It's been a long time (reyes)

It's been a long time | @Reyes Rothschild
en cette période de noël, je dois avouer que je suis débordée. entre mes rendez-vous à l'hôpital, puis le boulot et l'infirmière qui dit que je devrais songer à me reposer, impossible pour moi en faites de l'envisager ne serait-ce qu'une minute. il semblerait que ça dérange papa, lui qui veut préserver sa précieuse fille adorée, il voulait même m'infliger un garde du corps, c'est vraiment délurant. il m'accorde des congés et je me les impose même, je suis aussi têtue que lui et je ne compte pas me reposer. cette maladie me ronge déjà depuis ma tendre enfance... accompagnée de mon bébé, la prunelle de mes yeux, malo. il est si mignon, j'adore passer du temps avec mon filleul et depuis que j'en ai la responsabilité, je m'y attache encore plus à ce trésor. j'ai déjà acheté ses cadeaux il y a au moins un mois, oui je m'emporte trop vite quand c'est pour lui. aujourd'hui on se promène dans le parc, je lui souris, on dirait une folle, mais voilà il est trop attachant. je viens à le porter et lui faire des bisous, puis j'entends le prénom "reyes". un prénom qui n'est pas commun dans ce monde, le seul que je connaisse en vérité de partout dans le monde. un ami avec qui j'aimais beaucoup discuter, on parlait surtout de ma maladie et ça me faisait du bien d'en parler via un réseau social à un inconnu . je stoppe mes baisers sur les joues de malo, le reposant au sol doucement en tournant ma tête. c'était bien toi, je n'ai pas rêvé. t'es accompagné de ta fille, sûrement, en vrai je l'ignore parce qu'on ne s'est jamais rencontrés en face à face. d'une main, je saisis celle de malo et de l'autre, je guide la poussette devant moi, marchant jusqu'à lui. reyes?! ça fait longtemps... un peu trop même. que dire après deux ans de silence? c'est étrange, on parlait pendant des années de cette maladie et d'un coup, plus rien du jour au lendemain. je veux dire, désolée si je te dérange. mais je n'avais pas eu de tes nouvelles depuis longtemps. voilà ce que j'ai voulu dire. est-ce qu'on va être aussi proches que sur les réseaux sociaux? ça reste à prouver, d'autant que t'es distant depuis deux ans. mes yeux se posent sur ta fille sûrement, un sourire s'affichant sur mes lèvres. c'est ta fille?

It's been a long time | @Alizée Wertheimer
Il y a des objectifs qui ont vu s'éloigner leur rive et aussi facilement qu'un souffle – qu'il soit celui d'une respiration ou bien d'une vie. Des objectifs que tu as pris soin d'abandonner pour donner la chance à l'unique priorité qui illumine aujourd'hui ton existence et te rappelle au doux et précieux souvenir de celle que tu as aimé autrefois – que tu ne cesses encore d'aimer même dans cet ailleurs qui ne t'est pas encore destiné. Accroupi derrière la frêle silhouette de ta petite puce, un bras autour de sa taille alors qu'elle est assise sur l'un de tes genoux, vous observez ensemble les deux cygnes qui glissent tel un seul homme à la surface de l'eau. Une image d'une fine délicatesse où la beauté pourrait presque exprimer sa définition primaire. Assis juste non loin devant vous, Wolf toise lui aussi les environs du petit étang avant d'aboyer à son tour. Un dialogue animalier qui attire bien des attentions y compris celui de ta fille qui montre du doigt le volatile orné d'une tâche sombre sur l'avant de son aile. Tu hoches silencieusement la tête car en effet, il s'agit de l'oiseau totem de sa figure maternelle. Depuis la disparition de cette dernière, Emma apprécie entendre certaines informations et anecdotes ayant forgé l'identité de celle qui lui a donné la vie. Les personnes à l'avoir connus sont nombreuses mais si peu a pourvoir en dire autant. Votre compagnon à quatre pattes aboie une seconde fois avant de secouer ses deux oreilles ce qui arrache un mince sourire à la môme. Au loin, un de tes camarades t'interpelle afin de te prévenir de son départ et que vous vous verrez à l'occasion, certainement l'an prochain. Tu penches un peu la tête sur le coté afin de rencontrer celui de ta poupée dont les boucles blondes sont quelque peu chahutées par le vent. « On va un peu promener Wolf, ça te dit ? ». Emma te répond vivement d'un signe du menton avant de se relever et tu l'imites, le petit beagle d'à peine quatre mois déjà prêt à vous suivre. A peine vous marcher quelques pas qu'une voix étrangère mentionne ton appellation. Ta marche à l'arrêt, la fillette fait de même avant de toiser avec calme et silence la jeune femme qui t'a désigné. Elle tient la main d'un petit garçon a la moue adorable