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on ne sait pas ce qui peut arriver, neal. les médecins disent amnésie, et moi j'y vois l'abandon. promesses envolées, dans une mémoire inerte. les médecins disent amnésie, et moi, je t'ai perdu. mémoire égarée, aux quatre coins de ce qu'il reste de nous. aux sourires, à l'avide contact qui nous bouffait comme un poison. mais c'était doux, tu te souviens ? les insomnies à penser, songes maudits, à croire les promesses. accorder la confiance, bousillée par les journaux qui clament au scandale : accident, coups de feu, sang, désespoir, pleurs... je t'ai perdu. tu sais, les médecins me parlent d'amnésie, et moi, je te regarde. au jardin, là où le printemps naît, moi je fane, comme l'orchidée là-bas, sur le bureau de l'ignorant. ils me parlent aussi, de jolies promesses, ça glisse merveilleusement bien sur les lippes. joie qui brille dans leurs prunelles, et moi, elles t'observent, vides. les heures s'ennuient, elles s'allient aux secondes, deviennent une éternité aux abords des enfers. on ne sait pas ce qu'il peut arriver, mon trésor, et voilà des heures que je pleure un souvenir défunt. abandon encore vif, trop sûrement. les sentiments qui dévalent, cascade infernale de tes lippes contre les miennes - et le goût affreux de tes clopes que je quémande. supplier les nuits folles de revenir, t'étreindre sur le bout de nos lèvres. et te faire croire sûrement, là, que je ne serais qu'une inconnue qui viendrait lire des proses et poèmes. tu sais, les médecins disent que ça peut aider, les jolis poèmes. et moi, j'ai choisi verlaine. au cœur de sa mélancolie si pure et réelle. comme la mienne au gré du vent, à te faire vivre sur un grain d'espoir.
approcher, les pas hésitants. douceur dans les gestes. futiles presque, le corps léger pour s'assoir sur le banc, comme un fantôme inavouable. les iris sombres qui observent comme il est beau, là-dehors, le printemps. il me retire un sourire, l'inconscient. " il fait beau, aujourd'hui, pas vrai ? " briser le silence de la voix mélodieuse, et retenir les signes de nervosité. tendre le livre, y'a que la poésie pour me soutenir. " je suis jo hee seo, nous nous sommes rencontrés... il n'y a pas si longtemps. mais je ne suis pas là pour te brusquer mais j'aimerais savoir si tu aimerais entendre de la poésie. " c'est brisé, dans la voix, tristesse qui me pousse dans le néant. mais le sourire est comme le soleil, chaleureux, à briller sur les jeunes pousses, comme j'aimerais briller pour lui.
@Neal T. Hood
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