now that we have time (ocy)

Satyana était assise et discutait avec une jeune fille qu'elle appréciait beaucoup. Elle ne s'attendait pas à un trajet aussi agréable en fait, mais pas le moins du monde quoi. Bien sur, comme tout à Harvard et ses activités, ça ne pouvait pas être aussi facile. Le bus s'arrêta d'un coup net, tous les élèves y comprit la jeune fille se mirent à regarder un peu au tour d'eux. Satyana comprit assez rapidement que le bus était en panne et vu son état elle pouvait pas en faire grand chose. Elle décida de sortir du bus, elle suivit sa nouvelle amie, Ocyllie en dehors de celui-ci, apparement la jeune fille fumait, pas la blondinette, mais la brunette pouvait bien faire ce qu'elle voulait. Saty mit un certain temps avec les béquilles et tout le tra lala, mais fini par atteindre son amie. « Alors, apparement on va avoir en masse de temps pour ce connaitre de fond en comble aujourd'hui! » Saty préférait penser de façon positive, pour ne pas s'enfoncer dans son malheur et Ocyllie, sans trop le savoir surement, y contribuait beaucoup.

Le trajet aurait très bien pu se passer super bien, mais le destin en avait décidé tout autrement. Pourtant, il avait très bien démarré. Ocyllie avait eu l’occasion de faire connaissance avec une jeune femme qu’elle ne connaissait que de vue et avec qui elle semblait avoir un bon feeling. Les deux demoiselles semblaient avoir tout un tas de chose en commun comme la cuisine, l’amour du cinéma et le bavardage. En effet il n’y avait pas eu un seul blanc depuis que les deux pipelettes se trouvaient l’une à côté de l’autre, mais lorsque le bus avait refusé d’avancer la petite danseuse n’avait pas pu s’empêcher de quitter sa camarade durant quelques minutes pour passer à l’avant et mettre son petit grain de sel dans toute cette histoire. Jasper refusait catégoriquement de la laisser s’aventurer dans la foret pour exhiber ses courbes féminines en vue de séduire un jeune homme passant par là et pouvant aider les Dunster, mais il acceptait qu’une nana enceinte jusqu’au cou parte seule pour aller pisser. Il était d’une logique effrayant. Ou alors j’étais juste totalement inconsciente. Tout un tas de petits groupes se formaient pour s’en aller ici et là pendant que moi je venais poser mes fesses sur le sol juste devant le bus afin de fumer une petite clope tranquillement. Satyana, ma nouvelle amie, ne mettait pas longtemps à me rejoindre. Mes lèvres s’étiraient en un sourire amical que je lui offrais alors que sa jolie petite voix s’élevait dans les airs. Avoir en masse de temps pour apprendre à se connaître ? « Je te le fais pas dire, on risque d’avoir des heures et des heures pour parler de tout et de rien et je voulais que tu sache que même si on risque de se faire bouffer par les loups lorsque la nuit va tomber, je suis très heureuse d’avoir fait ta connaissance. » Oui, Ocyllie était très sérieuse que ce soit au niveau des loups ou bien du fait d’avoir fait la connaissance de la demoiselle. Ses pupilles venaient se poser sur les jambes de la blondinette et instinctivement elle se levait tout en lui demandant : « Tu veux une chaise peut-être ? » Parce que ça devait être tout de même assez pénible de reste debout avec une seule jambe non ? Ocyllie où l’art d’avoir du tact.

Satyana avait surtout eu beaucoup de difficulté à descendre les escaliers du bus, mais elle fut gentiment aidé par un gentil dunster qui passait par là, quel dunster de se monde laisserait une pauvre unijambiste dans le pétrin hein ? Les gens formaient des petits groupes, certain se plaignaient, d'autre moins, il y avait toute sorte de réaction et Satyana était du genre à s'en foutre un peu, de toute façon on allait bien trouver une solution non ? Elle finit tout de même par atteindre sa nouvelle amie et lui sourit doucement. « je suis pas certaine que les loups vont apprécier l'aluminium, qui sait, peut-être que la seule survivante sera l'unijambiste! » Saty aimait bien Ocyllie, elle semblait avoir le don de la faire rire, mais elle semblait complexe, pas amicale avec tout le monde et Satyana voudrait bien savoir pourquoi un jour. elle lui proposa une chaise, Saty ne savait pas s'il y en avait. « si on peut en trouver un, ca ne sera pas de refus! » Saty ne c'était pas complètement habituer à sa prothèse encore et qui sait combien de temps ils se ferait chier ici! « Alors, tu viens d'où ? Ta le temps de me raconter ta vie au complet maintenant! »

