(celestia) well i feel everything

Ce n'est pas parce que tu es idiote, c'est juste parce que tu n'as pas voulu le voir, l'accepter, l'admettre. Que c'était bel et bien elle, qu'elle faisait officiellement son retour dans ta vie en ayant décidé d'entrer dans ta maison la pforzheimer house. A chaque nouvelle année, son fantôme du passé ? Après @Rosalia C. Borgia qui a brisé ton couple l'an dernier, voici désormais Céleste qui elle a brisé ton cœur il y a bien des années ? Pourquoi ce retour, pourquoi la pforzheimer, pourquoi pas un seul pas vers toi, toutes ses questions et bien d'autres se bousculent sans cesse dans ta tête depuis plusieurs jours déjà. C'est aujourd'hui que t'as décidé d'aller chercher les réponses, quitte à devoir les lui arracher. Tu entres dans le grand hall de la maison, est absolument sure qu'elle s'y trouve car tu viens de vérifier sa géolocalisation sur son meetsa. C'est pas la première fois que tu la croises depuis quelques semaines, c'est la première fois pourtant que t'oses tenir le regard et attirer le sien lorsque ton ton siffle comme un venin "Céleste."

Dissertation enfin bouclée pour mon cours de management de la qualité et du tourisme durable, je quitte la salle d’étude de la pfo après y avoir passé quelques heures, avec cette impression d’avoir la tête qui va exploser incessamment sous peu. Un petit détour par la cuisine pour récupérer – et croquer dans – une barre énergétique que j’ai laissé traîner sur l’îlot à mon arrivée, et me voilà dans le hall, en train de fouiller dans mon nouveau sac. J’y range la pochette contenant cette fameuse dissertation sur laquelle je planche depuis presque deux semaines, puis sors un cachet que je coince entre mes lèvres le temps de mettre la main sur ma bouteille d’eau. Il va falloir que je songe à faire un tri dans mes affaires, parce qu’il y a vraiment tout et n’importe quoi dans ce sac… Je ronchonne quelques secondes avant de trouver l’objet de mon désir éphémère. Alors que j’avale le comprimé, je manque de m’étouffer quand Katalia Borgia apparaît dans mon champ de vision. Peu à peu, la nervosité me gagne mais je ne laisse rien transparaître. Cela fait un bon moment qu’on ne s’est pas retrouvées seules au même endroit, sans qu’il n’y ait personne autour de nous – pas de foule, ni d’autres pfos à l’horizon. Juste elle et moi.
« Katalia. Et dire que la dernière fois que ça n’avait été qu’elle et moi, c’était le jour où je me suis transformée en monstre proférant des atrocités à son égard. Le jour où j’ai mis un terme à notre amitié pourtant si parfaite et fusionnelle. Mais je dois montrer que ça ne m’atteint pas. Parce que ça ne m’atteint pas. Tu voulais quelque chose ? »

Cà fait déjà des années et pourtant une partie bien enfui en toi reconnait encore sa voix. Elle ne le sait pas mais elle est à la fois la raison et la cause de pourquoi t'es toujours méfiante avec les autres encore aujourd'hui. La raison pour laquelle tu connais pleins de gens, que t'es populaire et que t'aimes te montrer, mais que tu comptes tes seuls vrais amis sur les doigts des deux mains. Elle était l'amie la plus précieuse au monde que t'avais après Meluzine, et elle t'a tout arraché, tout retiré du jour au lendemain. Son amitié, sa considération, même ta confiance en toi car pendant longtemps et encore aujourd'hui tu t'es toujours demandé pourquoi. Les mots durs ils sont restés dans ta tête, tu t'en souviens encore comme si c'était hier. T'as pas la personne la plus rancunière du monde, pourtant une chose est sure, elle a été l'une de tes plus grandes déceptions. Son ton est aussi sec que le tien, est-ce que t'es vraiment surprise ? non. Qui se ressemble s'assemble il parait, du moins c'était le cas à l'époque. "te demander par quel espèce de culot t'as pu penser que t'étais la bienvenue ici." ici dans cette pièce, ici à la pforzheimer house, ici dans ta vie.

