Jeudi 17 Décembre.
Encore une journée d’examens qui s’achevait. La dernière ligne droite. Il ne me restait plus qu’un examen à passer demain avant d’être enfin libéré de ces instants qui me tordaient le ventre et donnaient vie à des crises de panique incessantes. Dès que je sortais de la salle, je devais me ruer dans les toilettes où je pouvais rester enfermé de longues minutes à laisser la crise passer. Je n’appelais pas à l’aide. Je ne prévenais personne. Je n’appelais plus à l’aide. Je n’osais plus prévenir qui que ce soit. Gamin qui sombrait lentement. Gosse qui crevait si réellement. Je ne voulais pas embêter mes proches avec ces crises alors qu’il y avait déjà tellement à gérer. Mon comportement de tous les jours était déjà difficile à gérer surtout depuis vendredi dernier. Depuis le dernier client imposé par Rob, les contacts physiques étaient devenus une réelle torture pour moi. Je ne pouvais pas m’empêcher de sursauter ou de me tendre dès qu’on m’approchait un peu trop. J’avais supporté qu’Albus me soigne vendredi dernier parce que j’avais eu suffisamment confiance pour ça. J’avais apprécié me retrouver dans les bras de Nixon vendredi dernier parce que j’étais trop bas et que j’avais eu besoin de retrouver une sensation connue, mais oubliée. Et, petit à petit, je me réhabituais aux contacts de mon copain. Il pouvait me toucher… Je sursautais parfois. Je me tendais régulièrement. Mais, je ne sautais plus dix pas en arrière pour l’éviter. Néanmoins, je savais que ça n’allait pas. Je savais qu’à cause de ce que Rob faisait de moi ça n’irait plus. Pas tant que je ne serais pas capable de reprendre le dessus… Pas tant que je ne parviendrais pas à trouver une façon de me contrôler. Soupirant, je finissais par pousser la porte des toilettes où je venais une nouvelle fois de m’isoler pendant plus d’une heure à calmer l’angoisse battant dans mon être. Cette angoisse de tout rater. Cette angoisse de n’être bon qu’à être la marionnette de Rob. Sortant de l’université, je glissais une cigarette entre mes lèvres avant de consulter l’heure. Dix-neuf heure approchait et je ne voulais pas rentrer. Non. Pas tout de suite. J’avais besoin d’un verre. Tirant sur ma clope, je me mettais en marche laissant mes pas me guider.
J’avais fini par pousser la porte de ce bar un peu trop bruyant. De la musique, des éclats de rire, des éclats de voix… Il me fallait du bruit et du mouvement pour éviter de me perdre dans le cauchemar de ma tête. Les trois premiers verres s’étaient enchaînés me poussant à me détendre et me permettant de lâcher la bride. Quatrième verre en main, je restais appuyé contre le bar debout tandis que mes prunelles se promenaient autour de moi. J’observais les gens, leurs comportements, leurs paiements… Ouais, leurs paiements. Lukas avait parlé de travailler pour payer les factures et je n’étais pas contre le fait qu’il se trouve un boulot. Néanmoins, cette conversation m’avait poussée à réfléchir. Depuis que Rob avait pris possession de ma seconde activité – que j’étais censé arrêter – je n’avais plus qu’une seule source de revenu : mon job au Lord Hobo. Et je savais que cela ne suffirait jamais à payer tout ce dont je pouvais avoir besoin. Alors que devais-je faire ? Prendre d’autres clients en plus de ceux que Rob m’imposait et continuer mon job de mon côté ? Non. Rob ne serait pas content de savoir que je n’étais pas assez en forme pour ses clients et ça risquait de me retomber dessus. De toute manière, je ne me sentais guère capable de m’abandonner à cette activité de mon côté. La proposition d’un emploi au Holy Motors avait plané. Malheureusement, je ne me sentais pas d’y mettre les pieds. Je n’avais pas de diplôme. Je ne me sentais guère méritant d’une telle place. Alors, que me restait-il ? L’idée du vol s’était insinuée à l’intérieur de mon esprit. Dépouiller ces personnes qui agitaient leurs billets dans les bars, dans les clubs… L’idée me plaisait. Et c’était peut-être pour ça que mes pieds m’avaient conduit dans ce bar ce soir. Installé au comptoir, mes prunelles s’étaient arrêtés sur un homme d’une cinquantaine d’année qui sortait des liasses de billets de son portefeuille pour payer chaque tournée. Je l’observais notant dans ma tête tout ce qu’il pouvait faire. Je cherchais la faille qui me permettrait d’accéder au bien sans me faire avoir. Sirotant mon verre, mes prunelles ne le quittaient plus et ma tête échafaudait déjà un plan pour repartir avec l’argent désiré sans avoir à donner mon corps.
J’avais fini par pousser la porte de ce bar un peu trop bruyant. De la musique, des éclats de rire, des éclats de voix… Il me fallait du bruit et du mouvement pour éviter de me perdre dans le cauchemar de ma tête. Les trois premiers verres s’étaient enchaînés me poussant à me détendre et me permettant de lâcher la bride. Quatrième verre en main, je restais appuyé contre le bar debout tandis que mes prunelles se promenaient autour de moi. J’observais les gens, leurs comportements, leurs paiements… Ouais, leurs paiements. Lukas avait parlé de travailler pour payer les factures et je n’étais pas contre le fait qu’il se trouve un boulot. Néanmoins, cette conversation m’avait poussée à réfléchir. Depuis que Rob avait pris possession de ma seconde activité – que j’étais censé arrêter – je n’avais plus qu’une seule source de revenu : mon job au Lord Hobo. Et je savais que cela ne suffirait jamais à payer tout ce dont je pouvais avoir besoin. Alors que devais-je faire ? Prendre d’autres clients en plus de ceux que Rob m’imposait et continuer mon job de mon côté ? Non. Rob ne serait pas content de savoir que je n’étais pas assez en forme pour ses clients et ça risquait de me retomber dessus. De toute manière, je ne me sentais guère capable de m’abandonner à cette activité de mon côté. La proposition d’un emploi au Holy Motors avait plané. Malheureusement, je ne me sentais pas d’y mettre les pieds. Je n’avais pas de diplôme. Je ne me sentais guère méritant d’une telle place. Alors, que me restait-il ? L’idée du vol s’était insinuée à l’intérieur de mon esprit. Dépouiller ces personnes qui agitaient leurs billets dans les bars, dans les clubs… L’idée me plaisait. Et c’était peut-être pour ça que mes pieds m’avaient conduit dans ce bar ce soir. Installé au comptoir, mes prunelles s’étaient arrêtés sur un homme d’une cinquantaine d’année qui sortait des liasses de billets de son portefeuille pour payer chaque tournée. Je l’observais notant dans ma tête tout ce qu’il pouvait faire. Je cherchais la faille qui me permettrait d’accéder au bien sans me faire avoir. Sirotant mon verre, mes prunelles ne le quittaient plus et ma tête échafaudait déjà un plan pour repartir avec l’argent désiré sans avoir à donner mon corps.
@Hendrix O'Connor
(Neal T. Hood-Spritz)