Satyana avait le don de faire sourire Ocyllie et pourtant ce n’était jamais une tâche facile d’arracher un rictus, mise à part des vilains pour se moquer des autres, à la jolie brunette. Elle avait l’impression d’avoir fait la connaissance d’une personne hors du commun qui promettait de mettre du piment dans sa petite vie monotone d’étudiante. Enfin, une toute nouvelle sorte de piment plutôt. La blonde venait la rejoindre et s’en suivait le début d’une conversation sur les loups et sur la jambe en aluminium de la jeune femme. Tout revenait toujours à cette fameuse jambe d’ailleurs quand on venait à y réfléchir, mais Satyana avait l’air de rire de la chose plutôt de t’en pleurer. « Ah mais tu n’es pas au courant ? Les loups présents dans le coin sont plutôt branchés aluminium c’est ce qu’ils bouffent en premier. Par contre, j’ai entendu dire qu’il n’était pas vraiment friand des petites pestes brunes, j’ai de la chance. » Et bim, un nouveau sourire amical en direction de la blondinette. Pour une fois, Ocyllie se souciait de l’état de quelqu’un d’autre avant le sien. C’était tout naturellement qu’elle proposait une chaise à son interlocutrice qui acceptait la proposition. « Je vais allez voir dans la soute du bus, il doit bien y avoir une table de piquenique et quelques chaises. Ne bouge surtout pas hein, je reviens. » Elle s’absentait à peine deux ou trois minutes pour revenir avec une chaise en plastique pliable. Une grimace s’emparait de son visage enfantin. « Je n’ai pas trouvé mieux, mais j’espère que ça pourra te convenir. » Ocyllie était vraiment étrange. Tout cela était flippant en réalité. C’était ce moment-là que choisissait Satyana pour questionner la brunette qui chercher à fuir son regard. « C’est un peu compliqué. Je suis née à Liverpool, mais j’ai passé mon adolescence seule à Paris et maintenant je suis ici, toujours toute seule. » Répondre à la première question ne la dérangeait pas du tout, mais parler de sa vie était un brin plus compliqué.

Satyana c'était une fille simple, elle avait pas envie de s'en faire avec la vie, une jambe c'est une jambe, de nos jours, tout se remplace, alors, elle préférait rire de son aluminium que de pleurer jour et nuit comme une bonasse et puis elle était bien heureuse de pouvoir donner le sourire à une fille comme Ocy. « Ah non! Je vais devoir me teindre les cheveux alors, j'ai pas envie de me faire bouffer! » En fait, Saty ne toucherait jamais à ses beaux cheveux d'or, elle les aimait beaucoup trop, c'était ce dont elle était le plus fière sur son corps, alors pas question d'y toucher oh que non! même si ça vie en dépendait réellement. Elle regarda Ocyllie aller cherche dans la soute, elle la trouvait sympa de lui chercher quelque chose comme ça, alors qu'elle n'était pas obligé, elle aurait pu la laisser souffir sur ses deux béquilles. Elle revient avec une chaise pliante, saty n'allait pas faire sa princesse, ce n'était pas elle de toute façon. « Ca va faire et puis, c'est pas pour le déco de ma future maison alors ca va faire. » Satyana s'assit sur la chaise, déposa ses béquilles et enleva sa fausse jambe. Elle avait besoin de respirer un peu de la jambe. « J'espère que ça te dérange pas trop de voir une partie de ma jambe séparée de mon corps! » Satyana écouta Ocyllie, elle semblait ne pas vouloir trop en dire et elle comprenait, elle avait elle-même caché beaucoup de chose de son enfance alors. « Bah chez moi c'était presqu'être seule, mes parents était si incompétent que j'aurais pu me trouver seule ça aurait été surement mieux! » En ne lui posant pas de quesiton, Saty voulait montrer à Ocyllie qu'elle la respectait, que si un jour elle avait envie d'expliquer plus, elle pourrait le faire, mais qu'elle ne lui torderait pas le bras.

