Vendredi 27 Novembre. 07:15 pm
Chambre 456. Boston Marriott Copley Place. 08:00 pm.
Le message s’affichait sur mon écran et je savais de quoi il s’agissait. Je savais de qui venaient ces propos. Je savais parfaitement ce qu’il attendait de moi. Mais, putain, sérieusement ? Il fallait que ça arrive ce soir. Il fallait que ça arrive la veille du retour de mon petit-ami. Mes prunelles fixaient les mots sur le portable et j’avais envoyer d’envoyer valser le mobile dans la pièce. Ça montait en moi soudainement. J’avais envie de tout retourner au sein de mon appartement. Ça cognait si fort. Trop fort. Je marchais de long en large dans ma chambre sans savoir quoi faire. J’avais accepté de négocier avec Rob. J’avais accepté le prix à payer pour qu’Elie s’en sorte. Alors, maintenant, il fallait que je le paye. Il fallait que j’honore ma part du contrat pour qu’elle soit enfin libérée. Soupirant, je m’arrêtais en plein milieu de ma chambre pour me laisser tomber au sol. Ok, ça ce n’était pas bon. Mon cœur me faisait mal. Ma respiration était trop hachée. J’attrapais mon téléphone appuyant sur le contact de mon copain pour ensuite composer un message avec cette icône d’urgence que nous avions mise en place des mois auparavant. Je restais là à fixer le message sans l’envoyer. Je ne pouvais pas l’envoyer. Comment pourrais-je expliquer les choses ? Alors Amore, j’ai repris contact avec la Mafia pour sauver la sœur de Côme. Pour se faire, j’ai passé un marché avec eux et une partie de ce marché consiste à redevenir prostitué pour leur compte aussi longtemps qu’ils le voudront. J’aurai pu balancer cette vérité ouais, mais je ne voulais pas. Lukas était déjà assez mal en point et je refusais de le foutre en l’air un peu plus. Je refusais aussi de mettre en péril notre histoire d’amour. Aussi compliquée soit elle, elle me faisait beaucoup trop de bien. Je ne voulais pas la rayer de mon existence. Je ne voulais pas perdre Lukas. Effaçant le message, je lançais le mobile au loin sur mon lit après avoir pris soin de l’éteindre. Il me faudrait une bonne excuse si quelqu’un me contactait pendant mon absence et dire que j’avais oublié mon téléphone chez moi pouvait en être une bonne. Je me glissais dans la salle de bain pour une douche rapide avant d’enfiler les vêtements adéquats pour cette nuit. Cette nuit qui allait me faire plonger à nouveau. Je le savais. Et je signais à l’instant même où je franchissais la porte de mon appartement.
Vendredi 27 Novembre. 10:47 pm
Ça faisait des heures que ça durait. Ça faisait des heures que je n’étais qu’une marionnette pour cet étranger que je ne connaissais pas. Cet étranger que je ne voulais même pas apprendre à connaître. Cet étranger qui prenait du plaisir à me heurter. Les choses se calmaient. Lentement. Sûrement. La fin était proche non ? Les mains liées, je n’osais même pas tirer sur ces liens qui me coupaient la circulation. Le poids du corps de l’homme nu sur le mien me clouait au matelas si vivement que j’avais envie de gémir de douleur constamment. Ce n’était pas des sensations inconnues. Les mains liées, le poids d’un corps nu sur le mien, la sensation de sombrer de nouveau dans une déchéance nocturne… C’était gérable ça. Ça faisait presque trop parti de moi. Ça ressemblait à ce que je pouvais connaître régulièrement dans mon job. Pourtant, ce soir, ce n’était pas gérable. Ça faisait mal. Tout faisait trop mal. Pas le moindre plaisir. Simplement une torture incessante qui me replongeait dans un passé qui avait su me détruire. Cette torture semblait durer des heures. Cette torture ne prenait même pas fin. L’homme restait là sur moi à souffler des mots que je ne voulais pas entendre. Des ordres qu’on lui avait donné et qu’il exécutait. Me bloquant encore plus avec son corps pour m’empêcher de bouger, il venait appuyer la lame du couteau contre ma gorge à droite. Je suffoquais. Je crevais. J’étais mort de trouille. Et, pourtant, je restais de marbre. Les yeux fermés, les ongles s’enfonçant dans la paume de ma main, je ne laissais pas échapper un son. Hors de question de leur offrir mes cris. Hors de question de leur offrir ma douleur. Hors de question de laisser Rob profiter de ça. Parce que je savais… Oh oui, je savais que la caméra avait été installé pour que Rob puisse tout voir. La lame dessinait quelque chose sur ma peau. Mon cœur était en train de se faire écarteler et ça faisait mal tandis que, dans ma tête, je suppliais Lukas de me pardonner. Mon âme était en train de se fissurer. Je sombrais de nouveau dans ce monde pour sauver Côme. Je sombrais à nouveau et je risquais bien de me perdre trop loin dans les profondeurs parce qu’à présent Rob était là. Sur ma peau. Dans ma tête. Dans ma vie. Il était là et je ne savais pas si je pourrais m’en défaire un jour. Gamin prisonnier de la Mafia à jamais. Gamin terrorisé qui saurait taire tous ses maux pour veiller sur les autres.
