TW~Be my savior tonight~ (libre)

Mon cœur battait, et aux coins de mes yeux perlaient des gouttes d'eau salée. La panique montait en moi et mes pensées devenaient brouillons. J'étais perdu et Lana était arrivée. Je me raccrochais à cette dernière pensée.
Frapper dans un sac de sable, c'était quelque chose, battre un homme, c'en était une autre. Je venais de le faire. J'avais tenté de garder mon calme pour la sœur de Lana mais la panique me submergeait. Mon cœur s'accélérait, comme en retard à une course où je ne voulais participer. Mais Lana était enfin arrivée. Alors comme prit d'une attaque, je reculai, manquant de tomber, me reposant sur le mur en face, à l'endroit exacte où je m'étais assis quelques minutes plus tôt, et je fis de même à cette instant précis. M'assoir devenait presque vitale pour que je ne perde pas pied.
"Il y avait cet homme ..." dis-je, presque essoufflé. "Il sortait d'un bar avec Clary sur les bras, comme pour la soutenir, et ... il l'a emmené là. Et je les ai suivi parce qu'elle avait pas l'air d'aller bien. Et il ... il s'est mis sur elle alors qu'elle était bloquée sur la voiture et ... je l'ai frappé et il ... est parti." Ma voix saccadée avait du mal à ne pas s'envoler. Des sanglots arrivaient en trombe. Je les sentais arriver en moi comme un essaims de criquets arrivent dans les champs dès la fin du printemps. "Je suis tellement désolé ...".
Pourquoi étais-je désolé ? Je ne le sais pas. Je devais me relever, il fallait sortir d'ici. Il fallait sortir d'ici et aller au chaud. Et moi il fallait que je me calme et que j'arrive à souffler. Je le savais, si je continuais sur cette voie, j'allais finir dans un silence mutique. Une bulle. Et ce n'était pas le moment pour finir dans une bulle. Inspirer. Expirer. Inspirer.

"Lana, je sais pas ce que tu en penses mais on devrait l'amener à la maison."
Chose que je n'avais pas réussi à faire seul. Chose que je n'aurais pas osé faire seul. Mes doigts s'approchèrent de ma bouche, mes dents ne pouvaient s'empêcher de mordiller quelques choses pour évacuer la pression et le stress de la situation.

@Lana Killbane @Clary Killbane

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Deux êtres terrifiés qui comptaient sur toi, qui étais tout aussi apeurée qu'eux en les voyant dans cet état là. C'était une situation dont tu n'avais aucune expérience, parce que malgré tout, tu t'en étais toujours tirée sans dommages, de tes soirées d'excès en tous genres. Ces soirées où tu buvais beaucoup trop, où tu prenais trop de substances illicites pour être maîtresse de tes actes et de tes mouvements. La seule fois où ça a merdé, tu t'es retrouvée avec le nez fracturé et quelques hématomes, si on oublie la commotion. Mais là, c'était ta grande soeur, devant tes yeux. Ta grande soeur, réduite à l'état d'enfant terrifiée. « J'suis là, j'suis là.. calme toi Ivy, d'accord ? J'suis là.. » Etreinte qui se ressert autour de ton aînée que tu tentes d'apaiser en la berçant doucement, fredonnant un air de votre enfance qui, tu le sais, va ralentir le flot de ses angoisses. Elle t'explique vaguement ce qui s'est passé, et ton regard se tourne immédiatement vers Jessie, qui détaille un peu plus ce qui s'est passé. Un flux de rage vient resserrer tes mandibules. Mais ton regard lui, se voulait rempli de gratitude. Parce qu'il a sauvé ta soeur d'un viol, qu'il l'a peut-être même sauvée de pire. « Merci, Jessie.. Heureusement que t'étais là, putain.. » Finalement, ce sont tes émotions qui se déversent silencieusement dans la nuit. T'as pas été là pour elle, t'as pas été là pour lui. Ta main se pose à l'arrière du crâne de Clary. « J'suis désolée de pas avoir été là.. De pas avoir pu empêcher tout ça.. Mais j'te promets que j'vais retrouver ce fils de p' et que j'vais le saigner.. »

