let's play

Quoi de mieux qu’une petite soirée en tête à tête avec des chippendales et des stripteaseuses pour décompresser ? Certainement rien du tout. Même une soirée en compagnie de Soliman (petit clin d’œil mon chou), de Pierre, de Paul ou de Jacques n’arriverait pas à détendre la jolie petite brunette après l’affreuse journée qu’elle venait de passer. Elle se dépêchait, pour une fois, de quitter l’université afin de rejoindre le campus au plus vite et de se laisser enivrer par l’eau chaude d’une bonne douche. Une forte odeur de vanille s’emparait de la pièce et de son corps. Une serviette autour de sa silhouette parfaite, elle choisissait sa tenue. Tregging à l’imprimé safari, top blanc, veste noire chic aux allures de tailleur, accessoire à gogo et talons hauts. Ce soir personne ne pouvait résister à la petite Ocyllie. La belle laissait ses longs cheveux bruns ondulés tomber en cascade sur ses épaules. Un dernier coup de laque sur sa crinière, un brin de maquillage pour cerner ses yeux de noir et sa bouche de rouge et là voilà prête pour séduire chaque chose qui allait passer entre ses mains. La demoiselle était une habituée de la boîte et elle ne tardait pas à s’installer au bar afin d’échanger quelques banalités avec certains clients qu’elle connaissait bien. Ils la prenaient pour une danseuse du bar et elle s’amusait beaucoup de cette situation. Son verre de vodka aux lèvres, elle observait la pièce et ses pupilles s’arrêtaient sur une blonde qu’elle connaissait bien. Ses yeux se plissaient légèrement. Non l’alcool n’était pas trop fort, elle se demandait juste ce que Stassie faisait là. Pas de temps à perdre. La brunette abandonnait sa bande d’admirateur pour s’approchait de la table de la blonde. « Windsor dans une boîte de strip-tease ? Pincez-moi, je dois être en train de rêver. » Ocyllie lui lançait un sourire qui, tout comme le ton de sa voix, était provocateur. Sans même demander l’autorisation, la belle s’installait à la table de la blonde, tout près d’elle, croisant ses jambes l’une par-dessus l’autre et ne détournant pas son regard d’elle. La soirée risquait d’être bien plus intéressante que prévue.

La brunette était fort étonnée de voir Stassie dans un bar tel que celui-ci. Elle semblait bien trop prude et douce pour aimer ce genre de spectacle. Elle regardait tout autour d’elle comme une gamine qui venait de perdre sa maman. Ocyllie avait envie de rire et de se foutre de sa gueule, un petit peu comme elle l’aurait fait avec n’importe qu’elle autre personne, mais à la place elle s’approchait, souriante, de sa camarade pour lui faire une petite réflexion qui venait trahir son contentement ainsi que son étonnement. Une réponse ne tardait pas à sortir de la bouche de la princesse qui ne se gênait pas pour parler à la danseuse sur un ton légèrement hautain. Décidément, elle donnait à notre petite anglaise nationale l’envie de rire ce soir. Ocyllie ne pouvait retenir l’un de ses rictus moqueur plus longtemps. Depuis un certain temps déjà, il y avait entre les deux jeunes femmes un petit jeu de séduction qui ne faisait que grandir jour après jour. La brunette en profitait pour se pencher vers son interlocutrice pour venir lui murmurer à l’oreille : « Veuillez m’en excuser votre altesse, mais j’avais bien mieux à faire que de lire les frasques d’une princesse capricieuse qui faisait presque honte à toute la famille royale. » Le ton de la demoiselle se voulait provocateur et aguicheur juste pour enquiquiner Stassie qui ne mettrait certainement pas bien longtemps avant d’aboyer comme un chihuahua. L’invitation de la blondinette faisait sourire Ocyllie qui n’avait pas attendu qu’on lui dise de s’asseoir pour s’installer aux côtés de la jeune femme. Je ne tardais pas à lever la main pour appeler un serveur et faisant les yeux doux au garçon je disais : « Pour moi ce sera une coupe de votre meilleur champagne et pour la demoiselle … » Mes pupilles se posaient sur elle afin qu’elle termine, qu’elle passe sa commande.

Ocyllie ne pouvait pas le nier, si par moment elle avait la folle envie de sauter sur la blondinette pour des actes très peu catholique, elle avait pourtant aussi envie de la baffer lorsqu’elle se mettait à jouer les petites prétentieuses qui font des caprices pour un rien ou bien qui s’amuse à vouloir voler plus haut que leur cul. Stassie n’était pas n’importe qui c’était un fait, mais elle n’avait pas le droit de jouer à ce petit jeu stupide et ringard en compagnie de la brunette car cette dernière était la seule et l’unique à avoir le droit de jouer les princesses. Elle au moins avait du talent et n’était pas ici uniquement pour le nom qu’elle portait et puis de toute façon c’était une princesse aussi, mais pas n’importe laquelle, la princesse de son papa, même si les relations qu’elle entretenait avec ce dernier n’était pas toujours au beau fixe. Lorsqu’elle venait murmurer à l’oreille de la danseuse, un sourire venait prendre place sur les lèvres de cette dernière qui ne se gênait pas pour répondre d’une voix suave et pourquoi si piquante pour la secouer un petit peu plus : « Tu n’as fait que calquer tes faits et gestes sur la jeunesse dorée anglaise, autrement dit sur moi et mes petits camarades. Ta famille, qui soit dit en passe n’est jamais sorti de son château miteux, ne connait pas grand-chose à la véritable vie mise à part ce que tu as rapporté de l’extérieur, normal qu’il pense que tu leur fais honte. Si tu étais à ma place à jouer les pseudos rebelles alors crois-moi que mes parents seraient content car je leur en ai fait voir de toutes les couleurs. » Un sourire amusé sur les lèvres, Ocyllie reculait se quelques centimètres sur la banquette tout en s’humidifiant la lèvre supérieur du bout de la langue. Un serveur s’approchait pour prendre la commande des deux jeunes femmes. Ocyllie demandait une coupe de champagne, Stassie optait pour de la vodka et cela arrachait un rictus moqueur à la brunette qui attrapait le bras du serveur pour annuler la vodka et ne demander à la place qu’une seule et unique bouteille de champagne. Elle se tournait vers Stassie pour venir lui susurrer d’une voix mielleuse à l’oreille : « Règle numéro un, toujours viser haut. » Hors de question pour Ocyllie de se contenter de boire la même chose que le peuple. A croire que Stassie était une princesse en carton. Tout en lui prononçant ses quelques mots à l’oreille, la danseuse n’avait pas pu s’empêcher de poser avec délicatesse l’une de ses mains sur l’une des cuisses nu de son interlocutrice.