Alma E. Nightindale ► Anya Taylor-Joy

Enfant attendue, enfant aimée qui nait ce jour-là et qui vient embellir la vie de ce couple de classe ouvrière. Maman infirmière, papa concierge dans une école. Une situation financière pas toujours évidente pour eux, mais ils dirigent tout leur amour et leur attention sur leur fille unique, Alma, la petite âme de leur maison. Bébé grandit, bébé s’éveille avec ses grands yeux marrons. Mais la petite vie à trois de la famille s’effondre une première fois. Le couple découvre que leur petite fille chérie est atteinte d’une surdité, surement sévère, qui nécessite un appareillage. Mais un problème ne venant jamais seul, le père d’Alma perd son travail, le couple perd beaucoup d’argent et s’endette pour payer leur maison. Ils tentent tout pour préserver leur fille de leur situation, pour qu’elle puisse grandir de la manière la plus épanouie possible, pour payer les soins nécessaires mais le mal est là : ils ne pourront sûrement jamais lui apporter l’éducation nécessaire à son bon développement, parce que les établissements spécialisés ont un coût qu’ils ne peuvent se permettre.  Les parents cherchent une solution, déjà trop endettée pour avoir recours à un autre emprunt, leurs choix se retrouvent réduits. On leur propose alors une ultime solution, qui brise leur cœur de parents aimant : laisser leur fille à l’adoption simple, renoncer à leurs droits de parents afin de permettre à leur fille de s’épanouir dans une famille qui aurait les moyens de payer les aménagements dont elle aurait besoin, mais avoir la possibilité de voir leur fille biologique.

La famille Nightindale se propose pour accueillir cette enfant, différente de tous les autres. Elle intègre alors une fratrie de quatre enfants : deux filles et deux garçons, dont Summer est l’ainée. Famille un peu atypique, puisque tous adoptés, ce à quoi s’ajoute les spécificités de chacun, mais tout le monde apprend à composer avec. Père chef du service pédiatrique, mère juge d’instruction, vous n’avez jamais manqué de rien. Alma est donc enfin appareillée à presque deux ans, et se retrouve dans une seconde famille aimante.
Mais les années filent et elle se heurte à l’apprentissage de la lecture labiale et de la langue des signes, élément important pour sa poursuite scolaire. Placée un temps en institut, elle vit assez mal ces années-là, où elle se sent différente, bien qu’elle passe ses journées avec d’autres enfants sourds. Elle prend une année de retard pour ces apprentissages essentiels, nécessaires pour espérer quitter l’institut et intégrer une école classique, comme ses frères et sœurs. C'est aussi à ce moment qu'elle découvre les échecs, qui deviennent un réel loisir pour elle, qui l'accompagnent encore aujourd'hui.

Alma quitte son institut pour entrer dans une école « classique » pour son entrée en « 6th grade ». Elle qui avait si hâte d’être considérée comme tout le monde se heurte parfois à des difficultés pour suivre les cours, des bruits constants la fatiguant plus qu’à l’accoutumée. Et ses camarades ne sont pas forcément des plus tendres, se permettant de se moquer d’elle. Mais Alma est trop timide pour dire quoique ce soit, pour vraiment s’imposer face à eux. Il faudra attendre le lycée pour qu’elle finisse vraiment par faire comprendre qu’elle n’était pas aussi fragile qu’elle en avait l’air, quand elle gifla un de ses camarade qui essayait une fois de plus de se moquer d’elle. Dès lors, finit les moqueries, bien qu’Alma regrettât amèrement son geste.
Mais durant ces 6 années, ce qui mit du baume au cœur de l’adolescente, c’étaient ses étés en Californie, chez sa mamá et son papá et chez sa cousine, Flor, la jolie danseuse. Elle aimait énormément ses frères et sœurs et ceux qu’elle considérait comme ses véritables parents, mais elle étouffait à Boston, à cause de l’école, de la pression qu’elle y ressentait et des difficultés qui lui semblait parfois énorme à surmonté, malgré sa persévérance, trop peu d’estime d’elle-même.

Besoin de quitter un peu Boston, de s’en échapper pour se trouver elle-même, Alma, jeune femme pleine de doute. Elle rejoint alors San Francisco et sa très réputée Université de Stanford pour y suivre un bachelor en botanique. Elle peut alors aussi se rapprocher de sa cousine maternelle, Flor, encore lycéenne mais ses pensées se tournent toujours vers ses frères et sœurs, avec qui elle prend toujours le temps d’entretenir de longues discussions et de visiter à chaque vacance. Malgré la distance qui les sépare, elle se rend compte à quel point sa famille, bien qu’adoptive, peut lui manquer. Son bachelor en poche, elle décide donc de tenter Harvard pour y suivre sa maitrise en botanique, pour retrouver ses parents et ses frères et sœurs, de véritables piliers pour elle, bien qu’il y ait fallu du temps pour le découvrir.