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée face à face avec Katalia. Et elle n’a pas changé, depuis notre dernière confrontation, il y a pratiquement six ans. Toujours aussi bien coiffée et pomponnée, mais jamais dans l’excès. Toujours apprêtée à la perfection, à la pointe de la mode. Toujours cet air de reine et de battante dans le regard ; air qui peut en insupporter ou en effrayer plus d’un alors que, quand on la connaît, on se rend compte qu’elle est beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que la façade érigée avec le plus grand soin. Sur ce point, nous nous sommes toujours ressemblées. Des jumelles, presque. Nous nous sommes toujours cernées et comprises. Certains diraient même que nous étions peut-être trop similaires, mais ils se trompent. Car, contrairement à moi, Katalia n’aurait jamais fait ce que j’ai pu lui faire. Et elle s’en souvient – ça s’entend, ça se voit. Ça me donne des frissons dans le dos. Mais comme on me l’a toujours appris, je ne dois pas montrer mes faiblesses. Jamais. Alors j’assume mes gestes et mes paroles passés, me tiens droite et lui fais face.
« Ce n’est pas une histoire de culot, ma chère. Je suis là où je dois être. Là où je veux être. Les regards se tiennent, s’affrontent, sont à la limite de se fusiller. Si tu parles de la pfo, je te signale qu’en tant que présidente, tu aurais pu m’empêcher de l’intégrer. À moins que ça ne soit qu’un titre et que tu n’aies pas tant de pouvoir que ça ? Ou peut-être que ça nuirait à ta réputation, si tu devais refuser un étudiant dans ta confrérie ? »

Le culot s'appelle Céleste. La provocation prend les traits de son visage. T'as toujours été bien plus blessée par ceux que tu laissais approcher au plus près, et Céleste fait bel et bien partie de cette liste de déceptions survenues avec le temps. Tu ris doucement, légèrement provocatrice, roulant des yeux au ciel et soufflant à ses mots. Ceux qu'elles provoquent te font penser à Rosalia, presque un an auparavant, elle avait eu les mêmes et déjà cette fois là tu ne t'étais pas démontée. Tu ne te démontes jamais devant tes ennemies, peu importe la place qu'ils ont bien pu avoir dans ton cœur par le passé. Tu tiens son regard clair avec le tien, le monde autour disparait et même les témoins au loin doivent ressentir toute l'électricité qu'il y a dans l'air. Honnêtement si ça te tenait qu'à toi, elle n'aurait jamais été en mesure de mettre un seul pied à la pfoho, mais Ottis est bien moins nerveux que toi sur ce genre de décision. C'est à la promesse que t'as faite à celui qui compte le plus à tes yeux qu'elle doit sa présence ici ; mais à une quelconque faiblesse de ta part, ou un manque de pouvoir, rien de tout cela. "ça peut toujours s'arranger tu sais." tu la piques en retour avant de continuer "mais je suis bien plus intelligente que ça, je peux vivre ma vie sans avoir en virer tout ceux qui peuvent me poser la moindre difficultés." pas comme elle, en soit. Y'a aussi et surtout ce fameux adage qui te tient : soyez proche de vos amis encore plus de vos ennemis. Et si accepter Céleste à la pfoho veut aussi dire pouvoir la garder à l'œil, tu prends. "t'es vraiment pas prête à découvrir ce qui va bien pouvoir t'arriver si t'oses me chercher..." tu souffles doucement en venant finalement planter ton regard mauvais dans le sien.

Bien sûr que Katalia pourrait s’arranger pour me virer de la Pforzheimer House. J’ai beau l’agacer à propos de son rôle de présidente de la confrérie, je ne suis pas stupide pour autant. Mais je ne peux pas m’empêcher de l’attaquer en retour car c’est mon mécanisme de défense. Celui que j’ai adopté dès le collège, quand il a fallu que je fasse mes preuves face à des adolescents plus âgés qui ne supportaient pas mon nom de famille, ma richesse, mon destin. Celui que j’ai dû perfectionner au fil du temps, avec lequel j’ai appris à vivre. Un mécanisme de défense qui m’a toujours suivi et collé à la peau, et ce n’est certainement pas maintenant que je vais m’en débarrasser. Parce que je vis dans un monde de requins, tous prêts à m’arracher n’importe quelle partie du corps pour en faire ce qu’ils veulent – surtout quand j’ai le dos tourné, quand je m’y attends le moins. C’est là que ça détruit, que ça fait un mal de chien. Alors quand on me pique, je pique aussi. Quand on montre les crocs et qu’on m’attaque, je fais de même. Je façonne une certaine image de moi-même que les autres doivent gober. Et ça, Kat' le sait mieux que personne. Enfin, Katalia. J’ai perdu le droit d’utiliser ce surnom quand je l’ai chassée de la plus horrible des façons. Quand je l’ai écartée brutalement de ma vie, un jour alors qu’elle ne s’y attendait pas, la laissant emporter avec elle le bagage de nos souvenirs, de ce qu’on était et de tout ce qu’elle sait à propos de moi. Alors évidemment qu’elle sait comment m’attaquer et me faire mal. Avec le recul, ce n’était pas malin de ma part - mais ça aussi, c’était un moyen de me défendre, de me protéger. Ça, Katalia ne le sait pas. Et elle ne le saura jamais.
« Donc, je te pose des difficultés ? Tu me flattes, Katalia. J’espère que je ne te décevrai pas. Un petit sourire malicieux (et probablement très énervant) se dessine sur mes lèvres. Puis je lève les yeux au ciel, faisant tourbillonner le restant d’eau dans ma bouteille en l’agitant légèrement, comme si la situation commençait à m’ennuyer. Je ne suis pas venue dans cet état d’esprit, rassure-toi. En revanche, il semble que ce soit plus le tien. Et tu sais pertinemment que je ne me laisserai pas faire, surtout si tu m’attaques. Cherche-moi, et tu me trouveras. »
Et elle le sait mieux que personne.

