MIA VAUGHN ► florence pugh

(( DEAR SWEET ENGLAND )) L'Angleterre, elle l'a dans le sang. Native d'Oxford, elle porte un amour particulier aux traditions locales et n'a peut-être pas totalement digéré le départ de la famille pour les Etats-Unis lorsqu'elle n'avait que neuf ans. Papa diplomate, maman artiste peintre, Mia a toujours pensé qu'elle représentait le parfait mélange des deux. Une dose de rigueur, une pointe d'imagination, on lui a appris tôt qu'il valait mieux voir le monde tel qu'il était plutôt que comme il pourrait être. Aînée de sa fratrie, la responsabilité a rapidement été son moteur, le vent dans ses voiles, son but premier. Être la petite fille parfaite pour les beaux yeux de ses parents mais notamment de ceux de son père. Tisser un lien avec lui a été plus compliqué durant ses jeunes années, lui toujours trop occupé, toujours trop fatigué. Un manque qu'elle a souvent comblé auprès de sa mère et de ses pinceaux, elle incitant sa progéniture à s'évader dans son imaginaire, un exercice encore inédit pour la petite poupée mais pour lequel elle est extrêmement reconnaissante avec le recul aujourd'hui.  (( ONE, TWO, THREE, NO MORE DADDY )) Son père, sa vie. Si leurs débuts ont été plutôt conflictuels, ils se sont rapidement découvert une passion commune : la musique. Lui grand virtuose du piano, par le biais des touches bicolores, il parvenait à dire tout ce qui n'osait pas franchir ses lèvres, par pudeur probablement. Un homme colossal avec une fragilité au bout des doigts que Mia découvrit un peu avant l'adolescence. Des heures passées en sa compagnie à l'accompagner au violon, en communion musicale, à confesser tout l'amour qu'ils pouvaient se porter. L'annonce de sa maladie eut l'effet d'un coup de massue pour la blondinette. Ce fichu crabe était en train de lui voler de précieuses minutes auprès du premier homme de sa vie. Tout l'équilibre familial s'en vit affecté, sa mère dut assumer le rôle de chef de famille et ses deux petits frères se reposèrent encore plus sur leur aînée. Un rôle difficile à jouer pour une adolescente de seize ans. Une déchirure au coeur qu'elle porte encore aujourd'hui et qui se réouvre chaque fois qu'elle joue du violon. Des mélodies lancinantes, laissant ses larmes se noyer dans ses cordes. Une douleur pudique qu'elle a préféré enterrer tout comme le reste de ses problèmes, pas à l'aise avec le concept. (( SWIFT FINGERS ON CORDS )) Le violon, son instrument de prédilection. Il lui arrive même parfois de pousser la chansonnette ou de se perdre sur le clavier d'un piano ou les cordes d'une guitare. Vraie mélomane, elle a toujours pensé que la musique adoucissait les moeurs et pour la réservée qu'elle est, il s'agit également d'un bon moyen de s'exprimer. Tout ce qu'elle ne dit pas peut être retrouvé dans ses mélodies, ses chansons qu'elle n'a montrées qu'à peu de personnes dont Kobe, son meilleur ami. Les dévoiler lui demande encore plus de courage que de se dénuder, c'est là son essence vive, sa flamme vitale qu'elle garde bien cachée, comme les profondeurs de l'être humain qu'elle est. (( THE UNEXEPECTED GIFT )) Arriva ensuite le temps des amours. Son joli minois en avait touché plus d'un mais elle n'avait d'yeux que pour un. Lui. Tobias. Un garçon de son lycée que sa mère n'aurait certainement pas approuvé mais qui lui permettait de s'éloigner du gouffre que son père avait laissé. Avec lui, elle se sentait libre bien qu'en flirt perpétuel avec le danger. La drogue, il l'y a initiée, quelque temps, rien de dur pour elle, juste de quoi la soulager lorsque la douleur devenait trop vive. Sans parler de leur amour lui aussi trop passionnel pour durer. Du moins du côté de la Vaughn puisqu'il disparut de sa vie dès l'annonce de sa grossesse. Rien de prévu, rien de rassurant et ce noeud dans sa gorge chaque fois qu'elle désirait en parler à sa mère. Le bel avenir tout tracé que ses parents avaient toujours eu pour elle allait s'envoler avec la naissance de cet enfant et il était hors de question pour Mia d'avorter. Ce désir d'un jour devenir maman, elle l'avait toujours nourri et bien que celui-ci se réalisait bien trop tôt, elle allait assumer. Et ce malgré la nouveau rupture qu'elle allait créer. La veille de sa rentrée à Harvard, elle prit la décision de s'en aller. De quitter le domicile familial sans donner de claires indications sur ses projets futurs avec sa petite princesse dans le ventre. Coupant ainsi tout contact avec ses proches, l'âme en peine. Tout le monde ignorait et ignore toujours son exacte location, mademoiselle ayant pris soin de laisser des notes contradictoires, les envoyant volontairement sur des terrains où elle ne se trouvait absolument pas. (( TO FIGHT, FOUGHT, FOUGHT )) C'est ainsi que le 18 février 2015, sa petite Susie vit le jour. La récompense de ces neuf mois de grossesse loin d'être évidents toute seule, à tenter de joindre