« Sasha et Noah Thompson , 3400 et 3500 grammes jumeaux nés hier soir, tu verras ils sont adorables. En dehors de ces deux là, il n’y a pas de petits nouveaux. », dit-il l’infirmière à sa collègue de nuit qui revenait de vacances. Je suis donc né le premier avril dans un hôpital de Londres, capital du Royaume-Uni. J’ai donc un frère jumeau : Noah, né quelques minutes à peine après moi. Vous l’aurez donc compris, moi c’est Sasha, je suis née d’une mère anglaise et d’un père français. Leur rencontre c’est faite deux ans plutôt alors que ma mère était étudiante dans une prestigieuse école de France. Afin d’arrondir ses fins de mois, elle travaillait en tant que serveuse dans un café de la ville. Originaire d’Oxford au Royaume-Uni, ma mère parlait le français avec un petit accent anglais particulier pour les français, il paraît que c’est une des choses qui a fait craquer mon père à l’époque. Lorsqu’il formait encore un couple heureux, il on voyager à travers le monde grâce à l’héritage que mon grand-père paternel, un homme d’affaire de l’époque, à céder à mon père : Grèce, Italie, Hollande, … Ils y passaient peu de temps mais cette vie leur plaisait, ils savaient en profiter… « Allan ! Allan ! », lançait ma mère de plus belle en rentrant de chez le médecin. « Je suis enceinte ! », disait-elle avec un sourire des plus radieux aux lèvres, mais visiblement sa joie n’était pas partager. Mon père Allan, restait là, figé, les yeux grands écarquillés. Inutile de vous expliquer la déception de ma mère lorsqu’elle trouvait le lendemain matin, la place à côté d’elle dans le lit de l’hôtel vide avec un petit mot où était inscrit « rentre chez toi. Allan. » et une enveloppe remplit d’argent. Ses larmes on eut beau coulé, visiblement cela ne le ferait jamais revenir. Injoignable où que ce soit, ma mère compris très vite qu’il n’assumerait pas son statut de père et qu’elle allait devoir s’occuper seule de ce qu’elle pensait à l’époque être son bébé.
Finalement ma mère est rentrée à Oxford, chez ses parents. Bien que la nouvelle faisait de la famille de ma mère une famille follement heureuse, la haine et la rancune envers mon père se faisait sentir. Après neuf mois d’attente nous sommes enfin venus au monde, le jour de la naissance, ma mère savait qu’elle aurait des jumeaux mais elle avait refusé d’en savoir le sexe. C’est dont le premier avril que nous sommes nés Noah et moi. Nous avons grandit à Oxford, où ma mère vivait dans la maison familiale avec ses parents. Sa sœur, quant à elle, vivait du côté de Londres, la capitale. A vrai dire, elles avaient toujours été très proches tout les deux, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons finis par vivre chez elle. En réalité, je n’ai jamais connu mon père et je ne les jamais mal vécu, en revanche, le fait d’avoir connu ma mère durant trois ans avant de la voir disparaître de ma vie m’a beaucoup bouleversée. Noah et moi nous avons perdu notre mère dans un accident de voiture à l’âge de trois ans. L’accident a eu lieu un soir, alors qu’elle rentrait de l’hôpital où elle travaillait en tant qu’aide soignante. Elle avait terminé tard ce soir là, c’était un vendredi soir, synonyme de soirée, d’alcool et de coup d’un soir. Un jeune d’une vingtaine d’année sortait de boite, visiblement ivre, il a pris le volant malgré les demandes de sa petite amie, insistante, pour qu’il ne le fasse pas. Dix minutes après avoir pris le volant, les gyrophares des véhicules utilitaires illuminaient la route. Ma mère retournait vers l’hôpital d’où elle venait, elle est décédée le soir même, à l’hôpital sous les yeux de ses collègues impuissant. « Noah, elle est où maman ? », demandais-je innocemment à mon jumeau « Elle est au pays des anges Sasha. », me répondait-il d’un air rassurant et protecteur du haut de ces trois ans. Je ne comprenais pas, n avait beau m’expliquer, je demandais toujours à rentrer chez maman, je voulais la voir, l’entendre, .. Après quelques semaines, j’ai commencé à me replier sur moi-même, refusant de parler, je me nourrissais uniquement du strict nécessaire à mon petit estomac. Mes grands-parents ne pouvaient, en raison de leur âge, pas s’occuper de nous c’est pour cette raison que c’est notre tante qui nous a pris à sa charge. Divorcée à l’époque, ma tante ne pouvait pas avoir d’enfant, c’est pour cela qu’elle s’était occupée aussi bien de nous depuis notre naissance. Elle s’inquiétait pour moi, je ne parlais plu c’était à s’en demander si je n’étais pas muette tout simplement. C’est pour cette raison qu’elle m’a emmené consulter un psychologue pour enfant, voyant bien que j’étais entrain de me rendre malade de la disparition de ma mère. Et, évidemment, Noah se rendait lui aussi malade de me voir dans cette état c’est là le lien des jumeaux…
Ce n’est qu’après quelques mois que j’ai doucement recommencé à parler, mes questions restaient les mêmes mais plus j’approchais des cinq-six ans, plus je saisissais que ma mère ne reviendrait pas. Pourtant, je continuais d’observer cette porte d’entrée durant des heures, espérant qu’elle s’ouvre et que ma mère me prenne dans ses bras. Après quelques années, je me suis faite à cette absence en quelque sorte, évidemment on comble jamais réellement le vide que laisse la disparition d’un parent mais je n’avais d’autre choix que de vivre avec ce vide. Ma tante faisait une mère parfaite, elle s’occupait réellement bien de nous, je n’avais vraiment rien à dire là-dessus, ma relation avec Noah était vraiment fusionnelle, nous ne nous quittions pas, jamais. Nous avons grandit à Londres, notre tante a toujours su subvenir à nos besoins comme si nous étions ses enfants, nous apprenant des valeurs simples et importantes tout au long de notre enfance.
