Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié [Sarah]

Sarah & Ksenia

J'avais passé ma fin d'après midi à ranger de fond en comble la petite chambre de la Lowell House que j'occupais, j'étais tout simplement surexcitée, je ne tenais plus en place ! Ce soir je passais la soirée avec Sarah et autant le dire j'en avais grandement besoin ces derniers temps, la plupart des autres étudiants étaient partis au Spring Break en Thaïlande, ils avaient une chance en or, mais les trois quarts ne s'en rendaient même pas compte, pour eux tout ça était normal ils avaient toujours vécu dans le luxe. Je les enviais et je n'avais pas honte de le dire... Heureusement pour moi il me restait ma Sarah, mais l'arrivée du Spring Break annonçait également l'année qui n'allait pas tarder à se terminer, j'allais devoir repartir pour la Pologne.
Certes j'avais le mal du pays, mais je m'étais vraiment attachée aux autres élèves d'Harvard et j'avais l'impression de ne pas avoir vécu cette année comme je l'aurais dû, d'avoir loupé certaines choses, je n'avais plus envie de partir, je n'avais plus envie de les quitter...
Sarah, mon soleil, ma meilleure amie, Candice à qui je devais prouver qu'elle pourrait danser à nouveau, je ne pouvais pas la laisser gâcher son talent comme ils m'avaient laissé gâcher le mien, et bien sur il y avait Sander...
Je me laissais retomber sur le lit en poussant un long soupir, Sander... Il était juste parfait, avec ses défauts, il fallait bien l'avouer mais, enfin c'était Sander... Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis, ça avait toujours été ainsi, ma raison me hurlait de le fuir, que ce comportement était malsain autant pour lui que pour moi pourtant je continuais à m'accrocher.... Le cœur vous fait parfois faire des choses étranges...

Enfin pour le moment le temps n'était pas à la déprime ! Je me relevais et m'empressais de sortir diverses petites choses à grignoter et les installer sur la petite table basse de la chambre, il manquait encore quelque chose.... Ah oui ! En deux petits saut je me retrouvais devant mon mini frigo et en sortait une petite carafe d'un cocktail que j'avais préparé la veille.
Il ne manquait plus que l'invitée à présent ! J'avais bien une demie heure d'avance, Sarah n'était pas encore prête d'arriver, je pris donc mon nécessaire de toilette et une serviette avant de me précipiter sous la douche, ça me rafraichirait les idées !
Je passais un temps infini sous la douche, si bien que cette fois j'étais vraiment à la bourre !! Sans même prendre le temps de me sécher correctement ni de me rhabiller je parti à la course rejoindre ma chambre, Sarah devait probablement être déjà là à m'attendre devant la porte !
Et s'il y avait bien une chose que je détestais par dessus tout c'était bel et bien les gens qui étaient en retard ! Alors je vous laisse imaginer dans quel état cela me mettait si c'était moi la personne en retard... Les cheveux encore humides et ma serviette autour du corps je finis enfin par atteindre le couloir, la jolie brune était là, sans même réfléchir j'accélérais ma course et lâchais toutes mes affaires au sol avant de sauter sur mon soleil !

« Sarrrrrrrrrrrrrrrrrah ma chérrrrrrrrrie!! »

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J'avais fais du bénévolat toute l'après midi. Je savais que j'étais invitée chez Ksenia ce soir pour profiter un peu d'un moment entre filles mais il était encore tôt et les beaucoup de soupes restaient encore dans mon panier. J'aimais le bénévolat. Certains disent que c'est une perte de temps, et c'est d'ailleurs ce que me répète souvent mon père mais pour moi ça avait beaucoup de sens. Je veux dire, quand j'étais petite, on a eu un moment des problèmes d'argent, et certains soirs, j'ai ressenti la faim. Et sans mentir je trouve que c'est la sensation la plus affreuse que le corps peut ressentir. Le ventre se crampe, empêche de réfléchir et on ne pense plus qu'à ça. J'étais donc vraiment heureuse de distribuer des vivres quelques soirs par semaines sans rien demander en retour. Même si je ne gagnais pas d'argent, je gagnais le sourire des gens. Ça a l'air de rien, mais un sourire peut réchauffer votre journée et la rendre ainsi meilleure. Moi mes aprems de libres étaient rythmées par mes heures de passages dans les rues. Parfois je m'arrêtais pour parler avec quelques sans abris pour prendre de leurs nouvelles et leur remonter le moral. Et quelque fois, le simple fait de leur remonter le moral, redressait par la même occasion le mien.