Les pupilles de la brunette ne pouvaient s’empêcher de se balancer entre la jambe en aluminium de Satyana, son visage et la forêt. Ocyllie avait bien envie de partir à l’aventure dans ce trou paumé, mais par respect pour son interlocutrice elle ne se levait pas pour prendre la fuite et jouer les Robin des bois. De toute façon elle n’avait pas spécialement envie de laisser la blondinette toute seule ici avec les fous qu’il y avait dans ce maudit bus. Hors de question que SON amie vienne à se lier d’amitié avec quelqu’un d’autre et qu’elle la remplace comme si elle n’était qu’une vulgaire paire de chaussettes. Là, on pouvait aisément parler de jalousie, mais le fait que la petite Nicolson soit de nature jalouse était un fait bien connu à Harvard. « Non, non et non. Ne touche pas à tes cheveux. J’aurais bien du mal à t’imaginer brune pour être franche. Je trouve que le blond te donne un petit côté peste croqueuse d’homme que j’aime bien. » Servait le tout avec un clin d’œil et vous obtiendrait une réplique culte signée Ocyllie Nicolson. Elle en était presque ringarde avec ses répliques à trois francs, mais elle faisait sourire la blondinette et c’était la seule chose essentielle à ses yeux à cet instant. Si la jeune femme connaissait le coup de foudre amoureux pour y avoir gouté lorsqu’elle était plus jeune, elle était en train de connaître les joies d’un coup de foudre amical. C’était comme si elle connaissait Satyana par cœur et pourtant quelques heures plus tôt, elle ignorait son prénom. La chaise qu’Ocyllie trouvait n’était pas vraiment très confortable, mais il n’y avait pas mieux et pourtant elle avait fait une sélection en prenant le soin de toutes les essayer une à une avant d’en embarquer une avec elle. Pas le temps de relever la phrase que venait de dire la blondinette que la brune restait légèrement sous le choc de ce qu’elle était en train de voir. Elle bafouillait quelques mots avant de dire : « Je ne suis pas vraiment habitué à ce genre de scène, mais je pense qu’avec le temps je pourrais prendre goût à ce spectacle. » Un sourire se dessinait sur ses lèvres comme si elle tentait de rassurer Satyana en lui prouvant que la sympathie qu’elle éprouvait pour elle pouvait aller bien plus loin d’une simple jambe en aluminium que l’on pouvait enlever et mettre comme bon nous semble. Les histoires de famille ? Toute une affaire d’état. Apparemment les parents de Satyana n’étaient pas non plus des références. C’était avec une moue désolé que la danseuse répondait : « Moi, je pensais que mes parents étaient des gens bien jusqu’à ce que je me rende compte qu’il avait eu la bonne idée de me mentir durant plus de dix-huit ans. » Si elle le pouvait, Ocyllie aurait très certainement tout fait pour tuer Athénaïs. Elle ne voulait pas voir la vérité en face et pourtant elle ne pouvait pas faire autrement.

Satyana ne s'attendait pas à aimer quelqu'un comme Ocyllie. Elle n'avait pas besoin d'avoir passer des jours et des jours avec les jeune fille pour savoir qu'elle avait un caractère bien trempée, elle le voyait bien tout de suite, mais surtout, elle ne c'était pas attendu à un tel coup de foudre pour sa petite bouille charmante. Elle se mit à rire a la réplique d'ocyllie et fit bougé ses cheveux en bataille. « Clairement, je suis une vrai tigresse! » Saty s'abstint quand même de grogner, parce qu'elle avait ses limites hein, fallait pas abuser des bonnes choses. Satyana venait de retirer sa jambe, elle se sentait un peu coincée par celle-ci et elle aimait bien la sentsation de vent quand elle la retirait. Toutefois Ocyllie sembla un peu choquer, mais elle ne se vexa pas, elle comprenait que ca pouvait être étrange de voir quelqu'un enlever sa jambe de cette façon, comme ça en la posant sur le côté comme si de rien n'était. « Normalement je l'enlever que pour dormir ou toutes autres activités dans le lit si tu vois ce que je veux dire, mais au début les doc ils ont dit que c'était normal que j'ai envie de l'enlever si ça me dérangeait et tout, donc tu devrais pas avoir à assister à la chose bien souvent. » Saty tentait elle aussi de rassurer son amie, elle n'assisterait pas à ce genre de spetacle très souvent. elle parlait d'action au lit, mais franchement, Saty n'avait rien eu depuis avant noel, alors bon. Ocyllie s'ouvrit un peu plus sur ses parents, apparement ils ne lui avaient pas toujours tout dit, sur quoi et pourquoi, Saty ne savait pas mais à la place de poser des questions, ce qu'elle savait pourrait faire en sorte qu'ocy ce braque elle décida de parler des siens. « Mon père est parti quand j'avais deux ans, je l'ai plus jamais revu, ma mère tait drogué et alcoolique, y avait des jours sans nourriture chez moi...» Elle avait envie de dire à Ocyllie qu,il y avait pire que mentir, mais surment que pour la jaune, le mensonge était pire et elle pouvait le comprendre, mais elle voulait surtout lu faire voir, que Satyana était prête à entendre pas mal tout ce qui avait à dire et qu'elle ne jugerait pas.

