JUN HO GYEON ► Kim Soo Hyun

(( origines )) elles se lisent sur ses traits fins, presque enfantins.. le son d'un patronyme qui rappelle l'outre-mer, l'ailleurs déserté pour une raison qui lui échappe; tromper l'oeil lorsque l'oreille entend l'accent local, d'un i c i bien ancré


(( comme un poisson dans l'eau )) nager jusqu'à en oublier la terre ferme, se perdre dans les douceurs de l'eau et caresser les profondeurs de l'océan l'âme. noyer les mauvaises pensées, s'abandonner à la solitude, synchroniser les mouvements rythmés à la respiration


(( les petits plats de maman )) l'inquiétude d'une mère qui pousse l'oisillon hors du nid, guette son premier envol, et regrette aussitôt l'indépendance de l'enfant devenu grand ;; le nourrir à coups de petits plats, remplir son congélateur d'un amour inépuisable, le combler de petites attentions qu'il accueille d'un sourire tendre


(( neuvième art )) le crayon graphite comme principal échappatoire, les gribouillis et les histoires s'enchaînent, s'emmêlent sur le papier. sur la pureté blanche d'une feuille vierge, les esquisses, sur lesquelles s'accumulent des annotations illisibles, dansent à la pointe du plomb qui vient épouser la surface lisse du papier immaculé


(( l'aîné )) famille nombreuse (6), là où se faire une place relève de la survie ( champ de bataille ) le premier de la lignée, mais sûrement pas le dernier. ravaler les peines lorsque celle des plus jeunes requiert l'attention du coeur maternel ;; s'effacer pour laisser la place aux autres. le silence pour apaiser les cris qui résonnent dans l'esprit ― a c c a l m i e


(( contrôle )) ― ou peut-être coincé. r e t e n u e. le calme, rarement la tempête. (( l'eau dort, si belle et dansante sous le clair de lune ))


(( enfant de la nuit )) late nights, looking at the stars, lorsque la ville dort, que les étoiles s'éveillent, que le soleil disparait pour laisser sa place à la lune. se réfugier sur le toit pour admirer les astres, rêver de leurs belles paroles, s'inventer leur histoire. s'imaginer que quelqu'un d'autre, quelque part, les admire aussi et que les âmes se rencontreront un jour pour s'embrasser (( comètes ))  


(( maladresses )) trébucher dans les mots lorsque la langue se délie ailleurs que dans une salle de classe. perdre ses moyens lorsque le soleil aveugle. s'exprimer comme l'enfant qui vient d'être happé par les balbutiements de l'amour


(( songes )) se délecter du goût salé de sa peau soyeuse, goûter les cheveux bubblegum, rêver du sourire éphémère, enquêter la jeunesse frivole et capturer la magie au vol. princesse des songes, elle lui échappe chaque fois que les regards se croisent et qu'elle lui vole un sourire qui ne s'estompe qu'à l'aube. pourra-t-il un jour se perdre dans l'étincelle de ses yeux ?


(( innocence )) d'un enfant heureux sans histoire ― ne connaître la douleur qu'à travers ses yeux, qu'au contact de sa peau enflammée, de ses baisers nécrosés passionnés

l'enfant effacé derrière le voile de l'absence. être invisible sous le silence. intérioriser les émotions pas de temps pour l'écouter. les astres comme amis, les étoiles comme princesses des songes. rêver de s'accrocher à ces lèvres et ne plus s'en décoller, s'enticher d'un amour capable de donner des ailes, rêver des grandeurs éternelles. la douceur dans les traits enfantins, mais tranquillement nourrir le feu qui s'embrase derrière les coins surélevés d'un sourire tendre.

croquer la vie modestement, offrir la moitié (( du fruit )) aux autres. s'enticher de la simplicité. être solitaire bien entouré, ami loyal et fidèle qui ne voue sa confiance qu'à de rares personnes. apprécier la compagnie ou caresser l'exil. marcher droit et fier, fuir le danger, mais rêver d'une r é v o l t e silencieuse (( se piquer le doigt sur le fuseau ))

(( dualité )) le calme et la tempête. la pluie et le beau temps. le soleil et la nue. l'eau et le feu. la rivière calme des E n f e r s. — réveiller la bête qui dort..