J'avançais près de la camionnette de ravitaillement et écrivait sur un carnet en notant le nombre de panier repas que j'avais donné et je souris en notant le nombre 56. J'avais fais du bon boulot et j'étais vraiment fier de moi. Je faisais un signe de la main au directeur de l'association et levais le pouce vers le haut pour lui dire que mon rapport était bon. Consciente qu'il était déjà un peu tard, je pressai le pas et arrivai très vite chez moi. Je me douchais, me maquillais et atterrissais chez mon amie. Je toquai à la porte et la belle brune m'accueillit avec un grand : "« Sarrrrrrrrrrrrrrrrrah ma chérrrrrrrrrie!! »" accompagné de son accent de l'est. Je lui souris de mes dents blanches et m'avançais vers elle pour lui faire un câlin. Je rentrais chez elle, en lissant ma robe à bustier noire de mes deux mains et commençait déjà à blablater.
" Mon dieu ce que tu m'as manqué ! Avec les cours ces derniers jours j'ai eu du mal à venir te voir. Je suis désolée".

En rentrant je vis qu'elle avait disposé des petits trucs à grignoter sur la table à mon intention.
" Puis tu sais, je fais beaucoup de bénévolat ces temps ci "Je lui souriais encore, je savais qu'elle au moins elle comprenait pourquoi je faisais ça.

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Sarah & Ksenia

Après avoir longuement étreint ma brunette préférais je me reculais de quelques pas et la reluquais de haut en bas un petit sourire aux lèvres.

« Mon dieu ce que tu m'as manqué ! Avec les cours ces derniers jours j'ai eu du mal à venir te voir. Je suis désolée. »

« Ce n'est rien j'ai été quelque peu débordée aussi ! Toujours aussi belle ! Désolé je ne suis pas vraiment présentable à côté de toi. »

Je lui souris et me poussais pour la laisser entrer dans ma modeste chambre, ce n'était pas du grand luxe mais j'avais tenter au maximum de rendre cet endroit le plus accueillant et chaleureux possible, après tout j'avais un an à passer ici alors il valait mieux que je m'y sente plus ou moins chez moi... A
peine avait-elle mis un pied dans ma chambre que Sarah se mit à parler :

« Puis tu sais je fais beaucoup de bénévolat ces temps-ci. »

Tout en l'écoutant j'entrepris de m'habiller, je n'avais absolument aucun complexe avec elle, elle était comme une sœur, comme une partie de moi-même au fond alors me retrouvée complètement nue à côté d'elle ne me dérangé pas le moins du monde. A présent en sous-vêtements je me mis à farfouiller dans mon armoire afin de dégoter quelque chose d'à peut près potable, je finis par en sortir une robe rouge coquelicot assez simple mais que j'aimais particulièrement, elle me rappelait le premier justaucorps que mes parents m'avaient offert.

« C'est une qualité bien rare de nos jours que l'altruisme, la Quincy House est faite pour toi il n'y a pas à en douter, mais fais attention à toi tout de même Sarah. »

Je rajouter sur un ton plus mélancolique :

« Surtout que d'ici peu je ne serais plus là pour « veiller » sur toi... »

Des larmes me montèrent aux yeux en pensant que l'année n'allait pas tarder à prendre fin, il ne me restait plus que quatre petits mois et je n'avais encore trouvé aucun moyen d'obtenir de quoi rester étudier aux États-Unis, cette année avait probablement était la plus belle de toute ma vie mais aussi la plus enrichissante... Je n'avais pas encore parlé à Sarah de ce petit problème qui commençait à prendre de plus en plus d'ampleur à mes yeux. Je m'empressais d'essuyer les larmes qui s'aventuraient aux coins de mes yeux et ravalais ma tristesse avant de faire mon plus beau sourire à mon amie.

