KALI L. VIJAY ► anya chalotra

sentiments mitigés quand la belle repense à son enfance. cuillère en or massif dans la bouche, l'argent indécent, celui qui brûle les mains, qui change les gens. papa vijay, cet homme d'affaires brillant, le nom sur toutes les lèvres en inde. une famille fondée avec une femme qu'il n'a pas choisie, how classic. papa aux anges quand il apprend que son premier enfant est un garçon. legacy protected. l'enfant prodige, celui qui répond à toutes les attentes. ensuite vint Kali. elle est à l'échec ce que son frère est à la réussite. deux opposées qui se repoussent. un avenir qui lui semblait déjà tout tracé. rajesh est parfait; "sois un peu plus comme lui" qu'on lui disant sans cesse. gamine qui avait le don de se foutre dans tous les pétrins du monde. qui fuyait la maison de luxe pour se retrouver dans les bidonvilles. celle qui a toujours été le mouton noir de la famille. les mots vulgaires, qui blessent. mais, il y avait leslie pour apporter de la douceur. jolie leslie qui venait du même pays que maman, jolie leslie qui a éduqué les enfants vijay, gouvernante devenue mère de substitution pour kali. l'oreille attentive, les bras sécurisants. safe place. 11 ans, le caractère de feu qui clash toujours avec la famille, le comportement pas adapté à la haute société. on a essayé de la remettre dans le droit chemin. direction l'angleterre pour le boarding school. toutes ses secondaires, à devenir parfaite, à faire plaisir à papa et maman. si les résultats sur le bulletin étaient plus que plaisant, on ne pouvait pas en dire de même pour le comportement. la sexualité qui s'éveille, les regards qui se perdent. s c a n d a l e. kali, le prénom qui était sur les lèvres de tout le monde. kali, celle qui profite, kali qui découvre de nouvelles sensations. le directeur pas content de retrouver des étudiants nus dans une salle de classe. les billets glissés pour garder ça secret. kali, elle en fait voir de toutes les couleurs à ses parents. gamine qui n'est jamais rentrée dans le moule, toujours dans l'ombre de son frère.  

inconscient qui la pousse à se faire accepter par son frère. celui sur un piédestal, celui qu’on porte haut en estime.  l’envie aussi de montrer qu’elle peut être aussi douée que lui, que ce n’est pas parce qu’elle s’amuse, qu’elle ne peut pas briller. petite étoile qui se ravive, qui passe son test d’admission pour harvard, l’université où se trouve son frère. l’estime qui remonte légèrement chez ses parents, le père content. on en profite aussi pour glisser quelques mots sur le gentil garçon d’un couple d’amis. le dégoût dans le regard de la belle, le non catégorique. elle n’allait pas se prêter à cette vieille tradition du mariage arrangé. elle a la vie devant elle. pas envie de s’enfermer dans une institution qui l’impose d’être une épouse parfaite. premier refus effacé par l’admission dans cette brillante école. elle veut être une architecte. l’étoile commence à briller mais jamais assez fort. si elle réussissait, son frère excellait. never enough. ça aurait pu la détruire, la ruiner petit à petit. mais harvard lui a été bénéfique. l’oiseau commence à quitter le nid, elle envoie à la merde les attentes. she said s t o p. elle grandit, passe d’année en année, devient de plus en plus indépendante. elle arrête d’accorder de l’importance à ce que ses parents pensent d’elle. elle profite, elle étudie, elle rayonne. le poids qui s’enlève des épaules, le fardeau qui s’envole. le moule dans lequel elle devait rentrer se brise. un joli doigt d’honneur destiné à sa famille quand ils reviennent avec un autre prétendant. qu’ils aillent se faire foutre. c’est sa dernière année, parents remballés, kali sereine. tout lui sourit. l’diplôme en poche, les félicitations qui la submergent. she did it.

kali qui a toujours profité. demoiselle en osmose avec son corps. elle s’abandonne au plaisir de la chair, refuse l’exclusivité. elle n’a jamais ressenti ces petits papillons dans le ventre. never found the one. elle batifole, elle butine.  joli faciès qui casse les espoirs, qui brisent les cœurs. électron libre qui apprécie sa liberté, qui a peur de se retrouver enfermer dans une routine. des belles minettes, des succulents garçons, elle prend ce qui lui tombe sous la main. les corps qui s’entremêlent, les cœurs qui battent à l’unisson. elle se délecte de ces moments intimes, des draps chiffonnés, des soupirs qui se mélangent. sexualité affirmée, rien de tabou avec elle. déesse au regard enivrant qui aime séduire, qui aime faire succomber les autres. elle prend ses précautions, elle fait attention… enfin… elle croyait. le cauchemar quand elle remarque son retard. les ongles rongés jusqu’à la peau quand la logique s’établit dans sa tête. pregnant. il n’y a que cette possibilité. le stresse qui la ronge, les questions qui se posent. la peur de faire un test de grossesse, on repousse le moment fatidique. who’s the father ? les maths se font, les possibilités sont moindres. roméo. douce nuit partagée avec lui, délicieux souvenirs empreints d’un moment charnel. summer camps. les doutes partagés avec le principal concerné, la confirmation. she’s expecting. la boule à la gorge, que faire ? tout se bouscule dans sa tête, on se remet en question. la décision se prend doucement mais elle le laisse la trimballer dans une association pour voir les possibilités. la paternité qui se confirme et la sentence est irrévocable. she’s keeping the baby.