Please make it stop PV Read

Le téléphone encore collé contre mon oreille, j'évacuait toute la douleur en pleurant toutes les larmes que j'avais sur le coeur. Jamais de ma vie, je n'avais ressenti un vide si important, si insoutenable. Ce trou béant dans ma poitrine n'aspirait qu'à une chose, s'ouvrir encore plus qu'il ne l'était déjà. Tout ce que je voulais c'était oublier, dormir, me réveiller et voir que tout cela n'était qu'un cauchemar. Je refusais tout bonnement d'affronter la dure réalité de la perte d'un être aimé. Je pensais pouvoir vivre encore pleins de choses avec Solweïg, hélas rien de tout cela ne sera possible, maintenant qu'elle n'est plus avec nous. Le pire dans tout cela, c'est que je ne m'étais nullement préparé à devoir affronter cette situation où je devrais enterrer celle qui fut ma meilleure amie durant de nombreuses années. Je n'acceptais pas qu'elle est pu mettre fin à ses jours en oubliant toutes les personnes qui tenaient à elle. Elle n'avait pas le droit de nous faire et pourtant elle l'avait fait et je devais en assumer les conséquences. Depuis la veille, je ne dormais plus, imaginant les pires images dans ma tête, j'aurais vraiment préféré ne pas savoir comment elle avait mis fin à ses jours. Depuis l'annonce de sa mort, mon sourire s'était effacé, tout le bonheur qui avait pu m'habiter ces derniers jours s'étaient envolé en fumée. Je n'étais que l'ombre de la Nevada souriante et pleine de vie. Moi qui d'habitude réussissait tellement bien à cacher mes émotions derrière un simple sourire, c'était cette fois-ci beaucoup plus compliqué voir même impossible.

Les minutes s'égrainaient lentement comme si Dieu s'amusait à me faire vivre plus longtemps cet enfer qui s'abattait sur moi. Read avait la ferme intention de venir voir par lui même l'état dans lequel je me trouvais et je n'en avais pas vraiment envie. Je voulais pas qu'il voit le mascara qui avait coulé sous mes yeux creusés par le manque de sommeil ni mon visage vide. Je n'aimais pas paraître faible, je voulais pas que les autres me voient à vifs, à chaque fois j'avais cette impression d'être violé de l'intérieur. Hélas, Read était autant têtu que moi et lui faire oublier l'idée de venir me voir n'avait pas marché sur lui. Mais je ne voulais pas qu'on m'aide, ni lui, ni personne. Après tout qu'est ce qu'il pouvait bien faire ? Rien ne m'aiderait à supporter la dure nouvelle de vivre le reste de ma vie sans celle qui avait ma première et vraie amie dans ma vie. Je voulais qu'on me laisse me lamenter sur mon sort, comme je le faisais actuellement allongée sur mon lit, les yeux grand ouverts dans le vide. Je ne réagissais à rien ni même à la porte de ma chambre qui s'ouvrait. Je ne voyais plus rien autour de moi, je ne faisais que broyer du noir.

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Read venait d'avoir Nevada au téléphone après des jours et des jours de silence et il n'était pas rassuré quant à son état de santé psychologique. Sa meilleure amie était décédée. Read avait toujours espérer que Neva n'ait jamais à vivre une situation pareille, la perte prématurée de ses proches. Et pourtant, ses prières ne furent pas entendues. Il fallait croire que rares étaient les prières qu'il faisait qui arrivait à l'oreille de qui que ce soit. A croire qu'il avait fait quelque chose de terrible pour être banni de tous, même du Seigneur. Mais jamais il ne laisserait sa meilleure amie, sa sœur de cœur, sombrer dans les tréfonds des abysses sans retour. Read avait bien faillir y terminer, alors il savait parfaitement ce que c'était. Il se devait de lui venir en aide. C'était son devoir, même s'il se sentait impuissant. Il ne pouvait pas faire revenir les morts, mais si c'était possible, il aurait tout fait pour cela. Absolument tout.