Il a raison, Jessie. Si le froid peut aider Clary à retrouver un peu ses esprits, ce mois de janvier ne fera rien de mieux que de causer une hypothermie, et son état ne permettra pas à son corps de se réguler correctement. Dans un hochement de tête, tu t'adresses à ta soeur. « Ivy, tu vas venir avec Jessie et moi. J'vais te porter sur mon dos jusqu'à là où on vit avec le garçon qui t'a sauvée. C'est mon coloc, il te voudra aucun mal, j'te le promets. Et j'vais m'occuper de toi, on va dormir toutes les deux. Comme quand on était gosses, tu t'rappelles ? Que j'venais en douce dans ta chambre la nuit pour que tu m'racontes une histoire ? » T'as un sourire qui s'étire alors que tu te redresses et que tu embarques le poids mort qu'est ta soeur avec toi. Tu sais pas comment tu vas faire pour la hisser sur ton dos, mais en attendant, tu remontes son pantalon et le referme. « Ca sera mieux comme ça.. » souffles-tu, avant de te souvenir de la présence de la voiture dans ton dos. « Viens te maintenir là, que j'puisse te porter.. »

@Clary Killbane @Jessie Tan

Be my savior tonightNeed somebody to help me.C'est fini. Toute cette histoire est terminée. Maze est bien là et sa seule présence suffit à faire craquer les nerfs de Clary. Elle en avait besoin, après des des minutes interminables passées à serrer les dents et les poings, en venant à se faire saigner. Et maintenant qu'elle est là, le son de sa voix lui permet de se détendre. La grande blondinette a toujours été douée pour calmer ses maux, notamment grâce à sa voix. Bien plus qu'une artiste, qu'une simple musicienne ou qu'une chanteuse. Elle a toujours été plus que ça. Ces mots sont comme une thérapie dans cette nuit glaciale et voilà que la petite commence à se détendre. Mais évidemment, lorsque Clary commence à expliquer ce qu'il s'est passé et que Jessie décrit les choses en détail, elle sent la colère qui émane de sa soeur. Elle la voit et la ressent; et même si elle ne souhaite pas que Lana se lance à la poursuite de son agresseur, Clary comprend. Parce qu'elle voudrait faire la même chose si les rôles étaient inversés. - Je t'interdis de t'excuser Maze.. Tout est ma faute. J'ai voulu sortir sans prévenir qui que ce soit.. Tout est ma faute.. prononce-t-elle malgré l'apparition de nouvelles larmes, lesquelles descendent encore sur ses joues. Clary s'en veut, c'est certain. Parce que si elle avait averti sa soeur, Néo ou même Alma, quelqu'un aurait pu venir la sortir de cette situation. Parce qu'elle a été stupide de boire ce verre qu'on lui a "offert". Elle est naive la belle. Et son cerveau ne fait que lui répéter que c'est uniquement sa faute. Qu'elle a cherché toute cette merde. Et qu'au fond, elle n'a que ce qu'elle mérite.

Un hochement de tête pour répondre à sa soeur; un regard en direction de Jessie. Si Lana lui promet qu'il n'est pas dangereux, alors c'est bon. Son cerveau est encore en train de reconstituer les images, les scènes dans sa tête. Il l'a sauvée. Et comme elle le dit, il ne lui veut pas de mal. Alors elle esquisse un léger sourire, très léger, à son intention. C'est difficile de faire mieux, pour l'instant. Nouveau mouvement de tête, sourire qui s'étire, cette fois pour sa soeur. Bien sûr qu'elle se souvient des nuits passées ensembles, lorsque la blonde venait la rejoindre. Elle se souvient même des histoires qu'elle racontait, en tentant simplement d'offrir à la plus jeune un moyen d'évasion face à la réalité de leur quotidien. Cette nuit, pas dis que Clary arrive à dormir, mais toujours est-il que Lana sera présente et qu'elle ne pourra jamais trouver présence plus rassurante. Alors ca va aller. - D'accord. répond-elle, laissant sa soeur la relever du mieux qu'elle peut. Pantalon remonté et fermé, il n'y avait qu'elle pour s'autoriser ces gestes-la. Nouveau sourire sur ses lèvres, voiture dont elle regarde le capot avec dégoût. Punaise, c'est là qu'elle s'est retrouvée allongée de force. Il est temps de quitter cet enfer et ce sera sur le dos de sa soeur. Heureusement pour Lana, Clary est un tout petit modèle, qu'on pourrait presque ranger dans un sac. Alors elle se tient du mieux qu'elle peut sur la voiture, une main venant prendre appui sur le rétroviseur, le seul truc à peu près stable qui se trouve à portée de main. - J'parie que t'as jamais porté de suricate de ta vie.. elle tente la petite touche d'humour en reprenant les mots de leur conversation. Elle a besoin d'essayer de détendre l'atmosphère, d'essayer de mettre l'agression derrière elle. Ce ne sera pas facile c'est clair. Mais cette fois, comparé à son premier traumatisme du genre, Clary n'est pas seule. Ils sont deux à être au courant. Deux futurs piliers de son existence, sans doute. Des dettes à vie envers eux, pour l'avoir sauvée ce soir. Nouveau regard à Jessie, sans une once de méchanceté. Sans lui, allez savoir dans quel état elle serait maintenant. La prise de conscience est lente, mais elle arrive, progressivement. :copyright:️ 2981 12289 0



