Samedi 23 Janvier.
J’offrais un doux sourire rassurant à mon copain tandis qu’il quittait mon appartement afin de se rendre au Sun Rock où il comptait travailler une partie de l’après-midi. Je lui offrais ce sourire pour lui prouver que tout irait parfaitement bien pour moi même si j’étais tout seul. Même s’il n’était pas présent à mes côtés pendant de longues heures. Même s’il me laissait derrière avec mes démons. Je lui offrais ce sourire pour apaiser l’inquiétude qui cognait peut-être en lui. Après tout, Mio Amore avait de bonnes raisons d’être inquiet. La semaine que nous avions passé avait été merdique. J’avais été malade au point de devoir passer de longues heures à l’hôpital. Malade au point de dormir des journées entières et de ne pas être foutu de faire quoi que ce soit d’autres. Et, même si j’allais mieux à présent, il y avait toujours de quoi s’inquiéter à mon sujet. Moi le gamin cabossé qui ne savait pas être normal. Depuis mon retour d’Italie, les cauchemars et les crises s’étaient intensifiées. Plus présentes. Plus violentes. Il était rare que je passe une journée tranquille. Il était rare que tout aille parfaitement bien pour moi plus de quelques heures. Pourtant, alors que Lukas quittait mon appartement, je lui offrais ce doux sourire pour le rassurer et l’aider à se concentrer sur son travail. Mon sourire s’effaçait dès que la porte se refermait et je m’appuyais contre cette dernière en soupirant. Faire semblant… Je savais manier l’art depuis des années. Je savais duper les personnes qui m’étaient chères. La preuve je savais duper Lukas depuis mercredi alors que tout allait mal et que mon cœur était en miettes. Mercredi avait marqué un tournant dans mon existence. Mercredi les adieux avait été prononcé. Des adieux à Caesar. Des adieux à Nixon. Parce que c’était ce que les deux garçons voulaient de moi. C’était ce qu’ils attendaient sans être réellement capable de franchir le pas. Ils m’avaient fait comprendre à quel point je n’étais pas bon. À quel point j’étais toxique dans leur vie. Alors j’avais accepté de m’effacer. Et putain que ça faisait mal. Appuyé contre la porte de mon appartement, j’avais envie d’éclater en sanglot. J’avais envie de mettre fin à toute cette souffrance. Disparaître de Boston. Disparaître de cette existence trop bancale qui me faisait souffrir constamment.
J’aurai pu me laisser aller à ces envies d’auto-destruction. J’aurai pu commettre des conneries. Cependant, je finissais par me reprendre parce que j’avais d’autres plans pour ce samedi après-midi. Des plans que j’avais mis en place sachant parfaitement ce que je risquais de faire une fois seul. Me rendant dans la chambre pour m’habiller d’un jean banal et d’une chemise que je ne boutonnais qu’à moitié, je m’empressais d’attraper ma veste en cuir et d’enfiler mes chaussures avant de me faufiler à l’extérieur. Cigarette coincée entre les lèvres, je me mettais en route pour me rendre chez Tova. Je n’avais pas les moyens de prendre un taxi si je voulais pouvoir payer mes factures. Quant à ma moto… Elle était fichue en l’air à cause de l’accident lors de la tempête. Je n’étais même pas certain de parvenir à la réparer. Peut-être que j’allais devoir m’acheter une nouvelle moto et cette dépense me faisait grincer des dents. Tirant nerveusement sur ma cigarette, je tentais de pousser mon esprit à enfermer tous les problèmes dans un coffre. Je ne voulais pas plonger dans les abîmes de l’Enfer. Je ne voulais pas glisser dans la noirceur des démons. Et c’était pour cela que je me rendais chez ma sexy girl. Je savais qu’elle pourrait me changer les idées. Je savais qu’elle parviendrait à occuper mon esprit pour ne plus plonger dans le tunnel de souffrances. Je pressais d’ailleurs le pas trop impatient à l’idée de revoir la demoiselle. Est-ce que je la voyais trop ? Peut-être. Est-ce que j’en avais parlé à quelqu’un ? Bien sûr que non. C’était mon petit secret comme tant d’autres que je pouvais encore avoir. C’était mon précieux secret. Balançant ma cigarette terminée, je m’empressais de me rendre à l’appartement de la demoiselle laissant mon poing s’abattre sur la porte. Glissant mes mains dans mes poches, j’attendais que la porte s’ouvre et… Tova était là. Toujours aussi sublime. Toujours aussi désirable. Un sourire glissa aussitôt sur mon visage tandis que mes yeux trouvaient les siens. J’étais sauvé pour cette après-midi. J’allais oublier au moins pendant un temps. Lançant un « Hello ma sexy girl », je m’avançais vers elle laissant mes lèvres s’échouer au coin des siennes avant de pénétrer dans l’appartement comme si j’étais chez moi. Me débarrassant de mes chaussures et de ma veste en cuir dans l’entrée, je me précipitais dans le salon m’allongeant sur le canapé de tout mon long avant de souffler « J’sais que c’moi qui décide du programme, mais honnêtement j’en sais rien… J’veux juste que tu me changes les idées. J’veux juste arrêter d’avoir mal… » Ouais, je voulais juste que tout se mette sur pause pendant quelques heures. Je voulais simplement arrêter de m’enfoncer dans la tornade qui me heurtait. Fermant les yeux, je soupirais longuement sans bouger. Et j’attendais de voir si la sexy Tova aurait quelque chose à me proposer pour aujourd’hui. Quelque chose pour m’éviter de plonger.
