A little moment of practice

Ft. Ambre Wilcox

Parmi l’excitation des joueurs et le bruit agaçant de leurs chaussures qui éraflaient le sol, se trouvaient tes coups de crayon. Pourquoi un artiste irait dans un complexe sportif pour dessiner? N’y a-t-il pas mieux que cet endroit pour crayonner en pleine tranquillité, à l’abri de tout élément dérangeant…? Mais toi, tu te trouvais là, complètement dans ta bulle à tenter de capter les mouvements des joueurs de basket. Ta mémoire photographique te permettait de faire de rapides esquisses. Heureusement, tu savais te retrouver parmi tes traits si imprécis et gauches. Tu ne savais pas pourquoi, il t’avait pris une envie de faire des personnages en mouvement, contrairement à tes dessins habituels qui étaient presque toujours fixe et ennuyants. De plus, ce n’était pas comme si tu en dérangeais, la partie présente n’était que de pratique. Or, il n’y avait presque pas personne parmi les deux milles cinquante sièges disponibles.

Parfois, tu passais des personnages au lieu. Évidemment, pas le gym au complet… Celui-ci aurait probablement pris deux pages complètes sinon plus pour tout faire entrer dans un espace. Toi, tu étais placé dans la troisième rangée non loin des escaliers qui menaient aux sièges supérieurs. Avec les lumières d’une forte intensité dans chaque coin de l’immense pièce, elles te procuraient l’éclairage nécessaire. Lorsque tu avais un petit moment pour mieux détailler les croquis précédents, tu te fiais encore une fois aux joueurs malgré qu’ils ne se tenaient pas toujours dans l’angle désiré. Durant une fraction de seconde, tu pus voir le regard de l’un d’eux qui semblait te juger… Un regard interrogatif qui se demandait possiblement ce que tu faisais avec ton large cahier à dessin dans un endroit pareil. D’un autre côté, cela pouvait effectivement avoir l’air creepy quand tu y repensais.

Un frisson te parcouru et tu aperçus des frissons apparaître sur tes avant-bras. Tu enfilas ta veste carrelée blanche et noire… Avouons que tu n’avais pas cherché bien longtemps et loin dans tes vêtements en te levant ce matin : Un chandail blanc dont le col formait la lettre V et des pantalons slim noir orné de chaînes à ta droite. Aux moindres petits mouvements que tu fis, celles-ci tintaient ce qui en dérangeaient plusieurs pour la majorité du temps. Cet accoutrement n’aidait pas tes traits féminins, mais ce n’était pas totalement ceux d’une fille non plus… Cependant, si l’on te regarderait de dos, on facilement pourrait te confondre, comme auparavant. Tout à coup, une ombre apparût sur ton cahier, ce qui te fit relever la tête.

HRP: