((holmund)) fire walk with me

Malgré la fatigue visible sur son visage, Rosamund était toujours aussi parfaite. La robe, la coiffure, le manteau tombant impeccablement. Tout était dans l'ordre des choses ; apparence sans faille pour camoufler l'envers du décor craquelé. Vie instable et solitude qu'elle retrouve au moment où elle entre dans son immeuble luxueux. Du moins, qu'elle pense retrouver. La peur déforme son visage quand elle entend des gloussements en provenance de sa chambre. Les battements de l'organe principal pulsent jusque dans ses oreilles. Ses mains resserrent leurs emprises sur le sac à main et sur le téléphone portable. Elle pénètre en silence dans l'appartement en baladant ses pupilles angoissées sur l'intérieur immaculé jusqu'à pousser doucement la porte de sa chambre où un couple semble prendre du bon temps entre ses draps. Elle n'en croit pas ses yeux et si pendant quelques secondes, elle ne sait comment réagir, l'instant d'après, la voilà en train d'assener des coups de sac à main au jeune homme pour qu'il disparaisse. " Sortez de chez moi ou j'appelle la police " qu'elle menace d'un regard mauvais, le masque essayant de camoufler la peur.

@Holden Bishop

@Rosamund Hayes | Appartement luxueux que j’avais repéré quand je faisais des visites plus tôt dans le mois. J’en avais profité pour faire un double des clés, histoire d’y emmener une ou deux filles, afin de passer du bon temps. Ouais, c’était le genre de trucs dont il fallait profiter un max quand on a le statut d’agent immobilier, non ? Alors j’avais emmené cette fille jusqu’ici, légèrement surpris d’y voir des affaires mais sans m’y attarder plus longtemps. Après tout, c’était possiblement pour faire du home staging, et ça faisait vendre plus facilement. Quoi qu’il en soit, la soirée se passait plutôt bien, on avait même fini assez rapidement dans la chambre à coucher, les vêtements qui jonchaient le sol tandis qu’on s’amusait sous les draps. Seulement, c’était sans compter une troisième personne qui se rinçait l’œil. La seconde d’après, je me prenais des coups de sac à main, qui faisaient mal quand même ! « Aïe, aïe ! Arrête toi là ! » Mon bras se tendait pour me protéger du moindre nouveau coup, quand la fille avec moi se mettait à crier, de peur, de honte..? J’en sais rien et je m’en fous. « Qu’est-ce que TU fais chez moi plutôt ? » Autant mentir, j’avais les clés. Et j’avais pas fermé la porte, donc tu avais pu rentrer comme tu voulais et faire comme si c’était chez toi et que c’était pas le cas. Et aussi je voulais pas casser mon coup avec la blondinette.

L'endroit rassurant et paisible n'était plus. Des bruits parasites se dégagent en provenance de la chambre et il s'en faut pas plus pour faire naitre la panique chez la brune. Le tout dissimulé sous un masque d'impassibilité. Si la froideur marque ses traits, la demoiselle serrait les poings pour ne pas que tout son corps se mette à trembler dans des spasmes incontrôlables. Une fois devant le spectacle, au seuil de la chambre, Rosa ne peut faire autrement que de laisser sa surprise transpirer pendant une fraction de seconde. Juste avant qu'elle ne vienne se saisir de son sac à main pour frapper l'homme se trouvant dans son lit, en train de s'adonner à des aux plaisirs de la chair avec une demoiselle. Sang froid impeccable, regard meurtrier et menaces à l'appuie, l'inconnu ne perd pas de temps à réagir, ne s'attendant certainement pas à trouver quelqu'un ici, pourtant... « Aïe, aïe ! Arrête toi là ! » Certainement pas qu'elle allait arrêter Rosamund. Non, elle allait continuer jusqu'à ce que mort s'en suive. Elle n'avait que faire des hurlements de la troisième personne, elle continuait de déployer sa violence jusqu'à ce que la voix masculine se fasse entre à nouveau. « Qu’est-ce que TU fais chez moi plutôt ? » Elle pouffe de rire comme si elle voulait lui cracher au visage. " Chez toi ? Avec mes affaires... Avec mon nom sur le bail. Abruti ! Dégage de chez moi ! " qu'elle termine avec force avant de tourner son regard vers la nana. " Appelle les flics, il te prend pour une conne. " Les hommes, tous les mêmes.

