parce que j'ai tellement peur de te décevoir → (marshall)

feat. MARSHALL.

Gesticulant au fond de mon lit, je n'arrivais pas à trouver le sommeil, je mordais nerveusement ma lèvre inférieure et je transpirais beaucoup alors qu'il ne faisait même pas chaud. Grippe? Non, certainement pas, j'avais juste besoin de ma dose et je n'avais plus rien. Je sais que j'aurais très bien pu aller voir un membre de la mather house pour m'en procurer, cependant, peu de gens étaient au courant de ma dépendance aussi forte. A bout de souffle, je finissais par me redresser dans mon lit, puis par me lever une bonne fois pour toute. Il devait être sept heures du matin et j'avais dû dormir une demi-heure dans toute la nuit. Filant sous la douche, je tentais de reprendre mes esprits, mais ce n'était pas aussi simple que cela. Sortant de cette douche glacée, je camouflais mes cernes avec du maquillage pour que cela soit assez naturel. Je séchais rapidement mes cheveux que je laissais ondulés puis j'enfilais un jean avec des bottines ainsi qu'un débardeur moulant blanc. Enfilant ma veste à capuche, je prenais mes clopes et mon téléphone puis je quittais la maison. Je marchais pendant une vingtaine de minutes avant d'arriver au centre-ville où j'attendais mon dealer qui devait me dépanner. Appuyée contre un mur, les mains dans les poches, j'attendais patiemment que celui-ci arrive. Soupirant doucement, je rongeais mes ongles, trop mal.

feat. BLAINE.

Il est six heures du matin quand je me réveille, tellement à me lever tôt pour la caserne que j'en oublie d'éteindre mon réveil mes jours de congés. Il faut dire que je n'en ai pas beaucoup et que je vis quotidiennement avec ce réveil, quand ce n'est pas mon réveil c'est mon bippeur qui sonne pour une urgence. Il doit être six heures et quelques minutes quand je me décide à sortir de mon lit, car je sais que je n'arriverais jamais à me rendormir et finir ma nuit complètement. Je prends mon café, prend une douche... Enfin voilà quoi, les choses que l'on fait tous les matins, je décide d'aller prendre l'air et d'aller faire un petit tour en ville. Je n'ai pas vraiment le temps de la visiter, quand je la visite c'est en camion pour secourir des personnes, j'aime mon métier, mais il m'apporte beaucoup de mauvaises choses aussi. J'enfile donc ma veste et mes chaussures puis m'apprête à affronter le froid qui se trouve dehors. J'emprunte les petites rues, suit mon sens de l'orientation, il m'amènera sans doute quelque part, un endroit joli et bon, ou au contraire j'arriverais surement à me perdre. Enfin bon, tant pis. J'arrive alors dans une rue pas très convoité par les passants et découvre une silhouette que je connais très bien, celle de Blaine. Je me dirige alors vers elle, tout en restant distant, car je ne suis pas sûr que ce soit elle, une fois assez prêt d'elle, je me rends compte que c'est bien ma nièce et lance la conversation. Blaine ? Que fais-tu ici de si bonne heure ?

feat. MARSHALL.

Je sentais mon souffle s'accélérer. Je n'allais pas bien, j'avais juste envie de prendre ma coke et tout irait pour le mieux ensuite. Je n'aimais pas du tout être aussi vulnérable, je ne me sentais plus moi-même. J'étais devenue dépendante lorsque je n'avais plus rien à Londres, que tous mes amis m'avaient abandonné suite à l'histoire de cette sextape. J'en avais marre d'être comme ça, d'avoir toujours besoin de ma dose pour être en forme, cependant je n'arrivais pas à m'arrêter. J'étais donc appuyée contre un mur dans une petite ruelle encore un peu sombre, je ne croisais jamais personne ici, c'était désert. Je sortais une cigarette de mon paquet que je m'empressais d'allumer pour essayer de paraitre normal. Perdue dans mes pensées en attendant ce dealer qui mettait plus de temps que prévue, je fus surprise de voir mon parrain Marshall face à moi. Entrouvrant légèrement la bouche, je cherchais une excuse pour être ici. « Salut.. » Lâchais-je en affichant un grand sourire. Ma voix était quelque peu tremblante et mon sourire plus que faux, mais j'espérais qu'il ne le remarquerait pas. « Ce que je fais ici? Oh trop rien, je... je me détends, oui c'est ça, je me détends.. ici. » Je n'étais pas au top de ma forme et je n'arrivais plus trop à me concentrer face à lui. Je n'allais pas lui dire que j'attendais d'avoir ma dose avant de partir, j'avais trop peur qu'il m'envoie dans un centre de désintoxication. « Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici? »