T'as pas le temps pour ça, t'as vraiment pas la tête pour ça. Devoir subir et gérer les petits problèmes d'égo de Céleste, pas pour toi surtout que t'as toujours détesté le conflit. T'es une fille de l'ombre toi, qui fait des grands sourires et des coups bas par derrière. Votre lot quotidien de l'époque avec Rosalia et surtout toutes les filles pendant ta période lycée. Pourtant là avec Céleste devant toi, il faut croire que tous tes vieux démons trouvent le moyen de remonter à la surface. C'est pas juste une envie de lui en mettre plein la tête, c'est surtout une envie de lui faire comprendre qu'elle est loin d'être la bienvenue par ici et que t'es loin d'en avoir fini avec elle. Pourtant au fond bien enfuie, une part de toi se demande pourtant : à quoi bon ? Pour avoir été capable de te faire ce coup-là il a plusieurs années, tu doutes que cette conversation change quoi que ce soit de son côté. Mais au moins tu l'as dit, t'as juste fait les choses pour toi. T'as pas plus envie que ça de passer encore une fois pour la présidente qui gueule à la pforzheimer house, surtout après cette histoire avec @Theodora Pasquier où vous en étiez même venues aux mains au beau milieu du grand hall… Alors plus posée, plus mature (t'auras jamais terminé de te lancer des fleurs) tu décides de garder une certaine contenance. "bien évidemment que tu me poses des difficultés. tous les cafards me posent des difficultés." tu retorques froidement, ignorant son sourire présent dans l'unique but de te narguer. "tiens tiens, c'est vraiment pas ce que tu m'as dit la dernière fois." Elle a voulu fuir comme une lâche, et maintenant elle veut que tu la cherches, revirement de situation et tu commences à t'énerver et t'impatienter de cette "conversation". T'as envie qu'elle déguerpisse le plancher. Au fond t'es blessé, parce que les souvenirs remontent, et encore aujourd'hui tu ne comprends pas comment tout a pu basculer aussi vite.

Finalement, je me serais bien passée de cette altercation avec celle que je considérais comme l’une de mes plus précieuses amies avant. Parce que je ne m’attendais pas à ressentir tout ça, au fond de moi. Je sais qu’après ce jour fatidique, Katalia a commencé à me vouer une certaine haine – entièrement justifiée et compréhensible. Car je suis loin d’être une idiote ; j’étais bel et bien consciente des répercussions que mes paroles allaient avoir, la haine et la rancœur étant les premières sur la liste. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si violent, émotionnellement parlant. Après lui avoir craché toutes ces horreurs au visage, j’avais coupé les ponts avec elle. Plus aucune interaction permise, que ce soit verbalement ou virtuellement. Plus rien du tout. Aujourd’hui, c’est la première réelle confrontation, et rien ne m’avait préparée à ce flux intérieur d’émotions toutes aussi contradictoires les unes que les autres. Je les ignore du mieux que je peux, les empêche de me consumer comme elles le font d’habitude, affrontant cette ancienne amie, en lui souriant de façon à la provoquer, à jouer avec ses nerfs. Mais elle est douée, Katalia. Elle fait tiquer mon sourire le moment où elle ose me comparer à un cafard. Honnêtement, la revoir de si près alors qu’il y a plus qu’une distance entre nous, ça fait mal ; mais putain, ce que la situation est agaçante.
« Tu me déçois, principessa. J’aurais pensé que tu te serais renouvelée et améliorée au niveau des insultes, depuis tout ce temps. J’arque ensuite un sourcil, la regarde d’un air franchement étonné. Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Après, si tu veux t’accrocher à ça parce que tu as mal vécu ce qu’il s’est passé la dernière fois, libre à toi. Je ne vais pas t’en empêcher. »
Évidemment, qu’elle l’a mal vécu. Je l’ai vu. Je les ai vus, les traits de son visage qui changeaient. Je l’ai vue, l’incompréhension dans son regard. La tristesse, aussi. J’ai vu, tout ça. Et j’ai fait en sorte de montrer que cela ne m’atteignait pas. Il semble que ça ait marché – ou nous ne serions pas là aujourd’hui. Je tousse légèrement avant de ranger ma bouteille dans mon sac, lui tournant à moitié le dos.