Il se hâta de se rendre à la Quincy House, maison qu'il avait quittée à son retour de Kiev, tout comme l'Université. Il était redevenu le simple secouriste de ses débuts, à cela prêt que son expérience et sa rigueur faisaient de lui l'un des meilleurs du métier. Enfin, il fut présent devant la porte d'entrée de la chambre où résidait sa sœur, Nevada. Il poussa un soupir, déglutit bruyamment. Il ne pouvait être sûr de lui après l'avoir abandonnée sans nouvelles pendant des semaines. Poussant un soupir pour se donner du courage, le courage de la voir triste, il finit par entrer dans la pièce. Elle était couchée sur le lit... D'ailleurs, il ne la reconnut pas tout de suite, puisqu'elle avait changé de couleur de cheveux. Mais il ne lui fallut que quelques secondes pour rejoindre le lit où elle était étendue. Il s'assit à ses côtés et lui caressa tendrement les cheveux, avant de déposer un petit baiser sur sa joue. Que dire ? Que faire ? Elle semblait si fragile, si anéantie, cette demoiselle pourtant si forte qui avait toujours rechigné à lui montrer ses faiblesses. Abattue. Voilà le bon mot. En la voyant dans cet état, il avait envie de verser toutes les larmes de son corps, c'était comme si tout le mal-être qu'elle ressentait venait inonder l'esprit de Read. Ils avaient toujours été si proche que ce genre de transfert pourrait bien se produire.

Il ne prononça pas un mot, continuant de la caresser tendrement. Sans doute n'avait-elle rien mangé...
« Tu veux que je te prépare quelque chose ? » demanda-t-il finalement, rompant le silence. Il faisait tout pour contenir le tremblement de sa voix, mais cela se voyait qu'il souffrait pour elle. Il n'avait pas connu Solweig, mais c'était tout comme.

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La perte de ma meilleure amie réveillait en moi de vieilles blessures remontant à la rentrée dernière. J'avais déjà eu à dire adieu à mon meilleur ami Ethan. Je me demandais bien pourquoi Dieu s'acharnait à m'enlever les personnes qui comptaient dans ma vie. La dernière fois, j'avais pu combler le manque en faisant entrer dans ma vie Alek. Mais cette fois-ci, cela allait être beaucoup plus difficile. Personne ne pourrait remplacer Solweig que je connaissais depuis des années. C'était tout bonnement impossible et de toute manière je n'avais pas envie que quelqu'un d'autre prenne sa place dans mon coeur. Elle était tout simplement irremplaçable, la meilleure des amies qu'on pouvait trouver en ce monde et je me rends compte qu'en retour je n'avais pas été à la hauteur. C'est vrai que ces derniers temps je m'étais surtout occupé de moi et de mes problèmes et je n'avais pas eu le temps nécessaire ni même la lucidité de prendre de ses nouvelles avant notre dernier appel. Si seulement j'avais su que c'était la dernière fois que je lui parlais, j'aurais essayé de l'écouter, de la pousser à savoir comment elle allait vraiment au lieu de simplement parler de mon bonheur.

Le regard dans le vide, je n'entendis pas les pas de Read qui s'approchaient de mon lit avant que celui-ci ne vienne finalement s'asseoir à mes côtés. Je n'avais pas la force de me relever, mon corps ne répondait tout simplement plus et je ne voulais pas faire d'efforts, à quoi bon de toute manière. C'était la première fois depuis des semaines, que je ressentais à nouveau le contact de Read sur ma peau. Si les circonstances avaient été différentes, j'aurais été heureuse même si je lui en voulais de m'avoir quitté sans un mot. Il était tremblant, je le sentais. Je ne bougeais cependant pas, j'étais morte de l'intérieur même respirer était devenu douloureux." Tu veux que je te prépare quelque chose ? " J'attendis quelques secondes avant que l'information n'atteigne mon cerveau. Finalement et depuis l'arrivée de Read dans ma chambre, mon regard se dirigea vers lui. Un regard empli de désespoir, de haine, de tristesse. J'avais l'impression de vivre tous les maux de la Terre depuis l'affreuse nouvelle." Non merci, j'ai pas faim. " Enfin c'est surtout que j'ai pas envie et puis j'en ai pas besoin. Je ne fais rien de mes journées alors ça ne sert à rien de reprendre des forces.

