Quant tout est programmé ... où presque [Sofia]

S'il y avait bien une personne dans Harvard qui était à bout actuellement, c'était bien Arthur ... Alors que celui-ci avait passé la majeure première partie de l'année à faire la fête et à enchainer le n'importe quoi, cela n'avait pas été sans conséquences et au contraire même, ces résultats avaient été lamentables. Ceux-ci à tel point qu'il avait dû faire l'un des choix les
plus dures de l'année, au moins ... Se priver de Spring break. C'était un ultimatum, lancé par plusieurs de ses professeurs qui lui avaient donné des devoirs de rattrapages pour lui remonter sa note, la seule condition, les passer juste après la grande période de fiesta pour voir jusqu'où pouvait aller sa motivation. Contre toute attentes, et même après inconsciemment avoir fait ses baguages il avait vu les autres partir et avait au tout dernier moment décidé de rester. Oui, mais voilà, les gens revenaient depuis plusieurs jours et cela ne faisait que l'agacer encore un peu plus, comme le fait de les voir raconter leurs anecdotes. Tout ce que lui pouvait raconter ? C'était que des jours durant, il n'avait pratiquement pas touché une goutte d'alcool et les livres étaient devenus son meilleur ami, pire qu'un cauchemar pour un Mather ... Ses compagnons de maison d'ailleurs, il les avait évités depuis ce retour, pour ne pas se faire charrier, quant à ses autres amis, il n'avait pas été plus présent non plus.

Une bière Tommy s'il te plait ...

Arthur ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne travailles pas ici pendant les cours pourtant ...

Longue histoire. Contente de toi de m'apporter la boisson.

Avec un regard mauvais qu'Arthur comprit, mais ne regretta pas, il lui servit sa boisson et lui s'installa dans un coin du bar, l'air ronchon. Pendant qu'ils avaient fait la fête, il avait étudié alors pour un jour, il faisait l'inverse, même seul. Quel meilleur endroit pour ça que le bar où vous travaillez de temps en temps ? Boissons gratuites et pratiquement à volonté. Dans la logique, borné, il n'était pas décidé à mettre un seul pied à Harvard cet après-midi, mais pour sa défense, le vendredi n'était pas la journée la plus chargée. Concentré sur son verre, il ne remarqua d'ailleurs pas la personne qui entra ensuite, mais peut-être qu'il n'allait pas longtemps rester seul ...

« Je suis désolée, mademoiselle, mais votre ordonnance n’est plus renouvelable. » - M’annonçait la pharmacienne postée derrière son comptoir. Je laissais échapper un petit soupire. J’avais besoin de ces médicaments ! Mon tube de calmants allait bientôt être vide et il m’en fallait un autre – « Je ne peux rien pour vous. Revenez avec une ordonnance valable. » - Je n’ai pas pour habitude de m’énerver, mais celle-ci, j’avais envie de la claquer ! Je lui adressais un au revoir avant de tourner les talons. Inutile d’insister, elle ne me donnerait rien. Le pire dans cette histoire, c’est que j’étais persuadée que le médecin ne me referait pas d’ordonnance. A vrai dire, il y’a un moment que j’aurais dû arrêter mon traitement contre mon anxiété. Je quittais la pharmacie, agacée. Comment est-ce que j’allais faire ? Il fallait absolument que je me procure ces médicaments…

Mon regard se posait sur la façade du Lord Hobo qui se trouvait de l’autre côté de la rue. Je traversais et décidais d’aller y faire un tour. De toute façon, je n’avais pas de cours cet après-midi et avec un peu de chance, Arthur serait là. Quoi qu’il ne travaillait peut-être pas le vendredi après midi. J’entrais à l’intérieur du petit bar et remarquais que ce n’était pas le blondinet derrière le bar, mais son collègue. C’est alors que je remarquais que mon ami était assis dans un coin, près du bar. Je n’avais pas eu l’occasion de le croiser depuis mon retour de Thaïlande. Il n’avait pas fait parti du voyage. Dommage, j’étais persuadée qu’il se serait bien amusé là bas… « Il n’est pas un peu tôt pour boire l’apéro ? » - J’esquissais un sourire. Je disais plutôt ça pour le taquiner qu’autre chose. Je déposais un bisou sur sa joue pour le saluer et m’asseyais près de lui sans même lui demander son avis – « Je ne t’ai pas croisé sur le campus depuis mon retour. Tu me diras, le campus est grand. » - Ajoutais-je avant de commander un soda. Je reportais mon attention sur le blondinet et repris la parole : « Tu n’as pas l’air d’être au meilleur de ta forme… » - Je ne pouvais pas m’empêcher de faire la remarque.

