Dimanche 14 Mars. 11:50 pm
Deux jours que nous étions arrivés à la Nouvelle-Orléans. Deux jours que mon anniversaire était passé sans grande fête. Le pique-nique aurait lieu demain avec mes proches pour marquer le coup. Le jour de mon anniversaire, je m’étais retrouvé en Géorgie avec la grand-mère de Nixon. Cette grand-mère à qui j’avais pu offrir le cadeau de Noël que je lui avais préparé des mois plus tôt. Cette grand-mère à qui j’avais également confié la bague de fiançailles que ma mère m’avait donné. Cette bague que j’avais prévu d’offrir au sexy tatoué et que je ne pouvais plus lui offrir parce qu’il ne faisait plus parti de ma vie. Soupirant, je tapotais sur le comptoir du pub où je m’étais échoué pour quémander un nouveau verre. Aujourd’hui avait été la première journée libre ici. Et, après avoir passé la journée en compagnie de mon copain, je lui avais soufflé que je désirais sortir dans un pub tout seul. J’avais besoin de ce temps seul surtout après ces dernières semaines où je n’avais pas eu l’occasion de me retrouver en tête à tête avec moi-même. J’avais envie de sortir sans sentir un regard désapprobateur sur moi. Je voulais pouvoir lâcher totalement prise ce soir. Ce n’était plus quelque chose que je pouvais faire à Boston sans ressentir de remords. Boston où ma fille se trouvait et où je me sentais coupable de faire la fête les soirs. Boston dont j’étais loin ce soir accoudé à ce comptoir depuis de si longues heures. Les danses s’étaient enchaînées autant que les verres et je finissais par me réfugier dans les toilettes après avoir récupéré un petit sachet de pilules auprès d’un mec que j’avais approché en début de soirée. Je désirais noyer mon quotidien et oublier tout ce qui tournait dans ma tête. Toutes ces angoisses. Toutes ces questions. Toutes ces douleurs. Tous ces souvenirs. Tout ce mal-être. Tout. Fermé dans l’une des cabines, je m’échouais au sol glissant quelques pilules dans ma bouche. Deux ? Trois ? Quatre ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je les prenais et je fermais les yeux attendant de ressentir les premiers effets. Ça ne mettait pas longtemps, sans doute grâce à mon estomac trop vide. Et je me sentais mieux. ELLE se sentait mieux prête à me pousser encore plus dans une déchéance que j’évitais ces derniers temps. Je sortais de la cabine pour glisser mes mains sous l’eau en fixant mon reflet pendant quelques instants. Éteignant l’eau, je portais mes mains glacées contre la peau brûlante de ma nuque et de mon visage désireux de me refroidir de cette soirée endiablée. Une respiration tremblante m’échappait. Et, après un dernier regard dans le miroir, je plongeais dans l’arène de l’oubli et des délices.
La musique m'attrapait me poussant à rejoindre la piste en piquant le verre de n'importe quelle personne qui ne regardait pas. Le manque d’argent me poussait à agir ainsi. Et, de toute façon, il était plus simple de me servir de cette manière que de retourner jusqu’au bar. Je piquais ce verre me foutant de ce contenu et du fait qu’il pouvait y avoir de la drogue à l’intérieur. Je n’y faisait pas attention. Ça ne m’arrêtait pas. Pas au sein de ma folie actuelle. Je portais le verre à mes lèvres grimaçant devant le goût. Damn, c'était quoi ça ?! Je fronçais les sourcils incertain. Je ne parvenais pas à deviner le contenu du verre et pourtant je le terminais en quelques secondes avant de le laisser s’échouer sur n’importe quelle table pour me lancer sur la piste de danse. Les yeux fermés, je suivais le rythme me foutant des regards qui se posait sur moi parce que je riais trop bruyamment ou que je gueulais trop fort. Crevant de chaud, mon haut valsa dans le pub. Je restais torse nu sur cette piste à oublier le monde autour de moi. Des mains glissèrent sur ma peau me faisant sursauter. Un homme me touchait. Un étranger m’approchait. Je tournais à peine les yeux vers lui peinant à garder mes prunelles ouvertes. Et je laissais faire bien trop loin dans ma tête pour me dégager et m’éloigner de lui. Cet homme avec lequel je dansais. Longtemps ? Pas longtemps ? J'en savais rien. C'était flou. Le temps ne semblait plus compter. Je peinais à tenir debout. J'étais fatigué. La drogue avait trop d'effet. J'étais même en train de me demander s'il n'y avait pas eu de la drogue dans le verre que j'avais piqué parce que tout me semblait trop fort. Ou peut-être que j'avais juste trop abusé ce soir. Ouais, ça devait être ça. Je