« Dis Sarah, la prochaine fois emmènes moi avec toi, depuis le temps que nous parlons d'y aller ensemble, cette fois faisons le ! Et puis ça nous fera un bon souvenir de plus ensemble ! Bon je m'excuse par avance hein mais les petits fours tu le sais c'est pas vraiment mon fort, ça sera probablement immonde comme d'habitude, mais j'ai prévu le coup j'ai acheté deux trois douceurs histoire que tu ne repartes pas le ventre vide en disant que je ne suis pas capable de recevoir mes invités ! »

Si tôt dis je m'empressais de lui tendre un verre rempli de cocktail.

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Elle avait l'ai très contente de me voir et n'arrêtait pas de sourire comme si ma seule présence égayait sa journée toute entière. Elle me dit que j'étais toujours aussi belle, ce qui me fit sourire et achevait sa phrase en disant qu'elle n'était pas présentable comparée à moi. Je riais devant sa bétise et lui répondais qu'elle n'avait rien à m'envier, voir qu'elle était même plus belle que moi. Elle m'écoutait parler, toujours silencieuse et entreprenait même de s'habillait devant moi. Je détournais un peu les yeux à mesure qu'elle se découvrait pour mettre une jolie robe rouge.

« C'est une qualité bien rare de nos jours que l'altruisme, la Quincy House est faite pour toi il n'y a pas à en douter, mais fais attention à toi tout de même Sarah. »

Le fait qu'elle me dise ça ne m'étonnais même pas puisque Ksenia était tout à fait du genre à s'inquiéter pour moi. Je l'aurais bien vu aller chez les Quincy plutôt que les Lowell mais sa maison allait bien à son âme d'artiste. Je souriais :

« Tu sais très bien que je fais attention, puis tu sais, ces gens là, ils ont besoin de moi. Je veux dire... quasiment personne leur donne encore des pièces. Je sais que c'est la crise, lachais-je indigné mais c'est pas un euros qui va leur trouer une deuxième fois les fesses ! »

Je riais de la connerie que je venais de dire et continuais à la dévorer des yeux. Depuis petite j'avais toujours autant été attirée par les filles que par les garçons mais je ne l'avouais en général pas aux gens qui m'entouraient, tout simplement parce que c'était encore souvent mal vus. Je ne l'avais même pas encore dis à Ksenia, je décidais donc d'arrêter de la regarder avec autant d'insistance. Elle avait fini d'enfiler sa belle robe rouge lorsqu'elle me répondit que de toute manière elle ne serait bientôt plus là pour veiller sur moi. Cette phrase eut l'effet d'un coup de fouet et je restais dans le silence pendant deux secondes.

« Je … je ne comprends pas. Qu'est ce que tu veux dire ? » demandais-je.

Alors que je posais cette question, je vis que Ksenia avait les larmes aux yeux. Il y'avait manifestement quelque chose qu'elle refusait de me dire.

« Dis Sarah, la prochaine fois emmènes moi avec toi, depuis le temps que nous parlons d'y aller ensemble, cette fois faisons le ! Et puis ça nous fera un bon souvenir de plus ensemble ! Bon je m'excuse par avance hein mais les petits fours tu le sais c'est pas vraiment mon fort, ça sera probablement immonde comme d'habitude, mais j'ai prévu le coup j'ai acheté deux trois douceurs histoire que tu ne repartes pas le ventre vide en disant que je ne suis pas capable de recevoir mes invités ! »

Je souriais alors que j'avais la bouche pleine des friandises qu’elle avait disposé sur la table et j'avalais pour lui dire que je serais vraiment heureuse de partager un moment comme ça avec elle puisque ces moments étaient mes préférés et que Ksenia était la personne avec qui je me sentais le plus proche. Elle me prévint aussi de son talent de cuisinière qu'elle qualifiait de médiocre et je lui répondis alors que ce n'était pas vrai, que j'aimais beaucoup sa cuisisine.

