(Tom & Neal) Can I warm you up?

Est-ce que je m’attendais à recevoir les lèvres de Tom contre les miennes ? Non. C’était une surprise totale d’autant plus que j’étais persuadé qu’il ne ressentait plus la moindre envie à mon égard. Persuadé de n’être devenu qu’un ami dont il n’avait plus envie. Persuadé de n’être qu’un mec lambda qui savait l’aider mieux que d’autres simplement. Ses lèvres s’échouaient sur les miennes et je me laissais happer dans le baiser sans réfléchir. Parce que c’était Tom. Parce que ça faisait du bien. Parce que c’était apaisant dans le flot incessant de problèmes qui cognaient de tous les côtés. Je plongeais dans ce rapprochement laissant l’une de mes mains glisser sur la hanche du jeune homme. Et soudainement… Plus rien… Le néant absolu… Le vide… La solitude… La douleur… Mes yeux s’ouvraient rencontrant un Tom qui s’éloignait rapidement de moi. Et les mots tombaient trop vite me poussant à secouer la tête en soufflant « Hé, hé, hé… » pour tenter de le calmer. Je voyais son regard affolé. Je voyais à quel point il avait du mal à respirer. Je voyais à quel point il semblait vouloir s’éloigner. Soupirant, ELLE se mettait à dire qu’il réagissait comme ça parce que j’étais répugnant et je me résignais. Me remettant sur pied, je me glissais aux côtés de Tom pour l’aider à se relever tout en murmurant « Y a pas de mal Tommy… Tout est ok… Ça va… » Je ne le regardais pas et les mots rassurants passaient entre mes lèvres. Ces mots pour lui dire que ce baiser n’était rien. Que ce n’était pas grave du tout. Que ce n’était pas une connerie. Glissant son bras autour de mon cou, je l’aidais à se remettre sur pied lui jetant des coups d’œil pour être sûr qu’il pouvait tenir. Une fois sur pied, j’avançais lentement pour quitter la salle de bain en demandant « T’veux aller où ? La chambre ? Le canapé ? La cuisine ? Dehors » parce que je ne savais pas ce que mon Sweetheart désirait faire à présent.

Mon Sweetheart m’avait embrassé de façon inattendue et je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne parvenais pas à sentir la moindre colère tandis que ce baiser faisait remonter les souvenirs à l’intérieur de mon esprit. Les souvenirs de cette première nuit que nous avions partagé et au cours de laquelle la timidité et l’hésitation de Tom avaient vivement cogné. Je ne voulais pas qu’il replonge dans un tel comportement. Je ne voulais pas qu’il se bride et se prive en pensant qu’il agissait mal. Puis, merde, j’étais à blâmer pour avoir répondu à ce baiser. J’étais à blâmer parce que j’étais en couple et je plongeais totalement dans ce baiser. J’avais toute ma tête et je glissais dans la tromperie. J’y glissais vivement rapprochant Tom de moi et envisageant peut-être déjà d’obtenir un corps à corps sur le sol de cette salle de bain. Heureusement pour moi, pour nous, Tom s’était éloigné laissant les mots glisser. Des mots qui me filaient la gerbe parce que ça nous faisait revenir en arrière. Des mots que je m’empressais de stopper pour tenter de mettre fin à la panique qui montait chez mon Sweetheart. Me remettant sur pied, les mots rassurants m’échappaient et je tentais de m’en convaincre aussi. Ce baiser n’était qu’un égarement. Ce n’était qu’un contact bref sans la moindre conséquence. Aidant Tom à se remettre sur pied, je tentais de savoir où il voulait aller tout en avançant dans l’appartement. Le choix mettait de longues minutes à tomber m’obligeant à rester sur place trop longtemps. Finalement la réponse tombait. Nous nous dirigeons vers le salon et Tom s’écroulait dans le canapé. Je restais debout hésitant face à lui. Est-ce que je devais partir et le laisser ? Est-ce que je devais appeler du renfort pour m’éclipser ? Ou est-ce que je devais rester sans connaître la possible fin de cette soirée ? La décision n’était pas mienne. Tom me suppliait de ne pas le laisser attrapant mon poignet et j’acquiesçais soufflant un « J’te laisse pas… » alors que je me laissais tomber sur le canapé à ses côtés. L’attirant contre moi pour que sa tête repose sur mon torse, mes doigts se glissaient sous son haut caressant doucement son dos. De haut en bas. De bas en haut. Et je murmurais doucement « Ça va aller Sweetheart… Tout ira bien… » avec le fol espoir de l’aider à se calmer et peut-être de le conduire dans les bras de Morphée dont il avait tant besoin.

J’avais longuement hésité sur ce que j’étais censé faire à présent que Tom se retrouvait dans le salon installé – enfin plutôt totalement avachi – sur le canapé. Je ne savais plus réellement où se trouvait ma place ou ce que le jeune homme pouvait bien attendre de moi. J’avais peur que les choses dérapent un peu trop et qu’il soit fâché après moi. J’avais peur que les choses déraillent encore plus et que plus rien n’aille. Cependant, je ne pouvais pas me résoudre à abandonner mon Sweetheart ici alors qu’il était si brisé. Je refusais de le faire tandis qu’il me suppliait de ne pas le laisser en attrapant mon poignet. Je me laissais alors tomber à ses côtés acceptant de ne pas le laisser. Je l’attirais tout contre moi laissant mes doigts glisser sous son haut pour caresser sa peau avec douceur. Les mots rassurants quittaient mes lèvres comme si j’espérais ainsi parvenir à le pousser à s’endormir. Cela aurait été la meilleure solution pour tout le monde non ? Peut-être ouais. Mais, ce n’était pas la solution qui s’offrait à moi. Le silence s’installait, mais la respiration apaisée et les ronflements n’arrivaient pas. Non. La voix de mon Sweetheart résonnait de nouveau alors qu’il me confiait son envie me lançant un regard en coin. Oublier tout ça ? Comment voulait-il faire pour oublier tout ça ? De l’alcool ? De la drogue ? Oh… Du sexe ? Le jeune homme venait s’installer sur mes genoux me suppliant de lui faire oublier tout ça. Mes mains s’étaient posées par automatisme sur ses hanches tandis que mon regard cherchait le sien. Incertain. Perdu. Pas sûr de moi. Je voulais des mots plus clairs. Je voulais une demande précise. Alors, sans repousser mon Sweetheart et sans le quitter des yeux, je demandais « Comment veux-tu que je te fasse oublier Sweetheart ? » Qu’il me dise précisément ce qu’il voulait pour que je ne me fasse pas de fausses idées ou interprétations. Je voulais l’aider et non pas le pousser à se sentir encore plus mal en commettant un faux pas. Ma langue glissait sur mes lèvres. Je le fixais silencieusement dans l’attente de cette réponse qui saurait m’orienter correctement.