(tw/ralston twins) gone, gone, gone

décor londonien surplombant la baie vitrée de leur appartement de location. miles, gracieusement affalé dans un fauteuil du salon après une journée forcée touristique par une blonde tenace, attendait impatiemment le départ imminent pour la soirée de beuveries lorsque son frère s'invita dans la pièce. teint blafard, pâle, presque transparent, il tenait à la main son téléphone que miles devinait être sans mal la source de son évidente déconcertation. instantanément, miles se redressa, fronça les sourcils. Ca va ? C'était qui ? question qu'il n'aurait, habituellement, pas posé sûrement par manque d'intérêt mais l'inquiétude prenant le dessus, il enquêta sans préambule.

TW : Mort

Téléphone qui sonne sur un numéro inconnu. Seulement, je reconnaissais bien le préfixe de l’Écosse. Sourcils froncés, je décroche et me cloître dans ma chambre. Quand je comprenais que c'était l'hôpital de Glasgow, plus rien ne semblait me connecter à la réalité. Les mots "accident", "état critique" mais surtout le "votre mère est décédée des suites de ses blessures" ne cessaient de tournoyer dans ma tête. Raccrochant, je te rejoignais dans le salon et tu semblais capter presque immédiatement que quelque chose n'allait pas. « L'hôpital... l'hôpital de Glasgow » Le regard perdu au sol, je finissais par le redresser pour le poser sur toi. « Ma- » La gorge qui se noue, les larmes qui montent sans pour autant vouloir sortir. « Maman est... » Voix qui chancelle alors pour le dernier mot. « Maman est morte ? » Une affirmation. Ou interrogation, comme si tu pouvais mieux savoir que moi.

tw : mort

il s'avança, observa son doppelganger troublé, regard perdu, fixé au sol. des mots commençaient à sortir de sa bouche, hésitant, bégayant. hôpital, glasgow; une amorce peu propice à une bonne nouvelle, de toute évidence. glasgow, la ville de naissance d'archie, leur ville de naissance, le lieu d'habitation de sa famille, leur famille. les sourcils de miles se froncèrent davantage, attendant ceci dit la suite avant de conclure le pire. archer releva les yeux - un regard pris de désarroi - et la conclusion tomba dans une voix nouée par le chagrin. maman est morte. l'information mit quelques secondes avant de monter à son cerveau, troublé par le 'maman' puis quand l'image de la femme chaleureuse et maternelle qu'il avait rencontré il y a peu de temps s'imposa à lui, elle disparut aussi tôt dans un nuage de fumée noire. morte. Qu'est-ce qui s'est passé ? le choc s'infiltra et dans ses habitudes, miles se figea dans son masque de marbre. archer devant être, par ailleurs, plus peiné qu'il ne l'était, il se devait de tenir la face pour son frère.

Je comprenais pas comment ça pouvait être possible en fait. Comment cette femme qui m'avait élevé avec tout l'amour possible et imaginable ne pouvait plus être en vie. Je pouvais pas imaginer un monde sans ma mère, jamais. C'était inconcevable et je crois même que je sentais mon cœur se déchirer littéralement au fur et à mesure que je prenais conscience de la réalité des choses. « Accident... de voiture » Si j'avais bien compris. Après tout, tout était embrouillé à présent dans mon esprit et je n'étais pas certain de m'en remettre de sitôt. « Papa... » Ma main passait sur mon visage, avant que je ne vienne m'assoir sur le premier élément de mobilier qui venait. « Papa est dans un état assez grave mais ils font tout pour le sauver » Et il avait pas le choix que de s'accrocher parce que je ne me voyais pas vivre sans mes deux parents. La tête qui part de gauche à droite, puis de droite à gauche. « C'est un cauchemar... dis-moi que c'est un cauchemar » Faut que je me réveille, au plus vite.