Ocyllie se voyait bien déjà en train de considérer la blondinette comme une grande sœur qu’elle tenterait de protéger quoi qu’il puisse lui arriver. Un instinct maternelle qu’elle-même ne se connaissait pas. Elle souriait à chacune de ses vannes et la dernière que lançait la jeune femme arrachait même un rire à la jolie petite brune. « Une tigresse, vraiment ? J’aurais plutôt tendance à dire que tu as des allures de cougar. Je te vois bien en train de courir derrière les petits jeunes de quinze ou seize ans pour assouvir ta soif de sexe. » La jeune femme venait la taquiner en lui donnant un tout petit coup de coude dans les côtes sans pour autant lui faire mal. La danseuse ne voulait pas prendre le risque de trop la bousculer et la retrouver les quatre fers en l’air sur le sol. Le reste de la conversation portait encore et toujours sur la jambe en aluminium de Satyana. Décidément cet objet était source de curiosité de la part de plein de monde puisque je pouvais déjà voir des têtes de con à la fenêtre du bus en train d’observer la jeune femme comme s’il s’agissait d’une bête de foire. Prise d’un élan de colère, j’attrapais une branche, sans rien dire, pour la balancer contre la vitre sur laquelle quelques curieux s’agglutiner. « Mais qu’elle bande de con je te jure, comme s’il n’avait jamais rien vu de leur misérable vie. Ils me dégoutent. » Et oui, Ocyllie était une violente qui ne supportait pas grand-chose et le fait de se sentir épier depuis plus de dix minutes venait de la faire sortir de ses gongs. Elle en oubliait presque d’écouter ce que son interlocutrice était en train de dire. Elle n’entendait que quelques mots sur la fin. Ne pas avoir à assister à ce spectacle bien souvent. « Et bien ça me convient. Non pas que j’ai horreur de voir ça, loin de là, mais il faut avouer que c’est assez perturbant. » Un sourire plus tard et la conversation entre les deux jeunes femmes enchaînait sur leurs familles respectives. Une grimace s’emparait du visage de la petite Nicolson avant qu’elle ne dise : « Je suis vraiment désolé pour … tes parents. » Elle se sentait bête de se plaindre pour une histoire de mensonge. Honteuse, elle se mettait à regarder le sol et comme à chaque fois qu’elle était nerveuse, la brunette s’allumait une cigarette.