Assurément que cela t'aurais fait ni chaud ni froid si ça avait été quelqu'un d'autre, n'importe qui d'autre. Mais c'est Céleste. Et sont détendeurs du pouvoir de te faire mal tout ceux à qui t'as offert ta confiance et ton amour sans concessions. Cette histoire date honnêtement, et ces dernières années tu avais même un peu oublié que la blonde avait pu faire partie de ta vie. Mais le fait de la revoir là, à la pforzheimer house, chez toi, ça fait remonter tellement de souvenirs mais surtout tellement de rancœurs. "faut croire que la personne la plus douée en insultes que je connaisse est partie sans se retourner. j'avais plus personne sur qui prendre exemple niveau langue de pute." tu soupires longuement, complétement lasse de cette conversation. T'es déjà en train de porter ton attention ailleurs, sur les autres pfos qui passent. S'il y a bien quelque chose que tu détestes encore plus qu'elle à cet instant, c'est le fait de te faire remarquer dans le mauvais sens du terme. Toi t'es celle qui aime être regardée, admirée pour les bonnes raisons. Pas pour des embrouilles ou des dramas, tu détestes ça. Et après t'avoir brisé le cœur, il est hors de question qu'elle brise ta réputation de parfaite présidente que tu cherches à te forger coute que coute. Pourtant tu penches légèrement la tête, de quoi baiser la voix pour que seule elle ne puisse t'entendre "tu sais quoi ? j'en ai marre d'être polie. juste, va de faire foutre Céleste, hors de ma vue." Tu lui lances un regard noir et tournes les talons, prends le grand escalier sans te retourner histoire d'aller ruminer mais surtout tenter de réparer ton cœur blessé.

Personne la plus douée en insultes. Langue de pute. Des insultes qui fusent, tout comme le reproche du fait que je sois partie sans me retourner. Je les mérite et je m’en doutais, mais ça change de ce à quoi elle m’avait habituée par le passé. Surtout que je n’avais pas encore affronté cet aspect de Katalia. Pour apaiser cette vive douleur qui croît de seconde en seconde, j’encaisse en repensant à ce que nous avons été. Des amies proches, plus que proches. Si complices, si fusionnelles. Elle se hissait presque au même rang qu’Alizée, tout comme je me hissais presque même rang que Meluzine. Regret qui perce un peu plus mon cœur, tandis que je me pince les lèvres pour penser à une autre douleur plutôt que celle qui secoue mes émotions. Je ne prête pas attention aux pfos plus ou moins indiscrets, me concentre plutôt sur son regard empli de ressentiment et sur son murmure. Cette fois, c’est elle qui prend les choses en main et qui sort une insulte qui m’est destinée. Cette fois, c’est elle qui tourne les talons et qui s’en va. Situation inédite, car c’est moi qui, généralement, pars en premier. Retournement de situation également, car la dernière fois, c’est moi qui ai heurté son cœur avec certaines paroles avant de partir sans me retourner. Aujourd’hui, c’est elle. Dans une moindre mesure au niveau des paroles – même si son ton et son regard en disent plus que long. Mais c’est bel et bien elle qui part sans se retourner, cette fois. Et ça me prend au dépourvu, me bouscule. Me donne le sentiment de ressentir un semblant de ce qu’elle a enduré la dernière fois.
« Kat… »
Surnom que je n’ai plus le droit d’employer qui s’échappe tout de même en douceur de mes lèvres, avant que je ne me mordille la lippe inférieure. Non Céleste, la ferme. Ne t’attarde pas. Ne t’accroche pas à cette lueur d’espoir qui se meurt. Peut-être qu’au fond de moi, j’espérais que le temps avait fait son travail. Que de l’eau avait coulé sous les ponts, comme on le dit si bien. J’espérais mais, en même temps, je savais qu’il ne fallait pas que je me voile la face. Aujourd’hui, je suis sage et préfère souffler un bon coup, comme pour me débarrasser de toutes ces sensations intérieures oppressantes, comme pour soulager ces gros maux de tête qui sont revenus – ou, plutôt, qui ne sont jamais partis. Aujourd’hui, je préfère la laisser partir.