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Le jeune secouriste s'inquiétait grandement de l'état de la demoiselle. Il la savait fragile et il avait l'impression d'être, en quelques sortes, la cause d'un partie de cette extrême fragilité. Le regard qu'elle porta sur lui était comme empli de haine parmi la tristesse, comme si la jeune femme était devenue haineuse de la vie elle-même. Il comprenait pourquoi, l'on ressentait cela lorsque l'on perdait un proche. Mais il faillit verser une larme, se retenant. Read ne voulait pas se montrer trop faible. Il était là pour soutenir Nevada... Il avait beau avoir traverser une expérience similaire, il était tant atteint et troublé par le trouble de sa meilleure amie qu'il ne parvenait pas vraiment à savoir comment réagir. Alors, il continuait simplement de lui caresser les cheveux. Au départ, il était tremblant et fébrile... Puis, il devenait un peu plus sûr de lui car elle ne l'avait pas repoussé. Il déposa un nouveau baiser sur sa joue lorsqu'elle formula qu'elle n'avait pas faim. Il savait qu'elle n'avait rien mangé de la journée, c'était certain. Alors, il finit par rompre leur contact et par se lever. « Je vais tout de même te faire une salade... Celle qu tu préfères. Ca ne te fera pas de mal, tu verras. » Il sourit. Oui, sourire, lui montrer qu'elle avait le droit de pleurer sur son épaule et qu'il serait là pour tout supporter, pour l'aider. Même s'il ne pouvait pas servir à grand chose pour le moment, il en serait que cet être à qui elle pouvait parler, si elle le désirait. Mais pour l'instant, elle ne semblait pas vouloir engager la conversation.

Read s'approcha de la cuisine, où il chercha les ingrédients nécessaires. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, le jeune homme savait parfaitement ce que Neva aimait manger. Alors, il prépara avec soin une jolie petite salade pleine de légumes, avant de la servir sur une assiette et de revenir s'asseoir près de sa chère amie. « Et hop... Allez, mange un peu. » dit-il en lui tendant l'assiette. C'était dur de soutenir un regard si triste provenant de la demoiselle.

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Je n'avais pas vraiment envie de voir des personnes, non pas parce que j'allais les envoyer balader mais je refusais qu'on me voit dans cet état. C'était pas moi et je me dégoutais moi même de n'être qu'une loque allongée dans ce canapé, vêtue d'un espèce de jogging et d'un T-shirt trois fois trop large mais je n'avais pas eu la force d'enfiler quoique ce soit d'autre après avoir appris cette nouvelle. Read avait tenu à vérifier mon moral, cela me semblait tellement inutilie. Il n'y avait rien à dire, juste que j'était vide de l'intérieur et j'avais tellement mal que j'aurais aimé qu'on m'arrache le coeur de la poitrine mais certaines personnes personnes que j'aimais plus que tout, dont Read, me forçait à ne pas commettre le même acte que mon amie avait effectué quelques jours plus tôt. Je ne pouvais pas les abandonner car loin de moi l'envie qu'ils souffrent comme je l'étais en ce moment. Ce serait égoïste de leur infliger cela. Alors que j'avais refuser de manger quoique ce soit, Read continuait ces gestes attentionnés. Je savais pertinnement qu'il était conscient de ce que cela faisait de perdre un être aimé. Il était le mieux placé pour comprendre ma détresse, mon comportement vu qu'il l'avait lui même vécu. On est tellement semblables que comme lui, des mois auparavant, je me repliais sur moi pour affronter le deuil." Je vais tout de même te faire une salade... Celle que tu préfères. Ca ne te fera pas de mal, tu verras. " Je ne pris même pas la peine de lui dire à nouveau que j'en avais pas envie car il n'en démordrait pas. En réponse à son sourire, je ne fis que cligner des yeux. Qu'est ce que je pouvais faire ? Sourire ? Sûrement pas, je ne connaissais plus ce mot. Je remontais faiblement la couverture sur mes épaules alors que je l'entendais s'affairer dans la cuisine pendant plusieurs minutes avant qu'il revienne à mon chevet. Il me tendit l'assiette pour que je pioche dedans. Je levais les yeux vers son visage, prenant l'assiette de ses mains pour la poser immédiatement sur la table basse." Ca sert à rien que je mange, ça n'a plus de sens. " Tout me paraissait si fade et pour moi rien n'allait réussir à redonner des couleurs à ma vie. Je refusais de faire le quelconque effort pour affronter la vie qui m'en voulait tellement ces temps-ci. Je ne sais pas pourquoi je méritais ce sort d'ailleurs alors que tout me réussisait dans la vie avant que l'horreur ne s'abatte sur moi.

