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Read avait hésité quelques temps avant de rentrer chez lui et prendre son passeport. Il ne savait pas ce qui l'attendait et surtout, si Viky voudrait toujours de lui lorsqu'elle le reverrait, si toutefois il la retrouvait un jour. Ce n'était pas certain puisqu'il n'avait aucune adresse, rien pour la chercher même. En Ukraine, il ne serait qu'un étranger paumé dans une ville trop grande et même pas capable de caser deux mots dans la langue des autochtones. Mais sa réflexion ne fut pas de longue durée. Il aimait Viki et il ne la laisserait pas le quitter ainsi, pas en laissant ce mot minable sur la table de la cuisine. Si elle ne voulait plus de lui, qu'elle vienne le dire en face, mais qu'elle n'ose pas agir d'une telle manière. Alors Read voulait la revoir, lui parler, lui dire ses sentiments les plus profonds. Ensuite, elle ferait ce qu'elle voudrait, elle pourrait le regarder droit dans les yeux et lui affirmer qu'il avait perdu son temps en venant la chercher dans son pays natal. Il l'écouterait, il en prendrait compte, et il rentrerait. Certainement pleurerait-il de très très longues journées, mais il y survivrait. Il le devrait. Après tout, il aimait Viky, et il ne voulait qu'une seule chose : son bonheur. Si son bonheur devait se faire loin de lui, alors soit. Le cœur battant, les mains moites et les stress omniprésent dans son organisme, il remplit un sac de voyage avec quelques changes. Il ne prit pas grand chose, et faillit même oublier ses médicaments. A vrai dire, il n'avait eu que trois heures pour faire l'aller-retour de l'aéroport à l'appartement. Ce fut in extremis qu'il prit le dernier vol en direction de Kiev de la journée, celui que lui avait indiqué Nevada au téléphone. Aussitôt dans l'avion, il s'assoupit. Le trajet était long de très nombreuses heures, mais il ne s'en rendit pas compte car il avait pris ses calmants et dormit tout du long.
Lorsqu'il fut arriver, il élut domicile dans un hôtel plutôt miteux et se rendit compte qu'on lui avait volé son portable. A moins qu'il ne l'ait perdu. Dans tous les cas, c'était le plus grand de ses malheurs. Impossible de contacter sa famille, ou de prévenir Neva de son absence alors qu'il avait pourtant affirmé qu'il la tiendrait au courant du moindre de ses gestes. Mais après s'être apitoyé sur son sort et le fait qu'il eut beaucoup de mal à trouver une chambre potable sans que plusieurs personnes ne tentent de l'escroquer d'une quelque manière que ce fut, il arriva dans une chambre douillette. Et finalement, les gens étaient accueillant à Kiev. Dans le motel où il se trouvait, il n y avait pas de connexion à internet, il dut donc, grâce à l'aide du réceptionniste des lieux, chercher les adresses dans un annuaire. L'alphabet cyrillique lui était totalement inconnu, mais l'employé de l'hôtel, qui parlait parfaitement anglais, eut la gentillesse de lui traduire les trois pages de « Petriv » présent dans l'annuaire.
Et voilà notre bon secouriste sonnant à de nombreuses portes, bataillant dans les transports, cherchant et cherchant des rues au nom imprononçable. Il était véritablement perdu, mais il n'abandonnerait pas. Si, au bout des trois pages d'adresses, il ne trouvait pas Viki, là, seulement, il pourrait peut-être rentrer. Même s'il serait capable de la rechercher dans toute l'Ukraine s'il le fallait. Read perdit un peu espoir en se disant que si cela se trouvait, il avait déjà sonné à la bonne porte, mais qu'on la lui avait fermé au nez, ne comprenant pas ce qu'il disait et ce qu'il voulait. Il avait pourtant acheter un petit dictionnaire anglais-ukrainien, afin de tenter quelques mots. Mais c'était vain, il avait toujours été une quiche pour apprendre les langues....
Cela faisait déjà près de deux semaines qu'il était dans cette ville et qu'il ne donnait plus de nouvelles aux USA. Certainement devait-on s'en inquiéter, mais... aussi étonnant que cela puisse paraître, il s'en fichait, il faisait preuve du plus grand des égoïsmes, il n'avait qu'un seul but en tête : Viki. Sa femme, son épouse, son tout. La journée touchait à sa fin et malgré la fatigue due au décalage horaire, il décida de se rendre encore chez une dernière adresse, il n'en restait plus des masses.
« Bonjour, je cherche une jeune femme du nom de Viktoria, vit-elle ici ? » demanda-t-il simplement, sortant son dictionnaire pour tenter de traduire sa phrase au cas où. Son regard se posait intensément sur la jeune femme qui lui avait ouvert. Elle avait une sorte de ressemblance avec Viki... Une étrange ressemblance et lorsqu'elle se tourna avant d'appeler le prénom indiqué, son cœur manqua un bond. Il était chez une Viki Petriv... Mais était-il chez la bonne ? Ou était-ce un homonyme ? L'impatience était grandissante alors qu'il entendit un pas se rapprocher de l'intérieur de l'appartement...
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