@Jessie Tan @Lana Killbane

Ta tête est un bal émotionnel que tu as du mal à gérer. Partagée entre colère, désarroi, soulagement, tu ne sais pas vraiment quelle partie tu veux laisser le plus transparaître. Mais tu es là pour Ivy, et c'est elle qui a besoin de toi, cette nuit, dans cette ruelle où elle a failli vivre la pire chose de sa vie. Alors tu prends sur toi, tu souffles un coup et tu tentes de laisser la colère au fond de toi, comme si c'était l'émotion la moins utile à ressentir à cet instant précis. Tu ravales ta rage contre cet inconnu qui a voulu faire du mal à ta soeur mais tu sais qu'elle débordera plus tard, parce que t'es comme ça. Tes émotions, tu les enfouis un temps et elles te pètent à la gueule quand tu t'y attends le moins. Tes pouces viennent stopper l'ascension des larmes sur les joues de Clary, et t'es rongée par la culpabilité. Elle te noue l'estomac et la gorge, si bien que t'as du mal à déglutir quand elle veut prendre toute la responsabilité de ce qui venait de lui arriver. Tu secoues la tête, frénétiquement. Parce qu'elle a tort, parce que ce n'est pas de sa faute si elle est tombée sur un malade, sur un pervers. « Non.. C'est pas d'ta faute tout ça.. C'est pas ta faute, Ivy.. » souffles-tu, désarçonnée. Personne ne mérite qu'un truc comme ça puisse arriver. Encore moins ta soeur, qui commençait enfin à s'ouvrir un peu aux autres. Ta soeur qui trouvait doucement la route d'un bonheur qu'elle mérite tant.

Tu préviendras Hayley plus tard, tu comptes la laisser dormir. Si t'as nuit a été courte, tu sais dès à présent qu'elle est terminée. Le reste de la nuit, tu vas la passer à veiller sur ton aînée et à prendre soin de son sauveur, qui vit avec toi. Parce que tu lui dois bien ça, à Jessie. Tu peux bien soigner ses plaies en attendant le lever du jour, et lui laisser un peu de repos par la même occasion. Cette nuit, tu la passeras sans doute assise, avec Clary dans tes bras, à la bercer, la rassurer, à lui chanter des chansons qui peuvent l'apaiser. Cette nuit, les rôles se trouveront inversés. Mais tu veux bien faire, tu veux lui rendre la pareille pour toutes les fois où c'est toi qui as fini dans sa chambre quand vous étiez gosses et plus grandes, puis quand elle a rejoint Boston, un peu pour toi, elle qui avait la belle vie à New-York, t'as toujours eu conscience qu'elle avait tout plaqué en partie pour toi. Léger hochement de tête avec un sourire quand elle te dit qu'elle est d'accord, même si tu vois le regard qu'elle porte à ce véhicule. Si tu avais eu une autre option, tu l'aurais utilisée, mais là, t'as pas le choix que de lui imposer ça. Et tu t'en veux, silencieusement. Tu places ton dos devant elle, tu te baisses pour qu'elle puisse s'agripper à toi, et tu ris doucement. « J'ai d'la chance, il est pas trop lourd mon premier suricate. » Tu viens saisir les mollets de la petite rose pour la relever. « Allez, on s'tire de là. Jessie, quand on arrive à la Currier j'm'occupe de toi. Et j'vais boire un whisky, parce qu'il va me falloir au moins ça. » souffles-tu en quittant cette ruelle, en compagnie de ton suricate et de ton Mike Tyson de coloc.