Il n'est pas un peu tôt pour boire l'apéro ?

Arthur fut un peu surprit, n'ayant remarqué la présence d'aucun nouvel arrivant et malgré son humeur, il fit un sourire lorsqu'il reconnu Sofia. Autrefois petite-amie d'été, elle était aujourd'hui une bonne amie à lui et curieusement, il ne fut pas mécontent de la voir. Ce n'était pas étonnant d'ordre générale, mais comme il n'avait envie de voir personne, cela ne semblait pas atteindre son amie. Après lui avoir fait la bise il lui montra le verre d'un air légèrement ironique.

Il n'est jamais trop tôt pour un Mather ...

Elle dut certainement sentir que ce n'était pas vraiment la vérité et en plus de ça, elle avait remarqué qu'il n'était pas trop en démonstration sur le campus ces derniers jours. Il savait qu'elle était allée au Spring break et il n'avait pas vraiment envie d'aborder ce sujet. Il était très rare de voir Arthur mentir, c'était quelque chose qu'il ne faisait pratiquement jamais, sauf aux professeurs, en cas d'extrême nécessité, pourtant ...

Oui j'étais un peu malade en début de semaine, mais ça va mieux, juste des cours qui m'ont prit la tête ...

Si Sofia savait voir qu'il n'était pas dans un grand jour, lui aussi devinait quand quelque chose n'allait pas. Elle semblait un peu contrarié et il profita de l'occasion pour tourner le sujet autour d'elle, question de pratique.

Et toi ça va ? Je te sens un peu tendu ... Et puis c'est étonnant de te voir dans les parages à cette heure là.

Il avait employé un ton amical, c'était sa manière à lui aussi de prendre de ses nouvelles. Après tout, cela faisait déjà quelque temps qu'il ne l'avait pas vu et c'était toujours un plaisir. Alors qu'il appelait Tommy pour lui servir la même chose, il la regarda avec un clin d'oeil.

Je ne te demande pas de m'accompagner à l'apéro, mais tu veux boire quelque chose ? Non-alcoolisé si tu préfères, c'est pour moi.

Je souris à la réponse du jeune mather. C’était bel et bien la philosophie des verts, bien que les membres de la mather house ne soient pas constamment entrain de se saouler. Je veux dire beaucoup d’entre eux consommes de la drogue et aime l’alcool, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont automatiquement tous ainsi. Ce serait comme dire que les Eliots sont tous des bourges prétentieux. Il y’en a, mais ils ne sont pas tous détestable. La preuve, mes deux meilleures amies sont des bleus et je les adore – « Et j’étais même pas là pour jouer les infirmières, mon pauvre. » - Répondis-je avec ironie, un sourire dessiné sur les lèvres. Je savais que je pouvais me permettre de blaguer comme ça avec lui. Arthur était un de mes bons amis et aussi un ex amour d’été. Nous sommes assez complices – « Du coup, tu t’es pris un jour de repos. Tu as bien raison ! » - Ajoutais-je en réponse au fait que les cours lui prenne la tête. Le pauvre, nous avions presque tous eu deux semaines de vacances en Thaïlande et lui était resté ici.

Je posais mon regard bleus sur lui tandis-ce qu’il se mettait à me questionner. J’avais l’air si tendue que ça ? Soit je sais très mal cacher mes émotions, soit il me connaît trop bien – « Ouais, je vais bien. » - Dis-je en souriant – « En fait, j’ai eu des cours ce matin, mais j’ai l’après midi de libre, alors j’ai décidé de faire un tour en ville et puis comme je passais devant le bar, je suis venu voir si tu bossais aujourd’hui et je t’ai finalement trouvé, même si tu joues les clients cet aprèm. » - Il me proposait ensuite de me payer un verre : « C’est gentil, merci. » - Je me tournais vers le barman – « Je vais prendre un coca cola, s’il te plait. » - Non pas d’alcool pour moi, pas à cette heure, surtout pas avec les cachets que je prenais à en ce moment. Comme quoi, j’ai gardé un minimum de lucidité dans ma connerie.

