dans les moments où tout s’effondrait. Et pis, enfin. Tu confessais le fait que t'étais enceinte à ta meilleure amie. Parce que t'allais sûrement avoir besoin d'elle. Et sa réaction fut immédiate. Tu... Je... Quoi ? De Diego ? Depuis combien de temps ? Tu te mordais la lèvre inférieure, histoire de pas craquer à nouveau. T'avais déjà bien trop pleuré, ça suffisait comme ça. De Diego, oui.. Tu prenais une inspiration pour éviter que de nouvelles larmes coulent d'elle sur tes joues. J'suis dans ma neuvième semaine.. J'aurai pu le savoir avant mais j'avais trop peur. J'ai acheté le test de grossesse bien deux semaines avant d'avoir la force de le faire.. Et pis j'l'ai fais avec Hendrix, parce que j'pouvais pas rester dans le déni.. 9 semaines putain. Elle te reprenait dans ses bras et tu posais ta tête sur son épaule, fermant les yeux. J'serai là, peu importe la décision que tu prendras... Et ça te faisait du bien qu'elle te le dise. Bien que tu savais déjà avant de venir qu'elle te laisserait pas tomber. Qu'elle serait à tes côtés. Merci Gwen.. J'dois aller voir le gynécologue pour savoir ce que j'vais faire vendredi prochain.. J'ai que très peu de temps devant moi..

J'avais besoin de lui dire tant de choses. Tout ce qu'il s'est passé, même des choses que j'ignorais avant mon hospitalisation, et qui m'ont assez bouleversée quand j'ai tout appris. Je savais que j'avais fait une erreur ce soir là, bien avant tout ça. Bien avant mon overdose, un peu avant la bombe. Je ne savais pas pourquoi cette chose était arrivée, mais c'était irréversible. J'y repensais, parfois, me disant que j'aurai pu évité que ça parte en vrille, mais j'étais dans un instant de faiblesse, voilà tout. Je lui avais caché tout ce temps, mais désormais, je ne pouvais plus lui cacher, ni même me voiler la face. Elle est ma meilleure amie, celle à qui je peux tout dire et qui ne me jugera pas. C'est pas une raison.. T'avais besoin de moi et j'étais pas là.. Alors que j'suis censée être là, tout le temps. Je baissais la tête, serrant frénétiquement sa main. Maintenant qu'on en est aux confessions, j'ai autre chose à te dire...une chose dont j'ai...assez honte d'avoir fait et qui... Je prenais une grande inspiration, n'osant la regarder. Avant l'attentat...j'ai couché avec Louis, mon meilleur pote, normalement aussi gay que moi j'suis gouine... J'sais pas ce qu'il s'est passé ce soir là, mais...on a baisé... Et quand j'suis rentrée à l'hosto pour l'overdose, j'ai appris que... J'ai fais une fausse couche, et j'savais même pas que j'étais enceinte... Et là, tout s'enchaînait. Elle était enceinte, elle aussi, de Diego, son seul amour, décédé lors de l'attentat. J'suis dans ma neuvième semaine.. J'aurai pu le savoir avant mais j'avais trop peur. J'ai acheté le test de grossesse bien deux semaines avant d'avoir la force de le faire.. Et pis j'l'ai fais avec Hendrix, parce que j'pouvais pas rester dans le déni.. 9 semaines putain. Neuf semaines... Un peu comme moi, avant que la chose qui avait trouvé une place dans mon bide ne meurt de ma connerie humaine. En même temps, j'en savais rien. Mais on aurait pu être daronnes en même temps, ca aurait pu être drôle. Enfin bref. Je caressais ses cheveux. J'comprends que t'aies eu peur... Mais au moins, t'étais pas toute seule pour faire ce test... Je n'allais pas l'abandonner, pas cette fois, pas comme la semaine dernière. Merci Gwen.. J'dois aller voir le gynécologue pour savoir ce que j'vais faire vendredi prochain.. J'ai que très peu de temps devant moi.. J'embrassais son front, comme un signe de protection et d'affection. Tu voudras que j'viennes avec toi ? Que tu ne sois pas seule dans ce moment là...

pardon et confession.