Satyana se voyait en Ocyllie, elle avait eu ses moments durs, elle avait eu de la haine en vers ses parents comme elle n'avait jamais eue de la haine en vers personne. Elle avait fait ses conneries, elle avait été méchante, un peu comme Ocy quoi, mais au font elle était brisée et elle avait du apprendre par elle-même. Elle ne voulait pas que se soit le cas pour ocyllie qui méritait d'avoir quelqu'un à ses cotés pour l'aider. Saty éclata de rire en entendant Ocyllie lui dire qu'elle était une cougar, en fait, Saty ne se voyait pas du tout comme une féline. « J'en doute largement, de toute façon je doute des mes capacités de féline, mais toi tu ferais une bone panthère non! » Ocyllie semblait être beaucoup plus du type tigresse que Satyana, Saty c'était la blondinette douce et un peu naive, pas une jeune femme féroce qui mordait dans les hommes. Bien sur, le spectacle d'une jambe enlever fit tourner quelqus regard et Ocyllie se fâcha, Saty possa sa main doucement sur son épaule. « T'en fait pas Ocy, ca va passer, c'est normal aussi, c'est pas quelque chose qu'on voit tout les jours. » Satyana sourit doucement à la Dunster, elle comprenait sa rage, elle l,avait vécu, mais satyana était rendu douce et calme par moment, elle préférait ne pas se soucier de ce genre de chose. Elle continua de sourire, pour rassurer Ocyllie, elle n'était pas vexer, elle comprenait que le spectacle puisse être un peu choquant. Bien sur, la brunette s'excusa pour ses parents, Saty remarqua qu'elle devait avoir au moins planter une graine chez la jeune femme sur son histoire de mensonges. « Ca va t'inquiète pas, j'ai fini par arrêter de leur vouer toute ma haine, je veux dire, la haine ca pourrie un coeur et puis, il ne mérite pas que je me fasse plus de mal qu'il ne m'en on fait. » Satyana n'avait pas pardonné à ses parents, elle ne les pardonnerait surement jamais, mais elle comprenait qu'un ait voulu partir et que l'autre était tellement dans la misère qu'elle ne savait pas quoi faire d'autre que des conneries.

La conversation entre les deux jeunes femmes battait son plein. Un coup elles se mettaient à parler de leur caractère respectif avant d’enchaîner sur la malheureuse jambe de la blondinette pour ensuite passer sur leurs parents qui n’avaient pas toujours été des modèles de perfection. Ceux de Satyana l’avaient laissé se débrouiller toute seule alors que ceux de la brunette avaient eu la bonne idée de fonder sa vie sur un mensonge qu’elle venait tout juste de découvrir. Lorsqu’elle y pensait ou qu’elle croisait Athénaïs dans les couloirs de l’université, la gamine avait envie de courir et de s’enfuir loin d’ici, dans un monde où toute cette sombre affaire de jumelle n’existerait pas et où elle serait encore et toujours la seule et unique fille de son père. Ocyllie n’avait pas encore trouvé les mots pour en discuter avec le principal intéressé, son géniteur, mais elle ne tarderait pas à la faire. La haine qu’elle avait envers lui était de plus en plus grande et à chaque fois qu’elle entendait sa voix au téléphone ou bien en conversation vidéo, la demoiselle avait envie d’exploser en sanglot et de le pourrir de tous les noms d’oiseaux. La réflexion de la blondinette sur le fait qu’Ocyllie devait être une véritable panthère venait arracher un rictus amusé à la gamine. « Et une bonne panthère dans tous les sens du terme. » La danseuse s’amusait à jouer du regard, à batifoler des cils pour donner de l’ampleur à ses paroles. Elle était un petit peu narcissique sur les bords et ne doutait jamais de ses capacités physiques, morales ou encore au niveau des études. C’était bien la première fois qu’Ocyllie s’amusait autant avec une jeune femme qu’elle ne connaissait pas et surtout avec laquelle il n’y avait aucun jeu de séduction. La suite devenait un brin moins joyeuse. La brunette s’emportait contre les idiots qui étaient en train de s’extasier sur la jambe en aluminium de la jolie blonde et cette dernière n’hésitait pas une seule seconde à poser l’une de ses mains sur l’épaule de son interlocutrice pour la calmer et lui dire que les gens réagissaient toujours de la sorte et encore une fois je ne pouvais m’empêcher de rouspéter : « Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas ça tous les jours qu’il faut se percher aux fenêtres pour jouer les curieux. Il va peut-être falloir qu’il s’habitue à voir des gens avec des membres en moins sachant que la bombe a remué pas mal de monde. » Ocyllie et son légendaire caractère de merde. Une grande histoire d’amour. Le reste de la conversation concordait bien avec ce qu’Ocyllie était en train de dire et après avoir écouté sa camarade voilà qu’elle venait conclure en disant d’un ton doux et pourtant hautain : « Toutes ces personnes ne méritent pas un seul instant que nous nous intéressions à eux. » Parents, amis et connaissance, tous dans le même sac.