@Jessie Tan @Clary Killbane

Je vois vaguement ma coloc prendre sa sœur sur le dos. Je crois que j'ai la tête qui tourne, les haut-le-cœur s'empare de ma poitrine. Main sur le torse, je m'accroche au mur pour me relever. Vision qui se brouille, je vois juste Lana partir et je la suis. Reflexe, confiance aussi. De toute façon, je n'avais pas le choix. J'ai mal. Peut-être que l'homme m'avait cogné plus fort que je ne pensais "Marche doucement s'te plaît." que je lance à la blonde. Vision de plus en plus brouillé. J'ai du mal à comprendre ce qu'il m'entoure. Je sens ma bouche s'humidifier anormalement. Je tousse, comme si on me chatouillait les poumon. La neige se teint alors de tâches brunes. Une main passant à la commissure de mes lèvres. J'observe mes doigts devenir rouge. "T'inquiète pas pour moi, je peux encore marcher." Petit sourire pour ne pas inquiéter ma coloc. Clary était une priorité. J'étais encore conscient et conscient de ce qui m'entourait et par conséquent, j'allais bien.

Marcher, je devais marcher. Rentrer à la maison était une priorité désormais. Là bas je pourrais toujours m'allonger, m'assoir. Mais au moins chez nous, il faisait chaud. Je le sais bien. Si je reste encore trop longtemps dehors, je vais juste finir en hypothermie. Pas besoin d'être médecin ni très intelligent pour le savoir. "Tu me dis si tu as besoin d'aide" lançais-je à blondie après avoir essuyé le sang à la commissure de mes lèvres. Je pris une grande inspiration et me remis à marcher à côté de ma coloc.

Be my savior tonightNeed somebody to help me.Les pieds sur terre l'instant d'avant, la sensation de pouvoir voler à l'instant d'après. Est-ce le changement de position qui la perturbe autant ? La belle n'est pas assez lucide pour le dire. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle se sent incroyablement légère. Détachée de tout, prête à faire un gros somme. A moins qu'elle ne soit sur le point de tomber inconsciente. Aucune idée, le feeling est le même de toute façon. Son cerveau a bien intégré que Lana est présente et il relâche la pression, presque d'un coup. Clary devient un véritable poids mort. Pas sur que le suricate soit si léger finalement. - On va où...? demande-t-elle d'une petite voix. Parle-t-elle vraiment ou est-ce seulement une sensation de son esprit ? Sa bouche ne semble même pas s'être ouverte. Ses yeux en revanche, parviennent à s'entre-ouvrir suffisamment et c'est sur Jessie que son regard tombe. L'oeil averti de la paramédic repère d'ailleurs tout de suite le sang sur ces lèvres. - Il saigne Maze.. Il saigne.. Hôpital.. pourquoi est-ce si dur de parler ? Chaque mot est un véritable effort à lui tout seul. Pourtant, son instinct lui dicte que quelque chose ne va pas avec le jeune homme. C'est possiblement une manière de se rattacher à quelque chose qu'elle connait, qu'elle maîtrise. Le monde de l'urgence. Et elle cherche, dans ses connaissances, ce qui pourrait être la source du saignement. - Pneumothorax.. Trauma' maxillo-facial.. dans sa tête, le mot urgence se répète en boucle. Elle serait incapable d'aider Jessie ce soir, il lui faut l'assistance d'autres professionnels de santé, c'est évident.
Elle aimerait continuer à parler, à chercher. Poser des questions à Jessie pour obtenir des informations. Serrer Lana un peu plus fort, pour être certaine de ne pas tomber. Sauf qu'à la place, la demoiselle perd aussi bien le son que l'image. Véritable rideau noir qui s'abat sur Clary sans qu'elle en maîtrise les causes ou les conséquences.  :copyright:️ 2981 12289 0