Samedi 28 Novembre. 02:30 am
Comment est-ce que j’étais rentré dans mon appartement ? Je n’en savais foutrement rien. Je savais simplement que j’avais fermé la porte à clé et que j’avais même mis une chaise sous la poignée pour la bloquer au cas où. Paranoïaque. Détraqué. Meurtri. Je m’étais empressé de retirer mes vêtements les balançant dans la poubelle que j’avais fermé aussitôt la déposant à côté de la porte pour la sortir dès le lendemain. Je ne me sentais pas capable de sortir de nouveau. Pas ce soir. Je m’étais isolé sous la douche après avoir vomi de longues minutes. Cette douche sous laquelle je m’étais frotté un long moment. Je m’étais frotté jusqu’au sang parce que je me sentais sale. Je me sentais beaucoup trop sale. Ce n’était pas comme lorsque je faisais mon job. Rien n’avait été agréable. Rien n’avait été contrôlé par moi. Je me sentais utilisé. Je me sentais dépravé. J’avais l’impression de n’être que du bétail marqué. Et je l’étais. En sortant de la douche, mes prunelles s’étaient posées sur mon reflet et sur cette marque sur mon cou. Cette marque qui me faisait mal. Pas tant physiquement, mais mentalement. Cette marque qui mettrait des jours à s’effacer sans doute… Cette marque que Rob ne laisserait peut-être jamais s’effacer demandant à tous les clients de la faire. J’avais enfilé un jogging et un tee-shirt avant de me passer de l’eau sur le visage pour tenter de m’apaiser. J’avais vidé la bouteille de vodka qui se trouvait dans mon appartement avant de me mettre au lit avec l’espoir de sombrer. Espoir stupide. Les heures s’étaient écoulées jusqu’à ce que 02:30 am n’arrive et que je craque. Je faisais tourner le téléphone entre mes mains depuis de longues minutes déjà. J’avais essayé. J’avais vraiment essayé de ne rien faire et de ne rien dire à personne. Mais, je ne pouvais pas resté tout seul dans ces tréfonds de l’Enfer. Je ne pouvais pas rester là comme ça sinon j’allais faire une bêtise sans moyen de revenir en arrière. Je ne pouvais pas rester seul. Qui contacter ? Il ne fallait pas que quelqu’un vienne. Il fallait quelqu’un qui était loin. Il fallait quelqu’un qui me ferait du bien sans pour autant rappliquer dans mon appartement parce que je n’étais pas prêt pour les mensonges en face à face. Mon petit-ami. Déverrouillant le mobile, j’appuyais sur le contact de mon copain avant de presser le bouton d’appel et de porter le mobile à mon oreille. Les sonneries résonnaient. Une… Deux… Trois… Il dormait sans doute. Quatre… Oh bordel, il n’allait peut-être pas décrocher. Et, à l’instant où je commençais à perdre espoir et à me dire que j’allais finir sur le répondeur, la voix de Mio Amore résonnait à l’autre bout du fil. Une voix endormie, mais c’était lui et je soufflais aussitôt « Amore… Je… J’suis… J’suis désolé de te réveiller… » Ouais je l’étais vraiment. Encore plus maintenant que j’avais entendu sa voix endormie. Mordillant nerveusement ma lèvre, je me sentais tellement idiot à présent. Je ne pouvais rien lui dire. Je ne pouvais pas me confier. Alors, qu’est-ce que je foutais ? Je n’en savais foutrement rien. Tout ce que je savais était que, soudainement, j’éclatais en sanglots. Des sanglots incontrôlables qui me poussaient à me redresser dans mon lit parce que je ne parvenais plus à respirer. Je m’asseyais au milieu du lit babillant « Tu… Tu… T’me manques… » Voilà les seuls mots qui parvenaient à s’échapper de mes lèvres entre toutes ces larmes. Des mots si vrais pour masquer une vérité plus mortelle.