Arthur ne put s'empêcher d'éclater de rire à la réponse concernant le fait qu'elle n'avait pas put jouer les infirmières et il lui fit un clin d'oeil. C'était aussi pour ça qu'il appréciait Sofia, pour son humour et sa légèreté et le "j'aurai bien aimé" marmonné qu'il ajouta avec un clin d'oeil, fut sa seule réponse. Même s'il n'avait pas été malade, l'idée était plaisante. Il ne répondit rien en revanche, concernant son jour de repos qu'il s'était auto-accordé, encore une fois, cela l'aurait fait revenir sur le sujet qu'il cherchait désespérément à oublier et il n'était pas prêt pour ça encore.

Il l'écouta donner des explications qui lui semblèrent correcte et il la poussa gentiment quand elle fit la remarque qu'elle était venu voir s'il bossait. C'était toujours agréable qu'on pense à vous rendre une petite visite et avec Sofia, que ce soit lui où elle, c'était devenu une habitude depuis quelques temps. Il reposa son regard sur elle en affichant une mine souriante à souhait, le faire sur commande n'était pas un problème pour lui.

Oui non je ne bosse pas ce mois si, il n'avait pas vraiment besoin d'extra, mais je reprends en avril. Alors, quitte à allez dans un bar, autant que ce soit celui auquel je suis habitué.

Le barman s'approcha alors et remit la même chose à Arthur, en regardant ensuite Sofia

Elle prendra un coca s'il te plait.

Le voilà qu'il redevenait poli même si Tommy lui, ne lui accordait pas un mot. Finalement il leva son verre et regarda Sofia

A ton retour du coup ... même si madame la fait sage aujourd'hui.

C'était ironique bien sûr, mais ceux qui cotoyaient Arthur au quotidien comme Sofia le faisait, les petites remarques taquines ne se faisaient rarement attendre.

Je prenais toujours plaisir à passer du temps avec Arthur. Je suis bien contente que nous ayons fini par rejoindre Harvard tous les deux. Je me souviens encore très bien de l’été que nous avons passé ensemble. Les vacances avaient été superbes et j’avais passé la majorité de mon temps là bas avec lui. J’ai de bons souvenirs de nous deux au Canada. Mais bon, ce n’était que des vacances et nous avons dû rentrer chez nous. Nous n’avons pas réussit à garder le contact, mais si la vie nous a séparé une fois, elle nous a aussi fait nous retrouver. Aujourd’hui, nous sommes plus complices que jamais. Je ne retins pas mon sourire à son : « j’aurais bien aimé ».

Les explications que je lui donnais quand à ma présence ici avaient l’air d’être crédible, puisqu’il ne posa pas de question supplémentaire. De toute façon, je n’avais pas vraiment menti. J’avais mon après midi de libre et en voyant la façade du lord hobo, j’avais eu envie de venir voir si il était là. En fait, j’avais juste oublié volontairement de lui expliquer l’épisode de la pharmacie. N’empêche, ce n’est pas dans mes habitudes tout ça. L’autre jour, j’ai aussi un peu menti à Thorn. J’aime pas mentir, mais toutes les vérités ne sont parfois pas bonnes à entendre. Je l’écoutais m’expliquer qu’il ne travaillait pas jusqu'à la fin du mois de Mars et je repris la parole : « Ouais, pourquoi aller ailleurs, surtout quand on peut avoir des conso gratuites ? » - Dis-je avec ironie. En réalité, je ne savais même pas si ils lui offraient ses consommations. Dans un monde en crise et ou tout le monde ne pense qu’a l’argent, c’est peu probable. Je commandais un coca et une fois servie, je levais mon verre aussi : « Comment ça, je joue les sages aujourd’hui ? J’ai toujours été sage enfin… » - Dis-je avec un sourire avant de boire quelques gorgées de coca et de reposer mon verre. C’est vrai comparé à certains, j’étais quelqu’un de plutôt sage. Il le savait et je savais aussi très bien qu’il avait dit ça juste pour me taquiner un peu. Avec le temps, je peux dire que je connais plutôt bien Arthur maintenant – « Alors, comment ça à été ces dernières semaines ? Pas trop long et ennuyeux, j'espère. » - Demandais-je puisqu’il n’était pas parti en Thaïlande, mais je ne voulais pas lui parler de mon voyage là bas. Il ne devait pas avoir très envie de m’entendre lui en parler, alors qu’il l’avait manqué.