#pfothanksgiving @Antonio Munoz Lorsque les bourrasques de vent s'y engouffrent, l'horizon de la cime des sapins s'agite comme un océan sombre et infini. Vous avez laissé les autres au point de vue et tu peux aisément deviner qu'il calle le rythme de ses pas aux tiens. T'as le souffle qui te manque car t'es pas habituée à randonner, pourtant ça n'empêche pas à tes lèvres de s'étirer doucement lorsque tu redresses le nez, observes et remarques les feuilles de l'automne prendre leurs couleurs, sous le soleil fatigué de la fin de journée. Arrivés à la maison, tu l'abandonnes pour rejoindre ta chambre, prendre un douche chaude et enfiler des vêtements plus confortables, un jean et un pull sombre à col roulé. Tes longueurs réunies en queue de cheval à l'arrière de ta tête, t'es enfin prête à le rejoindre sur le grand balcon de la maison donnant sur la foret en contre bas. Les autres ne sont pas encore revenus de la balade, vous allez être tranquilles et t'es presque déjà quelque peu apaisée au moment où tu attrapes ton téléphone pour sortir de ta chambre. Un mail du bureau de la doyenne avec le compte rendu de votre rendez-vous d'avec Theodora au sujet de votre "dispute" (avec les mains, les ongles, les insultes, ton poignet tordu et son œil au beurre noir…) Tu soupires très longuement, énervée, fais disparaitre le téléphone dans ta poche avant de rejoindre la cuisine d'un pas décidé. Tu sors du frigo deux bières et files sur la terrasse où il est perdu dans la contemplation de l'écran de son téléphone, visiblement ayant été plus rapide que toi à se changer. Il redresse la tête vers toi et tu devines qu'il va ouvrir la bouche, qu'il va te poser la question rien qu'en voyant tes traits et le rouge de colère dans tes pommettes non, non ça ne va pas, j'ai envie de commettre un meurtre ! tu réponds à la future question sans même lui laisser le temps d'en placer une. Tu te laisses tomber sur un petit fauteuil d'extérieur et décapsules les bières, allant même jusqu'à porter la tienne près de tes lèvres avant de retrouver la raison et secouer la tête de gauche à droite. bon sang, c'est pas raisonnable… tu souffles doucement avant de tendre le bras et de lui mettre dans la main la bouteille tiens.
(Katalia Borgia)