qui te rappelle combien le solstice du temps est furtif, combien l'entité humaine cours après. Tu arques un sourcil avant de faire le cheminement de la raison et des circonstances. Alizée. Tout comme Carla, la jeune femme était atteinte de la même maladie. Vous aviez fait connaissance par le biais des réseaux sociaux à une époque et le feeling était tout de suite passé. Tu te souviens également combien Carla et Alizée échangeaient, se comprenant sur des ressentis que ceux de l'extérieur ne pouvait pas entendre. Et puis, elle a usé sa dernière force de souffle, son dernier battement pour te dire tout ce qu'elle voulait que tu entendes pour ne plus jamais être. Ainsi, il y a deux ans tu as pris de la distance avec tout cela, sans prendre la peine ni le temps d'en informer certaines personnes, dont Alizée. « Non, bien sur non tu ne me déranges pas. C'est juste que c'est inattendu. ». L'intention de la brunette se pose alors sur Emma qui se décale derrière toi tout en resserrant sa main autour de la tienne. « C'est ça, c'est Emma. Je suis content de voir que tu vas bien, Alizée vraiment. ». Apparemment, elle semblait aller bien et c'est une espérance que Carla aurait aimé voir de ses propres yeux. « Il est a toi ce petit bout de chou ? ».

It's been a long time | @Reyes Rothschild
c'est une belle journée malgré la fraîcheur de boston, c'est malheureusement la saison hivernale qui veut ça. et tout le temps que je peux passer avec mon filleul, j'en profite à fond et j'essaie de le rendre heureux autant que je le peux. rien que son sourire affiché sur ses lèvres fait mon bonheur et j'ai besoin de rien d'autre. je suis absolument émerveillée par sa joie de vivre, son innocence et sa jeunesse me permets d'oublier les tracas de la vie quotidienne. surtout de ma vie, de ma santé et ma maladie. j'ai aucune envie d'y penser et bien que mon père m'a ordonné de me reposer, quitte à me coltiner un garde du corps dans mon dos, je refuse de me faire suivre tout le temps. je me sens déjà oppressée par cette maladie qui me ronge depuis mon enfance alors les remontrances de mon père ne font qu'accroître l'envie de me dépasser quitte à ce que mon père et mon grand père se tirent les cheveux. je voudrais juste vivre et non pas survivre. parce que c'est l'impression que j'ai ressentit en sortant de mon rendez-vous à l'hôpital. et le fait d'être en présence de ce petit être du haut de ses trois ans, ça m'aide à extérioriser tous ces problèmes. me suffit à être juste heureuse en cet instant. on pourrait croire que je suis sa mère, on est si proches et je connais tout ce qui est bon ou pas pour lui, mais je suis sa marraine. j'en ai la responsabilité avec leonel depuis le décès de ma meilleure amie et le frère de celui-ci. le regard que je porte envers lui est si tendre et plein de compassion. tout ce que je veux c'est le rendre heureux et comblé. puis quand j'entends ton prénom qui est peu commun, ça me fait tilt. t'es celui à qui je pouvais parler de ma maladie pendant des heures durant sur les réseaux sociaux. mon dieu, ça doit faire deux ans qu'on ne s'est pas reparlé, non? allant à ton encontre, tu mets du temps avant de capter, oui, je sens que tu n'avais pas remis la main sur mon identité depuis un laps de temps. oui, c'est vrai... je veux dire je ne pensais même pas te rencontrer un jour. j'avais envie de dire "vous", mais je ne vois pas ta moitié, celle qui était tout pour toi et avec qui je parlais de notre maladie, parce qu'on partageait cela ensemble. j'avais vraiment eu un bon contact avec elle et on se soutenait. tu me sors de mes pensées en précisant qu'il s'agit bien de ta fille, je la contemple, admirant ses traits dans un sourire. elle est si belle. elle te ressemble et... à carla aussi. elle a ses yeux. je marque un temps de pause. carla, je m'étais souvenue de son nom à l'instant où mes yeux se posent sur ta fille. merci. je dois avouer que je suis contente de voir que tu te portes bien aussi. j'aimerais demander pour carla, mais ferais-je une grossière erreur de parler d'elle? est-ce que le pire que j'imagine s'est produit? j'ai cette angoisse et cette boule au ventre qui se forme. alors que tu me demandes si malo m'appartient. mon regard dévie sur lui. oui et non... il s'agit de malo, mon filleul... j'en ai la responsabilité depuis... que ses parents ont rejoint les anges dans le ciel. il a beau avoir trois ans, ce petit est très malin et je ne voudrais pas avoir des mots trop blessants. j'ai la garde partagée avec son parrain. on peut donc dire que c'est comme si il s'agit de mon fils.

