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@Baker Ridley-B. Assise sur ma chaise de bureau, le regard dans le vide, je pince l'arrête de mon nez et soupire doucement. Je ne sais plus quand je suis arrivée là, sur quel dossier je bosse et encore moins quelle heure il est. Tout passe si vite et si lentement à la fois et quand la pénombre s'installe sur Boston, mes vieux démons remontent à la surface. Et avec eux, leurs millions de questions dont je n'ai pas envie de connaître les réponses, sous aucun prétexte. Mon téléphone sonne et je réponds en appuyant sur la touche 'haut parleur' pour ne pas avoir à bouger ni à coller le combiné contre mon visage. " Madame Marriott-Wildingham, je voulais juste vous prévenir que je quitte le bureau " C'est la douce voix de mon assistant qui résonne dans mon bureau et je dois dire que je l'aime, celui là. Il est de l'autre côté du mur mais il préfère m'appeler que m'importuner. " Quelle heure est-il Samuel ? " Que je demande rapidement et quand il m'apprend qu'il est déjà vingt et une heures, je grogne légèrement, laissant mon corps tomber vers l'avant. " Rentres chez toi et à demain " Et sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, mon index met fin à l'appel. Je reste dans le silence quelques minutes avant de me décider à me relever, rassembler mes affaires et quitter le bureau. De toute façon, il n'y a plus rien de productif qui sortira de mon petit esprit pour aujourd'hui. Je réajuste mon manteau dans l'ascenseur et vérifie rapidement les messages sur mon téléphone. Mon frère va bien, le petit est de sorti, Eden est en pleine forme. Et il manque toujours un signe de vie, celui de mon meilleur ami. Puisqu'il a besoin de temps et d'espace, je décide de lui en laisser et d'accepter ses demandes, bien que ça me coûte chaque jour un peu plus. J'en vérifie même notre conversation pour être sûre que je n'ai pas loupé sa réponse à la tenue de princesse de Thaïs de ce week end. Mais rien. Absolument rien. Le néant. J'enfonce mon cellulaire dans mon sac à mains, le visage baissée et quand je relève les yeux, j'entre en collision avec un jeune homme. Ma main se pose sur son épaule et alors que je m'apprête à lui hurler dessus et lui demander de regarder où il va - alors que c'est moi qui est en tord mais ça, plutôt mourir que de l'avouer - je reconnais son visage et son regard. " Baker... Quel plaisir de te voir " Que je souffle, aussi réelle que fausse. " Que fais-tu ici aussi tard ? " Il n'y a pas que Marriott dans cet immeuble mais tout de même. Je me recule doucement et lui souris. J'ai envie de l'étriper comme j'ai envie de discuter avec lui. " Tu as déjà mangé ? J'allais me diriger vers le petit restaurant asiatique au bout de la rue. Tu m'accompagnes ? " S'il y a bien une chose que j'ai appris dans la vie c'est qu'il faut garder ses amis proches de soi... Et ses ennemis encore plus.
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