ANOUK-B. DESCHAMPS ► liza serpova

Je serais bien incapable de te dire la vérité sur mon histoire. J’ai toujours tout foiré, rien que de me regarder ça me donne envie de gerber. Attendez. Je reviens. Voilà c’est fait. Je me dégoute au plus haut point, ce n’est pas forcément mon physique, non, ça peut aller de ce côté-là. Et puis je ne serais pas aussi narcissique si je ne m’aimais pas. Ce sont juste mes actes, mes pensées. Comment j’ai pu mentir à ce point ? Et je m’étonne d’être seule, tout le temps. Bien fait pour magueule. Sale blonde. Ou plutôt décolorée. Tu m’as bien regardé ? Toi, comment tu me trouves ? Pas de mots. Je m’en doutais, bon tu veux en savoir plus sur moi ? Je ne te garantie pas de vrais faits, de vrais gestes et une totale innocence, je ne pourrais plus changer maintenant.
Petite, on pouvait me trouver adorable, mais bien souvent on me traitait de peste. J’ai toujours eu un don pour faire envier ou faire chier le monde, c’est dans ma nature apparemment. Tirer les cheveux de mes camarades était une passion, je rêvais de leur arracher. De la jalousie ? Très certainement. Me prenant pour la reine de la récréation je faisais presque peur, mais j’ai été invité à tous les anniversaires des autres morveux. J’ai du en choquer plus d’un, ils doivent se souvenir de moi en se remémorant leurs années maternelles et primaires et j’avoue que l’idée ne me déplait pas. Comme on dit, que l’on parle de moi en bien, ou en mal, l’important c’est qu’on parle de moi. Dès le collège je me prenais en photo comme les grandes, ajustant des pauses qui peuvent choquer pour mon âge et j’adorais ça. C’était plus grand le collège, je ne connaissais pas tout le monde mais ça avait été une bonne expérience. Enfin, pour moi, pas pour mes camarade une seconde fois. Je faisais courir des rumeurs plus dingues les unes que les autres, je me sentais forte. C’est de la que j’ai commencé à mentir sur tout. Le mensonge me procurait cette adrénaline et cette force que personne ne pouvait m’enlever. J’étais invisible. Et même si parfois je me faisais prendre la main dans le sac, je mentais encore et toujours.
J’ai couché avec un de mes professeurs au lycée, il était jeune et mignon. Je n’avais évidemment pas réussi à garder le secret et je l’ai accusé de viol. Je suis ignoble, et pourtant je n’avais aucune rancœur. C’est que ça devait se passer comme ça. Je suis une fille à problème, encore aujourd’hui, mais mon agressivité s’est transformé depuis quelques années. En anorexie mentale. Pas besoin de vous sortir la description de wikipédia. Ca se voit.

-Alinéa- Je ne vous ai pas parlé de mes parents encore. Les pauvres. Ils sont complètement dépassés et depuis toujours. Ils ne comprennent rien, pourtant j’ai essayé de leur parler. Je ne suis pas de mauvaise foi, mais ils ne m’ont pas écouté et on préféré fermer les yeux. Moi j’ai fermé mes lèvres. A tout. J’ai une sœur, toute petite qui prend mon exemple. Malheureusement. Je suis la cause de ses excès aussi et c’est la chose que je regrette le plus. Elle m’admire pourtant je ne suis pas un modèle, au contraire. Elle est mon reflet de ce miroir, j’aurai tellement aimé qu’elle devienne ce que je n’ai jamais été : mignonne, naïve et adorable. Elle est ma seule raison de vivre, celle pour qui je dois rester. Au faite, je suis à moitié française, même si j’ai toujours vécu aux USA, j’ai pas une tête d’américaine. Ou peut-être de Californienne, mais qu’importe.
Je suis nulle en relation amoureuse. Je ne profite même pas de mon vagin pour me taper tous les mecs qui me plaisent non, et puis de toute façon ils me font trop mal. Je ne sais pas leur résister. Dans une relation je ne suis ni fidèle ni digne de confiance. Je vole. Le volage. On peut me comparer à toute les salopes du monde ce n’est pas pour ça que je passerai sous le bureau si c’était le seule moyen de devenir danseuse professionnelle. A moins que. Je ne serais pas assez forte pour lui dire d’arrêter ou de ne pas me faire ça. Je me tais comme je fais d’habitude et je subis bien souvent.
Aujourd’hui, je suis tout sauf une femme saine, je n’ai plus une aussi grande gueule que dans ma jeunesse, on va dire que ma force s’est affaiblit. Dans tous les sens du terme. Je souffrais de solitude chez moi et j’ai décidé de partir vivre dans le trou du cul du monde. Au du moins ce qu’on m’en a raconté. Mais je suis surprise d’y voir autant de monde, tous malades. C’est peut-être ce qui va me sevrer. En attendant je subis.

Alors tu m’as cru ?