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Read voulait vraiment trouver une façon de redonner sa fougue à son amie, mais il savait aussi très bien que cela n'était pas très probable. Nevada n'avait pas pu faire grand-chose pour lui lorsqu'il avait décidé de se laisser aller, mais sa seule présence avait permis de lui redonner espoir. Savoir que les gens que l'on aimait étaient là pour nous, c'était quelque chose qui nous donnait du courage, même si tout semblait perdu. Alors Read était là, juste là. Et pour le moment, il ne pouvait pas vraiment faire plus, même s'il aurait été capable de tout. Si, par un coup de baguette magique, il pouvait prendre tout le mal qui rongeait Nevada en ce moment, il le ferait, sans hésiter.

Le jeune secouriste avait décidé de préparer un petit quelque chose à grignoter pour Neva, car elle ne s'était sans doute rien fait elle-même. Il ne connaissait que trop bien cette impression que tout était inutile et vain. Lorsqu'il eut enfin terminé la préparation et apporté son repas à sa meilleure amie, celle-ci se contenta de prendre l'assiette tendue avant de la déposer négligemment sur la table basse. Read ferma un instant les yeux et poussa un soupir.
« Neva, tu es en vie, tu as besoin de manger, ça va te faire du bien, tu verras... » dit-il ensuite. C'était un bon secouriste, il arrivait souvent à rassurer et à aider toutes sortes de personnes, mais c'était mille fois plus compliqué dans la situation actuelle. Parce que lui aussi, il en avait gros sur le cœur de la voir dans cet état. Et sa fatigue continue n'arrangeait pas les choses. Le jeune homme passa de nouveau la main dans les cheveux de la demoiselle, toujours avachie. « Neva, aurais-tu oublié tout ce que tu m'as dit le jour de la mort de Mary ? » demanda-t-il en la regardant droit dans les yeux. Etait-ce la même femme qui lui avait demandé, hurlé de se battre et qui à présent s'avouait vaincu sans même essayé de rentrer sur le ring ?

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Le monde défilait devant mes yeux sans que je ne m'en rende compte. Dehors il y avait des gens heureux tandis que moi, j'étais en train de me morfondre sur mon sort. Moi aussi avant je vivais le bonheur, je vivais une belle histoire d'amour, j'avais des amis sur qui comptaient, effectuait un excellent voyage il y a peu et réussissait dans mes études. Tout me souriait jusqu'à ce que le mauvais sort s’abatte sur moi. Il avait frappé à ma porte et je n'avais pas pu l'en empêcher. Enfin si j'aurais pu aider mon amie mais je n'avais pas vu la détresse qui l'habitait. J'étais en partie responsable de sa mort. Je ne méritais donc pas d'être sauvée. Pourtant Read insistait comme jamais. J'évitais par tous les moyens de croiser son regard car je risquai de craquer, de fondre en larmes comme jamais. Le sol pouvait se dérober à n'importe quel instant. Suite à mon refus de manger, il me forçait encore à faire un effort prétextant que j'en avais besoin et blablabla. Mais je voyais pas comment la nourriture allait me redonner goût à la vie, rien ne le pouvait. Je voulais essayer d'oublier la douleur qui m'habitait mais à chaque pas que je faisais, elle revenait, comme si j'étais vouée à errer pendant encore longtemps. Heureusement Read n'en était pas au point de me fourrer la fourchette dans la bouche pour que j'avale quelque chose que j'aurais certainement recraché la seconde d'après. Je soupirais, abattue, j'en avais moi même marre de me trouver dans un état second mais je devais subir toute la peine du monde et me relever me semblait impossible." Neva, aurais-tu oublié tout ce que tu m'as dit le jour de la mort de Mary ? " Je fronçais les sourcils. C'est trop facile d'utiliser cette excuse mais ça ne m'étonne pas de lui. Je relevais doucement la tête." Arrêtes, stop, t'as pas le droit de sortir ce prétexte. " Je serrais la couverture contre ma poitrine. J'avais de plus en plus mal et ça ne voulais pas s'arrêter. Je me repliais un peu plus sur moi même pour essayer d'aller mieux mais cela n'avait aucun effet. Je pouvais pas craquer, pas devant lui, j'en avais pas le droit. Il ne me connaissait pas comme ça.