It's been a long time | @Alizée Wertheimer
Tu ne t'attendais aucunement à croiser – en chair et en os – celle avec qui tu échangeais pendant des heures via les réseaux sociaux. Un étonnement plus qu'une surprise car après tout il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas, néanmoins cela te rappelle cette période de l'année. Saison hivernale, espoir éteint en dépit de la croyance en ce thème qu'est noël et ses miracles. Aujourd'hui, tu ne sais pas même pas si l'imagination de ta gamine de bientôt cinq ans – d'ici quelques jours – n'était pas tout à fait entachée. Alors oui sans le vouloir, croiser le chemin d'Alizée rallume un peu plus la flamme de l'absence de celle qui a été ta moitié depuis tellement d'années. Tu sais combien cette dernière aurait été heureuse et fière de la rencontrer, elles s'entendaient comme si elles se connaissaient depuis toujours et envisageaient même de se voir au réel. Du moins, tout cela c'était il y a deux ans, avant que tout ne change. La jeune femme observe avec détaille et patience la visage poupin de ta puce, faisant clairement le rapprochement comme si elle replaçait les pièces d'un puzzle ancien et récent à la fois. A l'entente du prénom de sa figure maternelle, Emma vient cueillir ton regard de ce bleu cobalt qui est le sien, une couleur qui transcrit bien des émotions même dénuées du moindre mots. Dès lors, la petite tête blonde signe rapidement avec ses doigts à ton attention. Elle te pose alors une question simple : est-ce que la jolie dame connaissait maman ? Tu t'abaisses à sa hauteur tout en hochant lentement le visage avec un sourire protecteur. Bien évidement, tu sais que le moyen de communiquer de Emma est loin d'être commun, il pousse à l'interrogation et bien que ton amie soit bienveillante elle doit sans nul doute se poser la question. « Tu ne m'en voudras pas si je te dis que la réciproque est importante. Vraiment, c'est un plaisir de te voir là même si c'est le hasard, après tout on dit qu'il fait bien les choses … ». Du moins il paraît mais tu n'en demeures pas réellement convaincu notamment depuis la disparition de Carla. Rapidement tu rebondis au sujet du petit bonhomme que Alizée tient par la main. Le môme est mignon comme tout, bien jeune certes peut être une ou deux années de moins que ta fille à tout casser. Si le début de sa réponse te laisse sur la réflexion, la suite de sa réplique fait sens et explique la situation dans laquelle la brunette se retrouve. La première pensée que tu as alors c'est que le petit Malo a une chance en or d'être tombé sur une marraine telle que la Wertheimer. C'est perceptible rien qu'au regard qu'elle pose sur son filleul ou des termes qu'elle emploie pour désigner la disparition de ses parents. « Peu importe, à ses yeux tu seras toujours celle qui compte le plus et il a beaucoup de chance de vous avoir. Je suis désolé pour ta meilleure amie, Alizée ... ». Une espérance noué à une condoléance sincère que tu éprouves toi-même sur une toute autre rive. Wolf, s'approche doucement de Malo pour le sentir, preuve de la curiosité du beagle.

