(raphaël) panic attack

panic attack
w/ @Raphaël Desrosiers
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Je me demande presque ce que je fais là quand je vois cette silhouette rentrer dans ce bar que je ne connais même pas. Meaghan a besoin de se rassurer sur sa capacité à être avec d'autres hommes, alors elle se met dans des situations pas possibles en trainant dans des bars qu'elle ne connait pas. Je savais que c'était une mauvaise idée car le seul endroit où je me sens en sécurité aujourd'hui, c'est au Nymph'. Mais bien entendu, j'ai fait ma tête brûlée et je suis rentrée dans ce bar. Mon regard sans arrêt attiré par l'entrée de ce dernier, je sens la panique m'envahir quand je vois une silhouette qui me semble familière. Pourtant, il ne s'agit pas de lui, mais la ressemble est assez frappante pour que celle-ci me fasse totalement perdre mes moyens. Hors de question d'appeler Mikke à la rescousse cette fois, je me lève de mon tabouret et je prends les premiers escaliers que je vois dans l'établissement, me menant directement vers le toit. L'air frais fait énormément de bien, mais je sens mon coeur sur le point de s'arracher de ma poitrine. Main à plat sur un mur, l'autre au niveau de ma poitrine, j'essaie de reprendre mon souffle et de me calmer. 'Ce n'était pas lui. Ce n'était pas lui'. Ce sont les mots que j'essaie de me répéter dans la tête pour essayer de me calmer. Calme toi, Meg.

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Réfugié dans le bureau, à l’abri de toute forme d’aide que je pourrais apporter à mes employés ce soir, je ferme les yeux et laisse mon cœur battre au rythme des basses. L’explosion est passée, mais je savoure encore les effets de ma poudre magique, le myocarde trop rapide. Lorsque j’ouvre les yeux, c’est pour laisser ceux-ci se balader sur les différentes caméras de surveillance. Un sourire point sur le coin de mes lèvres ; ce n’était peut-être pas le rêve, le LUX, mais il y a un certain plaisir à voir les gens s’éclater et se dire qu’on y est pour quelque chose. Je me rapproche des caméras lorsqu’une silhouette se dessine sur le toit, zone interdite aux clients car bien trop dangereuse. En état d’ébriété, une chute serait bien trop vite arrivée ; la zone n’est pas aménagée, c’est mon petit coin quand j’ai besoin d’air et de solitude. Où est Ben putain ? A quoi je paye ces imbéciles s’ils ne sont même pas foutus de surveiller les lieux ? Je soupire, vérrouille le bureau derrière moi et rejoins la jeune femme sur le toit, qui n’aura aucun moyen de redescendre puisque c’est une porte qui se vérrouille automatiquement. « Tu n’as pas peur de finir congelée. » Dis-je quand j’arrive sur les lieux, un sourire aux lèvres qui se fane lorsqu’elle me fait volte-face. J’ai beau être défoncé, la peur sur son visage se lit comme un livre ouvert. « Tout va bien ? » Je demande, sans être certain d’être opérationnel pour une longue histoire. Si j’avais voulu faire psy, c'est vers ces études que je me serais dirigé !

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w/ @Raphaël Desrosiers
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C'est dans ces moments-là, que je me dis que je suis beaucoup mieux chez moi, devant ma télé avec un plaid et un petit café, à regarder la télé ou même à réviser mes cours sans que personne ne vienne me faire chier. Il faut toujours que j'essaie d'aller plus loin, que je prenne sur moi pour être quelqu'un de plus sociable que ce que je ne suis déjà. Il est clair que cette bagarre avec Wilby m'a marquée : la preuve, la dernière altercation était au début de l'année et nous voilà en avril, alors que je porte toujours les conséquences de ce racisme même pas caché de la part de cette brute. J'angoisse, en pensant le voir dans cet endroit et bien que je sois sur le toit à prendre l'air, je sens cette douleur dans la poitrine. Une douleur qui me fait tout de suite comprendre que je suis en train de faire une crise d'angoisse. Il ne manquait plus que ça. Je sursaute presque lorsque j'entends quelqu'un qui arrive sur les lieux, me demandant si tout va bien. Je n'ai même pas le réflexe de lever le regard vers lui, celui-ci étant rivé sur les lumières de la ville. Le souffle est court, le coeur bat à milles à l'heure dans ma poitrine. "Je.. oui, ça va", que je lance avant de finalement me redresser. Même au plus bas, dans une position totale de faiblesse, j'arrive à encore faire semblant que tout va bien alors que je sais que j'aurais peut-être besoin de voir un psy. Mais Meaghan ne montre pas ses failles. Jamais. Mon regard se lève finalement vers l'homme qui m'a rejoint, avant de regarder la porte du toit derrière lui, sourcils froncés. "Vous avez refermé la porte ?" Il ne me semblait pas avoir vu de poignée à l'extérieur, alors ça m'inquiète légèrement.