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Le jeune secouriste ne savait plus trop ce qu'il devait faire, alors il avait décidé de jouer dans le camp des sentiments et de la nostalgie. Nevada avait toujours été une jeune femme souriante à la vie, et c'est d'ailleurs elle qui l'a poussé à vivre lorsqu'il était au fond du gouffre. Certes, il a vécu une passe difficile, durant laquelle Neva n'avait rien vu venir, mais il était encore là, sur cette planète et c'était grâce à elle. Cette dernière n'avait donc pas le droit de se mettre si mal ce jour-là, ni aucun jour d'ailleurs. Read voulait la prendre dans ses bras, la serrer tout contre lui, mais il avait peur qu'elle ne le repousse trop brutalement. Pourtant, il était certain que cela lui ferait le plus grand bien de craquer, de pousser une gueulante, de déverser toute la colère et la tristesse qu'elle gardait trop profondément en elle au lieu de l'extérioriser...

« Et pourquoi pas ? » demanda-t-il. Alors, comme ça, elle ne voulait pas de ce prétexte ? Cela la gênait ? Évidemment, parce qu'elle comprenait qu'elle avait tord, qu'elle pouvait s'en sortir, mais seulement si elle le désirait. Elle captait que rester sur ce lit à ne rien foutre de la journée, c'était stupide. « Allez, Neva, lève-toi. Tu comptes te morfondre combien de temps ? » demanda-t-il. « T'as plein de choses à faire et à voir, alors debout... » Il se décida à lui ôter sa couverture, tout bonnement, passant outre son semblant de résistance. Après tout, elle avait utilisé la manière forte lorsqu'il avait refusé d'obtempérer dans le passé, et il tenait bien assez à elle pour en faire de même. S'il devait arriver du mal à Nevada, il ne savait pas ce qu'il adviendrait de lui, sans doute mourrait-il. Leur relation avait toujours été fusionnelle, presque depuis le début, leur toute première rencontre... D'ailleurs, pendant bien des mois, les sœurs de Read étaient persuadées qu'il avait trouvé son âme sœur, sa future épouse. Mais en vérité, il avait trouvé une nouvelle sœur. Une femme sur qui il pouvait compter, mais qui elle aussi pouvait compter sur lui.

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J'étais consciente qu'en restant sur ce canapé rien n'allait s'arranger mais je refusais de l'admettre à haute voix et encore moins à Read. De toute façon il s'était déjà trouver dans la même situation et savait pertinemment ce que je ressentais en ce moment même. Nous étions tellement semblables qu'on arrivait à connaître les sentiments de l'autre assez facilement. C'est une bonne chose comme une mauvaise surtout dans le cas présent où Read me pousser pour me décoller les fesses. Il utilisait les même armes que j'avais pu utiliser sur lui auparavant. Il devait se douter que ça ne me plairait pas de me rendre compte que je n'appliquer pas moi même les conseils que je pouvais donner aux autres. Je ne pouvais croire qu'un monde m'attendait à bras ouverts à l'extérieur. Je broyais du noir et j'avais la ferme intention de continuer encore longtemps, tant que je n'aurais pas une raison de redonner une chance au bonheur. Je sentis le froid sur mon corps lorsqu'il m'enlevait la couverture sur le dos, seul moyen de réconfort que j'avais trouvé. Mon regard était empli de braise, et pourtant Dieu sait à quel point je portais Read dans mon coeur mais lorsque le mal vous habite c'est difficile de déceler le bien même quand il est au plus près de vous. Je m'asseyais lentement serrant la couverture restée à mes côtés. J'avais besoin de passer ma colère sur quelque chose et il valait mieux que ce soit sur un objet que sur mon ami." De toute façon, je mérite pas que mon malheur s'arrête. " Pour moi j'étais en partie responsable de la disparition de ma meilleure amie et donc de ma propre chute vers le doux monde des enfers." C'est comme ça et rien ni même toi ne changera quelque chose. Tu en as pas le pouvoir." Je ne lui demandai même pas qu'il m'aide, c'était perdu d'avance. Et puis au moins si le malheur tombait sur moi, il n'irait pas voir ailleurs comme Read par exemple, cela me rassurait quelque peu pour le coup de me dire que même dans la souffrance, je servais encore un peu à quelque chose.

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