It's been a long time | @Reyes Rothschild
les réseaux sociaux sont un moyen de communiquer à travers le monde. parfois c'est bien plus facile d'écrire à des inconnus à travers un écran. et à force, on s'y attache beaucoup à ces conversations, d'autant qu'on parlait souvent de la maladie et que je ne me retrouvais pas seule dans cette épreuve. ça faisait du bien de pouvoir en parler à d'autres personnes que ma famille. mon père ne fait que de me sermonner parce que j'ai besoin de repos que disait l'infirmière, mais je ne voulais pas me reposer, je ne voulais pas survivre, juste vivre comme ça me plait. tout peut basculer en peu de temps et je sais qu'il me reste pas beaucoup de temps à vivre, mes jours sont sûrement compter. pour l'instant, je veux simplement en profiter et je suis heureuse de pouvoir le faire aux côtés de mon filleul chéri. je suis attachée comme à la prunelle de mes yeux à cet enfant. et c'est sans doute une surprise de te croiser ici avec ta fille. en faites je m'étais jamais imaginé te rencontrer en face à face un jour. j'en suis fortement ravie parce que c'est un plaisir de te voir en chair et en os. malheureusement, je ne voyais pas ta bien aimée à tes côtés. ceci dit, je suis contente de te parler, je vois que le plaisir est partagé. je ne t'en veux pas, je comprends bien. je suis contente que nos chemins se croisent enfin, même si il a fallu du temps. lorsque je détaille le visage de ta douce et adorable fille, je ne peux que remarquer l'évidence : la ressemblance avec sa maman. effectivement, on ne s'est jamais vu réellement, mais j'ai déjà vu des photos et on se parlait beaucoup en facetime. c'était une relation d'amitié si attachante et le fait de ne plus la voir me brise le coeur. emma parle en langage des signes et j'avoue que j'essayais de capter l'information, quand je vois ses yeux et comme tu lui réponds, j'ai bien peur de comprendre. je venais de parler de sa maman donc ce n'est pas rien. est-ce que je n'aurais pas dû lui parler de sa maman? on sait que ça fait toujours du bien de parler des proches qui nous on quittés, mais parfois ça fait mal de savoir qu'ils ne sont plus des nôtres. tu me demandes si malo est mon fils, ce n'est pas le cas, mais c'est tout comme pour ma part. je l'aime comme mon fils, j'en prends soin depuis le décès de ses parents. tes mots me font du bien, c'est vrai que je fais tout pour le rendre heureux avec leonel, qui n'est autre que son oncle ainsi que son parrain. on fait tout pour qu'il soit épanoui. je ne voudrais pas remplacer sa maman, on ne remplace pas une maman. je veux juste son bien être. la vie est injuste... je suis désolée aussi pour ta femme... ça a le don de m'arracher le coeur de dire ses mots. le regard attristé et plein de compassion. je suis vraiment sincère dans mes paroles, j'aurais voulu la rencontrer pour de vrai. je jette un coup d'oeil à malo, ton chien est plein de curiosité, il le sent et ça me fait revenir peu à peu mon sourire, un sourire amusé de la situation quand je vois malo qui tends sa main doucement pour le caresser. je m'abaisse vers lui, d'une voix pleine de sagesse, je lui dis. fais doucement, il peux avoir peur. mais il ne te mordras pas. je m'approche doucement du chien, la main venant caresser son poil afin qu'il prenne confiance en nous et malo m'imite en riant.