J’offrais un doux sourire rassurant à mon copain tandis qu’il quittait mon appartement afin de se rendre au Sun Rock où il comptait travailler une partie de l’après-midi. Je lui offrais ce sourire pour lui prouver que tout irait parfaitement bien pour moi même si j’étais tout seul. Même s’il n’était pas présent à mes côtés pendant de longues heures. Même s’il me laissait derrière avec mes démons. Je lui offrais ce sourire pour apaiser l’inquiétude qui cognait peut-être en lui. Après tout, Mio Amore avait de bonnes raisons d’être inquiet. La semaine que nous avions passé avait été merdique. J’avais été malade au point de devoir passer de longues heures à l’hôpital. Malade au point de dormir des journées entières et de ne pas être foutu de faire quoi que ce soit d’autres. Et, même si j’allais mieux à présent, il y avait toujours de quoi s’inquiéter à mon sujet. Moi le gamin cabossé qui ne savait pas être normal. Depuis mon retour d’Italie, les cauchemars et les crises s’étaient intensifiées. Plus présentes. Plus violentes. Il était rare que je passe une journée tranquille. Il était rare que tout aille parfaitement bien pour moi plus de quelques heures. Pourtant, alors que Lukas quittait mon appartement, je lui offrais ce doux sourire pour le rassurer et l’aider à se concentrer sur son travail. Mon sourire s’effaçait dès que la porte se refermait et je m’appuyais contre cette dernière en soupirant. Faire semblant… Je savais manier l’art depuis des années. Je savais duper les personnes qui m’étaient chères. La preuve je savais duper Lukas depuis mercredi alors que tout allait mal et que mon cœur était en miettes. Mercredi avait marqué un tournant dans mon existence. Mercredi les adieux avait été prononcé. Des adieux à Caesar. Des adieux à Nixon. Parce que c’était ce que les deux garçons voulaient de moi. C’était ce qu’ils attendaient sans être réellement capable de franchir le pas. Ils m’avaient fait comprendre à quel point je n’étais pas bon. À quel point j’étais toxique dans leur vie. Alors j’avais accepté de m’effacer. Et putain que ça faisait mal. Appuyé contre la porte de mon appartement, j’avais envie d’éclater en sanglot. J’avais envie de mettre fin à toute cette souffrance. Disparaître de Boston. Disparaître de cette existence trop bancale qui me faisait souffrir constamment.
J’aurai pu me laisser aller à ces envies d’auto-destruction. J’aurai pu commettre des conneries. Cependant, je finissais par me reprendre parce que j’avais d’autres plans pour ce samedi après-midi. Des plans que j’avais mis en place sachant parfaitement ce que je risquais de faire une fois seul. Me rendant dans la chambre pour m’habiller d’un jean banal et d’une chemise que je ne boutonnais qu’à moitié, je m’empressais d’attraper ma veste en cuir et d’enfiler mes chaussures avant de me faufiler à l’extérieur. Cigarette coincée entre les lèvres, je me mettais en route pour me rendre chez Tova. Je n’avais pas les moyens de prendre un taxi si je voulais pouvoir payer mes factures. Quant à ma moto… Elle était fichue en l’air à cause de l’accident lors de la tempête. Je n’étais même pas certain de parvenir à la réparer. Peut-être que j’allais devoir m’acheter une nouvelle moto et cette dépense me faisait grincer des dents. Tirant nerveusement sur ma cigarette, je tentais de pousser mon esprit à enfermer tous les problèmes dans un coffre. Je ne voulais pas plonger dans les abîmes de l’Enfer. Je ne voulais pas glisser dans la noirceur des démons. Et c’était pour cela que je me rendais chez ma sexy girl. Je savais qu’elle pourrait me changer les idées. Je savais qu’elle parviendrait à occuper mon esprit pour ne plus plonger dans le tunnel de souffrances. Je pressais d’ailleurs le pas trop impatient à l’idée de revoir la demoiselle. Est-ce que je la voyais trop ? Peut-être. Est-ce que j’en avais parlé à quelqu’un ? Bien sûr que non. C’était mon petit secret comme tant d’autres que je pouvais encore avoir. C’était mon précieux secret. Balançant ma cigarette terminée, je m’empressais de me rendre à l’appartement de la demoiselle laissant mon poing s’abattre sur la porte. Glissant mes mains dans mes poches, j’attendais que la porte s’ouvre et… Tova était là. Toujours aussi sublime. Toujours aussi désirable. Un sourire glissa aussitôt sur mon visage tandis que mes yeux trouvaient les siens. J’étais sauvé pour cette après-midi. J’allais oublier au moins pendant un temps. Lançant un « Hello ma sexy girl », je m’avançais vers elle laissant mes lèvres s’échouer au coin des siennes avant de pénétrer dans l’appartement comme si j’étais chez moi. Me débarrassant de mes chaussures et de ma veste en cuir dans l’entrée, je me précipitais dans le salon m’allongeant sur le canapé de tout mon long avant de souffler « J’sais que c’moi qui décide du programme, mais honnêtement j’en sais rien… J’veux juste que tu me changes les idées. J’veux juste arrêter d’avoir mal… » Ouais, je voulais juste que tout se mette sur pause pendant quelques heures. Je voulais simplement arrêter de m’enfoncer dans la tornade qui me heurtait. Fermant les yeux, je soupirais longuement sans bouger. Et j’attendais de voir si la sexy Tova aurait quelque chose à me proposer pour aujourd’hui. Quelque chose pour m’éviter de plonger.
@Tova Markovich
(Neal T. Hood-Spritz)