(kaia) recovery is about progression not perfection

28/12/2013

@Veïa Alvisio | Évidemment, la panique me gagne quand je vois tes messages sur mon téléphone. Je ne voulais pas que tu cèdes, que tu boives ne serait-ce qu'une goutte de cette liqueur violente et pourtant si appétissante. Seulement, tu avais bientôt un an de sobriété et je ne voulais pas que tu gâches tout ça. Alors j'avais pris en main mon téléphone, me rendant à cet endroit où tu étais. Près du fleuve qui entoure Boston, t'y retrouves un certain calme, malgré la tempête qui sévissait en toi. Mon regard se pose sur toi, assise là, sur un banc, une bouteille à la main. Elle n'est pas ouverte, c'est déjà ça. Je m'approche alors, récupérant la bouteille pour l'éloigner le plus possible, avant de te prendre dans mes bras. C'était Archie, n'est-ce pas ? C'était forcément lui. Mais je ne disais rien, me contentant d'être là pour toi, sans jugement de valeur aucun.

(Kaiden Winston)

cause i might run in the dark

★ ─ recovery is about progression not perfection
w/ @Kaiden Winston

TW ;; alcoolisme

À certains moments, plus rien ne fait de sens. On est prêt à tout gâcher, même tous les efforts qu'on a déployés parce que la douleur est trop grande. Figée, je deviens ccette sorte de patin mécanique, à qui on attend juste de tirer les ficelles. Crier ou pleurer, difficile de choisir. Mes doigts crispés contre la bouteille, je peux presque sentir l'alcool violent dans mon œsophage. Je sais qu'elle me soulagera, que ça sera bon le temps d'un instant, avant de voir les dernières goûte et de m'en vouloir dès le lendemain matin. Regard vitreux, posé sur mes pieds, je ne t'entends même pas arriver, sentant juste la bouteille quitter mes mains, puis tes bras m’enlacer. Habituellement, je ressens une bouffée d'oxygène quand tu m'enveloppes, sur le coup c'est le vide total, comme si on m'avait éteinte. «Tu crois que la vie déteste certaine plus que d'autres ?» Mes prunelles qui s'accrochent aux tiennes, les perles salées qui arrivent enfin à remonter, je craque en silence, sanglots à peine perceptibles.

28/12/2013

@Veïa Alvisio | Ce que j’avais prévu était arrivé et j’en étais triste, malgré tout. Je ne voulais pas avoir raison sur ce point. Mais pour que tu sois à deux doigts de boire une bouteille d’alcool, c’est bien que ce connard t’avait brisé le cœur. Seul lui avait le pouvoir de te faire du mal comme ça. Seul lui réussissait à te pousser encore plus bas que terre et je lui en voulais tellement, j’étais vraiment à deux doigts de frapper chez lui pour lui défoncer la tronche, tellement j’avais la haine. Mais tout ça n’était que supposition, alors je me contentais de te rejoindre à l’endroit indiqué et te prenais bien vite dans les bras. Bouteille éloignée et rapidement, tu te recules pour me regarder, une question qui brûle tes lèvres. « Ouais » De toute évidence, pour une raison qui m’échappe, on était dans la liste noire du destin. Je ne savais pas le pourquoi du comment mais c’était comme ça. « On va s’en sortir, tu sais ? Un jour, tout ira pour le mieux… Faut juste surmonter tous les obstacles » C’était épuisant oui, mais on avait pas le choix si on tenait réellement à la vie.

(Kaiden Winston)

cause i might run in the dark

★ ─ recovery is about progression not perfection
w/ @Kaiden Winston

TW ;; alcoolisme

Tu sais, j'aimerais tant te croire. J'ai déjà déposé les mêmes paroles envers toi, pour ce qui te faisait mal, tes douleurs pour lesquelles tu saignes encore en silence. Les obstacles sont devant moi, dans une bouteille de vodka, dans une relation sur laquelle je m'accroche stupidement avant de retomber encore plus bas.J'hoche la tête à tes mots, peu convaincue, espérant un moment ne plus connecter avec la réalité. J'en avais marre d'être rabattu pour la même raison. Stupide, c'est le seul mot que j'avais envie de m'accorder. Stupide et naïve qui croit encore que les choses se terminent comme un conte de fée, telle est ma nature de fleur bleue qui ne se dissipe pas. «Arrache-moi le coeur.» dis-je presque en sifflant entre mes dents, rongée par la colère et l’amertume d'une peine que je connais trop bien. Je jette tout devant moi, mon sac, mon paquet de cigarettes presque vide, voyant le tout se déverser à la limite du gravier et du sable. Autant s’abattre sur les objets que sur mon propre corps.

28/12/2013

@Veïa Alvisio | Je n’avais aucune envie que tu noies ton chagrin dans l’alcool. D’une part, parce que t’avais fait un si long chemin qu’il était inconcevable que tu remettes tout en question. D’une autre part, Archer ne méritait pas que tu lâches tout ce que tu as construit. De toute évidence, il n’arrivait pas à ta cheville. Il en était même bien loin. Tu méritais pas le mal qu’il te faisait et je le détestais pour ça. L’envie d’aller le voir et lui fracasser la tronche me démangeait, tu le sais. Seulement je t’avais promis de rester loin de lui. « Jamais de la vie » Ton cœur c’est ce qui faisait de toi… toi. Tout simplement. Une femme merveilleuse avec une générosité débordante. Une envie de faire plaisir à tout le monde, se laissant de côté bien trop souvent même. Tu étais unique en ton genre et c’était bien pour ça que je t’aimais. « Frappe-moi, évacue toute ta colère sur moi si t’en as besoin » Ne t’en prends pas à tes objets et surtout pas à toi-même. Tu sais que je peux encaisser.