@Rosamund Hayes | Se prendre des coups de sac, c’était pas prévu dans mon planning du soir. En réalité, je voulais simplement passer du bon temps avec cette fille sans qu’on vienne me faire chier. C’était loupé puisque je me prenais bel et bien des coups de sac à main dans la tronche, agrémentés de menaces. Je tentais la menace à mon tour, insinuant que c’était chez moi, parce que j’allais pas me laisser faire comme ça, comme si de rien était. « J’ai pas vu de bail en rentrant ici moi ! Et comment t’expliques que j’ai les clés ? T’as pu rentrer facile parce que c’était encore ouvert ! » Ouais, je m’empêtre dans mon mensonge et ça me faisait bien rire intérieurement. Sauf les coups portés à mon encontre mais c’était encore une autre histoire. « Fais pas attention à ce qu’elle dit, elle est totalement folle. Peut-être une voisine mal lunée » que je disais à ma conquête du jour. « Bon, tu peux dégager et aller retrouver ton vrai appart ? Tu nous as interrompu »

Tout cela était à peine croyable. Rosamund s'avançait dans un cauchemar à mesure qu'elle franchissait les pièces de son appartement. Deux inconnus avaient pris place dans son intimité, entre les draps de son lit. De toutes les réactions les plus improbables, elle n'avait pas imaginé un instant qu'elle serait de ceux qui franchirait les étapes avec courage et idiotie, préférant donner des coups de sac à main plutôt que de battre en retraite et d'appeler la police de toute urgence. « J’ai pas vu de bail en rentrant ici moi ! Et comment t’expliques que j’ai les clés ? T’as pu rentrer facile parce que c’était encore ouvert ! » Le masque froid ne pourra pas cacher la surprise plus longtemps. Elle n'en croyait pas ses oreilles, ni ses yeux. Et pendant un instant, le mensonge toxique faisait renaitre des souvenirs douloureux, l'amenant à se poser des questions sur sa propre présence en ces lieux, brouillant sa propre réalité. Elle ne trouvait rien à y répondre parce qu'une vague de panique commençait à la submerger, la clouant sur place pendant que tu essayais de convaincre ta conquête de rester. « Bon, tu peux dégager et aller retrouver ton vrai appart ? Tu nous as interrompu » Son regard s'assombrit aussitôt qu'elle reprend vie, ses mains tremblantes s'agitent pour montrer la sortie et elle hurle à plein poumon : " SORTEZ DE CHEZ MOI ! " Le pire dans tout cela, c'est qu'elle était la première à quitter la pièce, attrapant son téléphone pour composer un numéro d'urgence.

@Rosamund Hayes | Une tentative de manipulation comme une autre. Mais j’avais des preuves tangibles dans tous les cas. Des preuves irréfutables qui me permettaient d’avoir la main sur la situation et te faire passer pour une folle furieuse qui s’était tout simplement trompée d’appartement. Putain mais quelle idée aussi de pas regarder si c’était habité. J’étais con sur ce coup, mais j’étais prêt à mener le mensonge jusqu’au bout, quitte à me faire taper sur les doigts. Tu étais cependant en colère, sous le choc de tout ça et possiblement que la furie allait très vite s’emparer de ton corps. C’était vraiment pas impossible, vu la tête que tu faisais. Mais quand je te suggérais de quitter les lieux, tu entrais dans une rage folle. Tu quittais la pièce, téléphone en main, sans trop que je sache ce que tu comptais faire. J’indiquais à ma compagne du soir de se rhabiller, que c’était mieux pour elle de s’en aller pour que je puisse régler ça tout seul comme un grand. Elle m’écoutait et en très peu de temps, elle avait quitté les lieux. Je te rejoignais bien assez vite, rhabillé. « Ok, ok, calme toi, elle est partie, je m’en vais aussi. Je pensais l’appartement vide mais appelle pas les flics » Ouais, prise de conscience soudaine, je ne voulais pas retourner en taule. Quand même, c’était pas cool d’aller jusque là.

