LI YI CHU ► liu yangyang

NAISSANCE. Gosse qui voit le jour à Hong Kong. L'exigence qui commence déjà quand son père désire qu'il naisse dans une clinique privée parce que ses enfants doivent avoir les meilleurs soins. Il pousse son premier cri dans un drap blanc, se blottit contre le corps de sa mère. Petit futur héritier qui n'est là que pour reprendre le flambeau familial. ÉDUCATION. Élevé à la chinoise. L'excellence qui est exigé des le plus jeune âge. La bonne conduite impeccable pour ce gamin qui veut aller s'écorcher les genoux dans le bitume, veut aller grimper aux arbres et toucher le ciel du bout des doigts. Gosse qui veut vivre autre chose que les leçons de piano, les cours de langues étrangères. Le gamin qui s'ennuie en regardant son professeur particulier, préfère observer les nuages passer dans le ciel bleu de la journée. Comprend très vite que son paternel veut un fils brillant pas un fils qui rêvasse à sa guise dans son fauteuil. GRANDIR. Il devient le meilleur, partout, tout le temps. Il sourit, est aimable, gentil, cordial. Il est ce qu'on veut de lui. Il se met au sport, commence par entrer dans un club de baji quan dans son école. Club où il deviendra le meilleur élève assez rapidement après avoir déçu son père une fois. Il grandit en se disant qu'au fond, c'est normal. Envie secrètement les autres enfants, les pauvres qui ne se soucient que de pouvoir manger à leur faim. Gamin qui devient grand, ne s'amuse que quand il est à l'école, en dehors des cours. DÉPART. Père muté à Boston. Famille qui suit bien évidemment et c'est une opportunité pour montrer Harvard au gamin qui n'est encore que dans l'enfance. Observe les immenses bâtisses face à lui. Son père qui le flatte. Le meilleur élève dans la meilleure université. Lui s'en fout. Même s'il ne le dit pas. LYCÉE. Les USA c'est pas la Chine. Ici il se sent observer, traqué peut être un peu parfois. Ici, c'est le chinois pas juste un élève. Redouble d'efforts pour se faire apprécier, aimer. Il en vient à fréquenter des filles jolies mais avec un crâne complètement creux. Parce que ça fait monter sa quote. Deux ans qu'il se coltine la même idiote à l'écouter causer de sa vie dont il se fout. Si elle peut lui faire décrocher le titre de roi du bal, ça lui va. AMITIÉ. Heures de colle qui lui tombe sur le coin du nez. Mauvais endroit, mauvais moment. Même s'il ne le montre pas, il est terrorisé à l'idée que son père l'apprenne. Pourtant, c'est là qu'il rencontre la bande, l'amitié qui les lie. Pourtant tous différents, tous complémentaires. L'exaspération qui peut le prendre à tous vouloir les dégager quand il se rend compte qu'il ne peut pas vivre sans eux. Ils le font se sentir normal, intéressant pour son esprit et non son compte en banque. Sa copine qui ne les apprécie pas mais cette fois, il s'en fiche. Il les garde. VIOLENCE. Le secret bien gardé. La chance que ses parents ne le regarde trop peu pour voir quoi que ce soit. Qu'ils soient absents de cet immense appartement terrasse avec jacuzzi qui surplombe Boston. Parfois, quand il rentre à pieds, il est pris en chasse. Maltraité par des types d'un autre lycée. Tabassé au détour d'une rue. La seule qui le sait, sa grande sœur. Celle qui l'aide, cache les preuves avec son aide. Le soigne et le gronde, il devrait se défendre. Il devrait. ÉTRANGE. Le cœur qui tremble parfois à contempler l'inaccessible. Les rêves qui s'étalent dans sa vie, à vouloir aimer une personne qui serait avec lui par amour et non par intérêt. Celui qui se cache, qui ment, qui sourit mais au fond il hurle intérieurement. La vie du gamin riche qu'on envie, espère que les autres soient parfois à sa place. Bientôt l'université à se rapprocher de l'héritage dont il ne veut pas réellement. Se voit devenir peu à peu comme son père.