It's been a long time | @Alizée Wertheimer
Nouer du lien social a toujours été très important pour celle qui autrefois a ravit ton cœur. Un cœur soudé à la racine du sol, pour ne pas dire de la roche. Carla était un astre solaire, un rayon d'optimisme, de sollicitude et d'espérance à elle toute seule alors qu'elle aurait eue besoin qu'on lui rende l'appareil. Elle te disait souvent que le monde ne changera pas si on ne lui tend pas la main, si on ne lui donne pas un coup de pouce. L'hésitation est alors mince entre les deux. Ta douce était le noyau de son entourage et famille comme camarades vous saviez que vous aviez beaucoup de chance de l'avoir … mais pour combien de temps encore ? Cela vous ne le saviez pas, pas même elle à l'époque. Alors il n'était guère surprenant que de la voir participer à tous les forums, tous les réseaux sociaux qui passionnaient ses activités comme sa maladie. État de santé dont elle dialoguait sans aucun tabou et les groupes qu'elle fréquentait l'avait beaucoup aidée. Elle tenait en haute estime son amitié avec la jeune blonde, en qui elle avait l'impression de partager nombre d'opinions mais surtout de vécu et d'expériences. Le regard d'Alizée s'attarde plusieurs secondes sur la frimousse de la fillette qui hérité certes de ton faciès mais surtout du regard intense et bleu cobalt de sa figure maternelle. Une chevelure blonde et dorée mais des boucles qui viennent de ton  coté sans aucun doute. Votre échange en langue des signes ne trompent guère l'attention de ton interlocutrice qui semble faire la réflexion en petite bonhomme de chemin. Et l'absence de Carla ne fait que confirmé ce que la jeune femme redoutait certainement. Toujours accroupi à hauteur de Emma, tu écoutes les paroles bienveillantes et toutes maternelles déjà de la blondinette. Tu portes à nouveau tes prunelles sur le visage encore enfantin et pourtant si mature de ta môme. « La vie ne nous donne pas toujours e que l'on espère, c'est certain … Pour autant, je me dis qu'il y a toujours de la chance. Ils en sont la preuve ... ». Dis-tu d'une intonation calme et doté de cette objectivité qui est la tienne lorsqu'il s'agit de ta fille, pour ne pas dire des enfant en généralité. Depuis la naissance de Emma, la vision prend plus de perspective pour un horizon que tu n'as d'autre choix que d'agrandir, ne serait-ce que pour elle. « Merci pour elle, quand bien même je sais qu'elle aurait adoré te revoir. ». Un fait véridique car ta petite amie plaçait énormément de confiance en ses amies, sa famille mais il y a des exceptions qui ont l'âme d'être plus profondes encore. Et Carla  tenait beaucoup à sa relation amicale avec la jeune Wertheimer. Tu te redresses tout en tirant doucement sur le harnais du beagle qui commence à avancer en direction du petit garçon. Alizée s'approche de son filleul non sans plus expliquer qu'il lui faut être prudent. Une image de tendresse qui prouve que les liens du sang ne sont pas toujours une garantie, ton lien avec Genesis te revient alors à l'esprit. L'esquisse d'un sourire vient naitre à la commissure de tes lèvres lorsque Wolf sent curieusement et avec méfiance du bout de la truffe la petite main de Malo. Emma toise l'échange entre le chiot et le petit bonhomme avant de venir à coté de lui pour lui tendre la main tout en interrogeant Alizée du regard bien qu'il soit silencieux.

It's been a long time | @Reyes Rothschild
la vie ne tient qu'à un fil. je sais depuis ma tendre enfance que la mienne risque d'être écourtée à un moment où je ne pourrais m'y attendre. ma maladie prends toujours une place si importante dans ma vie. j'ai toujours eu droit à des rendez-vous à l'hôpital et à force je connais plutôt bien les médecins. j'ai pas eu une enfance des plus normales et encore moins une vie d'adulte sereine. ceci dit, je ne perds pas de ma bonne humeur. malgré ce que je vis avec cette maladie et ce que j'ai vécu avec mon ex petit ami qui maintenant est décédé. paix à son âme et merci pour cette liberté. ce n'est déjà pas facile de vivre avec la mucoviscidose, mais c'est encore pire quand un mec te diriges absolument toute ta vie, a une emprise sur toi et se montre violent sans aucune raison. cette vie, je suis contente de ne plus la subir. maintenant j'en profite pleinement et malgré le malheur qui est arrivé à ma meilleure amie, j'adore avoir malo avec moi. il me redonne goût à la vie. alors je comprends tout ce que tu dis. ma soeur a été kidnappé pendant plusieurs années et je l'ai enfin retrouvé il y a quelques mois alors oui, la vie ne donne pas toujours ce que l'on désire. je le confirme... malgré le malheur, vient quand même le bonheur parfois. et je suis contente d'être encore là pour malo. et vice versa. c'est lui qui me rends ce sourire qui se dissipe à chaque fois qu'une mauvaise nouvelle vient régner dans ma vie. pour l'instant il