(ilhania) come take away the cold

@Ilhan Locke L'œil bienveillant de l'être qui veille. La noyade inconsciente de celle qui ne voit jamais le fond de son verre, l'alcool qui endolori les sens mais réveille le mal. Ta tête tourne même si soudain, le monde s'arrête. Ilhan qui revient au salon et qui te prive de l'élixir facile. Comment est-ce possible de te mettre dans un état tel, lui qui t'a pourtant toujours vu parfaite ? Lourde de tout ton poids fatigué sur le canapé, tu tentes de redresser le buste mais t'es prise d'un rire nerveux à la vue de ses traits complétement désapprobateurs Ilh, où est passé mon verre ? tu cherches partout autour de toi, les paupières plissées et la vue brouillée. T'as été incapable de mettre tes lentilles dans cet état et la dernière fois que tu as vu tes lunettes c'était il y a plusieurs heures alors… Tu laisses ton dos retomber dans le canapé avant de soupirer tu penses que Rosalia aimerait venir boire avec nous ? Gamine égoïste rongée par son propre mal, incapable de comprendre celui des autres lorsque celle-ci ne veut pas admettre que les démons des ceux-ci sont encore pire que les siens. Tu te redresses enfin, te places en tailleurs et retiens ta tête qui tourne en déposant ton menton sur les paumes de tes mains, coudes sur les genoux. j'ai faim, pas toi ?

kat's appartment, soir du jeudi 5 novembre

pauvre égoiste et égocentrique que je suis mais quand il s'agit de mes plus proches amis, la différence se voit. beaucoup plus amener à penser aux autres, à ressentir l'envie d'être auprès d'eux. moins mauvais. en ce moment, Katalia traverse des jours difficiles entre sa séparation, les disparitions. son comportement m'alarme et il est hors de question que je la laisse sombrer sans rien faire. t'as assez bu comme ça. j'ai veillé à ce que plus rien qui soit à sa portée ne serve de récipient pour Katalia. je pianotais sur mon téléphone à le recherche de ce qu'on pourrait bien dîner. c'est bien beau de s'apaiser avec nos verres, se remplir le ventre, c'est mieux. un autre remède contre les soucis de la vie. et puis elle est déjà bien trop dans un état pitoyable pour continuer. elle mentionne Rosalia et je lève la tête directement. ça n'a jamais été l'amour fou entre les cousines Borgia mais on peut dire que maintenant, elles reviennent de loin. qui l'aurait cru ? je suis sûr qu'elle adorerait. on l'invitera à se joindre à nous la prochaine fois. ça fait quelques jours que la disparue a été retrouvée. je peux pas imaginer le soulagement que Katalia a dû ressentir même si elle est encore dans le mal pour d'autres choses, notamment Ottis. la voir ainsi me fait un pincement au coeur. si seulement je pouvais l'aider davantage. espérons que ma présence et mes mots font quand même un minimum le job. c'est assez perturbant de connaître cette facette plus vulnérable d'elle moi qui suis habitué à son image de parfaite princesse. c'est que nos estomacs se sont donnés le mot. je suis justement sur l'application de livraison. qu'est-ce tu veux ? je t'offre le repas. je m'approche pour pouvoir lui montrer les choix. une fois la décision prise, je ne peux m'empêcher d'écarter mes bras pour la prendre en étreinte. elle s'y laisse glisser et je lui dépose un tendre bisou sur la joue. tout ira bien. que je souffle doucement à ses oreilles pour la rassurer au mieux. t'iras prendre une douche pour commencer parce que tu fais peur à voir.

