« i wish i could escape again. » feat. matty.

Mon frère où la seule personne dans ce monde qui m’avait compris, supporté, aimé, aidé. Certes, mes parents m’aiment, mais dans un sens non pour ce qu’ils me font endurer. C’est certain que grâce à eux je suis devenue une bonne personne, serviable, gentille avec tout le monde, sage, voire même peut-être trop. Je sais que quand j’aurai des enfants moi, ce qui bien sûr n’est pas près d’arrivé, je leur laisserai le choix. Je ne surtout pas les laisser tomber dans cette univers, dans cette éducation stricte. Bref, il est la seule personne qui m’a supporté au fil des années puisqu’il vivait la même chose après tout. Toutefois, il est également l’une des personnes qui m’a le plus déçue en me quittant, m’abandonnant et même m’oubliant, puisque celui-ci n’a apparemment pas cherché à retrouver contacte avec moi. Je ne savais pas ce qu’il avait fait après avoir quitté la maison, il était jeune, que 16 ans et il aurait pu vraiment mal tourner. Enfin, c’était peut-être le cas, mais je n’en savais encore rien. Je l’avais déjà vu et au moins il paraissait comme ça d’une personne raisonnable. Cependant, ce n’était que l’apparence et il ne faut pas s’y fier puisque celle-ci était souvent trompeuse. Je ne l’avais pas revu depuis un moment, et je m’étais moi-même convaincue que je ne voulais pas tant le voir. Finalement, si celui-ci avait tant désiré me voir, ça ferait longtemps qu’il m’aurait retrouvé puisque j’avais continué à habiter chez mes parents. J’étais bien ici à Harvard, enfin c’était très différent de Yale mais j’étais tout de même heureuse d’avoir fais le changement. Puisque je ne connaissais quasiment personne ici, je passais le plus clair de mon temps à travailler dans mes livres ou pratiquer le piano, ce qui faisait bien sûr du bien à mes notes. Enfin, celles-ci ont toujours été bonnes mais à Yale, j’avais commencé à me faire des copines, à faire des sorties, donc c’était moins génial pour les études. C’est donc pourquoi aujourd’hui, alors que j’avais plusieurs heures sans cours, que je me retrouvai à la bibliothèque, endroit très fréquenté par les étudiants bien sûr, mais toujours par les mêmes. Toutefois, je me dis aujourd’hui en voyant mon frère que j’avais vraiment eu une idée stupide, je ne me sentais pas encore assez forte pour l’affronter. Je sentais en fait que si j’allais lui parler, j’allais m’effondrer, mais mon corps en décida autrement puisque je me dirigeais inconsciemment vers celui-ci. Je me plantai à côté de lui comme une idiote, marmonnant quelques paroles. Il leva enfin le regard sur moi et je vis qu’il ne comprenait pas, il devait se demander s’il était dans un rêve ou un truc du genre. J’aurais bien aimé comme ça j’aurais pu me réveiller au moins. Il se leva rapidement pour me prendre dans mes bras et moi, déjà, je sentais mes yeux se remplir d’eau. Je ne voulais pas pleurer, pas pour lui. Je venais à peine de le retrouver et j’avais une de ses envies de le frapper et de repartir à jamais. Et pourtant, je n’ai jamais été une personne violente je vous jure, c’est simplement que je lui en veux tellement de m’avoir abandonné et d’avoir fait ça à notre famille. Je déposai mes mains sur son torse pour le repousser, hochant négativement de la tête. « Non Matty, non… » Je me reculai de lui, je sentais mes jambes faiblir donc je m’assis rapidement sur la chaise d’en face. Je retenais depuis mes larmes, mais finalement, quelques uns s’échappèrent de mes yeux pour couler le long de mes joues. Je levai à nouveau le regard sur mon frère, il ne devait carrément rien comprendre en ce moment, et je n’étais pas des plus claires en ce moment. « Je… Je suis désolée, mais je t’en veux tellement… » Et c’était encore faible, mes paroles étaient faibles pour ce que je ressentais réellement, mais je ne pouvais me mettre à lui gueuler dessus au beau milieu de la bibliothèque, et de toute façon, ça ne donnerait rien. Cependant, il fallait qu’il sache un jour comment je m’étais sentie après son départ, mais peut-être que finalement, il s’en fichait, puisqu’il n’avait jamais cherché à me revoir. Je passai le revers de ma main sur ma joue, reprenant mon souffle pour lui parler. « Je t’ai retrouvé grâce à Internet il y a quelques semaines et je voulais enfin… te voir, te parler. Mais je ne suis plus certaine d’en avoir envie. » J’étais dure avec lui, voire quasiment méchante, mais sérieusement, rien n’est pire que ce qu’il m’a fait donc je ne commencerai pas à faire attention à mes propos pour lui.