les deux bouts comme elle le pouvait, se reposant sur des âmes charitables tout en gardant cette éternelle distance de sécurité, méfiante pour son bien-être et celui de son enfant. Un amour comme celui-là, elle ne pense pas l'avoir déjà ressenti. A peine sa fille dans ses bras, Mia sut immédiatement qu'elle ferait tout pour ce petit être. Susie devint le soleil de sa vie, sa motivation première à réussir ses études tout en lui offrant la meilleure enfance possible. Un combat de tous les jours pour cette maman célibataire, en plein dans des études de journalisme. Les démarches de sélection, elle les avait effectuées avant de tomber enceinte, tout avait été réglé et même si elle avait bien imaginé que tout ne serait pas rose, elle n'avait pas pensé que ce serait si compliqué. Les heures de sommeil s'envolaient et manquaient tandis que celles des cours s'allongeaient, en parallèle des devoirs et présentations à rendre. Sans oublier qu'il fallait bien vivre et que pour ne rien devoir à sa famille - et surtout ne pas les amener sur sa trace - elle a décroché un job, serveuse dans un coffee shop, ça ne ne paie pas de mine mais ça met du beurre dans les épinards. Plus récemment, elle est aussi devenue tutrice pour des collégiens et lycéens, elle leur donne un coup de main pour leurs devoirs. A défaut d'avoir les poches remplies, on a une tête bien remplie. (( YOU SMILED AND SAID 'WELCOME HOME' )) C'est alors qu'il fit son apparition. Au détour d'un énième cours magistral, Mia pourtant jamais en retard avait été rattrapée par la course effrénée des aiguilles du temps ce jour-là et alors que tous les regards s'étaient tournés vers elle, il y en a qui est resté immobile. Un qui évitait le contact à tout prix, attisant sa curiosité, la poussant à l'observer discrètement entre deux prises de notes avant qu'elle ne soit amenée à travailler avec lui. Kobe. Cette chrysalide de mutisme, renfermant un papillon qu'elle a appris à découvrir avec le temps. Ils se complètent idéalement, elle fait parler ses silences, il sait taire ses larmes. Entre eux, pas de chichis, ils ont su abattre ces murs qu'ils s'étaient tous les deux érigé au fil des années, il l'aide en gardant volontiers sa Susie et comprend son style de vie peu commun pour une étudiante de vingt-trois ans. Elle de son côté apaise ses terreurs liées à son statut de surdoué et illumine sa vie de son positivisme et son humour légendaires. Chacun y trouve son compte et Mia s'attache. Un peu trop. Ca ne lui était pas arrivé depuis longtemps et elle a peur. Peur de mal faire, peur d'une non-réciprocité, peur de le perdre. Il est devenu son pilier, le soutien dont elle s'était privée tout ce temps et elle ne sait que faire pour taire ces sentiments naissants. Elle ne veut pas le brusquer, pas lui imposer sa présence d'une manière qu'il n'avait pas envisagée alors elle continue de le taquiner, de rire comme jamais en sa compagnie, de poser des yeux bien trop intrusifs sur chacun de ses traits et de se sentir enfin apaisée dans ses bras.

FACTS : il lui arrive parfois de se griller une cigarette, voire deux ou trois lorsque les journées sont trop longues et les nerfs trop à vif même si elle tente de se calmer vis-à-vis de sa fille - le café, elle a beau en servir tous les jours mais elle n'en boit pas, tea addict here - pas très bonne conductrice, il lui arrive souvent des pépins avec ces messieurs les gendarmes et elle collectionne les pvs pour stationnement - pas très douée en cuisine, elle se débrouille mieux en pâtisserie et est la reine des muffins - british girl, elle emploie souvent des expressions bien de chez elle, ce qui fait rire par ici - elle a gardé un médaillon offert par son père qu'elle porte toujours autour du cou - sa dernière passion ? danser avec sa fille dans leur petit chez elles, elle adore l'entendre rire aux éclats sur du vieux blues - altruiste et empathique, elle s'est prise d'affection pour les jeunes qu'elle aide et aimerait écrire un article sur eux - le violon, elle aimerait en jouer dans un groupe ou se produire de temps à autre - elle a déjà fait un début de burn out il y a quelques semaines, des migraines, des vertiges et une incapacité à faire quoi que ce soit pendant deux jours, quelque chose qu'elle n'a confié à personne, mentant sur son état - son péché mignon ? le coca zéro, elle en boit souvent, certainement un peu trop - lors de ses temps de pause, elle préfère largement se poser devant un film Netflix que de sortir jusqu'à pas d'heures, elle se fait généralement violence quand elle doit aller à une fête, ne se sentant pas toujours à sa place au milieu des gens de son âge qui ne connaissent pas les mêmes responsabilités - loin 'elle l'idée de se vanter mais elle imite plutôt bien Britney Spears - elle a vraiment du mal à déléguer ses obligations de maman à d'autres, il n'y qu'à Kobe qu'elle fasse réellement confiance.