buvais trop. Je n'avais quasiment pas mangé. Et, j'avais pris trop de drogue. Je trébuchais. Mon compagnon de danse souffla qu'un peu de repos allait aider. Il m'entraînait à l'écart de la piste alors que je marmonnais que je n'étais pas d'accord, que je voulais continuer à m'amuser. Mais, je suivais le mouvement et je me laissais faire. J'étais toujours comme ça malgré tout. Soumis. Dominé. Dans un coin du pub, mon dos rencontra le mur froid me poussant à frissonner sous la différence des températures. L'homme rapprocha son corps du mien. Je sentais les mains de l'étranger glisser sur ma peau brûlante. Il marmonnait des paroles à mon oreille. Des paroles que je n’entendais même pas. Je le voyais simplement sourire comme s’il était heureux de partager un instant avec moi. J’étais bien loin de me douter qu’il souriait parce qu'il n'était que ce prédateur certain de m'avoir piégé et qu'il se réjouissait de voir à quel point j'étais loin du monde. Le corps de l'étranger se pressait contre le mien. Ses lèvres s’approchaient des miennes et je secouais doucement la tête pour montrer mon désaccord. Non je ne voulais pas de baisers. Non je ne voulais pas qu’il m’embrasse. Il attrapait alors mes poignets pour bloquer mes mains contre le mur. Je gémissais sous la douleur. Mais, sans la moindre hésitation, je levais la jambe laissant mon genou frapper son entrejambe. Presque aussitôt, l’étranger s’échouait au sol dans un bruit bien trop fort. Et moi, tremblant, je restais contre ce mur sans oser bouger. Sans savoir si je pouvais m’échapper. Sans même en être capable parce que j’avais soudainement l’impression de voir mon père au sol. Un père qui risquait de se relever et de me frapper pour avoir osé le frapper et ne pas m’être comporter sagement.
Deux jours que nous étions arrivés à la Nouvelle-Orléans. Deux jours que mon anniversaire était passé sans grande fête. Le pique-nique aurait lieu demain avec mes proches pour marquer le coup. Le jour de mon anniversaire, je m’étais retrouvé en Géorgie avec la grand-mère de Nixon. Cette grand-mère à qui j’avais pu offrir le cadeau de Noël que je lui avais préparé des mois plus tôt. Cette grand-mère à qui j’avais également confié la bague de fiançailles que ma mère m’avait donné. Cette bague que j’avais prévu d’offrir au sexy tatoué et que je ne pouvais plus lui offrir parce qu’il ne faisait plus parti de ma vie. Soupirant, je tapotais sur le comptoir du pub où je m’étais échoué pour quémander un nouveau verre. Aujourd’hui avait été la première journée libre ici. Et, après avoir passé la journée en compagnie de mon copain, je lui avais soufflé que je désirais sortir dans un pub tout seul. J’avais besoin de ce temps seul surtout après ces dernières semaines où je n’avais pas eu l’occasion de me retrouver en tête à tête avec moi-même. J’avais envie de sortir sans sentir un regard désapprobateur sur moi. Je voulais pouvoir lâcher totalement prise ce soir. Ce n’était plus quelque chose que je pouvais faire à Boston sans ressentir de remords. Boston où ma fille se trouvait et où je me sentais coupable de faire la fête les soirs. Boston dont j’étais loin ce soir accoudé à ce comptoir depuis de si longues heures. Les danses s’étaient enchaînées autant que les verres et je finissais par me réfugier dans les toilettes après avoir récupéré un petit sachet de pilules auprès d’un mec que j’avais approché en début de soirée. Je désirais noyer mon quotidien et oublier tout ce qui tournait dans ma tête. Toutes ces angoisses. Toutes ces questions. Toutes ces douleurs. Tous ces souvenirs. Tout ce mal-être. Tout. Fermé dans l’une des cabines, je m’échouais au sol glissant quelques pilules dans ma bouche. Deux ? Trois ? Quatre ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je les prenais et je fermais les yeux attendant de ressentir les premiers effets. Ça ne mettait pas longtemps, sans doute grâce à mon estomac trop vide. Et je me sentais mieux. ELLE se sentait mieux prête à me pousser encore plus dans une déchéance que j’évitais ces derniers temps. Je sortais de la cabine pour glisser mes mains sous l’eau en fixant mon reflet pendant quelques instants. Éteignant l’eau, je portais mes mains glacées contre la peau brûlante de ma nuque et de mon visage désireux de me refroidir de cette soirée endiablée. Une respiration tremblante m’échappait. Et, après un dernier regard dans le miroir, je plongeais dans l’arène de l’oubli et des délices.