Elle ressort de sa chambre telle une tornade, fuyant en direction de la pièce de vie principale pour retrouver ses esprits. Il fallait qu'elle gère cette situation sans que ça ne dégénère et, hurler n'était peut-être pas la meilleure idée. Seulement, la peur prenait possession de son corps, rendant ses actes spontanés et effaçant le masque impénétrable qu'elle abordait d'ordinaire. Le portable à la main dont l'écran affiche le numéro de police, c'est seulement pour que tu finisses par comprendre que tu vas trop loin dans ses limites à elle. Rosamund cherchait à transmettre sa peur par tous les moyens, tout en se rassurant par la même occasion. La fille part à toute vitesse et toi, tu déboules peu de temps après, habillé. « Ok, ok, calme toi, elle est partie, je m’en vais aussi. Je pensais l’appartement vide mais appelle pas les flics » Elle recule d'un pas pour garder des distances convenables tandis que ses yeux ahuris te scrutent avec appréhension. " Donne-moi mes clés ! " qu'elle balance fermement sans raccrocher son téléphone pour autant. " Les clés, tu te barres et je raccroche. " Un deal est un deal.

@Rosamund Hayes | Il n'y avait plus que toi et moi à présent et tout ce que je voulais, c'était d'éviter un drame qui pourrait m'envoyer de nouveau en prison. Je ne voulais clairement pas y retourner, c'était l'enfer là-bas. Alors je tentais la conciliance, peut-être même qu'on va se lier d'amitié, toi et moi. Oui bon, c'était sûrement trop tôt pour toi d'envisager ça mais imagine. Je te tendais les clés pour que tu puisses les récupérer, comme dans le deal que tu proposais. « Tant que t'appelles pas les flics et que tu parles de ça à personne » J'allais me barrer oui, t'en fais pas pour ça. Toute personne normale aurait kiffé avoir un beau gosse comme moi dans son lit en rentrant du taff. Pourquoi pas toi ? « T'es sûre tu veux pas boire un verre avec moi ? » Je tentais, sait-on jamais.

Aussitôt le deal annoncé, tu tends les clés de l'appartement à la brune qui les attrape en les arrachant presque. Elle retrouve le contrôle de la situation et déjà elle se sent mieux Rosamund. Sa respiration se veut plus calme, tout comme les battements de son cœur qui se font plus discrets. « Tant que t'appelles pas les flics et que tu parles de ça à personne » Elle est une femme de parole et elle a raccroché, sous tes yeux. Cependant, elle tient fermement le téléphone, parce que tu n'as pas encore complètement accompli ta part du marché. « T'es sûre tu veux pas boire un verre avec moi ? » - " Noon ! " qu'elle s'insurge presque en fronçant les sourcils, le regard noir. Bien sûr que non, elle ne voulait pas. " Tu as l'âge de boire au moins ? Tu ressembles à un gosse. " Autant dire les choses.

@Rosamund Hayes | J’étais au moins rassuré que tu n’appelles pas les flics. Même si, en vrai, je n’avais aucune certitude que tu allais tenir parole. Tout ce que je voulais, c’était n’avoir plus aucun problème avec la justice. C’est pas pour autant que je m’assagissais, hein. Les problèmes et moi, c’était une grande histoire d’amour. Mais ouais, si je pouvais éviter de me retrouver dans une cellule, ce serait quand même idéal. Ta réponse à ma proposition de boire un verre était si immédiate, si spontanée que je comprenais tout de suite que tu ne voulais vraiment pas. « Dommage » que je dis en haussant les épaules. « Qu’est-ce que ça peut t’faire, tu veux même pas boire avec moi » Les yeux qui roulent vers le ciel avant de me diriger vers la sortie. « Tant pis pour toi, tu loupes une bonne occasion de prendre ton pied »