fears and tears day

tw : grossesse, avortement

Attablée au Starbucks proche de l'hôpital, le regard dans le vide, la cup de Macchiato Caramel tourne entre mes mains et la chaleur réchauffe mes mains tendues et crispées. Les pensées s'intensifient de plus en plus dans mon esprit, entre le passé qui ressurgit, l'avenir qui effraie, mon coeur bat tel un métronome adrénaliné. Prenant une grande inspiration pour re oxygéner mes poumons une bonne fois, la voix de @Katalia Borgia et @Cole Dellucci qui tentent de faire la discussion sur l'anniversaire de Kat' pour me changer les idées me ramènent à l'instant présent. Esquissant un sourire timide lorsque Kat' pose sa main sur la mienne. Bien sûr que je te promets de venir Kat' ... Si l'esprit ne me joue pas des tours à l'instant même où je devrais franchir la porte de la soirée. Elle vivait trop pour moi ces derniers temps, lui faire plaisir et être là à cet instant précis était important et sa vie, leur vie ne devait plus tourner autour de la mienne, du moins exclusivement. Et d'ailleurs t'as une idée du cadeau d'Ottis pour tes vingt trois ans ?! Alors que je n'avais moi même aucune idée de ce qui pourrait lui faire plaisir, elle était si éloignée de ma vie en temps habituel, comme deux comètes qui ne s'entremêlaient que pour s'entrechoquer cruellement. Sa haine je la connaissais, alors que son bonheur m'était muet. Ses passions étaient abstraites alors que ses contrariétés étaient miennes. Bien difficile pour trouver une idée, mais Cole ou Ottis seraient surement là pour me conseiller, les deux hommes qui nous reliaient le plus et seraient surement prêt à beaucoup pour que la trêve dure éternellement.

w/ @Asher R. Langford

@Rosalia C. Borgia @Cole Dellucci Même si t'avais voulu le forcer, t'aurais pas pu. Feindre la bonne entente et la courtoisie, c'est un art dans lequel vous excellez, toutes les deux. Mais être réellement intéressée et préoccupée par ta cousine, c'est quelque chose de nouveau. La seule chose qui a pu provoquer ce rapprochement, c'est ton besoin viscérale d'avoir été là pour elle ce jour là lorsque tu l'as vu s'effondrer dans sa chambre en apprenant la nouvelle. Le fait qu'elle ai accepté la main que tu lui a tendu, aussi. Sans ça, sans ces éléments malheureux de la vie, de sa vie, il est aisé de croire que la situation serait toujours encore bel et bien tendue entre vous… T'es pas très à l'aise et tu parles de tout et de rien avec Cole, de ton anniversaire et de ses promesses, tandis que la belle abandonne son attention dans la tasse entre ses doigts. Frisson qui te remonte dans le dos lorsqu'elle dépose sa main sur la tienne, te promettant de venir. Le genre de gestes que vous n'avez jamais eu l'une pour l'autre, ja-mais, et la sensation de sa peau que tu sembles découvrir aujourd'hui, vingt deux ans plus tard. Le léger sourire que tu lui rend est franc, puis tu hausses les épaules en répondant absolument pas. j'ai tenté de lui tirer les vers du nez mais il est têtu. Tu n'as pas trop insisté non plus, t'adores les surprises et tu ne veux pas gâcher la sienne. Discrètement, tu regardes la montre et remarques qu'il est bientôt l'heure d'y aller. T'as une pointe au cœur, l'émotion dans les pupilles que tu refoules avec une inspiration contrôlée. Et là tu te demandes. Tu te demandes comment tu vas faire, comment tu vas trouver la force de lui rappeler qu'il l'heure de se lever et d'aller vers l'hôpital.

Les secondes défilent rapidement, trop rapidement lorsque mon téléphone se met à vibrer sur la table. Dans un geste brusque je l'éteins, laissant ma peur quelques instants prendre le dessus. Mon regard va et vient de Coleà Katalia, laissant échapper quelques mots de temps à autre dans leur conversation qui est là pour combler le silence qui règne dans ce Starbucks qui n'aura plus jamais la même saveur à mes yeux. Et heureusement ... C'est surement grâce à cela qu'il a réussit à te faire succomber ... Connaissant Katalia et Ottis pas de doute que le jeune homme avait du galérer plus que quiconque pour réussir à s'imiscer divinement dans sa vie. Finissant la cup de Macchiatto, mon regard se plongea dans celui de ma cousine, si présente pour moi. Ses prunelles, leur douceur, leur chaleur, m'enflammer de tendresse et pourtant lorsqu'elle avoua qu'il était l'heure d'y aller, cette tendresse ne suffissait plus. Paniquée, attérée, affolée, tremblante, je me levais de la chaise pour prendre Cole et Kat' de chaque côté. Entourant mes bras des leurs, ils avaient presque tout mon poids à soutenir, car tout mon corps, mon être lâché prise face aux images de déjà vu qui s'agitaient dans ma tête. J'ai peur Kat' ...   J'ai mal, j'ai peur aussi d'avoir des complications comme un an auparavant lors de ma fausse couche, tellement peur ... Arrivant rapidement devant les marches de l'hôpital, Asher se trouvait là devant moi, la gorge serrée, les larmes montant aux yeux de façon incontrôlable, honteuse, cassée, brisée.

w / @Asher R. Langford @Katalia Borgia @Cole Dellucci

HJ : désolée pour le retard les chous

Comment on avait pu en arriver là tout les deux. On était ami il y a déjà un bout de temps, je me suis fait casser le nez pour être cet ami, tu es partie et à ton retour rien n’avait changé. Comment on en est arrivé à aujourd’hui ? Je me trouve là, assis sur le marche d’un hôpital où je sais que tu vas te rendre parce que j’ai merdé. On a merdé. Jamais je n’aurais imaginé que la relation que j’avais Rosalia pouvait changer en une fraction de seconde. On était à cette soirée, presque à l’autre du monde une soirée comme on les avait enchainés pendant des jours. Mais c’est partie en couille, on a fini ensemble dans le même lit. On s’est revu en rentrant, une fois, alors que j’étais surement encore défoncé, fauché et je m’en suis pris à elle. J’aime cette fille, je l’aime comme on aime une amie, et je m’en veux d’avoir couché avec elle, je m’en suis voulu au moment ou sa cousine m’a annoncé là nouvelle. Rosalia est enceinte et si on est là aujourd’hui face à face tout les deux c’est parce qu’elle compte bien avorter. Je me lève et m’approche d’elle, je ne sais pas ce qu’elle pense de moi, elle me déteste peut-être. J’ai envie de la prendre dans mes bras mais je n’ose pas. Son visage fatigué, ses yeux qui ont beaucoup trop pleuré. « Rosa » Je viens à sa hauteur et prend sa main. « Je suis désolé, je suis là pour toi-même si ta décision est prise. » Oui même si je suis dans le pire état dans lequel je pourrais me trouver en n’ayant même pas de boulot depuis des semaines, j’aurais été là pour elle et pour cet enfant si elle avait voulu le gardé. « T’es sûre de vouloir faire ça ? » Il fallait que j’en soit certain, qu’elle n’ait pas fait ça uniquement parce que ce bébé n’était pas voulu, parce qu’elle et moi on est juste ami. Et si elle avait voulu de cet enfant au fond ? Je suis qui pour juger son choix. Mais je sais qu'elle n'étais pas seule, je sais que Katalia est là pour elle et j'avoue que ça me rassure.