n'y en a pas, à part le fait que je devrais me reposer d'après mon médecin. mais c'est toujours ce qu'on me dit alors à force ça me soule un peu. je ne me décourage pas, je dois rester forte pour mon filleul. tout comme toi avec ta fille, malgré l'absence de sa mère, tu seras toujours prêt à tout pour elle. c'est grâce à elle que tu as ce sourire aujourd'hui, elle t'as quand même laissé un beau cadeau avant de partir, le fruit de votre amour et je trouve ça tellement merveilleux. elle est si douce, si belle, elle ressemble tant à sa mère. et ça me touche vraiment quand tu parles de Carla. j'aurais aimé aussi la revoir... je ne voudrais pas te rendre triste et nostalgique, surtout en la présence de votre fille. alors je préfère arrêter de parler d'elle pour ne pas te faire plus de mal. c'est si triste quand même d'apprendre son décès, elle ne le méritais absolument pas. venant caresser ton chien aux côtés de malo, il semble si curieux, un sourire amusé s'étire sur mes lèvres. malo, t'as une nouvelle copine maintenant. elle s'appelle emma. je les trouve si mignons tous les deux. c'est tellement adorable. ces petits enfants sont si innocents, parfois j'aimerais retourner dans cette période là. emma attrape la main de malo et je suis si heureuse qu'ils s'entendent si bien. je repose mon regard sur toi. ils sont trop mignons. je sens que malo ne va plus vouloir lâcher emma. ajoutais-je en laissant échapper un rire. malo adore s'amuser avec sa cousine louise, mais ça lui fait du bien d'avoir d'autres copines avec qui jouer. louise étant la fille de mon frère, elias. ils s'entendent bien et s'amusent tout le temps ensemble. ceci dit il a aussi une autre copine du nom d'alma, la fille de solel et j'adore voir malo heureux. ça me fai vraiment plaisir.

It's been a long time | @Alizée Wertheimer
Du malheur, le bonheur peut il naître ? C'est une interrogation que tu t'est longtemps posé après le départ de la femme de ta vie. Une partie d'elle s'en est allée vers un univers que tu souhaites meilleur tandis qu'une autre partie demeure ici. Elle vit dans la flamme de vie d'innocence et de pureté qu'être le fruit de votre amour et rien que pour cela tu te permets de croire en cette lueur d'espérance. Cette question presque philosophique tu te la poses encore de temps en temps, tentant d'y apporter des arguments supplémentaires mais rien n'est facile. Et toi comme Alizée, surtout elle, êtes bien placés pour le savoir. Incertitude au bout des lèvres vous vous raccrochez a cette luminescence qui enrichit votre quotidien chaque jour et dont vous êtes les protecteurs. Les prunelles fixées sur la vision des deux enfants, un sourire tendre et bienveillant vient étirer tes lèvres lorsque tu vois pour la première fois depuis longtemps, ta fille s'ouvrir à un enfant de son âge – à peu d'écart près. Une initiative qui décline un petit pas en avant de fait, un progrès qui ne peut être négligé et qui montre que une volonté aussi infime qu'elle soit. Tu penches quelques peu la tête tout en écoutant les propos d'Alizée qui te confie combien elle aurait aimé la revoir en chair et en os. Vers un autre ailleurs, le reflet de Carla vibre dans l’éclat des prunelles cobalt de votre fille. Le beagle renifle les petites doigts de Malo et se veut moins curieux lorsqu'il prend conscience de la présence de Emma. Cette dernière n'hésite donc pas à prendre la menotte de Malo afin de le rassurer d'une part mais surtout pour le guider à caresser le sommet de la tête du chiot. Prudente et douce dans ses gestes, la gamine veille a ne pas trop effrayé son cadet. « J'ai l'impression que c'est un peu pareil pour Emma. D'habitude, elle est timide, un brin en retrait mais il semble qu'avec ton filleul ça passe tout seul. ». Lui confies-tu d'une intonation calme bien que teinté d'un léger amusement de fierté. C'est important pour les enfants de pouvoir s'exprimer mais surtout de s'épanouir. Un verbe de sociabilisation qui est presque trop ténu pour ta poupée. Cette dernière s'entend davantage avec des adultes qu'avec des gens de son âge. La preuve en est lorsqu'elle passe du temps avec Maggie, la fille de ton cousin. Chaque jour, la blondinette donne le meilleur d'elle-même, elle dépasse bien des craintes intérieures tandis que d'autres s'intériorisent sur le site de l'école. Wolf décide de se coucher à même le sol, Emma accroupit montre au petit bonhomme comment apprivoiser son chien. « S'il est bien entouré c'est ce qui compte et puis le petit bonhomme à l'air en super forme et adorable. ». Dis-tu avec enthousiasme tout en repensant à l'époque pas si lointaine où ta gamine était encore un bébé. Le temps passe vite, beaucoup trop vite. « Tout va bien pour toi ? ». Une interrogation simple, certes mais qui te tient à cœur car c'est avec certitude que Carla lui aurait posé la question si elle avait été parmi vous.