feat. BLAINE.

Je la vois ici, de bonne heure, je m'inquiète, je n'aime pas la savoir dans un endroit comme celui-ci. Blaine, c'est comme ma fille, quand sa mère est décédée je m'en suis chargée, c'est ma nièce, ma filleule, sa mère avait beau être ma demie soeur, elle restait ma soeur et j'aurais tout fait pour la sauver, mais je n'ai rien pu faire. On m'a appelé pour me dire que j'étais tonton, mais que j'avais en même temps perdu ma soeur, celle à qui je tenais le plus à ce moment-là sans doute. En me rendant chaque semaine sur la tombe de ma soeur, je lui promets de veiller sur sa fille et de faire du mieux que je peux pour la rendre heureuse. Blaine répond alors à ma question, je me doute de quelque chose, mais je préfère ne rien dire et la laisser faire, je sais qu'il se passe quelque chose, je le ressens dans sa voix. Je visite la ville, je n'ai pas vraiment le temps de me promener avec mon métier, alors aujourd'hui j'en profite. Dis-moi, tu ne devrais pas être à l'université toi ? Je commence alors à me dire quelle sèche, que je devrais faire quelque chose... Mais je n'ose pas, après tout je ne suis pas son père, je ne suis que son parrain, son oncle... Je ne l'ai pas élevé, son père s'en est chargé, j'étais seulement présent quand elle en avait besoin, quand elle avait besoin de parler, de se confier, de passer du temps en dehors de chez elle.

feat. MARSHALL.

Sans compter mon père, Marshall avait été la deuxième personne la plus présente dans ma vie, il avait toujours sue trouver les mots pour me remonter le moral. Quand j'étais gamine, je le voyais assez régulièrement, j'adorais passer du temps avec lui, il était la seule personne de la famille de ma mère qui s'intéressait à moi. Au fond j'espérais qu'il me fasse penser à elle, qui me la rappelle, même si je ne l'avais jamais vu. J'aurais tellement aimé la connaitre, savoir comment elle était. Ma vie aurait certainement été différente si elle avait été là. Me trouvant dans cette ruelle, je n'avais pas du tout envisager le fait que je pourrais connaitre quelqu'un, enfin si, peut-être un membre de la Mather, mais surtout pas mon parrain. C'était la seule personne que je ne voulais pas trouver ici en ce moment. J'avais tellement peur qu'il apprenne ma dépendance et qu'il me fasse un sermon, me faisant la morale en me blâmant le fait que je le décevais et qu'il ne voulait plus jamais me voir. Rien que de le trouver ici, j'avais la boule au ventre. Déjà que je n'étais pas dans mon état normal, j'étais loin d'être rassurée. « Tu as raison, profite, après tout tu travailles beaucoup. » Même si je lui avais mentis en lui avouant que j'allais bien alors que c'était le contraire, je détestais lui cacher des choses surtout à lui. « Non, je n'ai pas cours ce matin, à 14h seulement. » J'espérais qu'il n'est pas remarqué le ton de ma voix et surtout le comportement que j'adoptais aujourd'hui. Cela n'avait rien de normal, c'était tout le contraire. Je passais nerveusement ma main dans mes cheveux, recrachant la fumée de ma clope de l'autre côté. Aperçevant mon dealer au loin, je fus de plus en plus paniquée, je lui lançais un regard noir, de façon à ce qu'il attendes un peu plus loin.

feat. BLAINE.