La musique m'attrapait me poussant à rejoindre la piste en piquant le verre de n'importe quelle personne qui ne regardait pas. Le manque d’argent me poussait à agir ainsi. Et, de toute façon, il était plus simple de me servir de cette manière que de retourner jusqu’au bar. Je piquais ce verre me foutant de ce contenu et du fait qu’il pouvait y avoir de la drogue à l’intérieur. Je n’y faisait pas attention. Ça ne m’arrêtait pas. Pas au sein de ma folie actuelle. Je portais le verre à mes lèvres grimaçant devant le goût. Damn, c'était quoi ça ?! Je fronçais les sourcils incertain. Je ne parvenais pas à deviner le contenu du verre et pourtant je le terminais en quelques secondes avant de le laisser s’échouer sur n’importe quelle table pour me lancer sur la piste de danse. Les yeux fermés, je suivais le rythme me foutant des regards qui se posait sur moi parce que je riais trop bruyamment ou que je gueulais trop fort. Crevant de chaud, mon haut valsa dans le pub. Je restais torse nu sur cette piste à oublier le monde autour de moi. Des mains glissèrent sur ma peau me faisant sursauter. Un homme me touchait. Un étranger m’approchait. Je tournais à peine les yeux vers lui peinant à garder mes prunelles ouvertes. Et je laissais faire bien trop loin dans ma tête pour me dégager et m’éloigner de lui. Cet homme avec lequel je dansais. Longtemps ? Pas longtemps ? J'en savais rien. C'était flou. Le temps ne semblait plus compter. Je peinais à tenir debout. J'étais fatigué. La drogue avait trop d'effet. J'étais même en train de me demander s'il n'y avait pas eu de la drogue dans le verre que j'avais piqué parce que tout me semblait trop fort. Ou peut-être que j'avais juste trop abusé ce soir. Ouais, ça devait être ça. Je buvais trop. Je n'avais quasiment pas mangé. Et, j'avais pris trop de drogue. Je trébuchais. Mon compagnon de danse souffla qu'un peu de repos allait aider. Il m'entraînait à l'écart de la piste alors que je marmonnais que je n'étais pas d'accord, que je voulais continuer à m'amuser. Mais, je suivais le mouvement et je me laissais faire. J'étais toujours comme ça malgré tout. Soumis. Dominé. Dans un coin du pub, mon dos rencontra le mur froid me poussant à frissonner sous la différence des températures. L'homme rapprocha son corps du mien. Je sentais les mains de l'étranger glisser sur ma peau brûlante. Il marmonnait des paroles à mon oreille. Des paroles que je n’entendais même pas. Je le voyais simplement sourire comme s’il était heureux de partager un instant avec moi. J’étais bien loin de me douter qu’il souriait parce qu'il n'était que ce prédateur certain de m'avoir piégé et qu'il se réjouissait de voir à quel point j'étais loin du monde. Le corps de l'étranger se pressait contre le mien. Ses lèvres s’approchaient des miennes et je secouais doucement la tête pour montrer mon désaccord. Non je ne voulais pas de baisers. Non je ne voulais pas qu’il m’embrasse. Il attrapait alors mes poignets pour bloquer mes mains contre le mur. Je gémissais sous la douleur. Mais, sans la moindre hésitation, je levais la jambe laissant mon genou frapper son entrejambe. Presque aussitôt, l’étranger s’échouait au sol dans un bruit bien trop fort. Et moi, tremblant, je restais contre ce mur sans oser bouger. Sans savoir si je pouvais m’échapper. Sans même en être capable parce que j’avais soudainement l’impression de voir mon père au sol. Un père qui risquait de se relever et de me frapper pour avoir osé le frapper et ne pas m’être comporter sagement.
@Caesar Falls
(Neal T. Hood-Spritz)