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Debout sur le toit, les mains dans les poches, j’arque un sourcil lorsqu’elle me dit que tout va bien, alors que tout en elle traduit l’inverse. Sa posture, son regard… Tout est là pour me faire savoir qu’elle ne va pas bien, et si ce n’est pas mes affaires, il se trouve que nous sommes dans mon bar. Si le problème vient d’ici, d’une personne qui l’a dérangée ou agressée, je peux peut-être y faire quelque chose - à condition que l’individu en question soit encore présent au LUX. Je ne fais pas de commentaire, parce que je ne vois pas l'intérêt de lui dire qu’elle a l’air plus mal en point que moi, qui ai pourtant fait quelques lignes. Je tourne la tête vers la dite porte, qui était - soit dit en passant - fermée lorsque je l’ai rejoint, et arque un sourcil comme si je découvrais mon erreur. Je tente de la pousser en vain, pour le côté dramatique, et lève les épaules en me tournant à nouveau vers la jeune femme. « Comme quoi le signe d'interdiction de passer avait son utilité. » Dis-je dans une grimace, le ton un peu trop enjoué pour quelqu’un supposément coincé sur un toit. Elle ne l’a peut-être pas vu, dans sa course, mais le signe est bel et bien présent et pour une bonne raison ! « T’es sûre que ça va ? » Je répète la question et ne prend pas la peine de la vouvoyer malgré qu’elle aie, elle, choisi d'employer cette marque de politesse avec moi. « T’es coincée là depuis longtemps ? » Je sais très bien que non, l’ayant vue arrivée sur le toit sur les caméras de surveillance. C’est pas très sympa de m’en amuser alors qu’elle semble déjà mal en point, mais on ne me changera pas… Et puis ça lui permettra d’être plus attentive aux lieux interdits au public la prochaine fois !

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w/ @Raphaël Desrosiers
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L'homme qui m'a suivi jusque sur le toit ne semble pas avoir envie de lâcher l'affaire et je ne sais pas ce que je pense de tout ça. Sur le coup, j'ai un peu du mal à analyser la situation dans laquelle je me trouve. Je suis totalement en panique, sur le toit d'un bar dans lequel je n'avais jamais mis les pieds avant parce que j'ai l'impression d'avoir vu Wilby. Rien que l'idée de le recroiser me donne la nausée et j'ai peur. J'ai sincèrement peur de lui. Il a été ignoble avec moi, ignoble avec Mikke et il m'a tout de même menacé si je le croiserai à nouveau dans le futur. Je regarde l'homme après sa première remarque, totalement déboussolée, "Le quoi ?" Le fait est que je n'ai pas du tout fait attention à ce panneau, cherchant à prendre l'air sans passer par la porte d'entrée, ayant peur de croiser l'indésirable. Nouveau hochement de tête, parce que Meaghan est beaucoup trop fière pour avoir que ça ne va pas, même dans la pire des situations comme celle-là alors qu'elle fait une crise d'angoisse dans un endroit inconnu. "Je vais bien, ne vous inquiétez pas", que je dis, continuant de le vouvoyer pour mettre une certaine distance entre nous. Une distance voulue. "Coincée ?", que je finis par demander en relevant le regard vers lui. "Comment ça, coincée ?" Prise d'un nouveau vent de panique, je m'avance vers la porte du toit en regardant l'homme, "On est coincés ?!" Il ne manquerait plus que ça tient. Ça serait la cerise sur le gâteau.

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Je pourrais me contenter de lui désigner la sortie, mais je dois bien admettre que ça m’amuse un peu (trop) de lui laisser croire que nous sommes coincés là-haut indéfiniment. Il y a des règles, elles ne sont pas là pour décorer même si c’est bien ironique de ma part de penser de la sorte, alors que je transcris littéralement chaque chose qu’on m’impose. « Le signe. Plus communément appelé Ben, j’imagine qu’il est sorti s’en fumer une et que t’en as profité pour t’éclipser sur le toit. » Parce que si le signe n’est pas forcément évident, au mur, le garde de sécurité est plutôt difficile à louper. « Ok, si tu le dis. » Dis-je lorsqu’elle me signale que tout va bien, alors qu’il est évident que non. Je ne suis personne pour l’obliger à se confier. J’ai un sourire beaucoup trop amusé lorsqu’elle réalise que nous ne sommes pas prêts de quitter le toit et prends la direction opposée à la sienne pour aller m’installer sur le petit muret. « Elle ne s’ouvre que de l’intérieur, tu perds ton temps. Je suis défoncé mais je peux encore ouvrir une porte. » Et pour le coup, celle-ci ne s’ouvre pas de l’extérieur. J’en ai déjà payé les frais, lorsqu’il ne me vient pas à l’idée d’embarquer les clés avec moi ou au minimum mon portable pour appeler un employé à voler à mon secours. « Détends-toi, quelqu’un va bien finir par vérifier les caméras de sécurité. » Je lui désigne la caméra en question et lui adresse un sourire, avant de sortir un petit parachute de MDMA de ma poche que je glisse sur ma langue et avale péniblement, n’ayant pas pensé à prendre un verre avant de monter. « Qu’est ce que tu fais perchée ici ? ».