Je me souviens du temps où la mère de Blaine était enceinte, j'allais la voir tous les jours, du moins j'essayais. On s'amusait à prendre des photos de son ventre rond, des futurs parents ensemble avec le petit ventre rond que l'on apercevait bien. En fait, chaque mois nous prenions des photos différentes pour remarquer l'évolution et pour avoir un souvenir de cette période, bien sûr, je les ai montrés à Blaine, mainte et mainte fois pour qu'elle voit à quoi ressemblait sa mère, en fait, Blaine ne s'en rendait pas compte, mais elle ressemblait énormément à sa mère. C'est vrai que ma petite Blaine n'a pas eu de chance, elle n'a pas eu la chance de connaître sa mère, je suis sûr qu'elle aurait fait une mère parfaite en plus, mais ma soeur n'a pas eu la chance de connaître sa merveilleuse petite fille non plus. Enfin bref, se souvenir du passé c'est bien, mais là en l'occurence non, car je vais devenir nostalgique et être à deux doigts du déprime. Si tu veux tu passe à la maison, on mange ensemble et je te dépose à l'université pour quatorze heures ? Qu'en penses-tu ? J'avais besoin de revoir ma filleule, de renouer un lien, depuis qu'elle est à l'université je ne la voit plus beaucoup, il faut dire qu'elle grandit et que j'ai beaucoup de mal à la voir devenir une jeune femme, une très jolie jeune femme. Elle a ses amies, son petit cercle de connaissances quoi, elle en oublie pas la famille je le sais, mais elle a un nouveau besoin et je ne fais pas partie de ses besoins.

feat. MARSHALL.

Mon père m'avait toujours dit que je ressemblais à ma mère, il me le répétait sans cesse, j'avais la même voix, les mêmes cheveux, le même regard, j'étais elle plus jeune. Parfois, lorsque j'étais petite, mon père s'évadait pour pleurer ou il m'engueulait parce que je lui ressemblais trop. Il a mis énormément de temps avant de faire son deuil, mais enfin il l'a fait, même si je sais pertinemment qu'il ne l'oubliera jamais. Être élevé simplement par mon père, ce n'était pas quelque chose d'ordinaire, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai mis du temps avant de me maquiller et surtout que j'ai toujours été plus proche des garçons que des filles. Relevant doucement la tête, je plongeais mon regard dans celui de Marshall qui se trouvait face à moi. J'espérais qu'il ne remarquerait pas mon dealer plus loin et le fait que je sois autant distraite en sa présence. « Ou.. oui c'est une bonne idée! » Ce n'était pas que je me sentais obligée ou quoi que ce soit, mais je n'avais pas trop envie de le remballer et surtout qu'il se rendes compte de mon état maintenant. Passant ma main nerveusement dans mes cheveux, je mordillais doucement ma lèvre inférieure en détournant mon regard du sien. J'aimais bien passer du temps avec mon parrain, il était la personne la plus simple d'esprit que je connaissais, il ne se prenait jamais la tête et avait toujours été mon modèle masculin. Je me rappelle toutes les fois où j'avais passé les vacances chez lui, mon dieu, on vivait à cent à l'heure et c'était dément.

feat. BLAINE.

Marshall avait toujours adoré sa filleule. Il l'avait même considéré comme sa fille. Marshall en avait voulu au père de la petite pour son comportement suite au décès de la mère de Blaine. Marshall estimait qu'il avait négligé la petite et ne s'était pas suffisamment occupé d'elle, du moins pas comme il l'aurait fallu. Certes le père avait du chagrin, mais il n'était pas seul dans cette histoire, il avait encore une fille, une fille qui n'avait pas connu sa mère et qui avait encore plus besoin de la présence de son père. Marshall avait finit par lui pardonner peu après et continuait à voir régulièrement sa filleule. Marshall regardait Blaine dans les yeux et la trouvait soucieuse. "Bien nous allons y aller, mais dis moi Blaine, tu sembles soucieuse? Tu veux raconter à ton parrain ce qui se passe? " Marshall n'aimait pas voir sa filleule se faire du soucis, elle était nerveuse, c'était flagrant. Mais que se passait-il?

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