@Katalia Borgia

tw : mort
@Ilhan Locke La bataille fait rage. Le bien le mal, ce qui est acceptable, ce qui ne l'est pas. Boire pour te changer les idées l'est. Boire autant jusqu'à ne plus savoir te lever ne l'est pas. Tu t'en veux pourtant tu continues de chercher de tes pupilles floutées de myopie le verre qu'il vient de te retirer. Demain t'auras honte de t'être foutue une telle mine devant lui, mais ce soir tu t'en fiche, ce soir tu veux juste continuer et que rien ni personne ne t'en empêche. En réclamant à manger, tu sais que tu vas lui faire plaisir. Qu'il va sauter l'occasion, pensant que te faire manger allait te faire aussi éponger. T'es complétement perdue et tu ne sais ce que tu veux, tu ne sais pas comment faire pour aller mieux. A chaque fois que tu fermes les yeux, tu revois le corps de Gemma abandonné par la vie. Tu veux dormir, tu veux te reposer, tu veux pouvoir fermer les yeux sans voir Ottis prendre la place de ton amie dans cette boite. Car t'es incapable d'accepter le poids de la vérité. T'es incapable d'admettre que ca arrivera. Tu ne veux perdre personne pourtant ceux que t'aimes te quittent. Et tu le regardes, lui, Ilhan, qui se tient là devant toi, grand fort, dans son polo de gendre idéal à veiller sur toi. Comment est-ce qu'il arrive encore à tant plier l'échine pour prendre ta main et tenter de te forcer à te relever ? Comment est-ce qu'il arrive encore à tant plier l'échine sans se briser ? Tu veux disparaitre, tu ne le mérite pas. Pourtant, il ne fuit pas et te demande ce que tu veux. des pizzas. avec pleins de fromage. Il vient s'installer à côté de toi pour te montrer les cartes mais ton choix est déjà fait, et ta vision est trop floutée par les larmes pour de surcroit y voir quelque chose à l'écran. et de la vodka. Ou est-ce qu'il a mis ton foutu verre, d'abord ? Tu le cherches mais ton regard tombe sur lui, lui qui ouvre les bras et qui t'offre ce rempart contre le monde alors que tu viens d'exploser le tien. Corps frêle et à la dérive qui s'y engouffre et qui tente de se nourrir de toute l'attention qu'il veut bien te donner. Si tout ira bien ? tu n'y crois pas mais même ça, t'as plus la force de le dire. Ton visage fatigué et tiré disparait contre son torse, ruine son haut des quelques larmes qui coule sous tes cernes. Le monde tourne toujours autour de toi mais cette fois, t'as un rocher sur lequel t'accrocher. t'es en train de me dire que je pue Locke… ? t'arrives finalement à souffler après t'être forcée.

si je fais une rétrospective de ma vie, même si j'ai eu des mésaventures comme n'importe qui, je n'ai jamais rien eu d'aussi grave, quand j'y pense. je touche du bois. se faire enlever, devoir faire face à un deuil. je n'ose même pas imaginer de quoi ça a l'air. tout ce que je sais, c'est que je tiendrai pas. j'aurais pas le courage de m'accrocher comme elle le fait. d'ailleurs, je me demande où elle puise cette force là alors qu'elle a l'air vide d'énergie. je suis admiratif, même si elle ressemble à tout sauf une princesse là. vero italiana, va pour les pizzas. moins pour la vodka mais je ne relève pas pour éviter une dispute. je la connais comme ma poche et elle est si à cran que ça pourrait éclater. c'est pas ce que je veux. si je suis là, c'est en soutien et pas pour tout aggraver. sûrement. tu vas pas me cogner, si ? elle réalisera très vite de quoi je parle. c'est une allusion à sa récente bagarre avec une de ces filles qui veulent mettre le grapin sur Ottis. je n'étais pas présent mais mon amie s'est bien faite remarquer. la séquence a même été prise en vidéo. pas étonnant vu que ça s'est passé sur le campus. cette même vidéo sur laquelle je tombe à l'instant même et que je tend à Katalia pour qu'elle voit. elle s'est enfermé dans un monde, ailleurs, je crois pas qu'elle l'ait vue ou même en connaisse l'existence. je savais pas que t'avais un aussi beau crochet du droit. compliment à moitié sincère mais surtout fait pour tenter de lui extirper un sourire. même maigre mais j'en veux un. il peut durer une minute mais ça me rassurerait sur le fait qu'elle y arrive toujours. faudrait que je perfectionne le mien, tu m'apprendras.

@Katalia Borgia

@Ilhan Locke Un léger sourire se dessine sur tes lèvres lorsque tu l'entends te répondre dans ta langue qui n'est pas la sienne. Il passe la commande sur son téléphone tandis que toi, t'es clairement déjà ailleurs. Tu soupires suite à ta question, encore plus lorsqu'il te répond. T'as beaucoup trop bu pour chercher une répartie correct alors tu te contentes de froncer les sourcils et faire la moue alors qu'il ne te vois surement pas, ton visage presque caché par une ou deux mèches échappées. Il te tend son téléphone, tu ne sais pas ce qu'il veut exactement te montre avant de reconnaitre l'escalier et le grand hall de la pforzheimer house. Tu ouvres grand les yeux, appuies fort d'une main sur le haut de son ventre pour t'aider à te redresser ; ce qui lui arrache un hoquet de surprise suite à la respiration que t'as du lui couper. Tu chasses d'une main les mèches de ton visage et te concentres sur le petit écran, tout d'un coup complétement redescendue. Ilhan prend encore la parole mais tu n'entends plus rien. Tu n'entends plus rien sauf le son provenant de son téléphone, et la vidéo de ta "dispute" avec Theodora qui se déroule devant tes yeux. c'est une blague putain… Après cet échange, trois ou quatre pforzheimer étaient venus vous séparer et faire sortir Theodora. Tu leur avais fait jurer de ne rien dire à personne et de nier si on leur demandait s'il s'était passé quelque chose. T'aurais même été prête à sortir le chéquier s'il l'aurait fallu. Mais t'avais eu confiance en eux et en leur parole de pfo, t'as vraiment cru que cette histoire ne sortirait jamais de ces murs et pourtant… Ilhan continue de parler mais il s'arrête lorsqu'il te voit redresser le menton avec cet air paniqué. La chute est brutale, violente, t'as même plus la tête qui tourne à cause de l'alcool, t'as juste la peur au ventre et l'envie de vomir. Sur la vidéo, on ne voit pas très bien qui pousse l'autre en première mais… t'es prête à parier que le conseil d'administration de l'université ne va pas se poser cette question. Non il vont juste te voir toi, impliquée, et te retirer le rôle de présidente que t'as tant voulu et pour lequel tu t'es battue (au sens figuré cette fois). qui t'a envoyé cette vidéo ?! dis le moi Ilh !

