Mathers à Boston.

La vie est courte. La vie peut nous être enlevée à chaque instant, sans prévenir et j'crois que j'étais plutôt bien placée pour le savoir. Alors il fallait qu'on en profite. De chaque instant, notamment avec ses proches, ses amis, ceux qu'on aime. Essayer de se prendre un peu moins la tête surtout.. en gros, Carpe Diem ou YOLO c'est au choix. Perso, j'étais plus adapte du YOLO, car plus dans notre génération, celle qui fait cramer les meilleures années de sa vie, en se tuant elle-même, en s'empoisonnant. Uniquement pour oublier et réussir à vivre sans avoir les blessures constamment. On était tous des écorchés vifs.. et dans un sens, j'pense que ça nous forme. Si ça nous détruit pas avant forcément. J'étais bien partie pour finir morte dans deux ou trois ans moi.. si j'continuais sur ce rythme c'était clair et net que c'était foutu.. Mais j'en avais rien à faire : j'continuais de vivre ma vie, j'essayais de ne voir que les choses positives et pour l'instant, vous savez quoi ? Ca marche, ce n'est pas merveilleux tout ça ? Avec des filles de la mather house, on avait décidés d'aller en ville pour profite de nos derniers jours sur les continents américains avant de partir au spring break. On va dire que c'est pour nous mettre en forme, car après tout, Spring Break signifie débauche avant tout ! Le voyage c'était passé plutôt rapidement même si il avait quelques dizaines de minutes entre Cambridge et Boston. Eh oui c'était ça notre destination ! Faire la tournée des bars à Boston et nous éclater. Lorsque la conductrice se gara, j'sortis aussitôt de la voiture, mettant mon gilet pour ne pas attraper froid. Vous voulez commencez par où ? dis-je en même temps que je sortais de quoi me rouler un joint.

Spring Break. Ce mot était à la bouche de tous les étudiants d'Harvard. Tous avaient hâte de quitter les Etats-Unis pour la Thaïlande. Pour beaucoup, quitter le continent était une première, mais pas pour moi. Sauf que je n'avais jamais été dans ce pays asiatique, et j'avais tout aussi excitée que mes condisciples. Plus que quelques jours et nous embarquions dans une de ces aventures inoubliables. L'année dernière, j'étais partie vers cette époque de l'année. Je n'avais pas pu profiter de Cancun et de sa plage dorée, de son océan turquoise. Alors, cette semaine, je comptais la passer comme j'aurais voulu le faire l'année dernière. Mais avant, une petite virée entre filles à Boston. Objectif : tournée des bars et se bourrer la gueule une dernière fois avant de monter dans l'avion pour un voyage d'une bonne quinzaine d'heures. Au volant de ma Maserati rouge flamboyante, je nous conduisais toutes les quatre vers Boston, plus précisément vers Boylston street, une rue remplie de bars. Ainsi, pas besoin de remonter en voiture après une heure pour se diriger vers un autre endroit. Une fois arrivées, nous sortîmes toutes en même temps. « Vous voulez commencez par où ? » Briony venait de poser la question alors qu'elle s'apprêtait déjà à rouler son joint. C'est sûr que ce n'était pas facile de le faire dans ma décapotable avec le vent. Je pointais alors un Irish Pub, celui devant lequel je m'étais garée. « Et bien, je propose qu'on commence par celui juste devant nous ! » Je me tournais donc vers Meadow et Septembre, attendant leur réponse.