« Il y a un peu de l'est dans ta cuisine, elle me fait toujours voyager. C'est pour ça que je l'adore . Mais tu ne m'as pas dis, pourquoi ce serait un de nos derniers moments ? Tu veux partir d'harvard ? »

Je m'asseyais près de la petite table histoire de continuer à m’empiffrer.

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Sarah & Ksenia

J'avais fait comme si je n'avais entendu sa question lorsque Sarah m'avait énoncé qu'elle ne comprenait pas, ce soir devait être une bonne soirée, je n'avais nullement envie de casser l'ambiance, mais la fin de l'année arrivée à grands pas, c'était indéniable. J'enchainais directement avec la nourriture et le reste, j'avais dans l'espoir qu'elle n'y fasse pas attention ou du moins qu'en changeant de sujet, elle pense à autre chose et parte sur une nouvelle discussion, mais c'était mal connaître Sarah, elle aussi avait son côté buté...
Lorsque la brunette m'annonça qu'elle serait ravie de partager ce moment avec moi je déposais un bisou sur sa joue avant de me servir à mon tour et commencer à grignoter.

« Il y a un peu de l'est dans ta cuisine, elle me fait toujours voyager. C'est pour ça que je l'adore . Mais tu ne m'as pas dis, pourquoi ce serait un de nos derniers moments ? Tu veux partir d'Harvard ? »

Je laissais échapper un petit rire cristallin en l'entendant parler de ma cuisine et prenais place à côté d'elle. Il était rare que les gens d'ici apprécient la cuisine slave, mais Sarah n'était pas vraiment américaine après tout, la France, j'en avais souvent entendu mon père en parler, mais tout deux avaient une manière bien différente d'en parler, quand il s'agissait des récits de Sarah cela ressemblait à un pays merveilleux et bien peu différent de la Pologne en soit, quand il s'agissait de mon père, ses récits étaient tout autres, beaucoup plus négatif... Il faut dire que la vie d'une enfant du pays et d'un travailleur émigré ne devait pas franchement être la même non plus, les préoccupation ne devaient pas être les mêmes...
Une nouvelle fois j'aurais souhaité éviter son interrogation, mais visiblement j'en avais trop dit cette fois et j'allais bien être obligée de lui en parler à présent...

« Être dans le besoin je sais ce que c'est, je connais cette sensation atroce de ne pouvoir subvenir ne serait-ce qu'aux besoins minimum... C'est pas la joie alors quand je vois le nombre de personne dans cette situation ici, je trouve juste ça affolant, au fond je m'en veux même d'avoir tout ça, ma chambre, les études ici, mon petit boulot... J'ai du mal à comprendre comment c'est encore possible quand on voit comment certaines personnes étalent leur richesse à la vue de tous, comme si elles ne pouvaient vivre qu'en se sentant supérieurs par rapport aux autres... Ces gens là sont juste pitoyables, il faudrait qu'il ne passe ne serait ce qu'une seule journée et qu'ils voient quelle vie ils mènent... »

Oui une fois de plus j'avais tenté de détourner l'attention, de parler d'autre chose, j'étais comme ça au fond, j'avais peur, et lorsque j'avais peur je tentais de voir le malheur et la peine que les autres pouvaient ressentir pour oublier la mienne, me disant qu'il y avait toujours bien pire ailleurs...
Je finis par laisser échapper un long soupir et posais ma tête contre son épaule tout en fixant une friandises que je faisais tourner entre mes doigts, je restais silencieuse quelques instants avant de finir par parler :

« Je suis venue ici grâce au programme d'échange Erasmus, sans lui je n'aurais jamais eu les moyens de venir ici... L'année touche à sa fin et... je vais devoir repartir là bas. Je n'en ai pas envie, je me sens bien ici et puis il y a toi et... Et Sander aussi même si c'est un con je crois que, que je l'aime bien tu vois... Harvard fermera ses portes pour les vacances d'été, je n'aurais pas de toit, je n'ai pas les moyens d'avoir un appartement, et même si c'était possible je ne pourrais pas renouveler mon inscription puisque je n'ai aucun document me donnant le droit d'étudier ici plus d'un an... Sans compter que vu l'administration américaine et ma difficulté à parler cette langue je n'ai pratiquement aucune chance d'obtenir quoique ce soit... »

J'engloutissais ma friandise et m'essuyais les doigts avant de me mettre à jouer avec l'une des mèches de cheveux de mon soleil.

