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La nuit tombait sur Harvard. Une toute nouvelle journée de cours venait de se terminer. Certains étudiants se rendaient dans leurs chambres pendant que d’autre finissait de préparer une quelconque soirée. Le froid tapaient sur les carreaux pour venir y déposer une fine buée. Dehors, le feuillage des arbres remuait, signe qu’il y avait du vent. Ocyllie terminait de rassembler ses affaires avant de s’emmitoufler dans une doudoune noire qui venait instantanément la réchauffer. Un bonnet sur la tête, une écharpe autour du cou, la belle était prête pour affronter le grand froid. Elle traversait les couloirs de l’université d’un pas décidé, comme si elle était pressée. Pourtant elle ne rentrait pas chez elle et n’allait même pas rejoindre quelqu’un. Elle semblait avoir envie de s’évader ailleurs, de ne plus penser à rien. Ses pieds la démangeaient. En passant devant la salle de danse la demoiselle jetait un coup d’œil à l’intérieur de la pièce sans pour autant s’arrêter, en continuant son chemin. Il ne fallait pas qu’elle s’arrête où sinon elle allait se laisser tenter et finirait par passer des heures et des heures à laisser son corps s’enivrer de musique. Poussant un soupir elle se dirigeait vers l’une des nombreuses sorties. Le froid venait fouetter son visage. Ses joues devenaient roses tout comme le bout de son nez. Rien ne venait la stopper. Pas même l’air glacial. Surtout pas l’air glacial. Ses pupilles scrutaient le trottoir, le bitume. Elle souriait pour un rien. Il lui tardait déjà de retrouver Eden pour passer cette soirée aux côtés du jeune homme. Les vitrines défilaient devant la silhouette de la brunette. Elle ne levait la tête qu’en passant devant un bar qu’elle connaissait bien pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. Il y avait du monde, quelques têtes qu’elle connaissait, mais personne de bien intéressant. Elle ne faisait attention à rien. La preuve ? Ocyllie venait heurter un passant avec tellement de violence qu’elle finissait par se retrouver les quatre fers en l’air sur le sol. Son caractère de cochon reprenait bien vite le dessus et c’était d’une voix agressive, presque hautaine qu’elle venait envoyer en pleine tronche de sa victime : « Putain, mais vous ne pouvez pas faire attention où vous mettez vos pieds ? Vous m’avez bien vu arriver en face de vous non ? Vous auriez pu vous écarter de mon chemin. » Ou alors elle n’avait qu’à pas rêvasser comme une gamine sur la voie publique.
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