@Jessie Tan @Lana Killbane

T'as ta sœur sur le dos, et t'avances jusqu'au moment où tu entends Clary marmonner une question puis la voix de ton coloc te dit de ralentir. Tu te tournes vers lui, tu remarques son teint plus pâle, et ses doigts ainsi que ses commissures teintés de sang. Ton regard fixe le sol et tu remarques les tâches qui viennent brunir la neige. Dans un réflexe naturel, tu décales ton bras pour que Jessie vienne s'y accrocher en cas de problèmes, et tu vas marcher à son rythme, t'arrêter à chaque fois qu'il aura besoin de le faire. « On va à la Currier House, Ivy.. Et t'en fais pas, on a un pompier comme voisin, j'irai lui demander un coup de main pour Jessie. Tout va bien s'passer, j'suis là.. » Tu montres que t'es capable de soutenir ces deux personnes qui sont importantes dans ton quotidien, même si au fond, t'es clairement pas sereine. T'as peur que Jessie tombe dans les vapes et que tu sois obligée d'appeler une ambulance, ce qui entrainerait sans doute ta soeur dans une situation inconfortable vis à vis de son état actuel. Alors tu prends sur toi, tu marches doucement, et finalement, tu fais un détour par chez Hayley. « Ma voiture est là. Jessie, mets toi devant, j'vais installer Clary à l'arrière. » dis-tu en ouvrant la centralisée pour qu'il puisse se détendre sur le siège passager. Putain, si t'avais su, t'aurai pris ta caisse avant. Quelle conne tu peux être, quand tu t'y mets. Tu ouvres la porte arrière droite, tu fais attention à ne pas te prendre la tôle dans la tête en installant Clary en position allongée, de côté et tu l'attaches à l'aide des trois ceintures de sécurité. Tu passes une main sur son visage, doucement. « On est dans ma voiture Ivy, t'en fais pas, je t'emmène au chaud et en sécurité. Dans dix minutes tout ira mieux, j'te le promets. » Tu claques la portière et tu t'installes côté conducteur, tu mets le contact et tu démarres en trombes. « Tiens le coup, mec.. Si t'as envie de gerber, ouvres la fenêtre. » Tu roules vite, trop vite jusqu'à l'entrée de la Currier. Mais tu fais en sorte que vous arriviez entiers, c'est déjà pas mal.

Bon ok, je m'étais pavané dans la ruelle tout à l'heure en me préoccupant de Clary plus que de moi même mais entre nous deux, c'est elle qui est dans le plus mauvais état. Moi ? Juste un peu de sang sur les phalanges, du sang dans les poumons à moins que ce ne soit dans la bouche, et la tête qui tourne et la vue qui se brouille. Bref, pas grand chose. Je pensais avoir échapper à la plupart des coups mais peut-être que l'adrénaline m'avait juste maintenu hors d'atteinte de la douleur jusqu'à maintenant ? Je ne sais pas trop. Tout ce que je savais pour le moment, c'est que je devais vraiment rentrer à la maison. Et je savais que la seule personne à pouvoir m'aider était ma déesse de coloc et que je devais la suivre. "Occupe toi de Clary, je peux y arriver". C'était pas complètement faux, j'avais juste à m'aider du mur. Plus on avançait et plus j'avais l'impression que la currier était loin. I can do it que je me disais. Etait-ce la vérité ? Je ne sais pas ...
La voiture. Oui, Lana nous avait emmené à sa voiture. "Ok" dis-je presque essoufflé. J'ouvre alors la portière en tirant de toutes mes forces. M'assoie sur le siège et ferme encore la porte en tirant de toute mes forces. Je n'en peux plus. Je ne sais même pas si je vais tenir. Mes yeux se ferment, par reflexe, j'entends, loin, les voix autour de moi. "La ceinture" soufflais-je. Je n'arrivais pas à m'attacher. Mes yeux n'arrivaient plus à souffrir mais je sentais encore la douleur à chaque bosse sur la route. Je passe alors ma main sur mon t-shirt, sur mon torse pour être sûr que mes cicatrices se ce soit pas ouvertes dans un chocs. Par chance, y a rien, où alors c'est moi qui ne sens rien. Plus rien, plus de bruit, plus de sensation, du vide autour de moi, la nuit. La seul chose que je ressens encore, c'est la voiture qui s'arrête enfin.