Chambre 456. Boston Marriott Copley Place. 08:00 pm.
Le message s’affichait sur mon écran et je savais de quoi il s’agissait. Je savais de qui venaient ces propos. Je savais parfaitement ce qu’il attendait de moi. Mais, putain, sérieusement ? Il fallait que ça arrive ce soir. Il fallait que ça arrive la veille du retour de mon petit-ami. Mes prunelles fixaient les mots sur le portable et j’avais envoyer d’envoyer valser le mobile dans la pièce. Ça montait en moi soudainement. J’avais envie de tout retourner au sein de mon appartement. Ça cognait si fort. Trop fort. Je marchais de long en large dans ma chambre sans savoir quoi faire. J’avais accepté de négocier avec Rob. J’avais accepté le prix à payer pour qu’Elie s’en sorte. Alors, maintenant, il fallait que je le paye. Il fallait que j’honore ma part du contrat pour qu’elle soit enfin libérée. Soupirant, je m’arrêtais en plein milieu de ma chambre pour me laisser tomber au sol. Ok, ça ce n’était pas bon. Mon cœur me faisait mal. Ma respiration était trop hachée. J’attrapais mon téléphone appuyant sur le contact de mon copain pour ensuite composer un message avec cette icône d’urgence que nous avions mise en place des mois auparavant. Je restais là à fixer le message sans l’envoyer. Je ne pouvais pas l’envoyer. Comment pourrais-je expliquer les choses ? Alors Amore, j’ai repris contact avec la Mafia pour sauver la sœur de Côme. Pour se faire, j’ai passé un marché avec eux et une partie de ce marché consiste à redevenir prostitué pour leur compte aussi longtemps qu’ils le voudront. J’aurai pu balancer cette vérité ouais, mais je ne voulais pas. Lukas était déjà assez mal en point et je refusais de le foutre en l’air un peu plus. Je refusais aussi de mettre en péril notre histoire d’amour. Aussi compliquée soit elle, elle me faisait beaucoup trop de bien. Je ne voulais pas la rayer de mon existence. Je ne voulais pas perdre Lukas. Effaçant le message, je lançais le mobile au loin sur mon lit après avoir pris soin de l’éteindre. Il me faudrait une bonne excuse si quelqu’un me contactait pendant mon absence et dire que j’avais oublié mon téléphone chez moi pouvait en être une bonne. Je me glissais dans la salle de bain pour une douche rapide avant d’enfiler les vêtements adéquats pour cette nuit. Cette nuit qui allait me faire plonger à nouveau. Je le savais. Et je signais à l’instant même où je franchissais la porte de mon appartement.
Vendredi 27 Novembre. 10:47 pm
Ça faisait des heures que ça durait. Ça faisait des heures que je n’étais qu’une marionnette pour cet étranger que je ne connaissais pas. Cet étranger que je ne voulais même pas apprendre à connaître. Cet étranger qui prenait du plaisir à me heurter. Les choses se calmaient. Lentement. Sûrement. La fin était proche non ? Les mains liées, je n’osais même pas tirer sur ces liens qui me coupaient la circulation. Le poids du corps de l’homme nu sur le mien me clouait au matelas si vivement que j’avais envie de gémir de douleur constamment. Ce n’était pas des sensations inconnues. Les mains liées, le poids d’un corps nu sur le mien, la sensation de sombrer de nouveau dans une déchéance nocturne… C’était gérable ça. Ça faisait presque trop parti de moi. Ça ressemblait à ce que je pouvais connaître régulièrement dans mon job. Pourtant, ce soir, ce n’était pas gérable. Ça faisait mal. Tout faisait trop mal. Pas le moindre plaisir. Simplement une torture incessante qui me replongeait dans un passé qui avait su me détruire. Cette torture semblait durer des heures. Cette torture ne prenait même pas fin. L’homme restait là sur moi à souffler des mots que je ne voulais pas entendre. Des ordres qu’on lui avait donné et qu’il exécutait. Me bloquant encore plus avec son corps pour m’empêcher de bouger, il venait appuyer la lame du couteau contre ma gorge à droite. Je suffoquais. Je crevais. J’étais mort de trouille. Et, pourtant, je restais de marbre. Les yeux fermés, les ongles s’enfonçant dans la paume de ma main, je ne laissais pas échapper un son. Hors de question de leur offrir mes cris. Hors de question de leur offrir ma douleur. Hors de question de laisser Rob profiter de ça. Parce que je savais… Oh oui, je savais que la caméra avait été installé pour que Rob puisse tout voir. La lame dessinait quelque chose sur ma peau. Mon cœur était en train de se faire écarteler et ça faisait mal tandis que, dans ma tête, je suppliais Lukas de me pardonner. Mon âme était en train de se fissurer. Je sombrais de nouveau dans ce monde pour sauver Côme. Je sombrais à nouveau et je risquais bien de me perdre trop loin dans les profondeurs parce qu’à présent Rob était là. Sur ma peau. Dans ma tête. Dans ma vie. Il était là et je ne savais pas si je pourrais m’en défaire un jour. Gamin prisonnier de la Mafia à jamais. Gamin terrorisé qui saurait taire tous ses maux pour veiller sur les autres.