(Kaiden Winston)

cause i might run in the dark

★ ─ recovery is about progression not perfection
w/ @Kaiden Winston

TW ;; alcoolisme

J'ignore le nombre d'insultes que je peux m'affliger pour être satisfaite de la colère que j'ai envers moi-même et mes conneries. Je n'ai qu'une envie, c'est de ne plus sentir aucun battement contre ma poitrine, ces papillons qui bouffent l'estomac et qui vous rendent accro. Ses doigts que j'imagine sur ma peau et sur toutes mes formes. Puis-je le détester encore et toujours pour ne jamais revenir vers lui malgré l'amour. Et tu refuses catégoriquement, ta voix qui se veut sévère même quand j'ordonne. C'est moi qui me hérisse après les objets fracassés, secouant la tête à ton idée. «Te frapper c'est encore pire que la douleur que je ressens, présentement.» Tu es la dernière personne sur qui je peux poser mes poings. Pacifique comme je suis. Je redonne un coup dans mon sac, ne sachant même pas d'où vient cette violence précipitée avant de retomber contre toi, mon seul refuge véritable. «Ramène-moi à la maison.» Et je m'enfermerai un moment, espérant qu'un jour la douleur passera.

28/12/2013

@Veïa Alvisio | Il était hors de question que je te laisse faire. Et puis, quant bien même j’avais dit des choses il y a un mois et demi, concernant ta relation avec Archer, je n’en prenais plus vraiment compte. Pas quand t’étais à deux doigts de gâcher presque un an de sobriété. Plutôt crever que te laisser retomber dedans. « Alors trouve un autre moyen que de sombrer de nouveau dans l’alcool » On sait tous les deux que tu t’en relèveras pas sinon. Je voulais pas non plus que tu t’en prennes à tes affaires mais si c’était le seul moyen pour toi de réussir à aller légèrement mieux, pourquoi pas. « Tout de suite » Je tenais par le bras, t’empêchant ainsi de partir n’importe où, surtout vers la bouteille laissée en plan, et je t’amenais jusqu’à la voiture, où je te laissais prendre place côté passager. Le trajet était silencieux, mais nécessaire. Au moins, tu remettrais tes idées en place. « Tu veux en parler ? » que je commence à dire au moment de me garer devant chez nous.

(Kaiden Winston)

cause i might run in the dark

★ ─ recovery is about progression not perfection
w/ @Kaiden Winston

TW ;; alcoolisme
La violence est presque familière quand la douleur est trop forte, comprenant un moment toute la rage qui pouvait gronder en toi quand tu voyais rouge. Je voyais noir, un puits sans fond, là où mon âme gisait en petit morceau, n'ayant pas assez de plumes pour me propulser vers la lumière. Une prière que tu attends et tu me ramènes directement à la voiture en moins de deux. Je me laisse faire comme une poupée de chiffon tombant sur le banc passager, la tête contre la vitre. La voiture qui se gare, ronronnement du moteur qui arrête, ta question me donne e presque la nausée quand je replonge dans mes souvenirs récents, la haine sur le bord des lèvres. «Je serai jamais suffisante Kai.» Mes yeux qui fixent le parebrise, mes ongles que je triture en sifflant entre mes dents. «Jamais. Comme si c'était normal de continuer à l'attendre pendant qu'il baise tout le monde ? Y'a rien à dire en fait, c'est toujours la même histoire. Il est jamais prêt et je sais maintenant qu'il le sera jamais. C'est pas moi qu'il veut.» La page devrait être tournée, même si elle était lourde. Sentant que mes larmes remontent, je fuis, je gravite rapidement vers l'appartement.

28/12/2013

@Veïa Alvisio | Le moteur éteint, à l'arrêt devant notre immeuble, je cherchais à en savoir plus, si tu voulais te confier un peu sur ce qui se passait, sur ce qui t'avais poussé à acheter une bouteille d'alcool. Visiblement, c'était suffisamment douloureux pour que t'en parles pas jusqu'ici. Mais mon invitation semblait tomber à point pour toi. Enfin presque. C'était pas forcément l'idéal de ressasser tout ça mais je voulais juste comprendre ce qui t'arrivais. J'évite de sortir un "j'te l'avais dit", qui fait plus mal qu'autre chose. Mais c'était prévisible. Archer ne savait rien faire d'autre que te blesser. « J'suis désolé... » que je finis par dire, espérant quand même que tu allais réussir à surmonter tout ça. Cette douleur lancinante que provoque une rupture amoureuse. Tu iras bien mieux sans lui, j'en suis certain.

(Kaiden Winston)

cause i might run in the dark

★ ─ recovery is about progression not perfection
w/ @Kaiden Winston

TW ;; alcoolisme

Bien sûr que je le savais. C'était sans doute même écrit dans la ciel, tellement qu'Archie et moi on arrivait pas à rester ensemble et à s'aimer comme il le fallait. Mais tu avais le respect de ne pas me remettre tout ça au visage, soupirant tout le désespoir que tu avais pour moi, car je savais que tu avais mal de me voir ainsi, comme j'étais détruite quand tu vivais tes pires peines. Je m'enfonce dans l'appartement, pensant que j’y retrouverai refuge. Je jette mon manteau sur le sol, mes chaussures et fonce tout droit vers ta chambre, dans lequel je me glisse entre tes draps, encore toute habillée, le visage compressé contre l'oreiller. Je ne voulais personne d'autre que tes bras et toi pour me protéger de moi-même. J'avais encore de ce que je pourrais faire cette nuit. Et si je plongeais tête première, dans la vodka, sans même m'en rendre compte. Somnambule d'une âme en peine qui essaie de survivre.

(Contenu sponsorisé)