tw : mort

accident de voiture. dans leur histoire atypique, ce scénario ci n'avait pas été ne serait-ce qu'une seule fois envisagé par miles. miles, l'allemand finalement écossais ayant récemment finalement retrouvé ses racines, sa famille. une fratrie aimante, soudée, élevée à l'image d'un amour solide entre deux parents - l'improbable pour celui qui n'a connu que dédain et froideur dans son éducation. un père, traditionnel et bon enfant comme on imagine un paternel et une mère, douce, affectueuse, bienveillante, ayant accueilli avec émotion et amour instantané le naufragé perdu du navire, lui-même. une mère telle quelle il avait ardemment désiré avoir petit, au lieu de la reine de glace lui servant de maternel. une mère retrouvée et aussitôt disparue. si un trou béant s'était installé en lui à la nouvelle après une simple rencontre avec elle, il savait qu'acher était dévasté. il n'imaginait pas, il le savait. silencieusement, miles l'observa assimiler l'événement, la réalité des choses. les détails sur l'état du père l'intriguait, le poussait à un brin d'espoir mais peu désireux d'être hypocrite dans un rôle d'optimiste qu'il n'était pas, il s'approcha simplement de son frère, s'agenouilla à son niveau. Je suis vraiment désolé Archie. il aurait aimé le rassurer, confirmer sa thèse du cauchemar éveillé, oh que oui - ayant traversé cette même épreuve l'année dernière mais malheureusement la réalité était bien là. Elle ne méritait pas ça.. qu'il clama, bêtement, avant d'attirer son frère dans une étreinte. non, c'était réellement une des dernières personnes à être privée si brutalement de ses enfants.

Comment envisager une suite, après ce genre de nouvelles ? C’était impossible de faire comme si de rien était. C’était impossible d’envisager reprendre sa journée normalement, alors que je venais d’être littéralement amputé de ma mère. Elle avait toujours été là, présente à chaque coin de ma vie, maman poule qu’on pourrait dire. Toujours le coup de téléphone dans la semaine. Des envies de grandeur pour son fils. Oui, elle m’a toujours poussé vers le haut. Et mon père, encore entre la vie et la mort. J’essayais de ne pas envisager le pire, de croire en sa survie. Le regard qui se pose sur toi, les yeux secs et pourtant qui n’attendent qu’à être humidifiés. Mais c’était compliqué, parce que lâcher les vannes, ça risquait d’être à sens unique. « Non… Elle méritait pas ça » que je disais la gorge serrée. C’était trop tôt, j’avais encore besoin d’elle, d’eux. Je la voulais à mes côtés maintenant. Et c’est là où la réalité frappe. Quand toi tu me prends dans tes bras, je me réalise que plus jamais je n’aurai ce geste avec ma mère. Notre mère.

tw : mort

il aurait aimé trouver les bons mots mais c’était le rôle de marla dans ces situations, pas le sien. le gouffre dans lequel il se terrait petit à petit intérieurement n’aidait en rien. autre système de défense qu’il avait adopté à la place de la colère apparemment. le choc jouait sans doute un grand rôle dans l’oppression d’une potentielle explosion mais il n’allait pas chercher à explorer la gestion émotionnelle de son moi actuellement. c’était sans doute même bénéfique étant donné qu’il possédait, apparemment, une capacité d’empathie qui le fit enlacer son frère. son frère, lui, dans un état de choc, tombé dans ce cauchemar devenu réalité. « Tu veux que j’appelle Marley ? Ou Marla ? » ou toute autre personne capable de gérer ce genre de circonstance. même si dans ses souvenirs, rien n’avait pu l’apaiser à la perte de sa fille mais un silence mortuaire - sans jeu de mots - n’avait pas non plus été bénéfique. dans tous les cas, miles doutait être la personne la plus adéquate pour l’apaiser, lui-même chamboulé.

Un mode qui s’écroulait, tout simplement. Une vie entière qui était ébranlée et je ne savais même pas comment faire pour avancer à présent. Bloqué sur place, les poumons contractés comme jamais. Impossible de respirer cet air qui ne permettait plus à ma mère de vivre. Elle était… morte. « Je… non, j’vais… » J’vais faire quoi ? Je savais même pas quoi faire, quelle était la marche à suivre. Est-ce que je devais prendre le premier avion pour Glasgow ? Est-ce que je devais rester ici et attendre ? « J’vais prendre l’air… et tenter d’avoir Shade et Tallev » Savoir s’ils sont au courant, les faire venir à Glasgow pour les prochains jours qui allaient être difficiles à encaisser.