Samedi 28 Novembre. 02:30 am
Comment est-ce que j’étais rentré dans mon appartement ? Je n’en savais foutrement rien. Je savais simplement que j’avais fermé la porte à clé et que j’avais même mis une chaise sous la poignée pour la bloquer au cas où. Paranoïaque. Détraqué. Meurtri. Je m’étais empressé de retirer mes vêtements les balançant dans la poubelle que j’avais fermé aussitôt la déposant à côté de la porte pour la sortir dès le lendemain. Je ne me sentais pas capable de sortir de nouveau. Pas ce soir. Je m’étais isolé sous la douche après avoir vomi de longues minutes. Cette douche sous laquelle je m’étais frotté un long moment. Je m’étais frotté jusqu’au sang parce que je me sentais sale. Je me sentais beaucoup trop sale. Ce n’était pas comme lorsque je faisais mon job. Rien n’avait été agréable. Rien n’avait été contrôlé par moi. Je me sentais utilisé. Je me sentais dépravé. J’avais l’impression de n’être que du bétail marqué. Et je l’étais. En sortant de la douche, mes prunelles s’étaient posées sur mon reflet et sur cette marque sur mon cou. Cette marque qui me faisait mal. Pas tant physiquement, mais mentalement. Cette marque qui mettrait des jours à s’effacer sans doute… Cette marque que Rob ne laisserait peut-être jamais s’effacer demandant à tous les clients de la faire. J’avais enfilé un jogging et un tee-shirt avant de me passer de l’eau sur le visage pour tenter de m’apaiser. J’avais vidé la bouteille de vodka qui se trouvait dans mon appartement avant de me mettre au lit avec l’espoir de sombrer. Espoir stupide. Les heures s’étaient écoulées jusqu’à ce que 02:30 am n’arrive et que je craque. Je faisais tourner le téléphone entre mes mains depuis de longues minutes déjà. J’avais essayé. J’avais vraiment essayé de ne rien faire et de ne rien dire à personne. Mais, je ne pouvais pas resté tout seul dans ces tréfonds de l’Enfer. Je ne pouvais pas rester là comme ça sinon j’allais faire une bêtise sans moyen de revenir en arrière. Je ne pouvais pas rester seul. Qui contacter ? Il ne fallait pas que quelqu’un vienne. Il fallait quelqu’un qui était loin. Il fallait quelqu’un qui me ferait du bien sans pour autant rappliquer dans mon appartement parce que je n’étais pas prêt pour les mensonges en face à face. Mon petit-ami. Déverrouillant le mobile, j’appuyais sur le contact de mon copain avant de presser le bouton d’appel et de porter le mobile à mon oreille. Les sonneries résonnaient. Une… Deux… Trois… Il dormait sans doute. Quatre… Oh bordel, il n’allait peut-être pas décrocher. Et, à l’instant où je commençais à perdre espoir et à me dire que j’allais finir sur le répondeur, la voix de Mio Amore résonnait à l’autre bout du fil. Une voix endormie, mais c’était lui et je soufflais aussitôt « Amore… Je… J’suis… J’suis désolé de te réveiller… » Ouais je l’étais vraiment. Encore plus maintenant que j’avais entendu sa voix endormie. Mordillant nerveusement ma lèvre, je me sentais tellement idiot à présent. Je ne pouvais rien lui dire. Je ne pouvais pas me confier. Alors, qu’est-ce que je foutais ? Je n’en savais foutrement rien. Tout ce que je savais était que, soudainement, j’éclatais en sanglots. Des sanglots incontrôlables qui me poussaient à me redresser dans mon lit parce que je ne parvenais plus à respirer. Je m’asseyais au milieu du lit babillant « Tu… Tu… T’me manques… » Voilà les seuls mots qui parvenaient à s’échapper de mes lèvres entre toutes ces larmes. Des mots si vrais pour masquer une vérité plus mortelle.
@Lukas O. Spritz
(Neal T. Hood-Spritz)