(callen & mickey) oups i did it again

@Callen Harrison | L'enterrement n'allait pas tarder et donc je sais bien que je vais bientôt devoir bouger sur New York. Cependant, j'étais un peu trop un goinfre, quand Izzy n'était pas vraiment du genre à sauter sur tout et n'importe quoi. Du coup, les courses étaient nécessaires. Ne serait-ce que pour ce soir. Alors j'étais dans un supermarché, accoudé à un caddie, avançant tranquillement à travers les rayons. Mon téléphone entre les mains, mon attention était alors portée sur ce petit objet si magique et si redoutable. Les messages avec Gaïa étaient au point mort et l'idée de la perdre germait petit à petit dans mon esprit. Elle était froide, distante. Alors j'agissais de la même façon, montrant seulement un peu d'amour quand j'en voyais de son côté. Triste à dire, quand on sait qu'on allait bientôt se marier. Mais peut-être pas, finalement. C'était bien là toute la subtilité de la situation. Et donc, pris dans mes pensées, je me retrouvais à avancer un peu trop, percutant ainsi la personne devant moi. « Excusez-moi, j'suis désolé ! » que je disais, rangeant immédiatement mon téléphone - ce criminel - dans ma poche.

Fin de journée et tu t'imposes une dernière mission avant de pouvoir profiter de ton canapé: celle de remplir ton frigo qui crie famine depuis quelques jours déjà. Désireux de reconstituer ton stock de café, tu fais le trajet jusqu'à l'un des rares supermarchés de la ville qui vendent ta marque préférée. Écouteurs dans les oreilles, tu déambules dans les rayons pour remplir ton caddie, t'arrêtant un instant au niveau des pâtes pour observer les différentes variétés proposées. Ne prêtant aucune attention à ton environnement, tu ne vois pas venir le type qui te rentre dedans. Vos regards se croisent lorsqu'il te présente ses excuses et un sentiment étrange s'invite aussitôt dans ton esprit. « Pas de souci ! » que tu t'empresses de répondre par réflexe, non sans cesser d'observer cet inconnu. T'as l'impression de l'avoir déjà croisé quelque part mais tu ne te rappelles absolument pas d'où. Serait-il célèbre par hasard ? L'hypothèse ne fait pas long feu, ton instinct te souffle que ce n'est pas ça. Pourtant tu ne parviens pas à faire le lien, alors tu finis par détourner le regard pour que chacun puisse retourner à ce qu'il était en train de faire. Quatorze années se sont écoulées depuis que vos chemins se sont séparés, et vous n'étiez alors que des gamins. Rien d'étonnant donc à ce que tu ne te souviennes pas. Le regard posé sur des spaghettis, ton attention est pourtant restée bloquée sur ce visage un peu trop familier.

@Callen Harrison | Une maladresse bien connue auprès de mes proches, mais quand il s’agit d’inconnus, c’était plus compliqué de se confondre en excuses. Surtout quand le fautif trouvait sa place dans ma poche. Evidemment que c’est le téléphone le coupable, en aucun cas je l’étais. Alors ouais, je m’excusais de t’être rentré dedans parce que j’étais un boulet, tout simplement et c’était la moindre des choses. Seulement, je ne m’attendais pas à me sentir si… bizarre en te regardant. Les traits de ton visage me disaient quelque chose. Ma première pensée se tournait vers un visage récurrent du Nephilim, mais non, c’est pas là. Un signe de tête en pinçant mes lèvres avant de m’éloigner, non sans chercher d’où je connaissais ton visage. J’attrapais les différentes denrées au fur et à mesure, jusqu’à croiser de nouveau ton chemin au rayon des pâtes. Pas peur d’aborder les gens, j’étais assez direct. « Excusez-moi mais… vous avez vécu à Londres ? Votre tête me dit quelque chose mais j’arrive pas à remettre le doigt dessus » Autant être honnête. Et forcément, je pensais à Londres avant Boston, oubliant bien vite ma vie d’avant.

Tes yeux lisent les noms des différents paquets de pâtes sans que ton cerveau ne parvienne à assimiler les informations, encore occupé par cette impression de déjà-vu un peu trop persistante. Mais n'arrivant pas à retrouver son origine, tu finis par lâcher complètement l'affaire. Il serait ridicule de t'attarder trop longtemps dessus, tu as des courses à terminer. Quelques secondes plus tard cependant, l'inconnu se retrouve à nouveau devant toi et t'interpelle. Ses mots font écho à tes pensées mais Londres ne représente rien à tes yeux en dehors d'une cabine téléphonique rouge devant Big Ben. Tu secoues légèrement la tête. « Non jamais. C'est marrant que vous me disiez ça parce que j'ai eu la même impression vous concernant. Comme si on s'était déjà rencontrés, mais je n'ai pas la moindre idée d'où... » La question revient en force dans ton esprit et tu te creuses les méninges pour essayer de te souvenir, sans succès. Après un petit instant, tu demandes l'information la plus susceptible de t'aiguiller. « Comment vous vous appelez ? » Si tu n'arrives pas à te rappeler de son visage, peut-être que tu auras plus de succès avec son nom.