It's been a long time | @Reyes Rothschild
maintenant et depuis toujours, je sais qu'il ne faut pas se prendre la tête dans la vie. parce qu'aussi bien, dans dix minutes comme dans dix jours ou dix heures, je pourrais ne plus être dans ce monde. malgré ma maladie, je n'en perds pas le goût de vivre, même si parfois j'ai bien des coups de mou ici et là. qui n'en a pas? de toute évidence, la vie n'est pas toute belle et tout rose, il faut bien qu'il y ait des drames. et j'en ai vécu, j'ai eu ma dose. aujourd'hui je suis contente d'avoir malo à mes côtés, il égaye mon quotidien et sans lui, j'ignore où j'en serais. malheureusement c'est parce que c'est dû au décès de ses parents, d'un accident de voiture, ma meilleure amie ayant perdu la vie aux côtés de son petit ami, maintenant je suis responsable de cet être qui faisait leur bonheur. le fruit de leur amour m'est confié et chaque fois, j'ai l'impression d'y voir ma meilleure amie quand je vois cet enfant, cette ressemblance si frappante. et je ferais tout pour lui. alors je sais ce que c'est d'avoir un enfant à s'occuper et de vouloir son bonheur à tout prix. carla nous ayant quittés, emma est présente dans ta vie pour te redonner du baume au coeur et te permettre de ne pas sombrer dans un tourbillon infernal. la perte d'un être cher est douloureux, mais le fait est qu'emma étant le fruit de votre amour, il y a une part d'elle dans cette môme. elle est si belle, si intelligente, si adorable. je suis conquise de voir que malo se sent en sécurité et à son aise avec emma qui essaye de le rassurer sur le fait que le chien ne lui fera pas de mal et qu'il peut le caresser tant qu'il le voudra. je regarde les enfants avec tendresse, un regard rempli d'amour et de bienveillance avant de reporter mon attention sur toi. il semblerait qu'ils s'entendent bien et emma est si mignonne et intelligente, malo semble être confiant avec elle. ça me fait plaisir de les voir se rapprocher. ils ont besoin l'un de l'autre, faut dire qu'ils ont tous deux traversés une épreuve douloureuse dans leur vie. bien qu'ils soient jeunes, ils ont un point commun qui pourrait bien les rapprocher même si pour l'heure, c'est le fait de caresser le chien et s'amuser avec qui les rapproche. ce spectacle me redonne le sourire aux lèvres. il semblerait que les enfants s'amusent beaucoup avec le beagle, leur proximité les aide à apprivoiser le chien qui est plutôt calme. je fais du mieux que je peux pour qu'il soit bien. oui, il l'est, c'est si facile de s'occuper de lui. malgré que ses parents ne soient plus parmi nous, il ne se laisse pas abattre et je suis fière de lui. il est petit aussi, trois ans il ne se rends pas forcément compte même si le manque se fait ressentir. parfois il aime parler d'eux et je lui réponds aussi délicatement que possible. en tout cas, grâce à lui, je sens que je vais mieux de jour en jour. ta question tombe, si je vais bien, j'étire un mince sourire sur mes lèvres. le médecin me dit de prendre du repos, mais comment faire? avec un enfant à charge et un travail aussi lourd que le mien, je ne sais pas me reposer. mon père et mon grand père veulent me donner des jours de congés, mais j'ai refusé. je ne peux pas tenir en place cinq minutes... il faut bien continuer à vivre. et je pense que tu sais de quoi je veux parler quand je dis de continuer à vivre. même si c'est difficile pour toi sans elle et j'en suis navrée.