« Sasha ? Mais qu’est ce que tu fous là ? Dit moi que je rêve, c’est quoi ça ! », « Fous moi la paix Noah, t’es pas mon père, t’as rien à me dire ! », je grattais les cordes ma guitare ma « cigarette » à la bouche, en réalité je ne fumais pas uniquement des cigarette, j’avais seize ans et j’étais en pleine crise d’adolescence contrairement à Noah. Mon jumeau me prenait la tête tout comme ma tante et son imbécile de copain. Ils étaient qui d’abord pour me dire quoi faire ? Il n’était ni mon père, ni ma mère. Mes études ? Je m’en contre fichais, j’avais toujours été une élève dans la moyenne, ni l’une des meilleures ni l’une des pires. A l’heure actuelle seul la musique, mes potes, les soirées et tout ce que ça comportait m’intéressaient. J’ai mis un bon moment à sortir de cet âge idiot. C’est grâce à Noah que j’en suis sortie d’ailleurs, à lui et à mon petit ami de l’époque, petit ami avec le quel j’ai du rompre car il s’est avérer qu’il s’agissait du fils de l’homme avec lequel ma tante s’était installé. En réalité on ne le savait pas à la base, on avait dix-sept, presque dix-huit ans, il vivait avec sa mère, son père se battait pour obtenir sa garde, lorsqu’il s’est installé avec ma tante, son père nous à présenter son fils avec lequel il allait s’installer chez nous. Etant mal vu de fréquenter un membre de sa famille, même recomposée, nous avons du rompre d’un « pseudo »commun accord avec nos parents. Parents qui se sont, soit dit en passant, quittés deux mois plus tard.
L’année de mes dix-huit ans, nous avons quitté notre Angleterre natale pour les terres d’Amérique. Ma tante s’étant trouvé un nouveau petit ami à accepté de le suivre à New-York après qu’il ne soit muté dans le cadre de son travail. Il s’agissait d’un ami de longue date de ma tante et ma mère. Ils avaient eu une courte histoire en étant adolescents pour finalement se redonner une chance des années plus tard … Je dois admettre que cette idée ne me plaisait pas particulièrement, devoir quitter mes amis, mon école, pour New-York ne me tentait absolument pas. « Sasha, aller. Tu ne vas pas rester enfermer tout l’été quand même ! Y a des boutiques à tout les coins de rue tu ne vas pas me dire que ça ne te plait pas. », « Tu viens avec moi alors ? », « Evidemment, tu ne croyais quand même pas que je te laisserais profiter toute seule ! ». Nous étions passés d’une vie à trois : Noah, ma tante et moi. A une vie à six : le petit ami de ma tante et ses deux enfants. Je me sentais mal à l’aise dans ce mode de vie, je me sentais mise à l’écart, comme si on m’oubliait. Je ne cherchais pas l’attention loin de là, mais je ressentais les changements de cette nouvelle vie : mon frère passait du temps avec le fils de notre « nouveau papa », ma tante passait plus de temps à sortir avec lui qu’avec nous à la maison, tout était réellement différent. Comme si chacun vivait sa vie de son côté. Après plusieurs tentatives de candidature dans diverse écoles des parages, j’ai pris la décision de choisir la première qui m’offrirait une réponse positive. Harvard fut la première à mon grand étonnement. J’ai donc intégré cette prestigieuse école pour y suivre des cours de langue. Je vis sur le campus et ne rentre que de temps à autres rendre une petite visite à ma tante. Je suis dans cette établissement depuis cinq ans à présent et même si je ne fais pas partie des meilleures, je me maintiens et même si ma fierté me fait le cacher je dois admettre qu’il m’arrive de travailler un peu entre deux cours sécher ou un weekend bien arrosée. Seulement, la vie au campus à été quelques peu chambouler en raison d’une explosion de bombe dans l’enceinte de l’établissement. Fort heureusement pour moi je ne m’y trouvais pas à ce moment précis, en revanche certains de mes amis et mon jumeau eux, ont vécu les choses d’un peu plus près et certains n’en sont d’ailleurs pas sorti indemne ...