@Callen Harrison | Je me retrouvais dans le même rayon que toi et finalement, je ne me laissais pas abattre, tentant de retrouver d’où je te connaissais. Bon, je restais courtois, employant le vouvoiement plutôt qu’un familier tutoiement. Mais qu’importe dans le fond, je voulais juste retrouver d’où j’te connaissais, sans me préoccuper de la façon dont j’y arrivais. Et je n’étais pas fou en fin de compte. Toi aussi tu semblais être perturbé par notre rencontre. De toute évidence, Londres était une mauvaise piste vu que t’y as jamais été. Alors ça remontait aux cinq dernières années ? Ici ? Ça me semblait bien trop récent pour cette sensation. « Mickey, Mickey Ainsworth » Si jamais ça peut l’aider. Les Ainsworth, une famille détruite de bien des côtés, mais toujours aussi unie dans l’adversité. « Et vous ? » Autant mon nom peut rien donner, autant le tien peut m’aider ? Une chance à tenter.

Un nom, c'est tout ce qu'il te faut pour que les rouages se mettent en place. Le déclic est quasi instantané et un rapide calcul de tête t'indique que cela fait plus de dix ans que tu n'avais pas vu ce visage. Avec le temps et la puberté il a bien changé mais maintenant que tu sais quoi y chercher, il est vrai que tu y retrouves les traits familiers de celui qui a été autrefois ton ami. Tes lèvres s'étirent en un sourire et tu réponds avec malice. « Donald, Donald Duck. » Référence à cette blague ô combien originale que tu lui avais faite un jour pour le charrier sur son prénom. Mickey et Donald, duo de gamins qui tuaient le temps ensemble en rêvant de l'avenir, parcourant les allées de leur petit quartier résidentiel de Philadelphie à la recherche de quelconque activité pour dépenser leur trop plein d'énergie. Deux enfants devenus grands, aujourd'hui réunis à la faveur d'un destin capricieux.

@Callen Harrison | J’avais beau chercher dans tous les recoins de ma mémoire, mais je n’arrivais pas à foutre un nom à ce visage, à ton visage. Tu étais une intrigue, celle qui me bouffait le cerveau depuis plusieurs minutes maintenant. Bien sûr que je tente le culot, à demander d’où on se serait vus, d’où on pourrait se connaître. Peut-être que j’étais juste complètement détraqué et que c’était juste un mauvais tour de mon cerveau. Mais de toute évidence, mon identité te revenait. Ça se voyait sur ton visage, sur ton regard qui se mit à pétiller. Donald. Prénom qui me ramenait des années en arrière, quand j’étais encore sur le continent. Quand mes parents étaient encore en vie. « Ca-Callen ? » Je bégaye parce que j’avais encore du mal à y croire. Le passé qui revient comme un tsunami, d’un coup d’un seul, et les souvenirs qui me submergent tout aussi vite. « Callen de Philly ? »

Cela faisait bien longtemps que tu n'avais plus pensé à lui. Lointain souvenir d'une enfance joyeuse, vos chemins s'étaient séparés suite à un terrible drame. Si à l'époque tu en avais conçu peine et légère colère pendant un petit moment, aujourd'hui ces sentiments sont largement enterrés et oubliés pour ne laisser qu'une agréable surprise. Tu vois dans ses yeux que ta réponse lui permet de faire le déclic à son tour et tu confirmes en gardant ton sourire. « Lui-même. » Et tu ajoutes en plaisantant avec légèreté « T'en connais beaucoup des sud-coréens pour me confondre avec un autre ? » Ton faciès ne peut tromper tes origines et tu serais surpris qu'il ait beaucoup de tes semblables de son entourage mais tout reste possible. « Ça fait un bail et je pensais pas te revoir ici. Je pensais pas revoir tout court en fait. T'habites dans le coin maintenant ? » Mille et une questions se bousculent dans ta tête maintenant que tu as identifié ton interlocuteur. Plus d'une décennie de nouvelles à rattraper en l'espace de quelques secondes.

@Callen Harrison | Evidemment, la surprise était notable. Je pouvais pas concevoir te retrouver, après tout ce temps. Et pourtant, tu étais là, sous mes yeux. Une légère pointe d'amertume très vite effacée par la joie de te retrouver. On était pourtant plus les mêmes, les années sont passées par là et on était deux grands hommes à présent, plus les jeunes garçons d'autrefois. « J'ai possiblement cherché à te remplacer au fil des ans... Sans succès malheureusement » Autant dire, t'avais raison, j'avais pas énormément de sud-coréen dans mes proches actuellement. Le regard qui se perd sur tes traits. Changés mais les mêmes à la fois. Ca me surprend que je ne t'ai pas reconnu plus tôt. « Depuis mes 19 ans environ ouais, j'ai tenté Boston U, avant de tout arrêter pour enchainer les petits jobs » L'arrivée de Maddie dans ma vie avait totalement tout chamboulé. « Mais ouais, j'pensais pas non plus. Tu fous quoi toi maintenant ? »