Maintenant qu'on en est aux confessions, j'ai autre chose à te dire...une chose dont j'ai...assez honte d'avoir fait et qui... Tu tournais tes yeux vers elle, pour la regarder. Séchant tes dernières larmes. T'étais prête à écouter tout ce qu'elle avait à te dire. T'étais là maintenant et tu comptais bien le rester. Quoi que soit cette confession. Avant l'attentat...j'ai couché avec Louis, mon meilleur pote, normalement aussi gay que moi j'suis gouine... J'sais pas ce qu'il s'est passé ce soir là, mais...on a baisé... Et quand j'suis rentrée à l'hosto pour l'overdose, j'ai appris que... J'ai fais une fausse couche, et j'savais même pas que j'étais enceinte... Tu l'écoutais attentivement et au fur et à mesure qu'elle se confessait à toi, tu te pinçais les lèvres. Jamais t'aurai imaginé ça. Enfin, t'avais jamais imaginé être enceinte d'un mec mort non plus hein. Faut croire que toutes les merdes auxquelles on s'attendait pas avait décidé de tomber les unes après les autres. A la fin de sa confession, tu prenais ta meilleure amie dans les bras et la serrais contre toi. Pour lui signifier que t'étais là, qu'elle était pas toute seule. Tu posais ta tête sur son épaule et tu murmurais doucement. J'suis désolée ma Gwen.. Tu savais pas trop quoi dire d'autre. Et en même temps, qu'est ce qu'il y avait à dire de plus face à une si terrible annonce ? Tu restais quelques instants contre elle, ne disant rien. Vous auriez pu être maman presque en même temps, à quelques jours près. Oh le joyeux bordel, tiens. Après un petit moment, tu te défaisais d'elle mais tu gardais sa main dans la tienne. J'comprends que t'aies eu peur... Mais au moins, t'étais pas toute seule pour faire ce test... Elle caressait tes cheveux, un geste d'affection qui t'arrachait un très léger sourire. Un geste que faisait tout le temps ta mère adoptive. Un geste très réconfortant. Ouais.. Heureusement parce que vu comment j'ai craqué, il fallait mieux qu'il soit là pour me calmer. J'ai ri, j'ai pleuré, j'me suis énervée. Un foutu bordel quoi. C'est vrai que ce jour là, t'étais passée par toute les émotions possibles et imaginables. Tu te refaisais la scène et ouais, c'était pas très joli à voir quoi. Tu voudras que j'viennes avec toi ? Que tu ne sois pas seule dans ce moment là... Tu secouais la tête, doucement. Et continuais de sourire très légèrement, à son baiser sur son front. Je vais y aller seule, je pense. Du moins pour ce rendez vous. Mais si.. si je choisis d'avorter, tu pourra être là ?

Dans le fond, cette confession me faisait du bien. Cela me permettait d'évacuer ce que j'avais sur le coeur depuis si longtemps. Mon erreur avec Louis me rongeait, et je me devais d'en parler à quelqu'un de confiance. Mais d'autant plus lorsque j'avais pris connaissance des conséquences de mes actes à l'hopital. Putain, vous me voyez, vous, avec un gosse dans les bras ? Moi non, du moins pas maintenant. Et ca sera avec une pipette d'advil dans la moule, pas avec un homme cette fois là. Je me blottissais dans les bras de ma meilleure amie, alors qu'elle posait sa tête sur mon épaule. J'suis désolée ma Gwen.. Ce n'était pas à elle de s'excuser pour moi. Je lui volais son instant à elle, elle était enceinte, le bébé va visiblement bien. Et dire qu'on allait devenir maman à peu près en même temps, c'était complètement fou que de penser cela un jour. C'est les choses de la vie, puis dans l'fond, c'est pas plus mal comme ca, il aura pas une mère junkie comme j'ai eu moi, j'lui ai évité ma jeunesse en le perdant Je ne voulais pas que mon enfant, enfin, foetus perdu involontairement du fait que je ne savais pas que j'étais en cloque, ai la même vie que la mienne, à ramasser sa mère ivre morte dans le salon. Alors qu'elle se décollait de moi mais gardait sa main dans la mienne, elle m'annonça comment elle avait vécu l'annonce de sa grossesse. Ouais.. Heureusement parce que vu comment j'ai craqué, il fallait mieux qu'il soit là pour me calmer. J'ai ri, j'ai pleuré, j'me suis énervée. Un foutu bordel quoi. Je l'imaginais dans tous ces états, et plaignait ce pauvre Hendrix d'avoir vécu cela en direct. J'imagine ouais. Il a du prendre peur, aussi. J'esquissais un léger sourire. Je vais y aller seule, je pense. Du moins pour ce rendez vous. Mais si.. si je choisis d'avorter, tu pourra être là ? Je la regardais, avant d'hocher la tête. Bien sur que j'serai là, j'vais pas te lâcher.