@Ottis Heimann A chaque fois qu'il ouvre la bouche, c'est pour asseoir encore un peu plus la douleur en toi. T'es tellement débordée et tu t'agites dans tous les sens de colère que t'arrives même plus à voir la peine qu'il a dans ses yeux, lui aussi. T'as la vue brouillée par toutes ces larmes et ton cœur qui tambourine bien trop fort t'empêche de contrôler ta voix qui vocifère ta déception à renfort d'envolées de grands mots. Mieux que tu souffres maintenant ? Parce qu'il avait prévu de te faire souffrir plus tard ? Ca te laisse interdite, sans voix, et t'as l'impression que le sol se dérobe sous tes jambes. Tu ne veux pas y croire, tu ne veux pas croire que c'est vraiment lui. T'as vraiment pensé que vous irez loin ensemble, et t'as aussi fort pensé qu'il le voulait également. Tellement que t'arrives juste pas à croire que toute cette situation est réelle et n'est pas un cauchemar dans ta tête. Son baratin tu ne l'écoutes pas, te contentes de plonger ton visage dans tes mains en secouant la tête de gauche à droite. T'oses plus le regarder en face, tu ne veux plus, et tu ne sais pas non plus si tu dois te calmer et te battre pour vous ou juste l'envoyer chier pour ce qu'il est en train de te faire. Y'a seulement ces derniers mots qui ont l'effet d'une décharge électrique sur toi arrête de penser que tu sais mieux ce qui est bon pour moi, arrête ! D'où est-ce que ça sort, tout cela ? Depuis quand il ne va plus chercher ce qu'il veut vraiment, comme en mai dernier ? Si vraiment il pense ce qu'il dit, qu'il veut que tu sois heureuse, jamais il ne te ferait ça, car il sait que ton bonheur c'est lui. t'en sais rien ! Si, il sait. Parce que t'as jamais été aussi heureuse et apaisée depuis que t'es avec lui. Parfois c'était déroutant, qu'il te connaisse autant, souvent c'était juste complétement rassurant. Tu supportes plus cette fausse compassion et ces compliments pour te passer de la pommade. dis moi la vraie raison. c'est presque comme une plainte, une voix fébrile et posée, comme le calme après la tempête, énoncée entre deux sanglots agités.
(Katalia Borgia)