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Elle n'avait pas l'air de vouloir me dire pourquoi il fallait qu'elle parte d'Harvard et continuait de paler en espérant que je ne comprenne pas son stratagème, mais elle savait que je la connaissais bien et que je comprenais exactement ce qu'elle essayait de faire. Elle rit quand lorsqu'elle entendit le compliment sur sa cuisine mais son sourire retombait aussitôt. Elle commença à me parler de la misère des autres pour détourner le sujet mais je compris que la sienne était égale à celles dont elle parlait.

Elle ne voulait juste pas me l'avouer. Je savais qu'elle n'avait pas la nationalité américaine mais je pensais qu'elle avait un visa spécial ou un titre de séjour pour rester le temps de ses études mais elle me répondit qu'en vérité elle était venu grâce à Erasmus et que l'année scolaire touchait à sa fin, qu'elle n'avait donc bien sur pas les moyens de se payer un logement pendant les grandes vacances. Je savais que l'université fermait ses portes en été et en réfléchissant bien je me suis rendu compte que j'étais dans la même merde que Ksenia. Je regardais pensivement le sol, la bouche pleine et me suis rappelée que j'avais encore des économies de côté et que si on bossait toutes les deux pendant les vacances, on pourrait carrément prendre un appart pour toute l'année.

" - Dis Ksenia, j'ai une idée mais je sais pas si tu vas être d'accord. Crois pas que je te fais de la charité hein mais j'ai des économies et si on travaille à deux pendant les grandes vacances on pourrait se prendre un deux pièces sans problèmes. Sache que je suis dans la même situation et je n'ai pas envie de retourner en france durant ces vacances. "

Je m'imaginais déjà la vie à deux, moi et Ksenia partageant tout. Et oour tout dire, ça me donnait bien envie. Je me suis toujours bien entendu avec elle et partager le même logement ne pourrait que nous rapprocher. D'autant plus que ces temps ci, je commençais à ressentir beaucoup de choses pour Ksenia. Je me levai pour prendre un verre dans un petit placard et me servit de l'alcool. J'adressai un hochement de tête vers elle pour savoir si elle en voulait aussi.

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Sarah & Ksenia

Sarah resta à son tour silencieuse quelques instants après que je lui ai exposé mon « petit » problème, je relâchais la mèche de ses cheveux et me laissais aller de nouveau contre elle. Elle était un peu comme mon rayon de soleil, comme ma meilleure amie même si je n'étais pas certaine de savoir de quoi il s'agissait réellement, elle allait me manquer, énormément me manquer, elle aussi avec son drôle de petit accent français lorsqu'elle ne faisait pas attention...
Finalement elle finit par reprendre la parole et me proposer quel chose d'improbable à mes yeux :

« Dis Ksenia, j'ai une idée mais je sais pas si tu vas être d'accord. Crois pas que je te fais de la charité hein mais j'ai des économies et si on travaille à deux pendant les grandes vacances on pourrait se prendre un deux pièces sans problèmes. Sache que je suis dans la même situation et je n'ai pas envie de retourner en France durant ces vacances. »

J'écarquillais les yeux au fur et à mesure que la jeune fille débitait ses paroles, je me redressais quelque peu et la fixais avec attention. Ce qu'elle me proposait n'était pas bête, et je dirais même tentant, mais ça ne résolvais pas le fait que je ne possédais aucune carte me donnant le droit de rester étudier en Amérique, Harvard me permettrait il de reprendre mes études même en temps que clandestine ? A vrai dire je n'en savais rien, une chose était certaine cela ne dérangerait pas mes patrons, ils seraient même probablement des plus heureux de ne pas avoir à payer des charges patronales !
J'esquissais un petit sourire avant de me jeter sur elle et de la prendre dans mes bras, je la relâchais presque aussi vite et me rasseyais sagement sur les fesses la fixant encore quelques instants un petit sourire toujours présent sur mes lèvres.