Putain, c'est une vraie galère cette nuit. Ils sont tous les deux dans l'obscurité et pour la première fois, c'est toi qui doit devenir la lumière qui les ramèneront sur terre. Alors t'allumes ton poste, un fond de musique pour te tenir dans les rails, pour pas sombrer un peu plus dans la peur qui te ferait faire une connerie sur le chemin entre Boston et Cambridge. Bordel. Un mec a tenté de violer ta soeur, Jessie le super-héros l'a tirée de là et maintenant, ils sont tous les deux endormis. Tu sais pas sur qui compter pour te maintenir. T'as pas envie de réveiller Hayley, t'as pas envie de réveiller qui que ce soit, en fait. T'es seule face à toi-même pour gérer le chaos qui règne dans ton esprit et dans l'habitacle. Une fois arrivés à bon port, tu sors de la caisse, tu vas vers Jessie qui est complètement dans les vapes et tu le tires de là, maintiens à bout de bras le poids mort de son être inconscient. Tu ouvres la chambre et tu l'installes sur son lit, dos au mur et encadré par tous les trucs qui te passaient sous la main, le temps d'aller chercher Clary et réitérer les mêmes gestes. Sortir le poids mort de ta soeur, la porter à bout de bras -telle une princesse- jusqu'à ta chambre en chuchotant que c'est bien toi, qu'elle n'a rien à craindre. Tu l'installes sur ton lit, et tu vas t'occuper de Jessie, à la lueur de la lampe torche de ton téléphone. Le visage est bien amoché, alors tu passes des compresses imbibées d'antiseptique sur les zones ensanglantées pour y voir plus clair. « Jessie, si tu m'entends, aide moi à enlever ta veste et ton t-shirt, faut que j'vois l'ampleur des dégâts.. » dis-tu en tirant un peu sur la manche. T'as l'impression que Clary s'agite dans ton dos, et ton unique réflexe, c'est de retirer ta veste pour qu'elle se rassure avec ton odeur. C'est pas le moment de craquer, Maze. Tu craqueras plus tard, quand t'auras soigné ton coloc.

Comment un si petit être tel que Lana peut-il me porter jusqu'à l'étage, jusqu'à ma chambre. Je le sens. Je sens le mouvement, trop loin pour être capable de me porter seul sur mes deux jambes. Comment la situation avait-elle pu dégénérer si vite ? Comment avais-je pu passer d'un état conscient, à sauver Clary à ... ça ? Je ne suis pas capable de rester debout. J'ai déjà du mal à ouvrir ou fermer la porte de la voiture, comment aurais-je pu faire sans Lana ? Je ne sais pas. Je ne sais pas.
J'étais dans mon lit, ouais, ça dois être mon lit. Lana est partie ... Je le crois. Il n'y a plus rien, plus de sons. Il fait noir. Dans la chambre. En même temps, il faisait presque noir dehors, à moins que ce ne soit déjà le cas. Mes yeux se fermèrent et une voix à l'intérieur de moi me chuchotait, me disait, me hurlait de ne pas m'endormir. Ne pas s'endormir, c'était la règle. Si je m'endormais, je ne suis pas sûr de revenir mais moi, je ne voulais pas partir du tout. J'ai l'impression qu'il y a de nouveau du mouvement dans la pièce. Lana. Clary. Elles sont là. Clary allongé sur le lit en face. Lana se retournant vers moi. Je ne t'entends pas Lana, je n'y arrive pas. Mes yeux ne sont pas assez ouverts pour lire attentivement sur tes lèvres. J'ai besoin de tousser. Je me penche alors sur le bord de mon lit, tête vers le sol et je tousse. J'y vois rien, tout est noir sauf le téléphone de Lana qui illumine partiellement la pièce. "J'suis désolé Lana" Je suis désolé Lana. Désolé de te mettre dans ce genre de pétrin. Désolé d'être dans cet état et ne même pas pouvoir t'aider...
J'ai chaud. Faut que j'enlève mon t-shirt. Alors j'essaie. C'est pas facile Lana. "Chaud" que je te souffle. J'vais y arriver mais c'est pas facile Lana. A force d'effort, j'y arrive. J'suis pas comme ça Lana. Tu le sais que j'aime pas me mettre torse nu devant tout le monde. Que je le fais jamais même avec toi. Mais j'ai tellement chaud. Comme si mon sang bouillait. Mes yeux se fermèrent parce que tu m'aveugles. "Clary. Va voir Clary" C'est tout ce que je peux te souffler, sans être sûr que t'ais entendu, sans être sûr que j'ai une réponse parce que je t'entends pas Lana, j't'entends plus, trop bousculé par la voix à l'intérieur de moi. C'est à peine si je sens tes doigts examinant ma peau. "Dormir. J'veux dormir".