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{Locked in Hell ?}
✰ w/ @Nevada Arnault
Encore dans la crypte, je me posais la question de savoir quand la visite allait se terminer. Certes, j'avais été absorbé par les merveilles que l'endroit m'avait apporté, presque contre son gré, mais il fallait un jour penser à rentrer à l'hôtel. Quoique regarder milliers de détails coincés dans la roche du Cimetière No 1 de la Nouvelle Orléans avait quelques choses de captivant. L'histoire, le souffle de centaines curieux comme moi et comme toi, jeune femme aux cheveux bruns, scrutant les plaques du murs d'en face. "Excusez moi, vous êtes de Boston ?" Ca m'étonnerait fortement qu'un.e local.e visite ce genre d'endroit. C'est comme si un parisien voulait visiter le l'Etoile de la Concorde avec plaisir, on n'en voit pas souvent voir pas du tout. Alors oui, j'avais engagé la conversation avec toi. Bien que tu semblais avoir un tout petit accent de quelques choses que je connaissais. Cela semblait si familier et pourtant si caché, presque invisible à l'oreille du plus commun des mortels. Mais je ne suis pas le commun des mortels, on me le rappelle constamment. Et si mon éducation m'a appris quelque chose, c'est que le para-verbale est tout aussi important que les mots que l'on utilise. Alors ma question pris une double casquette : celle de savoir si tu es venue pour les mêmes raisons que moi et si tu viens, au final, d'un autre pays. Parce que si ton accent est discret, le mien l'est beaucoup moins. Est-ce que je bute encore, malgré avoir passé près de 8 ans sur le territoire américain, de la prononciation de certains mots ? Bien sûr. C'est humain après tout. Et, élancé dans une conversation sur la crypte et ses secrets, je n'avais au final pas vu le temps passer. "Je vais y aller, je ne sais pas quelle heure il est par contre." Je remonte les quelques marches en direction de la sortie. Je remonte surtout pour me retrouver en face d'une grille noire, épaisse, lourde et surtout -surtout- fermée à clé. Je tape alors contre la grille qui résonna dans toute la crypte, criant de nous laisser partir. Je regarde alors mon téléphone. 18h46, plus de réseau mais encore 86% de batterie. Ca en est presque incroyable. Et je t'entendis remonter les escaliers en courant. "J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est qu'on est coincé et que personne ne répond. La bonne, c'est qu'on a quelques heures pour apprendre à se connaitre" te lançais-je en me retournant vers ton visage presque angélique, après avoir braillé quelques minutes, en vain. Quelques heures ? Quel naïf j'étais compte tenu qu'on allait y passer une nuit dans cette crypte...
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