« Ça serait juste absolument génial !! Et puis j'ai commencé à mettre de côté aussi avec mon boulot de serveuse... Après il faut juste que quelqu'un accepte de nous louer un appartement, remarque deux étudiantes de la prestigieuse université d'Harvard ne devraient pas avoir de problème... »

Je levais les yeux et la regardais se lever et aller se servir directement dans un placard me tirant un nouveau petit sourire. Vivre ensemble ce n'était peut être pas une mauvaise idée, de toute façon c'était déjà plus ou moins le cas, lorsque Sarah venait ici, c'était un peu comme si elle était chez elle, elle connaissait les lieux par cœur, elle n'avait pas besoin que je lui indique où se trouvait chaque chose et il en était de même pour moi lorsque j'allais la voir dans sa propre « maison ».
La brunette se servit un verre d'alcool et m'adressa un signe de tête pour me demander si j'en désirais également un, je hochais en signe d'approbation et me levais à mon tour pour me rapprocher d'elle, je tendis la main pour prendre mon verre tout en ajoutant :

« A notre prochaine cohabitation, na zdrowie ! »

Je levais mon verre et le bu cul sec avant de le jeter par dessus mon épaule, un vieux réflexe d'une vieille coutume, un bruit de verre brisé ne tarda pas à se faire entendre, je laissais échapper un petit « oups » avant de me mettre à rire et de me retourner pour ramasser les morceau de verre brisé.
Un morceau vint se ficher dans la paume de ma main, je n'y fis pas attention et jetais les morceaux avant de me passer la main sous l'eau pour enlever le sang coulant de ma petite coupure.

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Elle avait l'air contente que je lui propose cette alternative mais elle semblait pourtant quelque peu angoissée. Avait t'elle peur qu'on ne s'entende pas si on se côtoyait tous les jours ? Elle avait écarquillée les yeux et m'avait regardé avec attention pour ensuite me dire qu'elle trouvait mon idée géniale. Elle émit tout de même le problème de trouver un appartement qui accepterait des étudiantes. Je souriais car des étudiantes d'Harvard ça ne se refusait pas dans le coin. Alors que je buvais une gorgée de ma main droite, je cherchais un autre verre de ma main gauche pour servir Ksenia. Elle s'approcha de moi pour me prendre le verre et annonça d'un air officiel et fêtard un « A notre prochaine cohabitation, na zdrowie ! ».

Elle avait l'air très enthousiaste puisque son sourire ne la quittait plus. Comme à son habitude, il bu le liquide alcoolisé d'un trait et balança le petit verre par dessus son épaule ; un coutume de chez elle. Elle se rendit compte que son réflexe avait fait des dégâts et lâcha un rire qui entraîna le mien sans mesure. Ksenia ramassa tout de même les bouts de verre qui jonchaient au sol, je me baissai donc pour l'aider lorsque celle ci se coupa le doigt et alla vers l'évier pour le mettre sous l'eau. J'arrivai près d'elle et la regardai dans les yeux.

« Tu sais que l'eau sur une plaie ouverte ce n'est pas bon ? Le sang sort encore plus vite de la plaie. »

Sur ses mots je coupai le robinet et lui prit son doigt afin de le poser au creux de mes lèvres. Je lui suçai un peu, pour que le sang s'arrête après ma pression. Je me rendis vite compte que mon comportement était déplacé et qu'elle aurait pu faire ça avec son doigt seule. Mais je ne regrettais pourtant pas mon geste et m'approchai d'elle encore d'un pas, de sorte à ce que la distance qui nous séparait soit infime. Je ne voulais pas la forcer mais j'avais vraiment envie d'elle et décidai de prendre les devants quitte à me faire repousser. J'attrapai alors sa nuque de la main droite et posai mes lèvres sur les siennes en espérant qu'elle se laisse faire.

[ Hors rp : désolé j'avais des épreuves blanches et j'ai préféré privilégier mes études ♥ pardonnes moi ]

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