It's been a long time | @Alizée Wertheimer
Le sourire n'a plus la même signification qu'autrefois, comme si le sens spontané en était fané. Le sourire est presque devenu un déguisement au centre explicite du terme, rendant l'implicite invisible à l'oeil nu ou même pour un simple inconnu. Il l'est lorsque cela concerne ta fille mais cela ne va jamais plus loin. Certains membres de ta famille sont loin d'être dupes, quand à tes amis les plus proches se doutent mais ils ne t'en font pas mention. Alors oui, le sourire devient une empreinte soudaine qui s'aligne sur quelques minutes lorsque tu observes Emma veiller sur le petit bonhomme et apprendre à ce dernier à apprivoiser Wolf. Ce dernier est loin d'être sauvage, bien au contraire c'est un compagnon plaisant, joueur et généreux de caresses comme d'attention. Ta petite tête blonde à les prunelles qui pétillent furtivement mais c'est une réalité qui est un grand pas pour elle. « Qui sait, peut être seront ils des amis proches dans l'avenir ? ». Une interrogation vague mais tout à fait possible quand bien même ils ont un écart d'âge moindre. Une relation amicale qui peut être ressemblera à celle que Carla entretenait avec Alizée ? Les paroles de la jeune blonde corroborent avec ce que tu pensais concernant le petit bout de chou. Ce dernier respire le bonheur et la forme ce qui ne peut inspirer que la réalité du fait qu'il soit bien entourer et avec la proximité d'Alizée, la certitude ne peut être autrement. Tu te souviens encore du sourire passionné et des reflets de miel qui pétillaient dans les iris de Carla lorsqu'elle discutait de sa grossesse ou encore de la naissance d'Emma avec Alizée. Comme quoi, même si deux années ont passées depuis sa disparition, l'antérieur te ramène souvent à elle. « J'ai l'impression d'entrevoir Emma à travers tes mots. Les petits sont plus courageux que nous quelques fois, ils nous donnent une bonne leçon de vie souvent. ». ton timbre de voix sonne quelque peu un vécu du quotidien car ta puce prend beaucoup sur elle pour avancer avec des lacunes sur lesquelles elle met bien des silences. Un mutisme que tu parviens à déchiffrer car tu la connais sur le bout des doigts. Bien évidement, tu en profites pour lui demander comme elle va, si tout se passe bien pour elle. Sa réponse ne te surprend guère mais se veut tout de même constante dans l'ensemble. Les médecins tenaient exactement le même genre de discours à ta défunte petite amie. Critiquant le fait qu'elle soit tombé enceinte alors que tout cela lui était interdit. Cela, Carla l'a toujours su mais la naissance de Emma est survenue comme une surprise, un espoir pour le futur. Elle ne comptait plus ses anniversaires mais plutôt ses victoires des années sur la vie. Une vie qu'elle menait tambour battant, telle une pile alcaline aux rayons solaires. Alors quand bien même le repos est important dans cette maladie, tu comprends sa manière d'entrevoir les choses. « Un travail lourd ? ». Lui demandes-tu tout en arquant un sourcil, un brin curieux. Il faut dire qu'en deux années de silence, beaucoup de choses peuvent changer. Après tout rien dans la vie n'est figé. « En tout cas, si un de ces jours tu as besoin de te reposer, de changer d'air ou besoin de confier Malo, ça sera avec plaisir. ». Tu la considères d'un franc sourire avant de sortir ton cellulaire afin que Alizée te donne son numéro si cela lui convient.   « Je suis désolé d'être resté silence radio durant tout ce temps … tout est arrivé bien vite et à après l'une de mes petites sœurs a eue un accident de voiture … enfin bon je tenais à ce que tu saches que ce n'était pas contre toi ... ». Après la mort de Carla, tu t'es coupé de ton quotidien, de ta famille, de tes amis pendant quelques semaines. Une période qui demeure lointaine tandis que le deuil demeure proche encore.