22 juillet 1992 à 3h47 AM à Birmingham - Allongée sur un grand lit blanc, des tuyaux dans les bras et une arrivée d'oxygène sous le nez, la jeune femme tenait pour la première fois son petit garçon dans les bras, sous le regard de toute l'équipe médicale qui avait été présente lors de l'accouchement. Une faible sourire aux lèvres, elle se contentait de regarder ce petit bout d'homme qui était fait de son sang et de sa chair. C'était son premier enfant et elle n'avait même pas atteint l'âge majeur. Elle n'avait que 17 ans à ce moment là et avoir un enfant à cet âge, aussi jeune, présageait malheureusement de nombreuses difficultés dans sa vie. Ses études en prirent en coup puisqu'au lieu de bosser ses cours lorsqu'elle avait un temps de libre, elle était obligée d'aller travailler quelque part pour se faire des sous et pouvoir nourrir et subvenir aux besoins de son fils. Au lieu de sortir et d'aller se détendre avec ses amis après les cours, il fallait qu'elle s'occupe de son enfant. Elle était seule à s'occuper de moi. Mais où était donc mon père à ce moment là ? Cet homme que je n'ai jamais connu et que je ne connaitrais probablement jamais. Ma mère était tombée folle amoureuse de cet homme qui ne l'aimait pas. Lors d'une soirée bien arrosée, ils avaient couché ensemble sans se protéger et ma mère était tombée enceinte, par accident. Oui, j'étais un accident. Ni ma mère, ni mon géniteur n'avait eu l'intention d'avoir un enfant aussi jeune. Lorsque mon père avait appris la grossesse de ma mère, il avait refusé catégoriquement de me reconnaître et il était parti je ne sais où sans plus jamais donner signe de vie. Ma mère quant à elle, n'a jamais voulu avorter. Même si je n'aurais jamais dû être là, elle m'a toujours aimé et ne regrette pas de m'avoir mis au monde même si elle a toujours beaucoup souffert du départ de cet homme que je ne considèrerais jamais comme mon père. Même par curiosité, je ne chercherais jamais à le retrouver ou le connaître, il m'a abandonné à la naissance, moi et ma mère, alors il ne mérite pas qu'on lui montre cette attention. Et puis le fait qu'il n'ait jamais cherché à nous revoir démontre très bien le fait qu'il s'en fiche complètement.
Pendant que ma mère allait en cours, je restais chez mes grands parents qui s'occupaient de moi. Après que ma mère eu enfin passé son diplôme, elle vécut plusieurs mois de galère avant se trouver du travail. Elle enchaîna les petits boulots, puis fini par se trouver un CDI dans une entreprise avec un poste de secrétaire. Elle pu ainsi se prendre un appart' pour nous deux et être indépendante. J'ai donc grandis dans un petit appart' à New York, ville dans laquelle je suis né. Ma mère étant une femme très débrouillarde et courageuse, elle bossait très dur afin que je ne puisse manquer de rien. Les années passèrent et je fis mon entrée au collège. Même si je n'avais pas toujours le nez dans mes leçons, j'avais beaucoup de facilitées pour apprendre et pour comprendre. Heureusement car j'étais plutôt du genre fainéant et à m'inventer toutes sortes de maladies pour rester chez moi au lieu d'aller en cours. C'était un supplice pour moi d'y aller. J'étais le genre de garçon à faire pleins de conneries et pas du tout sérieux. Je faisait souvent virer de cours et les profs qui me punissaient sans arrêt car je ne faisais pratiquement, voir même jamais mes devoirs, et la cantine dégueulasse dans laquelle je devais prendre mon repas tous les midis, autant dire que le collège je l'avais en horreur, vraiment. Et en plus de cela, ma mère s'était dégotté un sale type au travail et ils avaient finis par sortir ensemble et plus tard vivre à la colle, pour mon plus grand bonheur, hum hum.. Bon, ce n'est pas que j'étais jaloux, loin de là quand même; mais j'avais l'impression que cet homme profitait d'elle. Déjà que ma mère ne gagnait pas des masses par mois, ce type là se faisait entretenir. Bon nous n'étions pas pauvres non plus, mais je ne supportais pas que ce type ne mette jamais la main à la pâte et me donne l'impression de profiter de ma mère. Et en plus de cela, je me demandais pourquoi il n'était pratiquement jamais à la maison. Malheureusement, ma mère était naïve, beaucoup trop. Elle ne voyait jamais le mal, jusqu'au jour où elle finit par lui faire face. Ils restèrent ensemble pendant près de trois ans et demi et ce dont je m'étais toujours douté s'était avéré être la vérité. Ce sala*d s'était foutu de ma mère, de nous. En cet instant même, je voyais tellement rouge que s'il avait été en face de moi, je l'aurais probablement tapé tellement fort qu'il aurait fini à l'hôpital sans regrets de ma part. Cela faisait deux fois qu'un homme brisait le cœur de celle qui était la plus chère à mes yeux, ma mère. Ce profiteur avait ruiné ma mère jusqu'au dernier sous, lui avait promis monts et merveilles, mais elle avait fini par apprendre qu'il était déjà marié et qu'il n'avait jamais était sérieux avec elle. Je comprenais désormais pourquoi il n'était pratiquement jamais là. Autant dire que j'avais vraiment la haine à ce moment là.
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis ce jour-là. puis quelques années et ma mère s'en était remise. Elle fit la connaissance d'un autre homme qui m'avais l'air beaucoup plus appréciable. Quatre ans plus tard, ils me donnèrent deux petites sœurs, oui des jumelles. Moi qui avait toujours rêvé d'avoir un petit frère pour partager ma passion des voitures en jouets et des figures de soldats, voilà que j'étais entouré de deux sœurs avec un sale caractère aussi bien pour l'une que pour l'autre. En plus de cela, elles m'obligeaient à jouer à la poupée avec elles, chose dont j'avais horreur. Et puis quelle honte quoi, si mes potes savaient ça.. Enfin bref, malgré tout ça, mes sœurs c'était comme la prunelle de mes yeux. Je les aimais vraiment énormément et je me comportais comme un grand-frère protecteur avec elle. Pas question qu'on y touche ou qu'on leur fasse du mal. Pour elles, j'étais un peu comme leur modèle, elles me voyaient déjà comme un grand homme bien sage et tout, bien que c'était bien loin d'être le cas. De nous trois, c'était moi le plus agité, j'étais un vrai bout-en-train toujours prêt à faire les pires conneries qu'il puisse exister. Ma mère avait beaucoup de mal avec moi de ce côté là. Elle ne supportait pas mes fréquentations qui selon elle étaient une mauvaise influence pour moi. Mais à cette époque là, j'étais encore au lycée, jeune et insouciant. Je sortais beaucoup et flirtait avec pleins de filles, mais rien de bien sérieux. J’eus ma première aventure avec un garçon lors d'une soirée et c'est là que je découvris ma préférence pour les hommes. Ma mère s'inquiétait pour mon avenir mais lorsque que je quittai le lycée pour la fac, je pris enfin en maturité. Et puis je voulais que mes sœurs aient une bonne image de moi. Étant passionné de dessin, j'étais plutôt doué dans ce domaine et c'est ce qui me poussa à intégrer une faculté d'architecture.
Cela fait trois ans que j'ai quitté l'Angleterre pour intégrer la célèbre université d'Harvard à Cambridge aux États-Unis. Je me suis trouvé un petit job dans une brasserie afin payer mes études. J'en suis à ma troisième année de licence et je bosse dur pour l'avoir.