tandis que j'ai cru que ma taquinerie marcherait, que je reverrais ses dents blanches, c'est plutôt une Katalia déconcertée que j'ai en face de moi. elle n'a de yeux que sur l'écran et n'a écouter aucun de mes mots. c'est comme si je m'étais adressé à un mur. bon bah, on repassera pour la tentative de pub colgate. j'aurais préféré trouver de quoi l'amuser, pas l'effrayer. ma voix est hésitante. je suis pas certain que dire la vérité arrangerait ma gaffe. le mensonge est inutile alors j'opte pour la première option. puis Katalia semble prête à me couper en deux si je l'ouvre pas. la source est anonyme. je suis trop con putain. j'aurais dû lui montrer un best-of de chats qui fait des bêtises. pas de quoi qui pourrait coûter sa place de présidente des dorés. rôle qu'elle a tant convoité, pour laquelle elle a donné tout ce qu'elle avait. j'étais à ses côtés tout ce temps. j'aurais dû m'en douter. ça m'ait complétement sorti par la tête et c'est bien pour ça que je pourrais jamais occuper une place aussi importante. tout ce que je fais est insouciant et irréfléchi. ne panique pas, tu perdras pas ta place. pas comme le reste. j'y veillerai. je la ferai effacer, sans preuves, le conseil ne peut pas s'en prendre à toi. sans images, ce ne sont que des rumeurs. puis mes parents connaissent certains membres, y'a moyen qu'elle passe par les mailles du filet. je m'en occupe, ok ?

@Katalia Borgia

@Ilhan Locke La panique te submerge lorsque tu vois la vidéo défiler sous tes yeux, il n'y a pas d'autres mots. Pas besoin d'enfiler tes lunettes sur le bout du nez pour reconnaitre la tignasse blonde de ton ennemie et tes longueurs brunes à toi. Et puis surtout les voix, vos voix… Reconnaissables parmi toutes. Son accent français criard et ton italien qui s'envole dans les aigus lorsque ta voix se gorge de colère à travers l'écran. Tu paniques, tu perds pied, t'as l'impression d'avoir encore plus la tête qui tourne qu'avec de l'alcool, sauf que cette fois il n'y a rien d'euphorique, il n'y a que la panique. Il tente de te rassurer, mais tu n'entends plus rien sinon ton cœur battant la chamade et tes lèvres qui commencent à trembler lorsque tu réalises que tu peux perdre ça, aussi. Il te promet de la faire s'effacer et cette fois tu commences à te calmer. Parce que tu sais qu'il en est capable, qu'il peut le faire, qu'il peut y arriver, Ilhan connait beaucoup de monde, peut être même plus que toi. Son nom de famille est connu du conseil, pas comme le tien qui n'a de poids que de l'autre côté de l'atlantique. ok, je- merci Ilhan. Tu n'as pas le choix, tu dois arranger cette situation. T'as fait jurer aux pforzheimer présents sur place (ceux qui vous ont séparé et fait sortir Theodora) de ne jamais rien dire à personne de ce qu'il s'était passé ici. De nier jusqu'à l'existence d'une discussion ou d'une visite de la dudley dans votre maison. T'as confiance en ceux qui t'ont élue, pourquoi est-ce qu'ils se retourneraient contre toi aujourd'hui ?  Il ne reste donc qu'une vidéo prise sur un portable, envoyée à Ilhan mais qui va être effacée. Tu soupires longuement en passant tes mains sur ton visage avant de lever tes billes foncées vers les siennes. merci d'être là, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Tu effaces du revers de la main une nouvelle larme silencieuse qui roule sur ta joue, parce qu'après la panique, la colère, s'immisce de nouveau la peine, la tristesse, le deuil, la fin.

FIN DU RP